Seaspray

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L'unité Seaspray était une unité d'hélicoptères de l'US Army dans les années 1980. Son rôle était de soutenir les opérations clandestines menées par les forces spéciales américaines.

Sommaire

[modifier] Histoire

MH-6 Little Bird
MH-6 Little Bird

La création de l'unité Seaspray fut décidée au sein de l'US Army à la fin de l'année 1980 car l'unité aérienne de la Central Intelligence Agency s'était montrée inutile pour les missions demandées par le département de la Défense lors des opérations Eagle Claw et Honey Badger (sa seule contribution à l'opération Eagle Claw avait été un vol de reconnaissance sur le site Desert One)[1].

L'unité Seaspray fut officiellement créée le 2 mars 1981, parallèlement à la Task Force 160 (officiellement appelée 160th Aviation Battalion, futur 160th Special Operations Aviation Regiment (Airborne) "Night Stalkers"). La Task Force 160 était chargée des opérations spéciales lorsque la participation des forces américaines à l'opération était officielle, et l'existence de la TF 160 était officiellement reconnue. L'existence de Seaspray, au contraire, était maintenue secrète, et l'unité devait assurer le transport rapide et secret d'hommes et de matériel dans des opérations clandestines, c’est-à-dire non-reconnues par le gouvernement américain[2].

Etant donné que selon l'Executive Order 12 036[3] émis par le président Jimmy Carter en 1978, seule la CIA était autorisée à accomplir des opérations clandestines, Seaspray fut confiée à un commandement conjoint CIA-US Army[4].

Seaspray fut intégrée à une compagnie aérienne privée appartement à la CIA , l'Aviation Tech Services. L’unité reçut un nom de couverture au sein de l'US Army, la First Rotary Wing Test Activity. Elle était basée à Fort Eustis en Virginie, et un quartier-général établi à Tampa en Floride commandait les opérations de l'unité en Amérique centrale. Au cours de l'année 1981, le lieutenant-colonel Vasken W. Moomjian devint le commandant de l'unité[5].

Seaspray était une unité d'une taille modeste. À sa création, elle ne comptait que dix pilotes, choisis parmi des centaines de volontaires de l'US Army Aviation. Sa flotte ne devait compter qu'un maximum de douze appareils, neuf avions (dont des Cessna et Beechcraft King Air) et cinq hélicoptères, notamment des Hughes 500MD[6]. Les deux premiers Hughes 500MD étaient en fait les prototypes des AH-6 et MH-6 « Little Birds » mis au point par la Task Force 160 pour l'opération Honey Badger. Dérivés du célèbre « œuf volant » OH-6 Cayuse, les « Little Birds » étaient équipés de rotors modifiés pour être moins bruyants et d'un FLIR qui leur permettait de voler de nuit à très basse altitude à plus de 250 km/h. Il était possible d'accrocher à leurs flanc des armes comme des mitrailleuses et des roquettes, ou bien des bancs repliables pour transporter jusqu'à quatre opérateurs des forces spéciales de chaque côté[7].

L'unité a participé à un certain nombre de missions dans la première moitié des années quatre-vingt. En 1985, suite à un certain nombre de scandales touchant les forces spéciales américaines secrètes, Seaspray fut dissoute. Ses moyens, tout du moins une partie d'entre eux y compris des Beechcraft et leurs équipages, ont formé la base de la composante aérienne de l'Intelligence Support Activity, portant le nom de code Quasar Talent. Les Beechcraft de Quasar Talent ont notamment participé aux opérations d'écoute électronique en Amérique centrale Grazing Lawn en 1985 et Heavy Shadow entre septembre 1989 et 1993[8]

Il se peut qu'une autre partie de Seaspray, notamment les appareils et équipages de AH-6 et MH-6 « Little Birds », ait été transférée directement à la Delta Force. En effet, divers ouvrages évoquent l'existence d'un escadron aérien rattaché à la Delta Force et mettant en œuvre des appareils peint en couleurs civiles[9]. D'autres sources situent cette unité comme appartenant au Joint Special Operations Command et l'appellent de manière générique « Joint Aviation Unit[10].

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • (en) Steven Emerson, Secret Warriors: Inside the Covert Military Operations of the Reagan Era, G.P. Putnam's Sons, New York, 1988 (ISBN 0-399-13360-7)
  • (en) Michael Smith, Killer Elite: The Inside Story of America's Most Secret Special Operations Team, Cassell, coll. « Cassell Military Parperbacks », Londres, 2006 (ISBN 0-3043-6727-3) [prés. en ligne] (voir également le glossaire du livre (PDF), notamment aux mots-clés First Rotary Wing Test Activity, Flight Concepts Division et Quasar Talent)

[modifier] Références

  1. (en) Steven Emerson, Secret Warriors, p.45 (les références complètes de certains livres cités sont indiquées dans la partie Bibliographie)
  2. (en) Steven Emerson, Secret Warriors, p.45
  3. (en) Texte de l'Executive Order 12 036
  4. (en) Steven Emerson, Secret Warriors, p.45
  5. (en) Steven Emerson, Secret Warriors, p.46
  6. (en) Steven Emerson, Secret Warriors, p.47
  7. (en) Steven Emerson, Secret Warriors, p.46 ; Michael Smith,Killer Elite, p.52
  8. (en) Michael Smith,Killer Elite, p.133
  9. (en)Sean Naylor, Not a Good Day to Die: The Untold Story of Operation Anaconda, Penguin Group, mars 2005 (ISBN 0425196097) p.30
  10. Jean-Jacques Cécile, Les Forces spéciales en Afghanistan [1] ; (en) SpecWarNet ; (en) GlobalSecurity

[modifier] Liens externes

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