Sectes Svetâmbara

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Comme la section Digambara, la section "Svetâmbara" a éclaté en trois sectes principales: la secte Mûrtipûjaka, la secte des Sthânakavâsî et la secte Terâpantha Svetâmbara.

Sommaire

[modifier] La secte Mûrtipûjaka

Les Svetâmbara de cette secte portent ce nom car ce sont de vrais adorateurs d'idoles. Ils leurs offrent des fleurs, des fruits, du safran, etc. et ils les parent de riches vêtements et de bijoux.

Les ascètes de cette secte couvrent leur bouche avec des bandes d'étoffe, quand ils parlent, ou ils la protègent de leur main. Ils demeurent dans les temples, ou dans les édifices religieux, appelés upâshraya. Ils recueillent leur nourriture dans des bols, dans les maisons des laïques, et le consomment sur place.

Cette secte est aussi appelée Pujerâ (des adorateurs), Derâvasî ou Chaityavâsî (des résidents dans les temples), Mandiramârgi (des habitués des temples).

Ses adeptes, disséminés dans toute l'Inde, sont dans les affaires, dans les grands centres urbains. Ils sont plus particulièrement nombreux au Gujarat.

[modifier] La secte Sthânakavâsî

Les Sthânakavâsî proviennent non des Svetâmbara, mais d'une ancienne secte de réformateurs, la secte Lonkâ du jaïnisme, qui fut fondée vers 1474, par Lonkâshâha, un marchand riche et cultivé d' Ahmedabad.

Le principe majeur de cette secte était de ne pas pratiquer l'idolâterie. Plus tard, un certain nombre de membres désapprouvèrent les façons de vivre de leurs ascètes, en affirmant qu'ils étaient moins stricts que Mahâvîra l'aurait souhaité. Un laïque de cette secte, Vîrajî de Surat, fut admis dans l'ordre des ascètes et très admiré pour la rigueur de sa vie. Nombreux furent les disciples qui rejoignirent ce réformateur. Ils prirent le nom de Sthânakâvasî, qui signifie ceux qui n'ont pas d'activités pieuses dans les temples, mais qui exécutent leurs devoirs religieux dans les halls de prière, appelés sthânaka.

Les Sthânakâvasî sont aussi appelés Dhûndhiyâ (chercheurs) et Sâdhumârgi (disciples des sâdhu). Excepté sur le plan, très important, de la vénération des idoles, ils diffèrent peu des autres Svetâmbara et s'appellent eux-mêmes toujours, actuellement, Svetâmbara Sthânakâvasî.

Il existe cependant quelques différences entre eux et les Mûrtipûjaki Svetâmbara, dans l'observation de certaines pratiques religieuses. Ils ne vénèrent pas les idoles, et n'ont pas de temples, mais des halls de prières où ont lieu leurs cérémonies, leurs fêtes, leurs discours religieux, etc. Leurs ascètes couvrent leur bouche de façon permanente avec des bandes d'étoffe, et ne portent pas de vêtements de couleur jaune ou autre, mais uniquement du blanc.

Les Sthânakâvasî n'admettent l'authenticité que de 31 des textes écrits des Svetâmbara. Il n'ont pas foi dans les lieux de pèlerinage et ne participent pas aux fêtes religieuses des Mûrtipûjaki.

On les retrouve dans différents centres d'affaires de l'Inde, sutout au Gujarat, au Penjab, dans l'Harayana, et au Râjasthân.

Il est intéressant de signaler que les deux sectes non-idolâtres, celles des Târanapanthî chez les Digambara, et celle des Sthânakâvasî chez les Svetâmbara, ont été fondée très tard, dans l'histoire de la religion jaïna, et que, dans une certaine mesure, l'influence musulmane sur l'esprit religieux de l'Inde a été grandement la cause de leur développement. A ce sujet, Mme Stevenson a observé que "si un effet de la conquête musulmane a été de provoquer, chez de nombreux Jaïns, une union plus grande entre eux, face aux iconoclastes, un autre a été d'en éloigner un certain nombre de l'idôlaterie. Aucun oriental n'aurait pu entendre un de ses disciples s'élever contre l'idolâterie, sans douter de la rigueur de sa foi. Naturellement, c'est à Ahmedabad, l'ancienne capitale du Gujarat, qui a le plus été sous l'influence musulmane, que nous trouvons les premières traces de l'éveil de ces doutes.

Cette secte Lonka, la première des sectes jaïna non idôlâtres, vit le jour vers 1474. Elle fut suivie par la secte Dhûndhiyâ ou des Sthânakâvasî vers 1653, dates qui coïncident exactement avec les mouvements luthérien et puritain, en Europe"("Heart of Jainism").

[modifier] La secte Svetâmbara Terâpantha

Cette secte est dérivée de celle de Sthânakâvasî. Elle a été fondée par Svâmi Bhîkhanaji Maharâj, un ancien ascète Sthânakâvasî qui avait été admis par son gourou, l' Âchârya Raghunâtha.

