Wikipédia:Sélection/Moyen âge occidental

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Guerre de Cent Ans

La guerre de Cent Ans décrit la période de cent seize ans (1337 à 1453) pendant laquelle s’affrontent la France et l’Angleterre lors de nombreux conflits, entrecoupés de trêves plus ou moins longues.
La guerre commence lorsque Édouard III d’Angleterre envoie un défi (déclaration de guerre) au roi de France Philippe VI de Valois. Le traité de paix définitif, signé le 29 août 1475 à Picquigny en Picardie, en marque officiellement la fin. Cependant, on retient plutôt l'année 1453, date où les Anglais sont totalement chassés de France (sauf Calais).

Le conflit a débouché sur la constitution de deux nations européennes indépendantes : la France et l’Angleterre qui, jusqu’alors, étaient imbriquées juridiquement et culturellement et étaient en lutte pour le contrôle territorial de l’Ouest de la France. Pour le contrôle de ce territoire, les Plantagenêts (dynastie royale anglaise) et les Capétiens avaient déjà lutté près de 140 ans, entre 1159 et 1299. Cette première période avait vu évoluer les deux royaumes d’une organisation féodale très morcelée à une structure d’État centralisé. Le problème posé par le duché de Guyenne n’ayant pas été résolu, (le roi d’Angleterre étant théoriquement vassal du roi de France en tant que duc d’Aquitaine) à la fin du dernier conflit, mais aussi leurs intrigues pour prendre le contrôle de la Bretagne et des Flandres sont à l’origine du déclenchement des hostilités. Cependant, la cause profonde du conflit est la crise démographique puis économique et sociale que traverse le monde médiéval occidental depuis le début du XIVe siècle.

Philippe Auguste

Philippe II dit Philippe Auguste, né le 21 août 1165 à Gonesse, mort à Mantes-la-Jolie le 14 juillet 1223, est le septième roi de la dynastie dite des Capétiens directs. Il est le fils héritier de Louis VII dit le Jeune et d'Adèle de Champagne.

Le surnom d'Auguste qu'on lui donna de son vivant, est une référence directe au titre antique, quoique d'autres interprétations aient été fournies sous son règne : il peut rappeler le mois de sa naissance, ou encore le verbe latin augere qui signifie « augmenter », « faire croître ». Ce surnom aurait en effet pu lui être donné quand il ajouta au domaine royal en juillet 1185 (Traité de Boves) les seigneuries d’Artois, du Valois, d’Amiens et d'une bonne partie du Vermandois.

Philippe Auguste reste l'un des monarques les plus admirés et étudiés de la France médiévale, en raison non seulement de la longueur de son règne, mais aussi de ses importantes victoires militaires et des progrès essentiels accomplis pour affermir le pouvoir royal et mettre fin à l'époque féodale.

Lire l'article

Étienne Marcel

Étienne Marcel, Illustration du XIXe siècle.

Étienne Marcel, né entre 1302 et 1310 et mort à Paris le 31 juillet 1358, fut prévôt des marchands de Paris sous le règne de Philippe VI de Valois puis sous celui de son fils Jean le Bon. Il se retrouve à la tête du mouvement réformateur qui cherche à instaurer une monarchie contrôlée en France en 1357, en affrontant le pouvoir royal exercé par le dauphin. Délégué du tiers état, il joue un rôle considérable au cours des états généraux tenus en pleine guerre de Cent Ans : ceux de 1355, avaient pour objectif le contrôle de la fiscalité, ceux de 1356 demandaient le prélèvement de nouveaux impôts et ceux de 1357 devaient régler le paiement de la rançon du roi Jean.

Les états se révélant incapables de résoudre la crise qui accable le royaume, le dauphin Charles peut reprendre le pouvoir et sauver la couronne des Valois. Étienne Marcel meurt exécuté par les bourgeois parisiens, qui craignent qu’étant allé trop loin dans son opposition, il ne livre la ville aux Anglais.

François Villon

François Villon (Grand Testament de Maistre François Villon, 1489)

François de Moncorbier dit Villon (né en 1431 ou 1432 à Paris, disparu en 1463) est un poète français de la fin du Moyen Âge. Il est probablement l'auteur français le plus connu de cette période. Les romantiques en firent le précurseur des poètes maudits.

Les seules sources disponibles concernant Villon sont six documents administratifs relatifs à ses procès et ses propres écrits. Ainsi, il faut toujours soigneusement séparer les faits établis de la « légende Villon » — à laquelle il a lui-même largement contribué en se mettant en scène dans ses œuvres.

Lire l’article

Ordre du Temple

L'Ordre du Temple était un ordre religieux et militaire international issu de la chevalerie chrétienne du Moyen Âge. Ses membres sont appelés les Templiers.

