Sassanides

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L'empire des Sassanides.
L'empire des Sassanides.
Histoire de l'Iran

Les Sassanides régnèrent sur l'Iran de 224 jusqu'à l'invasion musulmane des arabes en 651. Cette période constitue un âge d'or pour l'Iran tant sur le plan artistique que politique et religieux.

Sommaire

[modifier] Sources

La période des sassanides présente des difficultés d’études liées notamment au manque de sources. Il existe plusieurs types de sources utilisées par les historiens :

  • Les sources officielles (inscriptions rupestres pour le début de la période, sceaux et bulles pour la fin, numismatique)
  • Les sources secondaires (historiens arméniens, littérature syriaque, textes en pehlevi tardifs, littérature arabo-persane post-Sassanide)
  • Les sources archéologiques (sites riches, mais peu explorés et peu publiés de nos jours)

[modifier] Chronologie

On divise en générale la période sassanide en trois :

  • les IIIe et IVe siècles, qui correspondent à la constitution de l’empire, au développement de l’agriculture et de l'urbanisme
  • le Ve et le début de VIe siècles, où l'on remarque un certain déclin et des difficultés face aux Hephtalides
  • les VIe et VIIe période qui débute avec le règne de Khosrow I Anushirvan et qui est marquée par un renouveau de la croissance puis un rapide déclin final.

[modifier] IIIe - IVe siècles

Sassan, le fondateur de la dynastie sassanide, plus ou moins légendaire, était prêtre du temple d’Anahita à Istakhr et se proclamait descendant de Darius III, le dernier souverain perse achéménides battu par Alexandre le Grand. Toutefois, c'est en 224, avec la victoire de son successeur, Ardashir, sur le dernier roi parthe Artaban IV, que débute réellement la période sassanide. Ayant rapidement conquis le territoire Parthe, Ardashir se fait couronner en 226, et meurt en 241.

Néanmoins, de nombreux problèmes se rencontrent sur les frontières occidentales comme orientales. À l’est, l'expansion progressive des sassanides provoque des soulèvements chez les nomades Kouchans, qui refusent de céder leur territoire, et engagent de nombreuses batailles avec les Sassanides. Un peu plus tard, à la fin du IVe siècle, ce seront les Huns, Chionites puis Kidarites, qui déferlent sur l'Iran, et se fixent finalement en Transoxiane et au Gandhara.

Mais le monde romain lui aussi s'accommode mal de l'arrivée au pouvoir d'une dynastie qui ne cherche qu'à s'étendre, et des conflits incessants ont lieu entre ces deux puissances. On peut ainsi noter la victoire de Shapur Ier sur Valérien en 260, qui fut suivie de revers et d'autres victoires, avant d'aboutir finalement à un traité de paix en 384 entre Théodose et Shapur III : face à la menace des Huns, les romains appliquent une politique d'Etat allié et décident de payer les sassanides pour que ceux-ci protègent le Caucase et bloquent les peuples d'Asie centrale.

On peut aussi mentionner les nombreuses luttes contre les Arsacides, l'une des petites dynasties de la plaine arabique, qui cotoie de nombreux bédouins.

[modifier] Ve et début du VIe siècle

Au Ve siècle, les menaces sur la frontière orientale, notamment de la part des Hephtalites, se font plus fortes. Si Vahram V Gur (421-438) parvient à obtenir une victoire, Peroz, est fait prisonnier cinquante ans plus tard, en 476, et durant toute la fin du Ve siècle, les Sassanides restent tributaires des Héphtalites. De plus, des troubles dus à un état économique moins florissant qu'auparavant et à une religion rigoureuse éclatent, en particulier au début du VIe siècle, sous le règne de Kavad Ier.

[modifier] VIe et VIIe siècle

Expansion de l'Empire sassanide de 602 à 629.
Expansion de l'Empire sassanide de 602 à 629.

