Sextine

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La sextine est une forme poétique, composée de six sizains, dont les mots en fin de vers restent les mêmes, mais répartis selon un ordre différent : mathématiquement parlant, il s'agit d'une permutation d'ordre 6[1].

La première sextine est l'œuvre du troubadour Arnaut Daniel au XIIe siècle[2]. Forme particulière du canso, elle fut notamment utilisée par Dante et Pétrarque, qui fixèrent son nom[3], puis Luís de Camões, Ezra Pound, Joan Brossa et Louis Zukofsky[1].

L'Oulipo s'est également emparé de cette contrainte. Raymond Queneau la généralise en inventant la quenine, modifiant le nombre de strophes, Oskar Pastior l'étend aux syllabes et phonèmes avec sa minisestina (mini-sextine)[4], Ian Monk la combine avec les mots nombrés pour les « monquines »[5] et Hervé Le Tellier se base sur elle pour la structure de son livre La Chapelle Sextine[6].

[modifier] Sources

  1. ab Oulipo, Atlas de littérature potentielle : Jacques Roubaud, « La Quenine », Folio essais, 2003, p. 243
  2. Ongle et oncle d'Arnaut Daniel (sextine) sur le blog « Terres de femmes »
  3. Jacques Roubaud, La Fleur inverse. L’art des troubadours, Les Belles Lettres, Collection Architecture du verbe, 1994, cité in Ongle et oncle d’Arnaut Daniel (sextine)
  4. « minisextine » sur le site oulipo.net
  5. Ian Monk sur fatrazie.com
  6. Hervé Le Tellier, Esthétique de l'Oulipo, Le Castor Astral, 2006, p.217.