Sioux

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Sioux
Population actuelle
150 000+ (2005)
Localisation
États-Unis, Canada
Langue(s)
Anglais, Sioux
Catégories
- Peuple amérindien d’Amérique du Nord -
- Amérique du Nord précolombienne -
Groupe de Sioux, peint par Charles Deas, vers 1845
Groupe de Sioux, peint par Charles Deas, vers 1845

Le mot « sioux » désigne :

  1. un important groupe linguistique du centre et du sud-est de l'Amérique du Nord. Ce groupe est subdivisé en deux sous-groupes, les Catobas aujourd'hui disparus et les Sioux (qui comportent eux-mêmes d'autres subdivisions) ;
  2. un mot d'origine Sauteux qui désigne des tribus Lakota, Nakota et Dakota culturellement très proches. Le mot « sioux » provient de l'expression nadewisu qui, dans la langues des Sauteux, signifierait « perfides serpents », mais ce point est incertain et discuté.

Ce terme a été repris par les Français au XVIIe siècle, et ensuite adopté par les Sioux eux-mêmes, mais aujourd'hui ils préfèrent réutiliser leurs noms d'origine en disant je suis lakota, nakota ou dakota. « nadewisu » est donc à l'origine un mot péjoratif que les Sauteux utilisèrent pour désigner les peuplades voisines aux Blancs qui s'enquéraient de savoir comment s'appelait cette tribu ; par simplification linguistique il n'en est resté que le mot sioux qui a perdu ce sens péjoratif.

Les Sioux s'appelaient entre eux Oceti sakowin oyate, « Le Peuple des Sept Feux ».

Sommaire

[modifier] Tribus

Ce peuple se divisait en trois grands groupes :

  • les Santis ou Dakota (territoire traditionnel Minnesota) qui comprennent :
    • Sisseton. Réserve Sisseton-Wahpeton (Dakota du Sud)
    • Wahpeton (« Ils habitent sous les feuilles »). Réserve Sisseton-Wahpeton (Dakota du Sud)
    • Wahpekute ("Ils chassent sous les feuilles"). Petites réserves du Minnesota
    • Mdewakanton ("Ils habitent le lac sacré"). Réserves de Devil's Lake (Dakota du Nord et de Prior Lake (Minnesota).
  • les Yankton ou Nakota (territoire national Dakota) qui comprennent :
    • Ankton « Iyanktonwan » ("Ils habitent au bout"). Réserve Yankton (Dakota du Sud)
    • Assiniboine (apparentés aux Yanktons). Réserve de Fort Peck, Réserve de Fort Belknap (Montana) et Réserves en Alberta (Canada)
    • Stoney (apparentés aux Yankton). Réserves en Alberta
    • Yanktonnais « Iyanktonwanna» ("Les petits Yankton"). Réserve de Fort Peck (Montana).
  • les Tetons ou Lakota (Territoire traditionnel Dakota/Wyoming) qui comprennent :
    • Honkepapa ("Ils campent à l'entrée"). Réserve de Standing Rock (Dakotas du Sud et du Nord)
    • Oglala ("Ils se dispersent") Réserve de Pine Ridge (Dakota du Sud)
    • Brûlés ("Cuisses brûlées"). Réserve de Rosebud et Réserve de Lower Brule (Dakota du Sud)
    • Minneconjou « Mnikwojupi» ("Ils plantent près de l'eau"). Réserve de Cheyenne River (Dakota du Sud)
    • Sans-arc ("Sans arc"). Réserve de Cheyenne River (Dakota du Sud)
    • Chaudières ("Deux fois bouilli"). Réserve de Cheyenne River (Dakota du Sud)
    • Pieds-Noirs ("Pieds noirs" ou Blackfeet Sioux, à ne pas confondre avec le peuple Blackfoot). Réserve de Cheyenne River (Dakota du Sud).

[modifier] Histoire

[modifier] XVIIe siècle : premiers contacts avec les Européens

Eddie Plenty Holes, un indien Sioux photographié vers 1899.
Eddie Plenty Holes, un indien Sioux photographié vers 1899.

Les Français furent les premiers Européens à rencontrer les Sioux, sur la façade occidentale du lac Supérieur, dans les États actuels du Minnesota et du Wisconsin. Les Sauteux, leurs ennemis, les surnommaient Nadowessioux, «les petites vipères», dénomination désobligeante que les Français, alliés des Ojibwas, reprirent en l'abrégeant. En fait, les Sioux se nommaient dans leur langue Oceti Sakowin, «le Conseil des Sept feux», en référence à leurs sept divisions politiques. À l'époque des premiers contacts avec les Français, dans les années 1670-1680, les Sioux étaient sédentarisés en gros villages ; ils alternaient la culture du maïs, la cueillette du riz sauvage et la chasse aux bisons, présents alors dans les clairières du Haut-Mississippi.

[modifier] XVIIIe siècle : la conquête de l'ouest

Au cours du XVIIIe siècle, les bandes sioux, probablement chassées par les conflits alors endémiques autour des Grands Lacs et le développement des épidémies qui décimaient les tribus voisines, commencèrent leur migration vers l'Ouest. Ce mouvement au-delà du Mississippi était également motivé par l'abondance du bison et par l'apparition du cheval, venu des plaines du Sud, où les Indiens l'avaient adopté lorsqu'il était apparu avec l'arrivée des Espagnols, au XVIe siècle.