A partir du règne de Khosrow I Anushirvan (« à l’âme immortelle »), appelé Chosroès par les Grecs, des réformes mettent en place un nouveau système d’impôts, qui fut plus tard repris par les Arabes. Le pouvoir est désormais confié à une petite noblesse, plutôt qu'à de grands propriétaires. L'empire s’étend sur l'Arabie méridionale, permettant le contrôle du commerce entre Byzance et l’Extrême-Orient (Inde, Chine). Les victoires qui mettent fin à la domination des Hephtalites, entraînent également une expansion importante vers l'est, jusqu’à l’Oxus.

Khosrow I Anushirvan est resté très célèbre en Iran : de nombreuses paroles et de nombreux faits lui sont attribués. Il réalise de grands travaux publics, comme des canaux d’irrigation, ou la fondation à Jund-i Shapur d’une école médicale fondée sur les théories grecques. C'est également sous son règne que sont accueillis à la cour des philosophes et savants grecs expatriés après la fermeture de l’école d'Athènes en 529).

Sous Khosrow II Parwiz (le triomphant), l'expansion territoriale se poursuit, avec l'annexion de la Syrie, de l’Égypte et de la Palestine. Mais la contre offensive d’Héraclius mène finalement au pillage de la résidence royale de Dastajird, puis à l'assassinat de Khosrow à Ctésiphon. Ce règne reste associé toutefois à une période de luxe, avec la construction des palais de Qasr-e Chirin et Dastajird, et le grand goût qui a cours pour la poésie et la musique.

Le règne de Kavad II, marqué par un traité de paix avec Byzance, qui induit un repli sur le territoire de Khosrow I, marque la fin de l'apogée des sassanide, et le début d'une anarchie qui ne s'achève qu'avec la conquête arabe. En 637 la prise de Ctésiphon puis en 642 la défaite de Nehavend marquent la fin de l'empire. Yazdagird III s’enfuie à Merv puis Balkh, et finit par être assassiné. La dynastie survécut cependant quelque temps, réfugiée à la cour de Chine.

Icône de détail Article détaillé : Conquête musulmane de la Perse.

[modifier] Liste des souverains sassanides

[modifier] Aspect socio-politique

La dynastie sassanide montre un grand sens de l’administration, des échanges internationaux et de l’exploitation agricole (irrigation et barrages). Il s'agit d'une civilisation orale, avec un pouvoir fort et centralisé et un vaste réseau de communication. Les guerres incessantes qui secouent l'empire sont aussi un facteur important à prendre en compte.

[modifier] Organisation de la société

La société est divisée en trois catégories, chacune ayant à sa tête un chef (salar). On compte ainsi :

  • les prêtres,
  • les guerriers
  • les cultivateurs

Les artisans sont tout d'abord insérés dans la classe des cultivateurs, avant d'être reconnus comme catégorie à part entière. Ce système de féodalité reste en général assez stable mais nécessite cependant un bon équilibre entre noblesse et religion. Le mouvement de révolte "populiste" qui voit le jour sous Kavad Ier, qui se rebelle contre la religion mazdéenne et demande la mise en communauté des femmes et des biens, montre que la rupture de cet équilibre entraîne des troubles. Un second grand mouvement de révolte, plus lié à une situation géopolitique difficile, verra aussi le jour à la fin du VIe siècle

[modifier] Organisation du pouvoir royal

Le roi est le chef de l'État sassanide. Shapur Ier fut l'initiateur de la titulature royale sassanide, en se nommant "Roi des Iraniens et des Non-iraniens" (shahanshah eran ud aneran). Il exerçait les principales fonctions politiques, militaires, judiciaires et administratives.

Le mode de succession est assez difficile à établir. Il semblerait que le pouvoir se passe par les fils et les frères, avec une intervention décisive des nobles. Souvent, le roi s’adjoint un successeur de son vivant, et le place à la tête d'une grande région (comme l'ancien cœur du royaume kouchan, ou l'Arménie) pour apprendre l'exercice de la politique. Quoiqu'il en soit, le trône est toujours occupé par un membre de la lignée d'Ardashir, à la notable exception de Vahram VI, ce qui semble indiquer un profond attachement à la famille royale sassanide.

