Robert Browning

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Robert Browning

Robert Browning (7 mai 1812 – 12 décembre 1889) est un poète et dramaturge anglais.

Sommaire

[modifier] Vie

Né à Camberwell, dans le Surrey, Angleterre, Robert est le fils unique de Robert et Sarah Wiedemann Browning. Son père est un homme d'une grande intelligence et d'une parfaite égalité de caractère qui est employé à la Banque d'Angleterre. Il possède une bibliothèque d'environ 6 000 livres - plusieurs d'une grande obscurité et mystérieux. Robert Browning grandit donc dans un foyer où il peut avoir un accès facile à la littérature. Sa mère, à laquelle il est ardemment attaché, est une dévote non-conformiste, la fille d'un armateur allemand établi à Dundee, et aussi digne, tant intellectuellement que moralement, que son mari de l'affection de son fils. La famille vit simplement, mais son père encourage l'intérêt de Robert pour la littérature et les arts.

Dans son enfance, il se distingue par son amour de la poésie et de l'histoire naturelle. À douze ans, il écrit un livre de poésie qu'il détruit quand il ne trouve pas à le publier. Après avoir été dans une ou deux private schools, et révélé un inséparable dégoût de la vie scolaire, il étudie avec un précepteur.

C'est un étudiant doué et, dès l'âge de quatorze ans, il parle couramment le français, le grec, l'italien, et le latin. Il devient un grand admirateur des poètes romantiques, particulièrement Percy Bysshe Shelley. Tout comme ce dernier, il devient brièvement athée et végétarien, mais, plus tard, il considérera tout ceci comme une passade. À l'âge de seize ans, il va au University College de Londres, mais abandonne après sa première année.

Par sa mère, Robert hérite d'un grand talent musical et compose des arrangements pour diverses chansons. Sa grand-mère est également de sang créole. Thomas Chase a décrit le teint de Browning comme noir, et ses cheveux comme bouclés. Le même attaque sa femme de naissance anglo-jamaïcaine, Elizabeth Barrett.

En Mars 1833, Pauline: Un Fragment d'une confession est édité anonymement par Saunders et Otley, avec l'argent de sa famille, et marque le commencement de sa carrière de poète. Long poème religieux, il est voulu d'abord par son jeune auteur comme le premier d'une série de travaux produits par plusieurs avatars de lui-même (le poète, le compositeur, etc.), mais Browning abandonne le projet. Plus tard, il sera très embarrassé par ce poème, ajoutant une préface quelque peu contrite à l'édition 1868 de ses Collected Poems, dans laquelle il demande l'indulgence de ses lecteurs en lisant ce qui, à ses yeux, est une œuvre de jeunesse, avant d'entreprendre de grosses modifications au poème pour l'édition de 1888, avec cette remarque: « twenty years' endurance of an eyesore seems long enough », « supporter vingt ans une horreur paraît suffisamment long ».

Après un premier voyage en Italie en 1834, Browning édite en 1835 le long poème dramatique Paracelsus, essentiellement une série de monologues du docteur et alchimiste suisse Paracelse et de ses amis. Éditée sous le vrai nom de Browning, dans une édition financée par son père, le poème a un petit succès commercial et critique, attirant l'attention de Carlyle, Wordsworth et d'autres hommes des lettres, et marque son introduction dans la société littéraire de Londres. À cette époque, le jeune poète est très demandé dans les cercles littéraires pour son esprit vif et son style flamboyant, et il s'embarque dans deux entreprises peu réfléchies : une série de pièces de théâtre, qui n'ont pas de succès et sont oubliées aujourd'hui, et Sordello, un poème très long en pentamètres (vers blancs) à propos d'une inimitié obscure au nord de l'Italie médiévale, à l'époque des guerres entre Guelfes et Gibelins (sujet difficile pour un lectorat habitué aux annotations dans les fictions historiques). Bavard et plein de références obscures, le poème est devenu un bouc émissaire pour les sentiments anti-Browning des critiques, et le jeune poète est devenu un objet de dérision, évité par beaucoup dans la société littéraire de Londres. L'effet sur la carrière de Browning a été catastrophique, et il n'a récupéré sa place auprès du public - et les ventes qui vont avec - qu'à la publication de The Ring and the Book, (l'anneau et le livre), presque trente ans après.

Au début des années 1840, il continue à éditer des pièces de théâtre et des poésies plus courtes, sous le titre général Bells and Pomegranates. Bien que les pièces, à l'exception de Pippa Passes - davantage une poésie dramatique qu'une pièce - soient presque entièrement oubliées, les volumes de poésie (Dramatic Lyrics, d'abord édité en 1842, et Dramatic Romances and Lyrics de 1845) sont souvent considérés comme le meilleur travail du poète, contenant plusieurs de ses poésies les plus connues. Bien que plus admirés maintenant, les volumes ont été en grande partie ignorés, alors, à la suite de la débâcle de Sordello.

Début 1845, Browning a commencé à correspondre avec Elizabeth Barrett, semi-invalide, et les deux se sont fait une cour secrète loin des yeux du père autoritaire de la jeune femme, avant de se marier en secret en 1846 et de s'enfuir en Italie. Leur fils, le peintre et critique Robert Wiedemann Browning, connu dans la famille comme « Pen », est né à Florence en 1849. Les Browning ont continué à écrire et éditer de la poésie depuis leur maison italienne durant toutes les années 1850. La première publication de Robert Browning après son mariage est Christmas-Eve and Easter-Day, longue œuvre religieuse éditée en 1850. Men and Women (Les hommes et les femmes), une série de cinquante poèmes dramatiques récités par cinquante personnages fictifs et historiques différents, avec un cinquante-et-unième, One Word More, dont Browning lui-même est le narrateur et consacré à son épouse, est édité en 1855. Les hommes et les femmes - son titre est tiré d'un vers de Sonnets from the Portuguese de son épouse - est généralement considéré comme son recueil le plus réussi par les critiques modernes, et beaucoup l'ont décrit comme un des meilleurs livres édités dans l'Angleterre victorienne, mais le recueil a peu de succès lors de sa première édition et les ventes sont restées faibles.

