Science et société

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Sommaire

[modifier] Science et société

Les résultats scientifiques, de part les technologies qu’ils permettent de concevoir, ont pris une grande importance dans les sociétés industrielles développées. Ils sont également importants dans nombre de choix politiques.

C'est le rôle de la médiation scientifique que de porter à la connaissance du public la nature et le sens de ces résultats.

Du fait de leur implication dans la société, les sciences sont l'objet de diverses critiques liées à leurs applications, notamment celles qui sont liées à un aspect de la société particulièrement cible de critiques politiques (relations économiques, activités militaires).

[modifier] L'autonomie de la science

Icône de détail Article détaillé : Autonomie de la science.

L'autonomie de la science est une condition importante à sa bonne acceptation sociale.

Les modes de financement de la recherche peuvent cependant entraîner des manquements à l'autonomie de la science. La soumission aux intérêts économiques peut ainsi découler notamment d'un financement par l’industrie privée, tendant à favoriser les directions permettant la création de technologies pour un marché solvable.

Des associations, comme Médecins sans frontières ou ATTAC, et des intellectuels, comme John Le Carré dans son livre La Constance du jardinier, accusent notamment l’industrie pharmaceutique :

  • de favoriser la recherche sur les maladies touchant les pays développés, même si celles-ci sont relativement bénignes, tandis que les maladies des pays les plus pauvres sont ignorées, car le marché correspondant est non solvable ;
  • de favoriser la création et l’utilisation de nouvelles molécules, vendues à des prix élevés, et aux effets secondaires parfois mal maîtrisés ;
  • d'imposer au pays du Tiers Monde touchés par le SIDA d'acheter des médicaments brevetés au détriment de l’utilisation de médicaments génériques vendus moins chers

De la même façon, des associations comme Greenpeace, des partis politiques comme Les Verts, et plus généralement un part importante de la société civile (voir Lutte anti-OGM), accusent les industries agronomiques d’ignorer les risques éventuels des OGM et l’impact socio-économique de leur diffusion dans les pays peu développés, dans le but d’augmenter leurs profits.

Remarquons que ces critiques ne portent pas sur la science elle-même, ni sur la recherche scientifique en tant que telle, mais sur sa direction et l’usage de ses résultats par le système économique. Cependant, elles s’accompagnent généralement d’une critique du système scientifique et des scientifiques :

  • le financement industriel remettrait en cause l’objectivité des scientifiques : ceux-ci seraient tentés de gauchir leurs résultats afin de soutenir les thèses leur garantissant un meilleur financement ;
  • d’après certaines critiques [réf. nécessaire], les scientifiques devraient d’eux-mêmes remettre en cause les applications qui sont faites de leurs découvertes, décidées par le système économique et le pouvoir politique.

Le principe d'autonomie de la recherche a été développé dans les sociétés modernes pour tenter de répondre à ces critiques.

[modifier] Critiques morales

Certaines religions réprouvent l’orgueil humain qui le pousse à tenter de devenir omnipotent et omniscient. Il s’agit des dangers de l’hybris (la démesure), dénoncée dans de nombreux ouvrages fantastiques et de science-fiction, à commencer par Frankenstein de Mary Shelley (et de manière générale les avatars du Faust de Goethe).

Heidegger reproche surtout la perte de certaines valeurs et le fait que le progrès nous éloigne de la nature, de l’unité. C’est l’arraisonnement de l’homme par la technique bien que l’on puisse aussi penser que l’on se reconnaît dans son œuvre et par là que la technique est plutôt humanisante. En réalité, pour Heidegger, l’arraisonnement est une mise à l'ordre de la nature, un abandon de l'être humain dans son rapport à l'existence authentique, au profit d'une détermination de la nature et du monde qui les soumettent à la volonté effrénée de domination de l'homme.

Certains prétendent que les découvertes scientifiques biologiques et informatiques menacent le concept d’humanité. Peuvent également être rattachés à cette attitude certaines critiques du génie génétique et des OGM, qui accusent les scientifiques de s’être arrogés un droit, le droit de créer de nouveaux types d’êtres vivants, qui ne devrait pas appartenir à un humain.