Au début de la période, on note un maintien des structures parthes, s'appuyant sur sept grandes familles Arascides sans leur laisser toutefois trop de pouvoir. Mais la plupart d'entre elles finirent par être supprimées. Des dynasties locales, issues de la famille royale sassanide, furent installées dans certaines régions, comme le Séistan. Elles étaient dirigées par des personnages portant simplement le titre de "roi" (shah). D'une manière générale, l'Empire sassanide apparaît comme plus centralisé que son prédécesseur parthe. Seuls quelques royaume et tribus vassaux subsistent, comme en Ibérie (Géorgie actuelle), ou bien les territoires des Suren, Karen et Varazes, anciennes familles de la noblesse parthe.

La cour et la haute société sont divisées en 4 classes :

  • les souverains en charges d’un pays (shahdaran)
  • les princes de sang royal mais sans commandement de province (vis pehram)
  • les grands (vuzurghan)
  • les nobles (azadan)

[modifier] Administration centrale

Le roi était assisté dans sa tâche par un premier ministre, aux prérogatives mal connues. D'autres hauts dignitaires avaient une position importante :

  • eran-spahbādh : le chef des guerriers, qui exerce la fonction de chef militaire, et est aussi chargé de la gestion des affaires diplomatiques du royaume
  • eran-dibherbādh : le chef de la bureaucratie, il dirige une équipe de secrétaires, ayant chacun des fonctions précises (justice, revenus du royaume, de la cour, des écuries, du trésor, des temples du feu et des donations pieuses)
  • vastryoshbādh : le chef de l'agriculture et de l'artisanat, chargé de lever l'impôt

L'impôt servait à pourvoir les finances de l'état. Il pouvait être foncier, et ne concernait alors que les paysans possédant une terre, son montant étant défini en fonction des rendements obtenus sur celle-ci. L'autre type d'impôt était la capitation, dont étaient exemptés les nobles, les prêtres, les soldats et les membres de l'administration.

[modifier] Administration provinciale

Dès Shapur Ier, l'empire est divisé en vingt-six provinces, qui sont parfois des royaumes vassaux, situés à la périphérie. Les provinces étaient dirigées par un gouverneur, le marzban. Au rang inférieur, on trouvait une plus petite division administrative, dirigée par un fonctionnaire choisi parmi le groupe des dehqans, les petits ou moyens propriétaires terriens.

Une inscription retrouvée à Ka'ba-ye Zartosht nous fournit la liste des provinces de l'Empire sassanide sous le règne de Shapur Ier. Elle part des provinces centrales pour ensuite nommer les provinces périphériques : Perse, Parthie, Susiane, Mésène, Asuristan (Mésopotamie), Adiabène, Arabistan (Mésopotramie du Nord), Atropatène (Azerbaïdjan), Arménie, Ibéria (Géorgie), Machélonie, Albanie (Caucase oriental), Balasagan (dans le Caucase), Patishkhwagar (autour de l'Elbourz), Médie, Hyrcanie, Margiane, Arie, Abarshahr, Carménie (Kerman), Sakastan (Séistan), Touran, Makran, Paradène, Inde (le sud de la Vallée de l'Indus), Pays kouchan (de Peshawar jusqu'à la Sogdiane) et Mazun (Oman).

Une distinction ethnique est toujours effectuée entre Iran et non-Iran, comme le reflète la titulature royale.

[modifier] L'armée

Icône de détail Article détaillé : Armée sassanide.

L'armée Sassanide, centrée autour d'entités lourdes comme les éléphants de guerre et la cavalerie cuirassée, a été l'une des plus efficaces de la fin de l'Antiquité.

Son modèle, basé sur des nobles provinciaux (Azadan) qui financent leur équipement et leur entrainement par les revenus d'un fief confié par le roi, a influencé toutes les cultures les ayant cotoyés.