Il fut créé le 13 janvier 1129 à partir d'une milice appelée les Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon. Il œuvra pendant les XIIe et XIIIe siècles à l'accompagnement et à la protection des pèlerins pour Jérusalem dans le contexte de la guerre sainte et des croisades. Il participa activement aux batailles qui eurent lieu lors des croisades et de la Reconquête.

Après la perte définitive de la Terre sainte en 1291, l'ordre fut victime de la lutte entre la papauté et Philippe le Bel et fut dissous par le pape Clément V le 22 mars 1312 à la suite d'un procès en hérésie. La fin tragique de l'ordre mena à nombre de spéculations et de légendes sur son compte.

Arc long anglais

Arc gallois avec flèche en bois

L’arc long anglais, également appelé longbow ou arc droit (appellation officielle adoptée par la Fédération internationale de tir à l’arc), est une évolution de l’arc gallois. Il s’agit d’un arc médiéval très puissant, d’environ 2 mètres de long, très utilisé par les Anglais, à la fois pour la chasse et la guerre.

Son utilisation par l’armée anglaise naît de ses déconvenues lors des guerres en Pays de Galles et en Écosse. Les Anglais décident alors d’y recourir massivement, ce qui permet de vaincre les piquiers gallois, puis écossais. Cette arme se révèle encore décisive pendant la plus grande partie de la guerre de Cent Ans (particulièrement lors des batailles de Crécy, de Poitiers et d’Azincourt).

Jean le Bon

Jean II de France, dit Jean le Bon, (né le 26 avril 1319 au château du Gué de Maulny (Le Mans) - mort à Londres le 8 avril 1364). Fils de Philippe VI et de Jeanne de Bourgogne, fut roi de France de 1350 à 1364, le deuxième de la maison capétienne de Valois.

Il est sacré à Reims le 26 septembre 1350.

Le règne de Jean II le Bon est marqué par la défiance du pays envers les Valois choisis à la mort de Charles IV pour éviter qu’Édouard III, le plus proche descendant de Philippe le Bel prenne possession du royaume. La nouvelle dynastie, confrontée à la crise de la féodalité, aux cinglantes défaites du début de la guerre de Cent Ans et à la grande peste, perd rapidement beaucoup de crédit. D’autant plus, dans l’incapacité à faire rentrer les impôts, elle recourt à des mutations monétaires pour renflouer le trésor. Ces manipulations entraînent des dévaluations qui sont extrêmement impopulaires. Jean le Bon, confronté aux intrigues de Charles le Mauvais, roi de Navarre et prétendant le plus direct à la couronne, gouverne dans le secret entouré d’hommes de confiance. Profitant de tous ces troubles et sûrs de leur supériorité tactique, les Anglais, menés par Édouard III et son fils le Prince Noir, relancent la guerre en 1355.

Charles V de France

Charles V de France, dit Charles le Sage

Charles V de France, dit Charles le Sage (né à Vincennes, le 21 janvier 1338 - mort à Beauté-sur-Marne, le 16 septembre 1380), est roi de France de 1364 à 1380. Son règne marque la fin de la première partie de la guerre de Cent Ans : il réussit à récupérer toutes les terres perdues par ses prédécesseurs, restaure l’autorité de l’État et relève le royaume de ses ruines.

Il est, un temps, proche du mouvement réformateur. En 1357, il se retrouve à la tête d’une monarchie contrôlée, alors que son père Jean le Bon est prisonnier des Anglais. Bien que confronté aux ambitions de Charles de Navarre et aux manœuvres d’Étienne Marcel, il sauve la couronne des Valois alors que le pays sombre dans la guerre civile. Couronné en 1364, il restaure l’autorité royale en la fondant sur l’État de droit et en poursuivant la politique de monnaie forte instaurée par les conseillers de son père. Ce faisant, un parallèle s’établit entre son règne et celui de Saint Louis qui reste la référence du bon gouvernement pour l’époque.

Grand Schisme d'Occident

On appelle grand schisme d’Occident (ou Grand Schisme) la crise pontificale qui touche le catholicisme au tournant des XIVe et XVe siècles (1378 - 1418), divisant pendant 30 ans la chrétienté catholique en deux obédiences.

Cette crise survient en Europe en pleine guerre de cent ans, à la faveur des transformations d’un système féodal qui ne répond plus aux besoins d’une société en pleine mutation. En effet l’Église n’a plus le rôle culturel et social qui était le sien au début du Moyen Âge et qui l’avait rendue indispensable à l’exercice du pouvoir. Au Moyen Âge tardif, les mutations économiques induisent la création d’États modernes que l’Église n’a plus les moyens d’assujettir culturellement. Sur le terrain politique, cela se traduit par l’affrontement du roi de France Philippe le Bel et du pape Boniface VIII qui cherchent à affirmer la primauté absolue de leur pouvoir. En Italie, les luttes du pape et de l’Empereur débouchent sur l’affrontement entre Guelfes et Gibelins du XIIe au premier XIVe siècle.