[modifier] Élitisme intellectuel supposé

On critique[réf. nécessaire] parfois le monde scientifique pour l’usage d’un vocabulaire abscons et l’incapacité à rendre les contenus scientifiques accessibles. Cette critique se double d’accusations de faible qualité réelles des concepts et des résultats, masquée par l’usage d’un vocabulaire complexe. Pour la communauté scientifique, ces critiques peuvent parfois relever de l'obscurantisme.

En 1996, un article fut publié dans la revue Social Text dont le titre était : Transgresser les frontières : vers une herméneutique transformative de la gravitation quantique. Son auteur, Alan Sokal, révéla par la suite, qu’il s’agissait d’une parodie et qu’il voulait s’attaquer à l’usage intempestif de terminologie scientifique et des extrapolations abusives des sciences exactes aux sciences humaines. Alan Sokal et Jean Bricmont, dans leur livre Impostures intellectuelles, dressent une liste d'auteurs qu'ils accusent de l'emploi d'expressions volontairement alambiquées et d'un vocabulaire scientifique de façon à embrouiller le lecteur et à masquer un texte vide de sens. Cependant, Sokal et Bricmont n'ont aucune compétence reconnue dans les domaines dont ils parlent abondamment. Le reproche qu'ils font à Lacan, de s'appuyer sur des concepts mathématiques, est infondé car Lacan, psychanalyste, ne s'intéresse qu'au langage (voir Jacques Lacan), y compris au langage mathématique, mais absolument pas au contenu mathématique : il n'utilise le langage mathématique qu'à titre de métaphores et les petits modèles mathématiques qu'à titre de structures.

[modifier] Accusations de conservatisme

D’après le professeur Giovanni Busino : Le monde de la recherche est un ensemble de praticiens et de théoriciens [qui] est peu favorable à l'innovation et au changement, il fonctionnarise les rôles et les attentes relatives.

On [réf. nécessaire]accuse parfois la communauté scientifique d'un certain conservatisme : d'après ces critiques, la communauté scientifique (donc, les comités éditoriaux de revues, etc.) n'accepterait que les résultats ne contredisant pas ses dogmes principaux. Cette critique prend souvent la forme d'une critique d'une « science officielle » qui étoufferait les initiatives non orthodoxes. On la retrouve notamment chez les partisans de médecines alternatives.

Icône de détail Pour un élargissement de ce sujet, voir aussi : Sociologie des sciences.

[modifier] Les applications militaires de la science

Les moyens militaires modernes reposent souvent sur des technologies de pointe, parfois résultant de développements scientifiques récents. Un exemple célèbre de développement scientifique, technologique et militaire combiné est le Projet Manhattan, par lequel les États-Unis ont développé l’arme nucléaire au cours de la Seconde Guerre mondiale.

L’intégration de la science, de la technologie, des moyens industriels et des utilisateurs militaires a d’ailleurs parfois été appelée complexe militaro-industriel (d’après l’expression du président américain Dwight Eisenhower).

On critique la participation de la science à l’industrie militaire sur plusieurs points :

  • Toute découverte scientifique peut, potentiellement, déboucher sur une application militaire.
  • Par les financements qu’elle procure, l’industrie de l’armement influence la direction des recherches menées, peut remettre en jeu leur objectivité, et les détourne d’activités plus productives.
  • Pour certains, l’excitation de la découverte et la concurrence entre chercheurs amènent les scientifiques à se concentrer sur les tâches qu’ils ont à accomplir et à ignorer les perspectives à long terme. C’est ainsi que certains scientifiques du Projet Manhattan ont exprimé des regrets après coup.

[modifier] Les apports de la science pour le monde moderne

D’une manière générale, la recherche scientifique permet de faire des progrès technique et d'accroître les connaissances. Un des buts principaux de la recherche scientifique est l'amélioration des conditions de vie, notamment l'augmentation de l'espérance de vie.

Les connaissances issues de la science ont de nombreuses répercussions sur les sociétés humaines. D'une part, les découvertes scientifiques sont utilisées pour tenter de répondre aux grandes questions philosophiques concernant le sens de la vie. D'autre part, en apportant un modèle du monde, la science aide à combattre les idées reçues et les manipulations. En ce sens, elle s'oppose aux superstitions.