[modifier] Économie

[modifier] Monnaie

Monnaie de Yazdgard II
Monnaie de Yazdgard II

Les sassanides frappent une monnaie d'or, mais celle-ci reste réservée au prestige. C'est l'argent surtout qui constitue la paie des armées et des rançons, et le bronze qui sert dans les cas quotidiens.

[modifier] Agriculture

C'est le grand développement agricole, en Susiane et au Khuzestan, grâce à l’irrigation, qui permet le développement de villes. Les terres sont réparties entre trois grands groupes :

  • les rois disposent de grands domaines, notamment de réserves de chasses.
  • les nobles possèdent aussi nombreuses terres, mais à partir de Khrosrow I, les impôts en sont détournés au profit du pouvoir
  • les petits propriétaires terriens (dehqans), sont des sortes de « chevaliers ». Payés par la donation d’un fief, ils en tirent leurs principales ressources.

La construction de barrages, de grands canaux et de ponts, permet d’augmenter le domaine cultivé, notamment dans le Khuzestan, dans le bassin de la Diyala et dans le Fars. Les cultures (céréales, riz, canne à sucre et à partir du VIe siècle, sériculture) peuvent ainsi être exportées. La sélection de races de chevaux servira plus tard aux conquérants arabes pour la création des chevaux dit arabes et qui étonnèrent tant les premiers croisés par leur agilité.

[modifier] Exportations

Outre les produits d'agriculture, les sassanides exportent aussi des produits manufacturés, notamment des soieries. En effet, à partir de la fin du IVe siècle se mettent en place des relations avec la Chine pour l'export notamment de soie brute. C'est l'Iran sassanide qui a le contrôle de la partie occidentale de cette route de la soie, et détient donc le monopole du commerce, vers Byzance et l'Europe en particulier. Des iraniens s'installent même en Chine à partir du VIe siècle, les relations se développant en particulier grâce aux caravanes et missionnaires nestoriens.

Un commerce a lieu vers l’Inde par voie maritime (port de la Mésène) et vers la Syrie (Dura Europos et Palmyre) par voie terrestre. Les produits du Zagros acheminés par voie fluviale, sur le Tigre et Khabur, un affluent de l’Euphrate qui lui-même n’est pas navigable. Les sassanides utilisent des radeaux de bois avec outres gonflées d’air (kelkehs) comme le faisaient déjà les Assyriens et qui continueront d'être utilisées au XIXe siècle. Ces radeaux peuvent transporter plusieurs tonnes de marchandises. Un commerce également florissant a lieu avec l’Asie Centrale.

[modifier] Religion

La dynastie sassanide marque la période de gloire du zoroastrisme, qui est alors élevé au rang de religion d'État. Sassan lui-même, il faut le rappeler, était préposé au temple de la déesse Anāhitā à Istakhr

[modifier] Principes généraux

La religion zoroastrienne, créée vers 1000 av. J.-C. par Zoroastre est un hénothéisme : si elle comporte un dieu principal, Ahura Mazda (dieu du ciel), elle en reconnaît néanmoins d'autres, comme Anahita (déesse guerrière et de la fécondité) et Mithra (dieu du soleil et de la justice). Sous les Sassanides, on note une évolution vers un dualisme entre un principe bon (Spenta Mainyu, assimilé à Ahura Mazda) et un esprit mauvais (Ahriman), qui coexistent dans chaque être vivant. Ce dualisme restera présent dans l'islam chiite duodécimain.

