Rosières (Haute-Loire)

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Rosières
Carte de localisation de Rosières
Pays France France
Région Auvergne
Département Haute-Loire
Arrondissement Arrondissement de Puy-en-Velay
Canton Canton de Vorey
Code Insee 43165
Code postal 43800
Maire
Mandat en cours
Adrien Gouteyron
2001-2008
Intercommunalité
Latitude
Longitude
45° 08′ 01″ Nord
         3° 59′ 20″ Est
/ 45.1336111111, 3.98888888889
Altitude 594 m (mini) – 1 072 m (maxi)
Superficie 26,82 km²
Population sans
doubles comptes
1 309 hab.
(1 999)
Densité 48 hab./km²

Rosières est une commune française, située dans le département de la Haute-Loire et la région Auvergne.

Sommaire

[modifier] Géographie

[modifier] Histoire

Préambule.

Le texte qui va suivre est l'histoire de Rosières en Haute-Loire, texte issu d'un mémoire de maîtrise soutenu à l'université Jean Monnet de Saint-Etienne, en octobre 1990. Le directeur de ce mémoire est Jean Merley. Le titre : Rosières de la Révolution Française à la Troisième République (1788-1871).

INTRODUCTION

Une monographie rurale partant de 1788 et allant jusqu'à 1870 peut paraître courte au niveau de la durée historique. Mais sur ces quatre-vingt années, que de changement ! Et puis comment parler de la révolution française sans évoquer la fin de l'ancien régime ?

La révolution nous permettra de suivre un village Vellave dans la tourmente révolutionnaire, de voir sa réaction. Avec le 19 ème siècle nous étudierons Rosières à travers plusieurs thèmes, de celui de sa population aux changements administratifs en passant par l'agriculture, la vie politique et la vie religieuse.

Ce travail, nous l'espérons, retrace fidèlement la vie de Rosières sur quatre-vingt années de l'histoire de France.


PREMIERE PARTIE : ROSIERES A LA FIN DE L'ANCIEN REGIME

CHAPITRE I : Aperçus géographique et historique

A Le village

1 - Etymologie

L'origine du mot Rosières est sans doute à chercher dans le vieux latin. Dans le cartuaire du Monastier (N°75) est citée la phrase : "S.Martini in villa que dicitur Roserias" en 940 ; "Ecclesias de Roserias en han. S Johannnis consecrato" peut-t'on lire également dans le cartuaire de Chamalières (N°31), un an plus tard nous trouvons "Altare S.Martini de Rosarius" toujours dans le cartuaire de Chamalières (N°6). En 1285 nous trouvons Roseyras (Hôtel Dieu B 336), en 1311 Rosserias est cité dans un document des archives nationales (P 1339 carte 783). Dans un compoix du Puy en 1408 se trouve inscrit le mot Roseyras (1). A l'époque médiévale , les habitants désignent leur lieu d'habitation par Vé Rouseiras (2), mot patois qui se rapproche du nom actuel. En 1534, le mot Roseires est noté dans les archives de l'évéché. Au 17 ème siècle, en 1629, nous constatons une orthographe encore différente : Rouzières chez un notaire nommé Demont. Enfin au 18 ème siècle la carte de Cassini orthographie Rozières. Il semble que ce soit à la fin du XVIIIe siècle que le nom du village ait pris l'orthographe que ses habitants connaissent aujourd'hui. Nous pouvons nous interroger sur la signification de ces mots, est-ce qu'ils veulent dire roses, rosiers ou roseaux ? Si on retient l'explication de Régis Pontvianne(3)qui dit que Rosières devait sans doute être recouverte d'oseraies, de joncs et de roseaux, il est sûr que ces mots signifient roseaux plutôt que roses ou rosiers. D'autre part les terres marécageuses qui existaient à la place actuelle du village pourraient nous faire pencher pour les roseaux car ce type de plante aime les sols humides. Pour résumer nous pouvons dire sans crainte de nous tromper que Rosières veut plutôt dire roseau que rose.