Après la mort d'Elizabeth en 1861, Browning et son fils reviennent à Londres. Quand son premier nouveau travail en neuf ans, Dramatis personae, est édité en 1864, la réputation de Browning change de la part de la critique et du public; une édition complète de ses poèmes a été éditée l'année précédente et s'est assez bien vendue. Dramatis Personae est une collection de dix-huit poèmes, dont beaucoup sont légèrement plus sombres que ceux de Men and Women, le thème central étant encore les poèmes dramatiques déclamés par des personnages historiques, littéraires et fictifs. Les polémiques religieuses de l'époque, comme la description de la détresse matrimoniale, apparaissent de plus en plus dans le travail de Browning. Dramatis Personae est le premier volume de poésie de Browning à se vendre assez bien pour mériter une deuxième édition, bien que les ventes ne soient pas spectaculaires. Son statut littéraire est reconnu par une bourse de recherche honorifique à Balliol College, Oxford, en 1867.

En 1868, Browning termine finalement et édite le long poème en vers blancs The Ring and the Book, qui le rend bientôt riche et célèbre et assure sa réputation auprès des critiques au premier rang des poètes anglais. Basé sur une affaire compliquée de meurtre commis dans les années 1690 à Rome, le poème se compose de douze parties, comportant dix longs poèmes dramatiques relatés par les divers personnages de l'histoire, montrant leur vision individuelle des événements, accompagnés d'une introduction et une conclusion de Browning lui-même. Extraordinairement long, même pour Browning (plus de vingt mille lignes), The Ring and the Book est le projet le plus ambitieux du poète et est salué comme un tour de force de la poésie dramatique. Édité séparément en quatre volumes à partir de novembre 1868 jusqu'en février 1869, la poésie connaît un succès commercial et critique énorme et apporte enfin à Browning la renommée qu'il a cherchée et méritée pendant presque trente années de travail.

Sa renommée et sa fortune assurées, Browning redevient l'auteur prolifique pendant les vingt dernières années de sa vie qu'il avait été au début de sa carrière, voyageant intensément et fréquentant à nouveau la société littéraire de Londres ; il parvient à publier pas moins de quinze nouveaux volumes. Aucun de ces derniers travaux n'a eu la popularité de The Ring and the Book, et ils sont en grande partie méconnus aujourd'hui. Cependant, le travail postérieur de Browning a subi une réévaluation critique importante, ces dernières années, et l'on assiste à un regain d'intérêt pour son talent poétique et sa perspicacité psychologique. Après une série de longs poèmes édités dans les années 1870 - dont Fifine at the Fair et Red Cotton Night-Cap Country sont les plus intéressantes - Browning se tourne à nouveau vers des poèmes plus courts. Le volume Pacchiarotto, and How He Worked in Distemper inclut une attaque rancunière contre ses critiques, particulièrement le poète lauréat Alfred Austin. En 1887, Browning produit le travail plus important de ses dernières années, Parleyings with Certain People of Importance In Their Day. Il représente enfin le poète parlant de sa propre voix, s'engageant dans une série de dialogues avec les figures oubliées de l'histoire littéraire, artistique, et philosophique. Une fois de plus, le public victorien est dérouté, et Browning revient au texte court et concis pour son dernier volume, Asolando (1889).

Selon certains écrits, Browning a eu une liaison avec Lady Ashburton dans les années 1870, mais ne s'est pas remarié. En 1878, il revient en Italie pour la première fois depuis la mort d'Elizabeth, et y retourne à plusieurs occasions. Il meurt dans la maison de son fils, au palais Ca' Rezzonico, à Venise en décembre 1889, et est enterré dans le carré des poètes de l'abbaye de Westminster ; sa tombe se trouve à côté de celle d'Alfred Tennyson.

[modifier] Œuvres

[modifier] Poésies et Drames

  • Pauline – Fragment d’une confession (1833)
  • Paracelse (1835)
  • Strafford (1837), tragédie historique
  • Sordello (1840
  • Cloches et grenades (1841-1846) : Pippa (1841) – Poèmes dramatiques (1842) – Le retour des Druses (1843) – Poèmes et romances dramatiques (1845) – Luria (1846)
  • La nuit de Noël et le jour de Pâques (1850), poème
  • Deux poèmes (1854), en collaboration avec Elisabeth Barrett Browning
  • Hommes et femmes (1855)
  • Dramatis personae (1864)
  • L’anneau et le livre (1868-1869)
  • L’aventure de Balaustion (1871)
  • Le prince Hohenstiel-Schwangau (1871)
  • Fifine à la foire (1872)
  • Le pays des bonnets de nuit en coton rouge (1873)
  • Apologie d'Aristophane (1875)
  • L'Album de l'auberge (1875)
  • Pacchiarotto (1876)
  • Agamemnon d'Eschyle (1877), traduction
  • La Saisiaz ; les deux poètes du Croisic (1878)
  • Idylles dramatiques (1879-1880)
  • Jocoseria (1883)
  • Les fantaisies de Ferishtah (1894)
  • Entretiens avec des gens importants à leur époque (1887)
  • Asolando : fantaisies et réalités (1890)
  • Nouveaux poèmes (1914)

[modifier] Correspondance

  • Correspondance avec Elisabeth Barrett (1845-1846)
  • Lettres (1933)
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