Comme toute religion, le zoroastrisme, aussi appelé Mazdéisme, comporte plusieurs rites liés aux principes fondateurs :

  • la vénération du feu éternel
  • l'importance de la pureté rituelle (pas de pollution par le monde extérieur, notamment dans les contacts avec les cadavres, et par le monde intérieur, comme lors des accouchements) Cette recherche de pureté explique l'importance accordée aux ossements, rituellement purs, et la coutume funéraire remontant aux achéménides, qui consiste à laisser le corps être décharné par les charognards et à en récupérer les os. La mort est un sujet tabou car elle comporte irrémédiablement des souillures, ce qui permet de comprendre l'absence de stèles ou monuments funéraires. C'est encore ce culte de la pureté qui préconise l'inceste.
  • une anthropologie chamanique.
  • trois règles d’or = la bonne parole, la bonne pensée, la bonne action

Les rites consistent généralement en sacrifices animaux et en libations. On note le peu de représentations purement religieuses auxquelles donne lieu le culte mazdéen sous les sassanides.

[modifier] Textes fondateurs

Le texte fondateur du mazdéisme est l' Avesta, aujourd'hui en grande partie perdu. Il est mis par écrit au Ve siècle au plus tôt, mais la première copie connue ne remonte qu'au Xe siècle. L' Avesta contient notamment les Ghatas, des chants composés par Zoroastre, les Yasht, des hymnes adressés au panthéon zoroastrien, et vingt-et-un nashks qui contiennent des commentaires sur les Ghatas, les rituels et la justice. Des ouvrages plus tardifs en pehlevi reprennent les thèmes cosmogoniques, mythologiques et métaphysiques.

[modifier] Le clergé sous les sassanides

L'unification du clergé sous les sassanides fut surtout l'œuvre du mōwdedan Kartir, dont la carrière commença sous le règne de Shapur Ier et qui devint mōwdedan mōwbed sous le règne de son successeur. Le clergé se décompose ainsi : les prêtres de rang supérieur, ou mōwbed s’occupent chacun d’un district ecclésiastique et sont placés sous l'autorité du mowbedan, une sorte de pape. Les grands mowbed, forment une sorte de collège. Il faut aussi signaler les herbeds, des laïcs chargés de l’enseignement et les rad, des juges très haut placés, qui peuvent souvent avois plus de pouvoir que les mōwbed.

[modifier] Application

La religion zoroastrienne reste durant toute la période sassanide, et même plus généralement, toujours déchirée entre les besoins terrestres et les commandements spirituels (inceste, par ex.). Très repliée sur elle-même, assez proche du judaïsme orthodoxe, la religion mazdéenne prône des positions souvent intolérantes, qui mènent à des persécutions (chrétiens, juifs, manichéens et écoles théologales différentes). Elle se trouve en constante position de faiblesse vis à vis d’autres religions qui ont des textes écrits : ainsi, le manichéisme tentative syncrétiste qui intéresse Châhpûhr Ier puis au IIIe siècle est vivement et extrêmement réprimé par ses successeurs, continue de survivre grâce à la mise par écrit de ses principes.

[modifier] Vie intellectuelle et scientifique

La civilisation sassanide ne possède pas forcément un grand pouvoir inventif, mais elle reprend souvent des éléments d'autres civilisations qu’elle adapte et amalgame dans une culture propre, comme l’écriture et la monnaie. Les sassanides se démarquent dans la réalisation d'objets, et font preuve d'une grande habileté manuelle, notamment dans les monnaies et la glyptique. Un trait particulier est le trilinguisme national : le pehlevi (moyen persan), le grec et le parthe sont trois langues couramment parlées par un grand nombre d'Iraniens à cette époque. On retrouve notamment ce trait dans les inscriptions rupestres, pour la plupart bilingues et trilingues.

