Robert Bourassa

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Robert Bourassa
22e premier ministre du Québec
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Premier mandat 12 mai 1970
25 novembre 1976
Prédécesseur Jean-Jacques Bertrand
Successeur René Lévesque
Deuxième mandat 12 décembre 1985
11 janvier 1994
Prédécesseur Pierre Marc Johnson
Successeur Daniel Johnson (fils)
Date et lieu
de naissance
14 juillet 1933

à Montréal (Québec)

Date et lieu
de décès
2 octobre 1996

à Montréal (Québec)

Mariage(s) Andrée Simard
Profession Avocat
Parti politique Parti libéral du Québec

Robert Bourassa, (né le 14 juillet 1933 et décédé le 2 octobre 1996) était un homme politique québécois. Né à Montréal, il a exercé les fonctions de premier ministre du Québec, sous la bannière du Parti libéral du Québec, à deux reprises : du 12 mai 1970 au 25 novembre 1976, puis du 12 décembre 1985 au 11 janvier 1994.

Sommaire

[modifier] Biographie

Robert Bourassa fut diplômé de la Faculté de droit de l'Université de Montréal en 1956 et fut reçu au Barreau du Québec cette même année. Plus tard, il étudia à l'Université d'Oxford et décrocha également un diplôme en économie politique à l'Université Harvard. Il mena le Parti libéral du Québec à une victoire électorale en 1970, défaisant le gouvernement conservateur de l'Union nationale. À 36 ans, il devint ainsi le plus jeune premier ministre de l'histoire du Québec.

En tant que premier ministre du Québec, il joua un rôle crucial pendant la crise d'Octobre de 1970 durant lequel son ministre du travail, Pierre Laporte, fut assassiné par des membres du groupe terroriste le Front de libération du Québec. Ce fut Bourassa qui poussa le premier ministre du Canada, Pierre Trudeau, à déclarer une situation d'urgence et invoquer la Loi sur les mesures de guerre, envoyant l'armée canadienne pour patrouiller les rues des grandes villes québécoises et celles de la capitale canadienne, Ottawa.

Bourassa et Trudeau s'affrontèrent fréquemment sur les questions de relations fédérales-provinciales et de nationalisme québécois, Trudeau étant opposé à ce qu'il voyait comme des concessions au souverainisme. Trudeau n'avait pas non plus un grand respect personnel pour Bourassa, le traitant en une occasion de "mangeur de hot-dogs".

Alors qu'il était au pouvoir, Bourassa introduisit des politiques qui visaient à protéger la langue française au Québec. En 1974, il fit adopter la Loi sur la langue officielle ou Loi 22, la première loi visant à renforcer la position du français au Québec. Toutefois, cette loi fut bientôt supplantée par la Charte de la langue française, aussi connue sous le nom de loi 101, introduite par le gouvernement péquiste qui le remplaça en 1976. Toutefois, la loi 22 eut peut-être un plus grand impact que la loi 101. En faisant du français la langue officielle du Québec, cela indiquait que le Québec n'était plus officiellement bilingue (anglais et français). La loi 22 souleva la grogne à la fois des anglophones, qui y voyaient une atteinte à leur droits, et des francophones, dont un bon nombre jugeait que la loi n'allait pas assez loin. Bourassa fut dénoncé par les deux groupes et fut défait aux élections de 1976. L'assurance-maladie (1970), le régime des allocations familiales du Québec (1973), l'aide juridique (1973), la Charte québécoise des droits et libertés de la personne (1975), marquèrent aussi son premier mandat.

Bourassa perdit les élections de 1976 face à René Lévesque, chef du Parti québécois. De plus, il perdit son propre siège à l'Assemblée nationale, étant défait par Gérald Godin dans la circonscription de Mercier. Il démissionna de la direction du Parti libéral du Québec et accepta des postes d'enseignement en Europe et aux États-Unis. Bourassa demeura en exil politique jusqu'en 1983 quant il revint à la politique provinciale ; il fut de nouveau élu chef du Parti libéral le 15 octobre 1983, et reprit le pouvoir comme premier ministre aux élections de 1985. Cependant, il fut battu dans sa propre circonscription de Bertrand et dut se faire élire six semaines plus tard dans une circonscription sûre, celle de Saint-Laurent, qu'un de ses députés lui céda. Le premier ministre dut assister en spectateur à la lecture du discours inaugural de la session faite par la vice-première ministre Lise Bacon.