2 - Description

Le village de Rosières est situé à l'extrémité sud-est de la vallée de l'Emblavés.( ce qui signifie la vallée des blès, autrefois le mot s'écrivait Lavalemblavés) Le bourg est abrité par des montagnes contre les vents du nord. Il est à une altitude de 648 mètres mais certains points de la commune sont nettement plus élevés. Nous trouvons le Pradeu à l'ouest avec 750 mètres, la roche de Chastel à l'est nord-est à 830 mètres. Au sud-ouest nous pouvons apercevoir le suc de Chouven (848 mètres). D'autres sucs et monts ont une hauteur encore plus importante, le mont Bayt à l'est et ses 976 mètres ; avec la Huche Pointue au sud-est les mille mètres sont dépassés car elle culmine à 1034 mètres. Enfin le suc de Jalaury et ses 1080 mètres se trouve au nord-est du village. Ce village au sein duquel l'église domine nettement les constructions rassemblées autour d'elle a pour satellites de nombreux hameaux. Nous pouvons en compter une quarantaine environ disséminés sur tout le territoire de la commune. Les plus importants de ces hameaux qui dépassent 100 individus en population sont selon le recensement de 1846 Blanhac, Roiron, au nord du village, Cleyssac, Rioux au sud-ouest (ces deux village seront intégrés dans la commune de Malrevers à sa création en 1865), les Granges, Rougeac, Bonnevialle au sud-est et Chiriac à l'est-nord-ouest du bourg. Si on considère l'ensemble du territoire de la commune on s'aperçoit que le bourg est placé bien à l'ouest par rapport au centre de la commune ; par contre il est à égale distance de ses frontières nord et sud.

3 - Superficie et comparaison

La superficie de la commune de Rosières est de 3207 hectares environ à la révolution. Sous l'ancien régime, il semble que la paroisse était sensiblement plus grande. En effet, des villages ont été rattachés à Beaulieu à cette période. Sur les 3207 hectares de la commune une grande partie est utilisée pour les travaux agricoles, le reste étant occupé par les maisons, les landes, les routes, les rivières... La commune de Rosières est entourée de sept autres communes qui sont : - Chamalières au nord (1336 hectares) - Beaulieu à l'ouest (2234 hectares) - Chaspignac au sud-ouest (1193 hectares) - Saint-Etienne Lardérol au sud-est (1180 hectares) - Le pertuis à l'est sud-est (1165 hectares) - Saint Julien du Pinet à l'est nord-est (1710 hectares) - Mézéres au nord-est (855 hectares) Rosières est donc la plus importante commune par sa superficie face à ses voisins.

Rosières à la Révolution apparaît donc comme une paroisse importante. C'est sans doute pour cela que le village sera choisi comme chef-lieu de canton.

B - Le cadre physique

1 - Géologie

Si on considère la carte géologique de la Haute-Loire, nous apercevons pour la commune de Rosières plusieurs types de roches. Dés le fin du miocène, mais surtout au pliocène (ére tertiaire), le volcanisme embrase la fraction sud orientale du Velay. De là, il gagne tout le bassin de l'Emblavés. Les laves émises sont des basaltes et des phonolithes. Les différents monts et sucs qui se situent sur la commune de Rosières et qui sont pour la plupart des volcans datent de cette période géologique (le pliocène)(4). La silhouette hardie conique ou en dôme des "sucs" phonolithes confère à l'Emblavés une physionomie singulière(5). Au nord du bourg des sédiments affleurent sous la forme d'argiles rouges et de marnes, procédant par bancs blanchâtres et verdâtres alternés. A l'entrée de Rosières du coté ouest (6), on peut voir des granits. Également, au nord ouest du village un important effondrement du sol nous montre des argiles de couleurs vertes appelées Raze de Corboeuf. Pour terminer cet aperçu géologique il faut signaler la présence de deux petites grottes qui se localisent à mille mètres environ du village de Chiriac.

