Sémites

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Les Sémites sont un ensemble de peuples à caractères linguistiques communs réunis conventionnellement. Cette réunion a été souvent abusive, et amène à désigner par les nazis un caractère génétique commun, supposant une ethnie commune. Les peuples sémitiques regroupent, en réalité plusieurs peuples différents, et dont les individus les composant sont, notamment pour les juifs, d'origines ethniques différentes. Généralement on désigne sous ce vocable la langue arabe, la langue hébraïque, et la langue éthiopienne.

Sommaire

[modifier] Étymologie

Le mot vient du nom propre Sem (en hébreu שֵׁם,šem, « nom, renommée, prospérité ») désignant un des fils de Noé, duquel, selon la Bible, seraient issus plusieurs peuples (la plupart des tribus arabes [1], Araméens, Assyriens, Elamites, Hébreux et Phéniciens) et dont les représentants modernes sont les Arabes, les Chaldéens (Assyriens, Babyloniens), Hébreux, les Syriaques, etc.

[modifier] Linguistique

En linguistique, ce mot fut repris au XIXe siècle par les linguistes pour construire l'adjectif sémitique, qui désigne un groupe de langues.

Les langues sémitiques font partie de la famille des langues afro-asiatiques, et sont parlées en Afrique septentrionale et saharienne ainsi qu'au Proche-Orient et au Moyen-Orient.

Les principales langues sémitiques (cf. liste des langues afro-asiatiques) actuelles sont l'amharique, l'arabe, l'hébreu, le syriaque, et le tigrinya.

Pour en savoir plus : langue sémitique

[modifier] Antisémitisme

À la fin du XIXe siècle, des judéophobes (dont Léo Taxil) utilisèrent sémite comme synonyme de juif, et forgèrent l'adjectif antisémite. Certaines associations anti-racistes estiment que cette construction étymologique est source de confusion car, disent-elles

  • tous les juifs ne sont pas des « sémites », tout spécialement dans le contexte européen et dans l'histoire de la diaspora. En partant du principe qu'une ethnie désigne un groupe humain partageant une même culture et une même langue, on peut considérer les Israéliens juifs comme sémites puisqu'ils parlent la même langue, l'hébreu, et ont une culture en commun, bien qu'ils aient des origines diverses. L'emploi est plus contestable pour les juifs de la diaspora.
  • et inversement les sémites sont l'ensemble des peuples bibliques, il est faux anthropologiquement de penser qu'il y ait des descendants actuels d'un point de vue génétique, en ce sens ni arabes ni juifs ne sont sémites, si on considère qu'il y aurait des descendants actuels alors les hébreux n'en seraient qu'une petite partie, qui inclut notamment les arabes. Or les conflits entre israéliens et arabes ont amené à parler dans le cas des extrémistes d'"antisémitisme arabe", expression qui apparaît donc comme paradoxale, et qui sert les antisémites pour se défendre d 'en être.

En ce sens, aujourd'hui il y a une réflexion lancée dans la communauté juive pour essayer d'approfondir le concept, et pour ne plus définir la haine antijuive à partir d'une définition créée par un judéophobe comme Leo Taxil. [réf. nécessaire]

Pour en savoir plus : antisémitisme ou http://www.phdn.org/antisem/antisemitismelemot.html

[modifier] Notes et Références

  1. Selon la Bible, certaines tribus arabes sont également de souche chamitique, comme les Ismaélites, Hébro-Égyptiens.

[modifier] Bibliographie

  • Albert de Pury, « Les “Sémites” n'existent pas », dans Le Temps stratégique, no 89, septembre/octobre 1999, p. 6-16