  • L'académie de Djund-i Shapur, fondée par Shapur Ier, est un élément remarquable de la culture Sassanide. Contenant notamment une faculté de médecine, les enseignements s’appuient sur les principes grecs d'Aristote et de Gallien, apportés en Iran par le biais des Chrétiens nestoriens. La médecine notamment se développe par le biais des médecins étrangers (grecs en particuliers), en raison des problèmes de souillures rituelles liées à la religion madéenne. De nombreux philosophes byzantins trouvent aussi refuge dans cette académie après la fermeture des écoles d'Athènes (l'Académie entre autres) par l'empereur byzantin, au cours d'un mouvement appelé Translatio studiorum. Une relation étroite existe entre philosophie, médecine et astronomie, et foi et science sont mêlées.
  • Littérature

Selon la tradition iranienne le premier poème persan fut l’œuvre de Bahram V Gur, mais resta isolé devant les réactions du clergé zoroastrien. Bien que cette légende soit fausse, puisqu’on sait qu’il existait une tradition poétique déjà chez les Parthes et sans doute encore avant, elle montre bien le statut de la poésie à cette époque, considérée comme un élément dangereux car mensonger par le clergé. Des sources arabes font référence à une littérature en moyen persan et attestent ainsi son existence. Plusieurs œuvres sont conservées, parmi lesquelles ont peut citer  :

    • l' Avesta, mis par écrit et complété à cette période
    • les hymnes manichéens, dont certains existaient déjà avant les Sassanides
    • les traductions de textes étragers comme les fables de Kalîla wa Dimna, venu d’Inde, ou encore le livre de Sindibad, traduit à la période sassanide tardive.
    • le Khawtay namak est une épopée nationale, qui servira de source à Firdawsi au Xe siècle pour son Shah Nama
  • Musique

Il existe un assez grand corpus iconographique montrant des musiciens, et on sait par des sources que les musiciens jouissent d’une grande faveur, notamment sous Khosrow II. Le grand chanteur, instrumentiste et compositeur Barbad est ainsi le protégé de ce roi. La musique sassanide est une base de la musique traditionnelle iranienne. On peut y noter l'importance donnée au chant, à la fois à travers des hymnes religieux (Ghatas), encore chantés en Inde de nos jours, des chants exaltant la grandeur des monarques, les hauts faits des héros ou la beauté de la nature et des sentiments humains. Certains de ces chants correspondent à des fêtes saisonnières. Mais la musique instrumentale tient aussi un rôle prépondérant. Les instruments sont de plusieurs sortes :

  • à cordes pincées, comme des luths et des harpes
  • à cordes frappées, notamment le santur
  • à vent, à savoir des flûtes en roseau comme le Ney et une sorte de hautbois
  • à percussions.

La musique est monodique, c’est-à-dire qu'il n'y a qu'une mélodie, sans accompagnement au dessous. Transmise oralement, elle laisse beaucoup de place à l’improvisation et peut être jouée dans de nombreuses circonstances. Il existe ainsi des musiques de guérison et des musiques de danse, par exemple.

La musique sassanide sera exportée vers l'Europe et l'Espagne. Elle est le point de départ de la musique arabo-andalouse, et les instruments utilisés actuellement dans la musique classique ont lentement évolué à partir des modèles orientaux eux-mêmes très proche de ceux des sassanides.

  • Arts plastiques

Article détaillé : Art sassanide

La période sassanide constitue un apogée pour les arts plastiques. Des objets sont réalisés dans des matériaux les plus divers : verre, argent, pierre dure come le cristal de roche, tissus... L'urbanisme et l'architecture prennent également un essor considérable, avec la créationde formes nouvelles comme le chahar taq, ou l'utilisation de techniques et de motifs romains.

[modifier] Voir aussi

Carte comparée de l'empire sassanide et de l'empire gupta (320-550).
Carte comparée de l'empire sassanide et de l'empire gupta (320-550).

[modifier] Bibliographie

  • A. Christensen, L’Iran sous les Sassanides, Copenhague, Annales du musée Guimet, 1936, réédition 1971
  • (en) The Cambridge history of Iran, 3, The Seleucid Parthian and Sasanian periods, Cambridge University Press, 1983
  • P. Huyse, La Perse antique, Les Belles-Lettres, Guide des Civilisations, 2005
  • Touraj Daryāi, The Political History of Ērān in the Sasanian Period, The Sasanika Project: Late Antique Near East Projectlire en ligne

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

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