Religions tribales de l'Afrique noire

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Il s'agit des religions traditionnelles des différents peuples de l'Afrique noire. Leurs origines remontent à une époque très ancienne, ce qui explique que ces religions aient parfois été traitées comme des religions préhistoriques. En Afrique, deuxième continent de la planète par sa taille, les adeptes de religions tribales son réparties en 43 pays, et se chiffrent à plus de 70 millions, ce qui reprèsente 70% des adeptes des religions tribales dans le monde. Ils ne reprèsentent cependant, dans toute l'Afrique, que 12% de la population, 45% des Africains étant chrétiens et 40% environ musulmans.

Chaque population africaine a développé sa religion spécifique qui fait partie intégrante de son héritage culturel. On peut donc dire qu’il y a autant de religions africaines traditionnelles qu’il y a de peuples africains. Le prosélytisme n’est donc pas répandu parmi les peuples africains parce que, précisément, chaque religion est directement liée à l’identité d’une population déterminée.

Il est donc impossible de trouver une origine historique commune aux différentes religions africaines traditionnelles, il n’existe pas non plus une seule carte géographique qui permette de suivre son expansion à travers le continent.

C'est la conquête de l'Afrique du Nord et de l'Afrique de l'Est par les Arabes, aux VIIe et VIIIe siècles, qui fit passer ces régions sous l'hégémonie de l'Islam, religion dominante jusqu'au XIXe siècle. La colonisation européenne, à partir du XVe siècle, fut tout aussi déterminante.

On ne peut pas parler de religion en Afrique sans parler d’organisation sociale et donc de relations entre les jeunes et les anciens, de relations avec la nature, de relations entre les sexes, de perception de la maladie, de l’acceptation de la mort, etc. Tous les aspects de la vie sociale africaine sont réglés par la religion. En l’absence de textes religieux écrits comparables à la Bible ou au Coran, la tradition religieuse dépend généralement des membres les plus âgés de la communauté et se transmet oralement, le plus souvent sous la forme de contes et de proverbes. Il faut d’ailleurs remarquer à cet égard que la terminologie des spécialistes occidentaux est parfois tout à fait inappropriée et tend à appauvrir la complexité et la diversité extraordinaires de ces religions.

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[modifier] Principales croyances

En dépit des changements qui affectent continuellement le monde de la religion africaine, il est possible de distinguer quelques éléments communs aux différentes traditions religieuses africaines.

En premier lieu, toutes les religions dont nous parlons ici reposent sur la croyance en un seul Dieu que l’histoire des religions définit comme l’Etre suprême. Ce Dieu-Créateur est à peu près identique dans toutes les religions africaines : après avoir créé le monde, ce Dieu s’en désintéresse et intervient rarement dans les affaires humaines. Il est le garant de l’ordre établi des choses, mais il n’y prend aucune part active et ne se soucie pas de l’humanité. L’Etre suprême est rarement l’objet d’une vénération ou d’un culte. Par exemple, Ngai, le Dieu du peuple Kikuyu, un peuple qui vit au Kenya, est censé s’être retiré sur le sommet du Mont Kenya, où il ne prend aucune part active aux vicissitudes de ses créatures. Cependant, les Kikuyus tournent toujours le visage en direction de la montagne lorsqu’ils prient, en témoignage de respect.

Le Dieu-Créateur est à la fois bon et méchant : le peuple le craint car ses rares actions peuvent être violentes, mais le peuple est aussi plein de gratitude pour sa générosité.

L’Etre suprême est la figure la plus importante de toute une série d’êtres spirituels qui agissent en tant que médiateurs entre l’Etre suprême et les humains. Dans les religions africaines, les divers esprits sont devenus plus importants que l’Etre suprême qui est perçu comme trop lointain. C’est vers ces esprits que le peuple se tourne pour formuler ses demandes. Il existe deux sortes d’esprits : ceux qui ne sont pas d’origine humaine et ceux qui, après avoir été des humains, sont devenus des “ esprits ancestraux ”.

Les esprits d’origine non humaine sont souvent en rapport avec des lieux naturels. Par exemple, les esprits des bois ou les esprits de la mer. Au Kenya, l’un des esprits les plus actifs et les plus proches, pour le peuple Luo, est l’esprit du Lac. Ce qui s’explique par la proximité du Lac Victoria sur les rives duquel les Luos habitent depuis longtemps. Chez les Dogons, au Mali, l’esprit de l’eau, Nommo, est considéré comme le père de l’humanité, celui qui a enseigné aux hommes l’art d’utiliser le feu et les outils.

Les esprits de la nature n’ont pas une personnalité bien définie. Ils sont les gardiens du territoire sur lequel vit une population donnée et avec laquelle ils établissent des relations sociales complexes. D’autres esprits sont identifiés avec des phénomènes naturels, comme l’esprit du tonnerre, l’esprit du vent, l’esprit de la tempête, de la pluie, et ainsi de suite. Toutes ces entités spirituelles, que certains experts définissent comme des “ divinités secondaires ”, peuvent être bonnes ou mauvaises ou même avoir une nature ambivalente. Dans certains cas elles sont amicales et bien disposées envers les humains ; mais dans d’autres cas elles peuvent se montrer hostiles. Certaines interviennent rarement, d’autres sont omniprésentes dans la vie quotidienne. Certaines voyagent beaucoup, d’autres sont sédentaires. Chacune de ces entités occupe une place bien définie sur une échelle hiérarchique et leurs relations entre elles et avec les humains sont codifiées selon cette position hiérarchique. Certains esprits entrent en contact avec les hommes à l’occasion d’états de transe ou de possession. Quelquefois, des familles entières d’esprits s’emparent périodiquement d’une personne et lui dictent son action pour le bien du clan ou de la communauté tout entière. On trouve de telles situations avec les esprits Bori chez les Hausas du Niger ou les esprits Bisimba chez les Zélas du Zaïre.

Les ancêtres appartiennent naturellement à la deuxième catégorie d’esprits. La mort ne transforme pas automatiquement un parent en ancêtre. Des rites précis sont nécessaires. Ils accompagnent en quelque sorte le défunt dans l’au-delà pour l’aider à assumer une nouvelle essence spirituelle. Ces rites consistent, entre autres, en “ doubles funérailles ”, dans le cas desquelles on s’attend à ce que, pendant un certain laps de temps, l’esprit du défunt soit mal disposé envers les vivants, jusqu’à ce que de secondes funérailles, avec toute une série d’offrandes et de prières collectives, le réconcilient avec sa famille.

Dans toutes les sociétés africaines, les liens entre les vivants et les morts sont très forts : il faut toujours respecter les morts et les apaiser au moyen d’offrandes de diverses natures. Ils gardent une ferme emprise sur la structure familiale et on redoute de provoquer leur colère. Les ancêtres représentent le lien le plus immédiat entre les vivants et le monde spirituel, ils sont en mesure de garantir la prospérité, la santé et la fécondité de leurs descendants. Au Kenya, la structure sociale des Kikuyus est le reflet du monde de leurs ancêtres, qu’ils appellent Ngomas, et parmi lesquels figurent les Ngomas cia aciari, ou ancêtres immédiats.


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