Dans son deuxième mandat, il utilisa la clause nonobstant de la Charte canadienne des droits et libertés pour passer outre un jugement de la Cour suprême du Canada qui déclarait inconstitutionelles certaines parties de la Charte de la langue française. Cette décision provoqua la démission de quelques ministres anglophones de son cabinet. Quelques années plus tard toutefois, il apporta certaines modifications à la charte. Ces compromis réduirent la controverse sur la langue qui avait été une question dominante de la politique québécoise depuis des décennies. La majorité des Québécois en arrivèrent à un consensus et acceptèrent le nouveau statu quo.

Bourassa milita pour une reconnaissance du Québec comme étant une "société distincte" dans la constitution canadienne, promettant aux Québécois que leurs différends avec le Canada pouvaient être résolus avec un nouvel accord constitutionnel. Toutefois, Trudeau s'opposa avec succès à Bourassa dans ses deux mandats. Tôt dans son premier mandat, il participa à une première tentative de réforme constitutionnelle, la Charte de Victoria de 1971, qui n'aboutit à rien. Lors de son deuxième mandat, il collabora de près avec le premier ministre canadien Brian Mulroney et réussit à obtenir plusieurs concessions du gouvernement fédéral, qui furent incluses dans l'Accord du lac Meech et l'Accord de Charlottetown. Après l'échec de ces deux accords, les efforts pour réformer la constitution s'effondrèrent, et le mouvement souverainiste reprit du poil de la bête.

Bourassa lança le projet hydroélectrique de la Baie James, mais fit face à l'opposition de groupes environnementalistes, ainsi que des Cris qui habitaient la région touchée. Le gouvernement Bourassa joua également un rôle crucial pour sauver les Jeux olympiques d'été de 1976 à Montréal des énormes dépassements budgétaires et des délais de construction causés par la mauvaise gestion du projet par l'administration du maire Jean Drapeau. Toutefois, Bourassa fut accusé de jeter de l'argent par les fenêtres pour sauver les Jeux olympiques sans prendre des mesures pour assurer une supervision adéquate; son gouvernement fut mis en cause dans des scandales de corruption qui contribuèrent à sa défaite électorale en 1976.

Bourassa instaura en 1990 dans la controverse une taxe sur les produits et services (son ministre du Revenu de l'époque M. Yves Séguin démissionna suite à l'adoption du projet de loi).

Bourassa se retira de la politique en 1994 en mauvaise santé et ayant perdu la popularité qui l'avait reconduit au poste de premier ministre. Daniel Johnson le remplaça comme chef libéral et premier ministre du Québec et fut défait par le Parti québécois neuf mois plus tard.

Il mourut en 1996, à Montréal, d'un cancer de la peau, à l'âge de 63 ans. Il est enterré au cimetière Notre-Dame-des-Neiges à Montréal.

La centrale hydroélectrique LG2 a été renommée Centrale Robert-Bourassa en son honneur. L'Avenue du Parc de Montréal avait été pressentie pour être renommée l'avenue Robert-Bourassa en 2006, mais ce projet fut abandonné face à des protestations populaires. Cette même année, l'Autoroute Du Vallon de Québec est renommée Autoroute Robert-Bourassa.

[modifier] Citation

Le Canada anglais doit comprendre de façon très claire que, quoi qu'on dise et quoi qu'on fasse, le Québec est, aujourd'hui et pour toujours, une société distincte, libre et capable d'assumer son destin et son développement. (Discours prononcé le 22 juin 1990 à l'Assemblée nationale suite à l'échec de l'Accord du lac Meech.)

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes


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