La recherche scientifique est aussi un instrument primordial du développement économique d’un pays. En effet, la recherche est porteuse d’innovation et permet aux entreprises de se développer en faisant évoluer leurs produits et services. Par ailleurs, les chercheurs au sein de l’université ont une activité de formation étant toujours à la pointe des techniques et des savoirs, ils peuvent former des personnes qui sauront s’adapter aux évolutions des techniques, et qui seront elles-mêmes porteuses d’innovation au sein des entreprises.

Enfin, les chercheurs constituent un réservoir d’experts, qui peuvent participer à la résolution de problèmes ponctuels et réagir à des situations inattendues (participation à la manifestation de la vérité dans les enquêtes de police, mise en place de mesures pour combattre les épidémies…).

La recherche scientifique apporte donc non seulement des innovations technologiques, thérapeutiques, économiques… mais aussi un service (formation, expertise, normalisation).

[modifier] Production alimentaire

La recherche scientifique a révolutionné l’agriculture et multiplié par deux la production mondiale de céréales entre 1950 et 1971. Cette augmentation résulte d’une combinaison de génétique, de botanique, de chimie et d’ingénierie.

[modifier] Santé

De même, la science nous a permis d’améliorer notre compréhension du fonctionnement du corps humain et a contribué à augmenter notre espérance de vie dans les pays industrialisés. En 1693, l’astronome anglais Edmond Halley publia une étude portant sur l’espérance de vie dans la ville allemande de Breslau qui montre que sur 100 enfants, la moitié dépassait les 10 ans et seulement 11 atteignaient l’âge de 70 ans. Masaccio, Mozart et Schubert moururent respectivement à l’âge de 27 ans, 35 ans et 31 ans bien que d’autres grands hommes aient vécu plus longtemps. De plus, la tuberculose, la variole, la poliomyélite, la méningite et la pneumonie ont quasiment disparu dans les pays industrialisés (ceci étant également dû à une meilleure hygiène et un meilleur niveau de vie eux-mêmes atteints grâce aux découvertes scientifiques).

Ces progrès se sont bien entendu portés sur les traitements (vaccination, médicaments, chirurgie, et maintenant thérapie génique) mais aussi sur l’organisation (médecine d'urgence, Samu), l’hygiène et la prévention (éducation à la santé, services vétérinaires pour la surveillance des aliments, traitement des eaux…).

Les études sur le comportement (sociologie, psychiatrie, psychanalyse, psychologie) ont permis de mieux comprendre les maladies mentales, les névroses et les psychoses. On est passé d’un statut de « fou » (enfermé dans des asiles et soumis à des traitements dégradants) à celui de « patient ».

[modifier] Production d’énergie

La force et la résistance humaines étant limitées, les humains ont recours à des outils et à des machines qui permettent d’effectuer plus efficacement les tâches (plus rapidement, avec une plus grande ampleur, avec une plus grande sécurité…). Le passage du travail d’origine animale (animaux de bât, de trait) et des moulins (à eau et à vent) à la machine a été rendu possible grâce à la possibilité de produire de l’énergie.

Les deux révolutions industrielles ont été permises par la découverte de modes de production d’énergie maîtrisée : la machine à vapeur et les énergies fossiles (charbon, pétrole).

La découverte de l’électricité ou de la transmission hydraulique ou pneumatique a permis de séparer le lieu de production d’énergie (centrale) et le lieu de son utilisation (domicile, usine).

La découverte de la radioactivité au début du XXe siècle a fourni une nouvelle source d’énergie thermique (transformée en électricité), qui a permis notamment à certains pays, comme la France, de diversifier ses fournisseurs de matière première et a donc joué un rôle important sur la politique extérieure (indépendance vis-à-vis des producteurs de pétrole), et de réduire la pollution atmosphérique, au prix d’une augmentation des risques et d’un problème jusqu’ici non résolu de traitement des déchets et des centrales désaffectées.

Actuellement, de nombreuses recherches et expérimentations sont menées sur les énergies dites « renouvelables » (éolienne, solaire) en plus de celles déjà maîtrisées (barrages hydrauliques, usine marémotrice de la Rance). On mène également des recherches sur la fusion nucléaire, par exemple dans le cadre du projet ITER.