Satellite météorologique

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Satellite METEOSAT de première génération
Satellite METEOSAT de première génération

Un satellite météorologique est un satellite artificiel qui a comme mission principale de prendre des données pour la surveillance du temps et du climat de la Terre. Avec chaque nouvelle génération, les senseurs à bord de ces satellites deviennent plus performants et divisent l’information en plus de canaux de telle sorte qu’on peut les utiliser pour différencier les divers phénomènes météorologiques : nuages, précipitations, vents, brouillard, etc.

Plusieurs pays lancent et maintiennent des satellites météorologiques : les Etats-Unis, les pays européens avec l’agence spatiale européenne (ESA), l’Inde, la Chine, la Russie et le Japon. Ensemble, tous ces satellites entourent le globe et donnent une couverture totale de l’atmosphère.

Sommaire

[modifier] Histoire

Le premier satellite météorologique, le Vanguard 2, fut lancé le 17 février 1959 pour mesurer la couverture nuageuse. Malheureusement, lors de sa satellisation, son axe de rotation fut mal orienté et il ne put donner que peu d’informations.

Le TIROS-1 fut le premier succès dans ce domaine. La NASA le lança le 1er avril 1960 et transmis durant 78 jours. Il fut l’ancêtre du programme Nimbus qui mena au développement des satellites météorologiques modernes lancés par la NASA et opérés par le NOAA.

[modifier] Types

Il y a deux types de satellites météorologiques : géostationnaire et circumpolaire.

[modifier] Satellites géostationnaires

Vue de la Terre par un satellite météorologique GOES (Source: NOAA)
Vue de la Terre par un satellite météorologique GOES (Source: NOAA)

Situés directement au-dessus de l’équateur et à une distance telle (35 880 km), ils orbitent de façon synchrone avec la Terre. Les satellites géostationnaires peuvent donc prendre des informations en continu de la même portion du globe, surtout dans les spectres visibles et infrarouges.

Ces informations sont utilisées par les météorologues pour suivre les systèmes météorologiques visuellement en plus d’extraire des données dérivées (température et albédo) pour connaître la structure de l’atmosphère et des nuages, données qu’on injectera dans les modèles de prévision numérique. Les médias agrémentent également leurs bulletins météo d’animations en boucle venant de ces satellites.

Les satellites géostationnaires ont une résolution maximale à leur sous-point, le point de l'équateur à la verticale duquel ils sont situés. Cette résolution diminue en allant vers les bords du disque terrestre à cause de la parallaxe de l’angle de visée de plus en plus rasant. Ainsi, par exemple, au dessus de 65 degrés de latitude Nord ou en dessous de 65 degrés de latitude Sud, ils deviennent presque inutilisables.

Les différents pays cités plus haut maintiennent une flotte de ces satellites :

  • États-Unis : La série GOES couvrant les Amériques et une partie de l’Atlantique et du Pacifique. Les GOES-11 et GOES-12 sont ceux actifs en 2006 mais fin mai, le GOES-N a été mis en orbite et deviendra GOES-13 une fois activé.
  • ESA : Les Européens ont la série Meteosat avec les numéros 6, 7 et 8 couvrant l’Atlantique et le numéro 5, l’océan indien.
  • Japon : Le MTSAT-1R est positionné à 140°E et couvre le Pacifique.
  • Inde : Le METSAT-1 / KALPANA-1 stabilisé à 74°E.
  • Russie : A positionné le GOMS à la longitude de Moscou.
  • Chine: Utilise la série Feng-Yun(風雲) dont le plus récent est le FY-2C à 105°E lancé en octobre 2004.

[modifier] Satellites circumpolaires

Pour complémenter les satellites géostationnaires, des satellites orbitent autour de la Terre à basse altitude (~720 - 800 km) selon une trajectoire passant par les pôles. Ils sont héliosynchrones, c’est-à-dire que leur axe de rotation est perpendiculaire à l’axe entre le Soleil et la Terre. Ils peuvent ainsi passer deux fois au-dessus de n’importe quel point de la surface du globe à chaque jour avec une luminosité similaire.

Comme ils sont plus rapprochés de la surface, ces satellites ont une meilleure résolution. On peut y distinguer plus facilement les détails de température des nuages et leur forme visible. Les feux de forêt et la brume y sont beaucoup plus évidents. On peut même en extraire des informations sur le vent selon la forme et le déplacement des nuages. Malheureusement, comme ils ne couvrent pas continuellement la même surface terrestre, ils ont un usage plus limité pour surveiller la météo en temps réel. Il sont surtout utiles dans ce domaine dans les régions polaires où des images composites venant des différents satellites sont plus fréquentes et permettent de voir ce qui est presque invisible aux satellites géostationnaires.

Cependant, pour des utilisations de plus longue haleine, ces satellites donnent des informations importantes. Les données infrarouges et visibles recueillies par ces satellites permettent de suivre le déplacement à moyens termes de phénomènes tels les courants marins comme le Gulf Stream et El Nino et les masses d’air avec une précision beaucoup plus grande.


Les États-Unis utilisent la série TIROS de NOAA en binômes sur des orbites opposées (un vers le nord et l’autre vers le sud). Actuellement, les NOAA/TIROS 12 et 14 sont en réserve en orbite alors que les 15, 16, 17 et 18 sont utilisés (2006). La Russie possède les séries Meteor et RESURS. La Chine et l’Inde ont également des satellites circumpolaires.

[modifier] Instrumentation

Ces satellites sont munis originellement de deux types de senseurs :

  • Des radiomètres pour noter la température de l’atmosphère et des hydrométéores qui s’y trouvent. Ils opèrent dans le spectre infrarouge. Les premiers instruments ne « regardaient » que quelques longueurs d’onde alors que les nouvelles générations divisent ce spectre en plus de 10 canaux
  • Des radiomètres dans le visible pour noter la brillance de la réflexion solaire sur les différentes surfaces. Ces données sont corrigées par les programmes d’analyse au sol selon l’angle du soleil pour normaliser les informations.

Plus récemment, on y a ajouté :

  • Un sondeur qui effectue un sondage aérologique de l'atmosphère terrestre à distance pour en tirer la structure de température et d'humidité.

[modifier] Utilisation

En plus des informations météorologiques sur la température et la couverture des nuages on peut mentionner :

Les informations de ces satellites météorologiques peuvent être complémentaires à d’autres types de satellites environnementaux pour suivre les changements de végétation, l’état de la mer, la fonte des glaciers. Leurs données sont également traitées pour en tirer la structure de l’atmosphère (stabilité, température, vents et humidité) ce qui supplémente les données de stations terrestres et aérologiques pour alimenter les modèles de prévision numérique.

Le ministère de la défense américain a ses propres satellites météorologiques dans le cadre du programme Defense Meteorological Satellite Program (DMSP). Ces derniers ont une résolution de quelques centaines de mètres (grosseur d’un navire) et une sensibilité lumineuse qui permet de voir dans le visible même la nuit. Le black-out de 1977 à New-York était particulièrement notable sur ces satellites circumpolaires qui peuvent également repérer les foyers d’incendie de forêt et même les sources couvant sous la surface.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes