Rococo

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Basilique rococo à Wies (Bavière)
Basilique rococo à Wies (Bavière)

Le rococo est un mouvement artistique touchant principalement la peinture et l’architecture, dérivé du baroque et qui se caractérise par un enrichissement décoratif particulièrement chargé.

Sommaire

[modifier] Historique

Si le terme est apparu en France vers 1700[réf. nécessaire], le style se propage en Europe tout au long du XVIIIe siècle.

En France, il trouve son apogée sous la Régence et surtout sous le règne de Louis XV, après l’austérité des dernières années du règne de Louis XIV. Il sera remplacé à partir de 1760 par le néoclassicisme qui est, comme par un mouvement de pendule, un retour à l’austérité.

En Allemagne le Rokokozeit (ou Spätbarock, baroque tardif) suit le Barockzeit, comme en Italie où le Rococo suit le Barocco.

Le terme rococo est aussi dérivé du mot rocaille, pour désigner une ornementation imitant les rochers et les pierres naturelles[réf. nécessaire].

[modifier] Nuance du baroque ou style autonome  ?

Pour Heinrich Wölfflin[1], c'est une nuance du baroque, mais pour Hans Sedlmayr et H. R. Hitchcock puis Philippe Minguet[2], le rococo est une catégorie de style autonome. Le rococo serait autant distinct du baroque qui le précède, que du néoclassicisme qui le suit.

Par contre, s'il existe un style rococo en peinture en sculpture et en architecture il n'existe pas d'exemples de musique ou de littérature rococo.

Selon Delécluze, le terme « rococo » fut inventé vers 1797 en dérision par Pierre-Maurice Quays, élève de Jacques-Louis David, maître à penser du mouvement des Barbus et chantre d’un classicisme poussé a l’extrême. Il serait une association des termes rocaille et Baroco. Le terme garda longtemps son aspect péjoratif avant d’être accepté par les historiens d’art vers le milieu du XIXe siècle.

[modifier] Peinture

[modifier] Les principaux représentants

[modifier] Allemagne

[modifier] France

[modifier] Italie

[modifier] Flandres

[modifier] Autriche

  • Franz Anton Maulbertsch

[modifier] Caractéristiques stylistiques

  • Art du plaisir
  • Reflet d’une société préservée cultivant les loisirs
  • Art ostentatoire
  • Inspiré de l’empirisme (Locke)
  • Instantanéité (tout est esquissé)
  • Condensé de sensations fugitives
  • Symbole de la jouissance et du luxe
  • Surenchère dans la décoration
  • Aucune dimension spirituelle (art gratuit)
  • Inspiration exotique (Chine, Turquie)
  • Éclatement de toutes formes de structures
  • Art érotique
  • Souvent, thèmes champêtres

[modifier] Œuvres principales

Zwiefalten Muenster
Zwiefalten Muenster
  • Les fêtes vénitiennes, Watteau
  • Le Pierrot, Watteau
  • Le Déjeuner, Boucher
  • Le Bain de Diane, François Boucher
  • Leda et le cygne, Boucher
  • L’Escarpolette, Jean Honoré Fragonard
  • Les Baigneuses, Jean Honoré Fragonard
  • La Gimblette, Jean Honoré Fragonard
  • Le Pèlerinage sur l’ile de Cythère, Antoine Watteau
  • Le Verrou, Jean-Honoré Fragonard
  • Le décor intérieur de l’hôtel de Soubise, Germain Boffrand

[modifier] Architecture

Le rococo (terme dérivé du mot rocaille, tendance décorative française qui repose sur des motifs en plâtre évoquant des coquillages) voit le jour à la cour de Louis XIV. Ce style est essentiellement utilisé pour des décorations intérieures (Hôtel de Sully, Paris).

Ce style surchargé atteint son apogée non pas en France, mais en Bavière (pavillon d’Amalienburg (1734-1739) du château de Nymphenburg). En Prusse, le rococo frédéricien s’incarne de manière éclatante dans le palais de Sanssouci, réalisé pour le compte de Frédéric le Grand.

En architecture, le style rococo se reconnaît par ses lignes courbes et l’abondance des décorations (têtes sculptées en façade). Les habitations de ce style sont munies d’un entresol (comme tous les bâtiments jusqu’au XIXe siècle), de petits balconnets arrondis en encorbellement, de garde-corps en fer forgé. On constate aussi la hauteur décroissante des étages et le 1er (ou le 2e) étage est un étage noble.

À la fin du règne de Louis XV, on voit, avec le courant néoclassique, réapparaître les styles grec et romain.

[modifier] Théories et signification

L’étude la plus complète sur la signification idéologique, historique et esthétique du mouvement est due à l’esthéticien belge Philippe Minguet, membre du Groupe µ.

[modifier] Notes et références

  1. Heinrich Wölfflin : Renaissance et Baroque (1888)
  2. Philippe Minguet : Esthétique du rococo (1966), Baroque et rococo en Belgique (1987), France baroque, (1988)

[modifier] Bibliographie

  • Fiske Kimball, Le Style Louis XV ; origine et évolution du rococo, Paris, A. et J. Picard, 1949, 1943.
  • Roger Laufer, Style rococo, style des "Lumières", Paris, J. Corti, 1963.
    Cet ouvrage avance la thèse que la littérature a également connu ume période à laquelle le qualificatif de rococo peut être appliqué.
  • Philippe Minguet, Esthétique du rococo, Paris, J. Vrin, 1966.
  • Cornelius Gurlitt : Die Geschichte des Barockstiles, des Rokoko und des Klassizismus.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

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