Sentier lumineux

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Pérou

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Le Sentier lumineux — dont le véritable nom est P.C.P.-S.L. : Partido Comunista del Peru Sendero Luminoso — a été fondé par Abimael Guzman Reynoso qui était professeur de philosophie à l'université d'Ayacucho. Il prit, en 1980, la tête de l'insurrection sous le nom de camarade Gonzalo. Il s'agit au départ d'une dissidence du Parti communiste péruvien.

Le mouvement a lancé sa « guerre populaire prolongée » par un acte symbolique en mai 1980 : à deux jours des élections générales, un commando brûla les urnes de Chuschi, village isolé du département d'Ayacucho.

Au sortir de 12 années de régime militaire, la misère au Pérou paraissait sans remède, le chaos régnait. Au tout début, les sentiéristes, très organisés, avaient été bien reçus par la population, à laquelle ils ont distribué des terres.

Le 28 janvier 1989, 240 paysans de la province d'Ayacucho sont massacrés.

Le 2 mai 1989, l'armée péruvienne arrête quinze sentiéristes.

En 1992, l'armée péruvienne réussira la capture d'Abimael Guzmán, alias camarade Gonzalo, le chef historique de l'organisation et le montrera à la presse, enfermé, tel un animal, dans une cage.

Cette arrestation entraîna rapidement une nette diminution des actions du Sentier lumineux.

Le gouvernement péruvien évalua le coût économique des activités terroristes du Sentier lumineux à plus de 16 milliards de dollars, l'équivalent de la dette extérieure du pays, dont le service absorbait un tiers des devises provenant des exportations (pêche, cuivre, zinc, argent, notamment).

Ce groupe est dans les listes des organisations terroristes de plusieurs nations et organisations telles le Département d'État des États-Unis[1], l'Union européenne[2] et le Canada[3].

Sommaire

[modifier] Deux visions

Pour certains, tout a dégénéré lorsque l'armée péruvienne a commencé à assassiner les paysans et les responsables d'organisations sociales en représailles au soutien que ceux-ci apportaient aux maoïstes.

Pour d'autres, tout a dégénéré lorsque les terroristes du Sentier lumineux ont commencé à assassiner les paysans «traîtres» et les responsables d'organisations sociales, imposant un ordre totalitaire impitoyable et sanguinaire, sur la base d'un discours prophétique abscons.

Qu'ils soient imputés au Sentier lumineux, à leurs « ennemis » du Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru ou au gouvernement péruvien, les massacres présentent un bilan très lourd : plus de 26 000 morts, 4 000 disparus et 50 000 orphelins (chiffres fin 2002). Les chiffres actuels font plutôt état de 70 000 morts et disparus tout au long des affrontements. La commission Vérité et Réconciliation qui a siegé dès le milieu des années 1990 a relevé que 54 % des victimes étaient imputables au Sentier Lumineux et 46 % à l'armée péruvienne. Parmi eux, 80 % d'hommes ayant entre 20 et 49 ans pour 66 % d'entre eux. 56 % étaient paysans andins, analphabètes à 68 % et de langue Quechua pour les trois quart d'entre eux.

Dans cet état à forte tendance centraliste tout au long de son histoire, nombre de massacres survenus au cours de la guérilla ont revêtu l'aspect d'un conflit ethnique. De longue date la société péruvienne est marquée par une rupture (économique, culturelle, en terme de présence d'administrations et d'écoles) entre Lima, la capitale et sa zone côtière, et tout l'arrière pays en altitude. À quoi s'ajoutent des phénomènes fort anciens de discriminations envers les peuples des montagnes. Tant la violence du Sentier lumineux que celle des forces étatiques s'est abattue sur les populations andines, considérées comme "indios" (indiens) ou "serranos" (montagnards). Le fait que cette population ait été visée en quasi exclusivité explique, en partie, la faible médiatisation de l'époque autour des massacres.

Selon Média News : Le P.C.P.-S.L. se distingue dans l'histoire du terrorisme par sa sauvagerie extrême. Lorsque ses commandos pénètrent dans des villages, il leur arrive souvent de massacrer une partie de la population. Ce mouvement ne bénéficie pas de l'appui d'une grande partie de la population. De plus, ses méthodes de recrutement se rapprochent fort d'un système de "conscription obligatoire".

[modifier] Bilan

La guérilla opposant les militaires péruviens au Sentier lumineux a fait plus de 69 000 victimes entre 1980 et 2000[4].

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes

  1. US Department of State, 30 avril 2007. "Terrorist Organizations". Accédé le 17 janvier 2008.
  2. Council Common Position 2005/936/CFSP.. 14 mars 2005, Accédé le 13 janvier 2008.
  3. Government of Canada. "Listed Entities". Accédé le 13 janvier [2008]].
  4. Chrystelle Barbier, « Sentier lumineux : la mémoire à vif des paysans du Pérou », dans Le Monde du 13/10/2006, [lire en ligne]

[modifier] Bibliographie

  • José Antonio Vallejo Vidal. La verdad sobre Sendero Luminoso. Lima-Peru, 1997 (493p.)

[modifier] Liens internes