Robert Motherwell

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Robert Motherwell, né en 1915 à Aberdeen aux États-Unis et décédé en 1991 à Provincetown est un peintre américain de la première École de New York.

Robert Motherwell est célèbre pour ses grandes toiles abstraites lyriques ainsi que pour ses collages et impressions. Il fut aussi un théoricien important qui pensa tant la tradition artistique européenne que la dimension mystique de la peinture.

[modifier] Biographie

Né en 1915 à Aberdeen dans l’état de Washington, ses origines familiales sont irlandaises et écossaises.

  • 1932 : Il étudie quelque temps la peinture à l’École des Beaux-Arts de San Francisco. Il entre à l’Université Stanford de Palo Alto, où il obtient le « Bachelor of Arts » de philosophie en 1937 tout en s’intéressant à la musique. Il écrit un mémoire sur la relation de Eugene O'Neill et la psychanalyse.
  • 1935 : Il voyage en Europe où il rencontre les surréalistes, il expérimente l'écriture automatique, il étudie la philosophie à l’université de Harvard, Cambridge, Massachusetts. Il écrit une thèse sur le journal de Delacroix.
  • 1939 : Première exposition personnelle à la Galerie Raymon Duncan à Paris.
  • 1940 : S’installe à New York, étudie l’histoire de l’art à l’université de Columbia. Il a des relations très suivies avec le groupe des surréaliste exilé à New-York.
  • 1941 : Voyage au Mexique avec Matta. Dessins automatiques et premières peintures de la maturité.
  • 1942 : Il fréquente le groupe des artistes de l’école de New-York : William Baziotes, Jackson Pollock, Willem de Kooning et Hans Hofmann. Il participe à l’exposition « First papers of Surrealism » organisé par Marcel Duchamp et André Breton.
  • 1943 : Premiers collages. Peggy Guggenheim invite Baziotes, Motherwell et Pollock à réaliser des collages qu’elle compte montrer dans sa galerie. C’est désormais cette technique qu’il privilégie.
  • 1945 : Rencontre Mark Rothko. Il commence à diriger la collection « The Documents of Moderne Art », qui met à la disposition de tous quelques uns des textes théoriques les plus importants de l’art moderne européen.
  • 1946 : Plusieurs expositions dont « Fourteen América » organisé par le MOMA de New-York.
  • 1948 : Il fonde avec Rothko, Hare, Newman et Baziotes l’école « Subjects of the Artists ». Il peint sa première « Elégie ».
  • 1950 à 1958 : Il donne des cours au Hunter College de New-York. Il représente les États-Unis à la Biennale de Venise (1950) et de Sao Paulo (1961).
  • Suite ininterrompue d’expositions jusqu’à sa mort en 1991.

[modifier] Œuvre

Associé à l’expressionnisme abstrait, il se singularise de ses contemporains par sa formation intellectuelle et académique, pour son intérêt pour la philosophie, la littérature symboliste et la psychanalyse. Il s’est également intéressé au zen et à l’art oriental. En même temps, il reconnaît que le véritable contenu de son art est l’émotion et non pas la pensée. Sa peinture va du lyrisme le plus violent à une sérénité presque austère. Il explore une gamme extrêmement large de possibilités picturales avec des moyens simples et directs. Chez Motherwell, le sens de l’acte physique de peindre ne peut être séparé de la signification de l’image en soi. Le geste est donné à voir, tantôt lent ou rapide, léger ou violent et faisant toujours partie intégrante de la structure des formes qu’il constitue et de l’émotion qu’il transmet.

Robert Motherwell a créé un des ensembles les plus impressionnants de la peinture contemporaine. Son œuvre artistique, comporte une très large gamme d'expressions et de structures formelles et se compose d'une quantité importante de collages, de dessin, de gravures et de peinture. On y trouve un riche vocabulaire d'images abstraites, et elle témoigne d'une exploration des possibilités expressives des signes calligraphiques unique dans l'art.

Son répertoire formel est exceptionnellement varié. L’invention constante de nouveaux motifs et la reprise d’anciens est propre à l’ensemble de son œuvre. Ses formes sont simples. Il développe un dialogue entre les rectangles et les ovales. Son iconographie comporte autant de compositions biomorphiques et organiques que des motifs géométriques rectilignes. L’acte que l’on sent derrière toutes ces formes est l’acte même de peindre. Les formes utilisées dans les « Élégies Espagnoles » sont des sortes de mégalithes, de phallus ou de matrices. il y a intéeraction entre ses formes, des zones, des bords. La densité ou la fluidité des formes sont emprisonnées dans de la peinture noire et blanche comme une peau frémissante à la surface de la toile.

Le noir et le blanc ont été les couleurs principales de Motherwell pendant plus de quarante ans, et constituent la base chromatique de sa création d'images. Le dialogue du noir et du blanc constitue la base non seulement de la structure pictural de Motherwell, mais aussi du sujet implicite qu'il à toujours été prêt à accepter; contrairement à la plupart des artites abstraits. Motherwell a dit de ses Élégies espagnoles : "le noir représente la mort, l'angoisse, le blanc représente la vie, l'éclat". Mais en même temps, apparaissent dans ses tableaux, parfois vers les bords et parfois au centre, les couleurs du ciel, du sang et du sable, ou des écharpes rose vif, emblème éclatant des moments passagers dont l'éternité se compose. Ses taches ovales, motifs géométriques, noires ou blanches puis colorées, sont toujours comprimées entre des barres verticales. Il développe une expression picturale fondée sur des notions proches de la psychanalyse.

Le dessin joue un rôle important. Il appelle « extension de la division » la simultanéité de l’acte de peindre et de celui de dessiner. Il ne dessine jamais à partir de la nature mais à partir de la « vie » intime de l’esprit et des émotions. Il utilise le dessin pour trouver de nouvelles images ou pour résoudre des problèmes picturaux. Ce qu’il appelle des « gribouillis » lui servent à donner naissance à de nouvelles idées, de nouveaux possibles.

Le thème de l'enfermement est permanent dans l'œuvre de Robert Motherwell, notamment à cause du choc que produit sur lui la Guerre d'Espagne.

Parmi ses œuvres les plus célèbres figurent « The Crossing » 1948, et surtout la série de tableaux intitulées « Elegy to the Spanish Republic », peinte entre 1949 et 1976 et consacrée à la guerre civile espagnole.

[modifier] Citations

  • « ce qui est indispensable, ce n’est pas l’absence de conscient mais l’absence de tout préjugés « moral et esthétique »(…) à quiconque veut bien se plonger dans les profondeurs de l’être »
  • « en un sens, toutes mes peintures sont des tranches découpées dans la continuité de ma vie »