Au cours du XVIIIe siècle, les tribus sioux se constituèrent un véritable «empire» dans l'Ouest en repoussant les Corbeaux (Crows en français en France) vers les Montagnes Rocheuses, et les Panis sur la rivière Platte. Ils apparaissent dans les récits pour la première fois en 1650 dans la région des lacs Milles et Leech à proximité du Mississippi, dans le Minnesota. Les frontières de leur nouveau territoire étant à un jour de marche du lac Supérieur. Sous la pression des tribus Sauxteux (parmi les premiers à obtenir des armes à feu), ils se déplacèrent a nouveau plus à l’ouest, poussant devant eux les Cheyennes, les Omahas, les Corbeaux et d’autres tribus plus petites. Ils envahirent rapidement tout l’ouest et le sud-ouest du pays après l’acquisition de chevaux et de fusils.

Vers 1750, ils traversèrent le Mississippi et envahirent les Collines noires.

[modifier] XIXe siècle : l'affrontement de deux empires

L'expédition Lewis et Clark, au début du XIXe siècle, permit aux Américains d'approfondir leurs connaissances sur les Sioux. À l'arrivée des colons américains dans les Grandes Plaines, dans les années 1830-1840, les Sioux occupaient ainsi un vaste territoire qui s'étendait depuis le Missouri jusqu'aux monts de la Little Bighorn (les actuels États du Dakota du Nord et du Dakota du Sud), ainsi que sur une partie du Wyoming et du Nebraska. Dans cette conquête, la Confédération sioux s'est alliée avec les Arapahos et les Cheyennes ; cette union, qui perdura tout au long du XIXe siècle, faisait des Sioux la puissance militaire la plus imposante des Plaines du Nord.

[modifier] XXIe siècle : le mouvement indépendantiste

Le 20 décembre 2007, les représentants lakotas ont déclaré rompre officiellement les traités signés avec les États-Unis, les considérant sans valeur pour avoir été violés maintes fois par les États-Unis. Ils ont affirmé ainsi leur souveraineté sur les cinq États du Dakota du Nord, du Dakota du Sud, du Montana, du Nebraska et du Wyoming[1].

[modifier] Sioux célèbres

[modifier] Historiques

[modifier] Contemporains

[modifier] Prénoms Sioux

Les Sioux ont donné des prénoms qui prennent souvent ancrage dans la nature qui les entoure, dans les forces surnaturelles qu'ils percoivent, dans les qualités des personnes, ou bien dans d'autres évènements de la vie, souvent liés à la naissance. Tout comme l'ensemble des peuples amérindiens dont l'Étymologie des prénoms amérindiens‎ est similaire.

  • Abey : prénom féminin signifie "feuille" - Tribu Omaha.
  • Chumani‎ : prénom féminin qui signifie "goutte de rosée".
  • Eyota : prénom féminin qui signifie "la meilleure".
  • Migina : prénom féminin qui signifie "lune descendante" - Tribu Omaha.
  • Winona : prénom féminin qui signifie "fille première née".

[modifier] Noms de lieux dérivés

Deux États des États-Unis, le Dakota du Nord et le Dakota du Sud portent le nom de la tribu Dakota. Deux autres États ont des noms d'origine sioux : le Minnesota (mni ("eau") et sota ("brumeux/fumeux, pas clair") et le Nebraska dont le nom provient d'un langage proche du Santee, dans lequel mni et blaska ("plat") font référence à la rivière Platte (nom français). Les États du Kansas, de l'Iowa et du Missouri portent les noms de tribus cousines des Sioux, respectivement les Kansa, les Iowa et les Missouri, tout comme les villes Omaha dans le Nebraska et Ponca City dans l'Oklahoma. Ces noms démontrent la large dispersion des peuples sioux dans le Midwest

Plusieurs municipalités du Midwest utilisent le mot sioux dans leur nom : Sioux City et Sioux Center (Iowa) et Sioux Falls (Dakota du Sud) ainsi que les rivières Little Sioux dans l'Iowa et Big Sioux sur la frontière entre l'Iowa et le Dakota du Sud.

Plusieurs villes de moindre importance ainsi que d'autres entités géographiques des Plaines du Nord portent des noms d'origine sioux ou des traductions de noms sioux comme Wasta, Owanka, Oacoma, Hot Springs (Minnelusa), Minnehaha County, Belle Fourche (Mniwasta, ou "Bonne eau"), Inyan Kara etc.

[modifier] Notes et références

  1. Dépêche AFP publiée sur le site du journal Le Monde

[modifier] Bibliographie

[modifier] Historiographie

[modifier] Mémoires et biographies

  • Mary Crow Dog et Richard Erdoes (2003). Lakota Woman : Ma vie de femme sioux, Livre de Poche : 290 p. (ISBN 2253137154)
  • Archie Fire Lame Deer et Richard Erdoes (2000). Le Cercle sacré : Mémoires d'un homme-médecine sioux, Albin Michel (Paris) : 425 p. (ISBN 2226114483)
  • Stanley Vestal (1992). Sitting Bull, chef des Sioux Hunkpapas, Éditions du Rocher : 459 p. (ISBN 2268012271)

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

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[modifier] Liens externes