2 - Le climat

Le paysage de Rosières présente des variétés, nous allons voir que le climat lui aussi varie nettement d'une saison à l'autre. En effet, l'instabilité et l'irrégularité du temps marquent souvent le climat de cette terre vellave. De belles périodes ensoleillées avec leur ciel méditerranéen alternent fréquemment, presque sans transition, avec de redoutables tourmentes de neige ou des orages dévastateurs en été. (7) Le premier mois du printemps (Mars) est caractérisé par une grande variété de temps. Des bourrasques froides alternent avec des longues périodes ensoleillées. Les tempêtes de neige peuvent être encore redoutables mais dés qu'une amélioration intervient, la fonte est rapide. Il peut y avoir des fortes gelées pendant ce mois, ce qui peut occasionner des dégâts si la végétation est en avance. Le mois d'avril présente également un caractère troublé. Au cours de ce mois nous pouvons voir apparaître les premiers orages de l'année. Les belles journées d'avril sont rares. Le mois de mai qui termine la saison de printemps est un mois nettement plus chaud et ensoleillé qu'avril ne l'était par rapport à mars. On entre vraiment dans la saison chaude au mois de mai qui reste toutefois assez pluvieux. Avec Juin nous entrons dans la saison estivale.Juin est le mois de transition entre le ciel troublé du printemps et la forte insolation de juillet. Ce mois de juillet s'illustre comme le plus chaud de l'année. Août diffère peu de juillet, c'est un mois sensiblement peu troublé et un peu moins chaud. L'automne lui ressemble à l'été par une fréquence élevée de beau temps. Le mois de septembre connait des maximums supérieur à 30°. Mais des journées pluvieuses sont suivies de gelées quand le ceil s'éclaircit la nuit. Octobre passe d'ordinaire pour un mois agréable. Les périodes de beau temps sont durables. Cependant les longues nuits deviennent froides avec les brouillards matinaux. Les belles périodes ensoleillées comme en septembre s'achèvent avec sur de la pluie. Pendant la deuxième quinzaine du mois, les types de temps du nord-ouest et du nors surviennent, ils apportent les premières chutes de neige au dessus de 900 m. Cette rudesse passagère annonce le dernier mois de l'automne : novembre. Le temps change vers la Toussaint, c'est le mois triste et sombre. La baisse des températures est réelle, il peut y avoir des chutes de neige relativement importantes. Le premier mois de l(hiver, décembre, est un mois caractéristique de cette saison. Ce mois connait de longues périodes douces et humides mais les types de temps du sud-est peuvent déverser d'abondantes précipitations souvent neigeuses ; alors la moyenne des températures est assez basse. Le mois de janvier connait un climat plus rude, lorsque le ciel devient nuageux, le froid s'intensifie. (- 20 ° à - 25 °) Mais selon la prépondérance des régimes doux d'ouest ou de l'influence des flux continentaux ou méditerranéens, janvier présente des aspects très différents selon les années. Février semble réserver un visage voisin de celui de janvier. Il y a parfois des pluies abondantes et des chutes de neige. Malgré ses douceurs passagères, février s'affirme bien comme le bois de l'hiver. (8) Le climat dont bénéficie le Velay et plus particulièrement la commune de Rosières est donc naturellement un climat tempéré qui subit les influences de l'océan atlantique et de la mer méditerranée quand son influence parvient à passer la barrière des Cévennes.

C - Rétrospectives

1 - Naissance

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 Adrien Gouteyron UMP sénateur, CG
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
1 177 1 284 1 163 1 212 1 305 1 309
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Patrimoine

[modifier] Église

L'église néo-romane de Rosières, entourée de son cimetière, placée sous le vocable de saint Jean est soumise un temps vers 937 aux bénédictions du Monastier saint Chaffre.
En 1096, elle n'abrite plus qu'un ermite et disparaît bientôt. On la situe sur le chemin menant à l'actuel cimetière.

L'on pense qu'une seconde église dédiée à saint Martin, entourée également de son cimetière à été construite au XIIe siècle, un peu plus au sud de l'église Saint-Jean, à l'emplacement actuel.

Plusieurs papes en 1155, 1179, 1226, confirment la possession de l'église de Rosières aux religieux saint Chaffre et sans doute au prieur de Chamalières qui disait avoir reçu d'Adhémar de Monteil (évêque du Puy vers 1092) toutes les églises comprises dans un rayon de cinq lieues.
C'est alors une église à une nef sans transept dont nous ne conservons aujourd'hui que l'abside en brèche Volcanique à petits joints du XIIe siècle.

L'église est agrandie au XVIe siècle sauf les deux chapelles occupant la place habituelle du transept et le clocher au nord qui sont plus récents.

L'église actuelle a été restaurée en 1981 et classée à l'inventaire des monuments historiques.

[modifier] Le calvaire ou "Champs Clos"

Le calvaire
Le calvaire


Dominant le bourg, le Champ clos ou Calvaire, restauré par la commune en 1985, est inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Il fut édifié vers 1820 à l'initiative de l'Abbé Chanal, curé de Rosières. Limitant une enceinte, un muraille comportant treize niches surmontées chacune d'une croix de pierre (croix taillées en Arkose de Blavozy).

