Robert Guéï

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Côte d'Ivoire

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Robert Guéï, né le 6 mars 1941 à Kabakouma, décédé le 19 septembre 2002, a été le dirigeant militaire qui a présidé aux destinée de la Côte d'Ivoire du 24 décembre 1999 au 26 octobre 2000. Fondateur de l'Union pour la démocratie et la paix en Côte d'Ivoire (parti politique), il était marié à Rose Guéï

[modifier] Biographie

Guéï est né à Kabakouma, un village dans la région occidentale de Man. Il est membre de la tribu Yakouba. Il est militaire de carrière : enfant de troupe, il est formé à l'école militaire préparatoire de Ouagadougou sous administration française puis à Saint-Cyr et à l'École supérieure de guerre de Paris. Soutien de Félix Houphouët-Boigny, il fait son entrée sur la scène politique en 1982 en mettant à la disposition de sa femme, candidate aux municipales, des véhicules des sapeurs-pompiers militaires dont il est commandant en chef. Sanctionné, il est muté à Korhogo au nord du pays.

En 1989, il aurait participé à la préparation de l'attaque du chef de guerre Charles Taylor contre le Libéria.

Rappelé sur le devant de la scène pour mater une mutinerie de jeunes recrues, qui protestaient contre les retards de salaires, il devient, tout en restant colonel, chef d'État-major des FANCI, Forces armées nationales de Côte d'Ivoire en 1990. Il crée alors la FIRPAC, Force d'Intervention Rapide Para-Commando, qui réprime les révoltes d'étudiants de 1991 et organise notamment, le 17 juin, une expédition punitive à la cité universitaire de Yopougon. En dépit de sa mise en cause par une commission d'enquête sur ces exactions, Gueï est élevé au grade de général « pour services éminents rendus à la nation ».

À l'issue d'une manifestation violente à Abidjan en 1992, il contribue à l'arrestation de Laurent Gbagbo qui est emprisonné à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca) à Yopougon.

Après le décès d'Houphouët-Boigny en 1993, Guéï est limogé par son successeur Henri Konan Bédié en octobre 1995, pour avoir refusé de faire intervenir ses troupes pour réprimer les incidents qui impliquaient les partisans des partis de l'opposition RDR d'Alassane Ouattara et Front populaire ivoirien de Laurent Gbagbo écartés du scrutin et qui appellent au boycott actif. Il est nommé ministre mais encore renvoyé en août 1996 et mis à la retraite de l'armée en janvier 1997 ; il a été soupçonné de fomenter un coup d'État.

Bédié est renversé par un coup d'État le 24 décembre 1999. Se défendant d'en être à l'origine, le général Guéï prend cependant la tête d'un Conseil national de Salut public avant de former un gouvernement avec les principaux partis d'opposition (FPI, RDR, PIT). En est exclu le PDCI, l'ancien parti unique jusque-là au pouvoir.

Surnommé « le Père Noël en treillis », catholique fervent, le général Gueï déclare : « Nous sommes venus balayer la maison ». Il met en place une politique musclée contre la délinquance qui s'est développée à Abidjan à la suite de la crise économique, mais ne parvient pas à surmonter les divisions politiques ivoiriennes et à rétablir la paix et la confiance.

Battu aux élections d'octobre 2000 par Laurent Gbagbo du Front populaire ivoirien, Gueï refuse de reconnaître le résultat. Aussitôt, des manifestations spontanées s'opposent à lui, et malgré la répression qui fait environ 300 morts, il doit quitter le pouvoir. Guéï se réfugie à Gouessesso, près de la frontière du Libéria, mais reste une personnalité de la scène politique. Il est invité au forum de réconciliation nationale en 2001 et accepte de s'abstenir de méthodes anti-démocratiques.

Guéï a dénoncé l'accord en septembre 2002, mais est retrouvé tué dans le quartier de Cocody à Abidjan pendant la tentative de coup d'État des rebelles du nord. Son épouse et le ministre de l'intérieur, Émile Boga Doudou, ont été également tués.

Robert Gueï, à l'instar de nombreux dirigeants africains, était membre de la Grande Loge nationale française.

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