Svâmi Bhîkhanaji eut des différends avec ce dernier sur de nombreux aspects des pratiques religieuses des ascètes Sthânakâvasî. Lorsque ceux-ci prirent un tour sérieux, il fonda la secte Terâpantha, le jour de la pleine lune du mois d'Âsâdha (mois lunaire indien correspondant à juin-juillet), en l'an 1817 de l'ère Vikrama Samvat, c'est-à-dire en 1760 de l'ère chrétienne.

Comme l' Âchârya Bhikhanaji a mis l'accent sur treize principes religieux, qui sont les grands vœux, les cinq attentions et les trois contrôles, la secte est appelée Terâ (treize) pantha" (secte). Deux autres interprétations ont été avancées pour l'usage de ce nom. Dans un rapport, il est dit qu'il y avait, dans cette secte, seulement treize moines et treize laïques. Quelquefois une autre interprétation est donnée par ses disciples: Terâ sigifierait "ta", et pantha "voie", et l'on dirait: "Hé! Shrî Mahâvîra! Terâ pantha hai!", "Oh! Seigneur Mahâvîra! C'est ta voie!"

Les Terâpanthî ne sont pas idolâtres. Ils sont organisés de façon très précise, sous la direction d'un Âchârya, c'est-à-dire d'un chef religieux. dans son histoire d'un peu plus de vingt ans, cette secte a eu une succession de neuf Âchârya, seulement, depuis son fondateur jusqu'à l' Âchârya Tulsi (l' Âchârya Tulsi est mort le 23 juin 1997. C'était également un poète, un orateur et un écrivain. Il a écrit plus de 100 livres et il a fondé le "Jaïn Vishwa Bharati Institut". Son successeur est l' Âchârya Mahâpragya).

La pratique de faire diriger tous les Terâpanthî par un seul Âchârya est devenue un trait caractéristique de cette secte et un exemple pour les autres. Tous ses moines et toutes ses nonnes suivent les directives de leur Âchârya. Ils prêchent sous son autorité et dirigent toutes les activités religieuses suivant ses instructions.

La secte organise régulièrement une fête remarquable, qui s'appelle Maryâdâ Mahotsava. Elle a lieu, tous les sept ans, le septième jour de la moitié brillante du mois de Mâgha (mois lunaire correspondant à janvier-février). A cette occasion, tous les ascètes et tous les laïques, hommes et femmes, se rassemblent en un lieu déterminé et discutent de leurs diférents problèmes.

La pénitence, chez les Terâpanthî, est très sévère. L'habit des moines et des nonnes est semblable à celui des Sthânakâvasî, mais il y a une différence entre la longueur de leur mumhapatti (morceau d'étoffe blanche qu'ils ont toujours sur la bouche).

Les terâpanthî croient que la vénération des idoles n'aide pas à la délivrance. Ils attachent de l'importance à la pratique de la méditation et ils sont connus pour leur organisation, caractérisée par l'existence d'un chef religieux, d'un code de conduite, et d'une ligne de pensée commune.

Ils sont considérés comme des réformistes, car ils prônent la simplicité dans la religion, par exemple, ils ne construisent pas de monastères pour leurs moines, lesquels logent dans une partie de la demeure que les laïques construisent pour eux-mêmes.

Leur ancien chef religieux, l' Âchârya Tulsi, a lancé l' Anuvrata Ândolana, le "Mouvement du petit vœu" qui essaye d'utiliser les doctrines spirituelles des jaïns pour l'élévation morale des masses, en Inde.

L'essor de cette secte constitue le dernier grand schisme, chez les Svetâmbara. Elle est en train de devenir populaire. Les Terâpanthî sont encore en nombre limité, bien qu'il y en ait dans différentes villes. Ils sont surtout concentrés dans les régions de Bikaner, Jodhpur et Mewar, au Râjasthân.

[modifier] Références/Sources/Bibliographie

 Amiel Pierre, " Les Jaïns aujourd'hui dans le monde " L'Harmattan (2003)ISBN 2-7475-5353-X
  • Dayanand Bhargave, Jaïna Ethics.
  • Colette Caillat, Les Expiations dans le rituel ancien des religieux jaïna.
  • C. et Kumar Caillat, La Cosmologie jaïna.
  • Bool Chand, Mahâvîra, le Grand Héros des JaïnsMaisonneuve et Larose (1998) ISBN 2-7068-1326-1
  • A. Chakravarti, The Religion of Ahimsâ.
  • A. Guérinot, La Religion Djaïna, Paul Geuthner, (1926), ASIN : B0000DY141.
  • P. Letty-Mourroux, Une nouvelle approche du Jaïnisme.
  • P. Letty-Mourroux, Cosmologie Numérique Teerthankara.
  • J.P. Reymond, L'Inde des Jaïns.
  • N. Tiffen, Le Jaïnisme en Inde, Weber, Genève, (1990), ISBN : 7047440631.
  • Vilas Adinath Sangave, Le Jaïnisme, Maisnie, Tredaniel, (1999), ISBN : 2844450784.
  • N. Shanta, La Voie jaina, Œil, (1990), ISBN : 2868390269.