[modifier] Les Moulins de Blanlhac

Moulin à eau de Blanlhac
Moulin à eau de Blanlhac

Le village de Blanlhac a connu au fil des siècles une concentration de 14 moulins qui ont fonctionné au file de 2 km d'un petit ruisseau : le Ran. L'installation de ces moulins est très ancienne, 8 d'entre eux tournaient au lendemain de la dernière guerre, et les derniers ont cessé leur activité en 1980.
Depuis, l'association des Amis des Moulins de Blanlhac a remis en état de fonctionnement l'un d'eux et elle s'est donné pour objectifs la remise en valeur de la zone des moulins.
En effet, le cadre paysager de pierres, de verdure et d'eau est heureusement préservé. Le site permet de découvrir le système hydraulique de biefs et d'écluses, l'architecture et le fonctionnement des moulins.

[modifier] Les hameaux

[modifier] Roiron

La table d'orientation de Roiron
La table d'orientation de Roiron

Roiron se situe au nord-est de Rosières à 923 mètres d'altitude.
Royro en 1553, Royron en 1572 pourrait venir de roire, variante de roure qui signifie chêne rouvre.
On peut y admirer des bâtisses aux murs imposants, construites avec les matériaux disponibles sur place : murs en granit, lauzes de phonolithe provenant de Jalore.
Le petit patrimoine se résume à l'ensemble bachas-lavoir, au travail et au puits. La petite place a été libérée suite à la démolition de l'assemblée décidée par les habitants en 1986.
Le village est très fréquenté par les randonneurs et promeneurs qui viennent apprécier le panorama et la table d'orientation.

[modifier] Les Granges

Le village
Le village

Comme l'indique le nom "grange" le village était un des "centres d'exploitation" de Rosières. Situé au sud-est du bourg, le long de la Suissesse, face aux Ravins de Corboeuf, il servait de grenier pour la localité. D'autant que son emplacement en direction de Bolio où se situaient de nombreux moulins à grains le rendait point de passage obligé pour toute la filière du blé et du pain.
Au Moyen Âge le nombre de maisons était de l'ordre de cinq dont une sur le site de Gaillard.
Par la suite on y retrouve tous les éléments du village typique avec un four banal, une croix de pèlerinage, des "bachats" alimentés par une fontaine et la maison de la "béate". Cette dernière semble avoir été vendue et ne fait plus partie des biens publics.

[modifier] Chastel

Le village
Le village

La première mention écrite de Chastel remonte à 1209 sous la forme de " Deu gratia " c'est-à-dire Dieu grâce. Le village marquait l'entrée dans la zone de l'Emblavès, réputée au Haut Moyen Âge pour être plus sûre que celle située au delà, jusqu'au Lignon. À Chastel, on pouvait donc rendre grâce à Dieu. L'appellation actuelle remonte à 1326 et vient de castellum signifiant château.
En 1377, Chastel comptait au moins une métairie et une chapelle avec un chapelain qui est aussi juge. C'est l'Hôtel-Dieu qui possède les terres de Chastel.
La chapelle vicariale (avec un vicaire qui assure les services essentiels) disparaîtra entre le XVIe et le XVIIIe siècle.
Du XIIe au XVIIIe siècle, Chastel est tourné vers la production céréalière et on y exploite même une vigne.

[modifier] Les Potus

Au sud de Rosières s'étend la plaine des Aubins bordée par les Sucs rouges et le Suc de Rougeac. Très vite la route rejoint puis suit le ruisseau de Planhol avant de traverser le village des Potus.
Son histoire semble commencer tout de suite après ou pendant la Révolution. Trop peu d'éléments objectifs permettent de remonter plus avant dans le temps.
L'étymologie du nom apparaît double, tout d'abord une signification érudite de gauche voire maladroit ensuite celle, plus populaire de trou, de cul de sac. Sont-ce quelques familles qui n'ont pas su négocier le tournant révolutionnaire (maladresse) et qui sont parties s'exiler dans ce 'trou' au pied de Huche plate ? Mais de nombreuses hypothèses peuvent être faites et entraîner des conclusions bien différentes.

Le château d'Arcis
Le château d'Arcis

Par le fait, on ne retrouve pas distinctement les éléments caractéristiques du village de l'Emblavez et les quelques structures existantes (four, travail, puits) sont d'origines.
Le château d'Arcis, manoir de style troubadour, construit au XIXe siècle reste le repère central du village par sa position dominante et sa prestance. Les habitants se regroupent autour de trois exploitations agricoles et la population estivale augmente de façon significative avec l'arrivée des familles des résidants retirés dans ce lieu de calme voire de solitude.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Rosières sur le site de l'Insee

[modifier] Liens externes