Seyni Kountché

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Le général Seyni Kountché, de l'ethnie Djerma a été le président de la République du Niger de 1974 à 1987.

[modifier] Formation militaire

  • Issu de la famille princière Zarmakoy Tondikandie, il est né le 1er juillet 1931 à Damana Fandou. Comme beaucoup d’enfants de troupe de l’Afrique occidentale française (AOF), il entre à treize ans à l’école de Kati au mali en 1944, puis à celle de Saint-Louis du Sénégal. Il a servi en Indochine et en Algérie, et est devenu sergent en 1957. Peu après que son pays accède à l'indépendance le 3 août 1960, il intègre les nouvelles forces armées nigériennes en 1961. Après avoir suivi l'école de formation des officiers à Paris, il devient sous-personnel des forces armées nigérienne en 1965, puis chef d'état-major en 1973.
  • Pendant cette période, le Niger, pays nouvellement indépendant doit faire face à de nombreux problèmes économiques et politiques. Le pays est alors gouverné par un parti unique mené par Hamani Diori. Le parti d'opposition (Sawaba de Djibo Bakary ) est interdit. Une grave sécheresse dure de 1968 à 1974 menant à une famine catastrophique. Le gouvernement en place ne peut pas mettre en application les réformes nécessaires pour faire face à la famine. L'économie du pays demeure faible en dépit de l'exploitation des grandes réserves d'uranium à Arlit dans le nord du pays. Des ministres du gouvernement détournent les stocks d'aide alimentaire envoyés par la croix rouge et d'autres aides humanitaires.

[modifier] La prise du pouvoir

  • Le 15 avril 1974, le lieutenant-colonel Seyni Kountché mène un putsch contre le régime d'Hamani Diori. Les partis politiques sont interdits, la constitution suspendue, l'Assemblée nationale dissoute. Une centaine de prisonniers politiques sont libérés au lendemain du coup d'État, dont certains étaient détenus depuis 1959 et les exilés sont autorisés à rentrer dans leur pays.
  • Le 17 avril 1974, un Conseil militaire suprême (CMS) établi Kountché comme président et chef d'État, son mandat indiqué (15 ans de régime militaire), dont la préoccupation principale est de rétablir l'économie du pays et la moralité de la vie politique.
  • Le premier gouvernement mis en place est exclusivement composé d'officiers, l'assemblée nationale est remplacée par un Conseil Nation pour le Développement (CND). Des relations généralement amicales sont maintenues avec la France, et de nouveaux liens sont créés avec les États Arabes. Le pays est stabilisé bien que différentes personnalités politiques se soient développées dans le CMS.

[modifier] Un régime militaire d'exception

  • Des tentatives de coups d'État marquent les cinq premières années du régime de Kountché, en août 1975, puis en mars 1976 et en octobre 1983. Les instigateurs de ces putschs manqués sont le commandant Bayere Moussa et Ahmed Moudour, secrétaire général de l'Union des Travailleur Nigériens. La tentative de coup d'Etat de 1983 a été perpétrée par son homme lige, Amadou Oumarou dit "Bonkano". Tous échouent.
  • Kountché désireux d'ouvrir le gouvernement aux civils permet à quatre d'entre eux de devenir secrétaires d'État au gouvernement lors du remaniement de juin 1975. Il augmente également leur nombre au sein du CMS en 1981. En 1982, des préparations sont entreprises pour former une constitution du gouvernement. Le 23 janvier 1983, un premier ministre civil, Oumarou Mamane, est nommé.
  • En janvier 1984, il établit une commission pour rédiger un document pré-constitutionnel nommé Charte nationale, qui a été éprouvé plus tard dans le référendum national. La Charte prévoit l'établissement des établissements non-électifs et consultatifs aux niveaux nationaux et locaux. Malgré l'ouverture de l'État aux civils, le régime reste fortement militaire, "policier" et les droits de l'homme sont souvent violés.
  • Grâce à la manne de l'uranium, les salaires des travailleurs connaissent une légère augmentation. Malgré tout, des efforts d'ajustements économiques sont empêchés par la répétition de la sécheresse en 1984-1985 et par la fermeture de la frontière avec le Nigéria de 1984-1986. La dépendance du pays à l'égard de l'aide alimentaire et financière extérieure augmente et des relations importantes se nouent avec les États-Unis.
  • C'est à cette période que des tensions s'installent entre le Niger et la Libye, le Niger accusant Mouammar Kadhafi, d'encourager et d'aider les Touaregs à prendre les armes contre le régime de Kountché. En mai 1985, des incidents éclatent entre l'armée nigérienne et des Touaregs à Tchin-Tabaraden.

Jusqu'à sa mort, malgré plusieurs tentatives de coups d'Etat, le général Seyni Kountché aura régné en maître absolu de l'Etat et des Forces Armées, concentrant les trois fonctions les plus importantes du pays puisqu'il était :

  • Président de la République,
  • Ministre de l'intérieur
  • Ministre de la défense

Vers la fin de l'année 1983, il commence à avoir des problèmes de santé, qui s'aggravent. Il meurt le 10 novembre 1987 dans un hôpital de Paris d'une tumeur du cerveau. C'est Ali Saïbou qui lui succède, nommé par le CMS.