Saami

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Saami

Costumes traditionnels Saami
Population totale 85 000
Populations significatives en Suède, Norvège, Finlande, Russie
Langue same
Religion chamanisme, christianisme
Groupes ethniques relatifs

Le peuple Saami est un peuple indigène d'une zone qui couvre le nord de la Suède, la Norvège, la Finlande et en Russie (péninsule de Kola). Les Saami sont un des plus grands groupes indigènes en Europe. Ce n'est pas un groupe ethnique mais un peuple parlant des langues (same) d'origine finno-ougrienne.

Ce peuple est le plus souvent nommé Lapons, mais ses membres préfèrent le nom Sàmi ou Saami, qu'ils utilisent pour se désigner. Le terme Lapon est considéré comme blessant (à rapprocher du Haut-Allemand lapp, signifiant idiot) ou péjoratif.

Sàpmi
Sàpmi

Ils appellent leurs terres ancestrales Sápmi. Les activités traditionnelles des Saami étaient la pêche et l'élevage de rennes, mais aujourd'hui, seule une minorité des 85 000 Saami en vit encore. Le territoire norvégien abrite environ la moitié des Saami, un autre groupe important vit en Suède. D'autres groupes plus petits vivent dans le nord de la Finlande et de la Russie, particulièrement dans la péninsule de Kola.

Les Saami ont en Suède, en Norvège et en Finlande (mais pas en Russie) le droit de vote dans les parlements Saami, des organisations gouvernementales mises en place par les gouvernements des trois états scandinaves et qui visent à faire remonter les revendications des communautés saami. Les membres de ces parlements sont démocratiquement élus par les saami eux mêmes.

Sommaire

[modifier] L'Histoire

Famille Saami au début du XXe siècle
Famille Saami au début du XXe siècle
enfants immigrants de Suède aux USA XXe siècle
enfants immigrants de Suède aux USA XXe siècle
Drapeau Saami
Drapeau Saami
Icône de détail Article détaillé : Histoire du peuple Saami.

Les Saami ont habité les régions septentrionales de la Scandinavie depuis l'antiquité. La thèse faisant des Saami le peuple indigène des régions nordiques – dont E. G. Geijer était un des partisans – est aujourd'hui soutenue par la majorité des historiens. Leur culture est héritée du peuple préhistorique et finno-ougrien Sami. Voir Laponie pour l'histoire antique.

Lapponia, un ouvrage écrit par Johannes Schefferus (1621 - 1679) décrit la culture Saami dans les temps anciens, en laissant entendre que la Suède avait remporté ses succès sur le champ de bataille grâce à la magie Saami. Cet ouvrage, et les rumeurs qu'il fit courir, fût interprété en Suède comme une propagande provenant de l'extérieur (en particulier d'Allemagne) et de grossières calomnies envers l'honneur suédois et sa capacité à faire la guerre. En réponse, un livre paru en latin vers la fin de l'année 1673 et rapidement traduit en français, en anglais, en allemand (puis finalement en 1956 en suédois). Cependant, une version plus récente et adaptée a été publiée peu après aux Pays-Bas et en Allemagne, dans laquelle des chapitres sur les conditions de vie difficiles dans lesquelles vivent les Saami, la topographie et l'environnement de leur milieu ont été remplacés par des histoires de magie et de sorcellerie. Les Saami croient au chamanisme, ce qui les rapproche des mongols.

[modifier] La religion

Icône de détail Article détaillé : Religion Saami.

La religion Saami partage des éléments avec les autres religions des régions polaires, comme par exemple le culte des ours, les sacrifices, le chamanisme, etc. Les hommes et les femmes ont leurs propres dieux. Elle a été majoritaire jusqu'à l'époque médiévale, où le christianisme s'est imposé (à partir du XI°siècle) pour devenir la religion majoritairement pratiquée vers la fin du XVIII°siècle. Les animaux « blancs » y jouaient un rôle particulièrement important. Le noaide (chamane) possédait une forte influence sur le « sijdda » (village), en tant que conseiller, médecin et personnage religieux. Comme chez les autres populations circumpolaires, le chaman est un intermédiaire entre le monde des hommes et le monde surnaturel. C'est au cours de la transe extatique que le chaman entre en communication avec le monde spirituel peuplé de dieux et de créatures qu'il interroge en vue d'obtenir une information ou la satisfaction d'une requête.

[modifier] Les langues sames

Icône de détail Article détaillé : langues sames.

Le same fait partie des langues finno-ougriennes, liées au finnois. Cependant, en raison du contact prolongé avec les Scandinaves, il y a désormais un nombre important de mots germaniques en same. Le same est divisée en neuf dialectes, dont certaines ont leur propre langue écrite. Les Saami du sud ne peuvent comprendre les Sami du nord. La plupart des dialectes sont parlés dans plusieurs pays : les frontières linguistiques ne correspondant pas aux frontières politiques.

[modifier] La littérature

Pendant des siècles, la littérature saami ne s'est transmise qu'exclusivement par voie orale. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, on ne peut vraiment trouver que des ouvrages religieux, des dictionnaires et des grammaires. Le petit catéchisme luthérien traduit par le missionnaire Morten Lund est publié en 1728. Le premier romancier à écrire un roman en same est Anders Larsen. Son livre « Bæivve-Algo » (l'Aube) raconte l'histoire d'un jeune garçon pris entre deux cultures : son peuple saami et la société norvégienne. L'histoire de la littérature écrite ne commence vraiment qu'en 1910 lorsque le sami Johan Turi publie « Muittalus sámiid birra », un récit dans lequel il fait la description de la vie de son peuple. Il évoque en particulier le quotidien des éleveurs de rennes et les légendes populaires saami.

Ce même thème est repris par le conteur et romancier suédois d'origine saami Andreas Labba qui dans son premier roman « Anta », (écrit en sâme de Luleå) décrit avec beaucoup de poésie la vie d'une communauté sami encore peu soumise à l'acculturation occidentale. Son deuxième roman « Anta et Marie » (rédigé en suédois), révèle, non sans amertume, la transformation de la société saami par l'arrivée du « progrès » : la nouvelle voie ferrée et ses trains tueurs de rennes, les grands barrages hydroélectriques qui noient les pâturages, l'arrivée des premières motoneiges qui transforme le nomadisme ancestral…

À partir des années 1970, la production littéraire se diversifie et prend son essor. Parmi les auteurs contemporains, on peut citer : Nils Viktor Aslaksen, Rauni Magga Lukkari, John Gustavsen, Ailo Gaup, Paulus Utsi, Erik-Nilsson-Mankok, Per Idivuoma et Annok Sarri-Nordrå.

[modifier] La musique

Icône de détail Article détaillé : Musique Saami.

Une des traditions Saami particulièrement intéressante est le chant Joik (prononcé Yoïk). Les joiks se chantent traditionnellement a cappella, généralement lentement et du fond de la gorge, en faisant transparaître de la colère ou de la douleur. Les missionnaires chrétiens et les prêtres les ont qualifiés de « chansons du Diable ». De nos jours, les joiks sont fréquemment accompagnés par des instruments.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Article connexe

[modifier] Liens externes