Ces tensions et conflits aboutissent dans un premier temps à l’installation de la papauté à Avignon puis en 1378, au Grand schisme.

Celui ci, inscrit dans une crise profonde du sentiment et de la pensée religieuse, est marqué par deux successions pontificales simultanées, l’une à Rome et l’autre à Avignon (dont le tenant en titre est qualifié d’antipape). L’Église dont une partie du rôle social et culturel a été pris en charge par la bourgeoisie depuis le XIIIe siècle sort moralement et spirituellement affaiblie de cette crise : le gallicanisme se développe, les particularismes nationaux s’exacerbent, le sentiment religieux se modifie, de nouvelles hérésies émergent.

Hugues Capet

Hugues Capet (né vers 940 - mort au lieu-dit Les Juifs, près de Prasville (Eure-et-Loire) le 24 octobre 996.), fils du duc des Francs Hugues le Grand et de son épouse Hedwige de Saxe est l'héritier de la puissante lignée robertienne qui est en compétition pour le pouvoir avec les grandes familles aristocratiques de Francie.

La fin du Xe siècle connaît le début d'une révolution économique et sociale qui allait trouver son apogée vers 1100. Les progrès agricoles, le début des défrichements et l'augmentation des capacités d'échanges induites par l'introduction du denier d'argent par les premiers Carolingiens entraînent une dynamique économique encore timide mais réelle. Dans le même temps, la fin des invasions et la continuité des guerres personnelles entraînent la construction des premiers châteaux privés où peuvent trouver refuge les paysans. En parallèle, la nouvelle élite guerrière entre en concurrence avec l'ancienne aristocratie foncière carolingienne. Pour canaliser ces nouveaux venus et pour assurer la protection de leurs biens, l'aristocratie et l'Église soutiennent et exploitent le mouvement de la paix de Dieu. C'est dans ce contexte que Hugues Capet peut instaurer la dynastie capétienne.

Il bénéficie tout d'abord de l'œuvre politique de son père qui parvient à contenir les ambitions de Herbert II de Vermandois, puis à en neutraliser la lignée. Cependant ceci ne peut se faire qu'en aidant les Carolingiens, pourtant totalement évincés de la course à la couronne depuis la déchéance de Charles le Simple, à se maintenir. En 960 Hugues Capet hérite du titre de duc des Francs obtenu par son père en échange de la concession de la couronne à Louis IV d'Outremer. Mais avant de parvenir au pouvoir il doit contrer les manœuvres des Ottoniens et éliminer les derniers Carolingiens. C'est avec le soutien de l'Église et en particulier de l'évêque Adalbéron de Reims et de Gerbert d'Aurillac tous deux proches du mouvement clunisien, qu'il est enfin élu et sacré roi des Francs en 987.

Paix de Dieu

Scène de la "communion du chevalier" au revers de façade de la cathédrale de Reims.

La Paix de Dieu est un mouvement spirituel et social des Xe et XIe siècle, organisé par l’Église catholique et soutenu par le pouvoir civil. Son but est d’obtenir une pacification du monde chrétien occidental et de maîtriser l’usage de la violence dans la société.

La dissolution de l’empire carolingien au IXe siècle, et la « mutation féodale » qui l’accompagne, se caractérise par la croissance des exactions commises par les seigneurs. Ceux-ci tentent d’imposer à la paysannerie et au clergé leur protection en échange de revenus ou bien se livrent à des guerres privées qui entraînent de nombreux « dégâts collatéraux ». Mais dans la seconde moitié du Xe siècle, à l’approche de l’an mil, les religieux qui ont su conserver une conduite exemplaire dans le contexte de désordres, ont acquis une grande autorité spirituelle.

S’inspirant des précédents carolingiens, tel le capitulaire de 884 par lequel le roi Carloman alourdit les sanctions contre les rapines et demande aux évêques de les réprimer, ou le concile de Trosly de 909 qui exhorte à la pénitence et a recours à l’anathème, les autorités religieuses du centre de la France imposent la Paix de Dieu. Les évêques et abbés réunissent des conciles qui condamnent les débordements des chevaliers et tentent de moraliser leur conduite. Ce mouvement eut une très grande importance car il aboutit à la définition des droits et devoirs des trois ordres et fonda les bases morales de la société médiévale occidentale.