Religion des Celtes

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Les Celtes de la protohistoire/antiquité ont développé un système religieux polythéiste, sous l’autorité d'une classe sacerdotale omnipotente. Cette religion s’est progressivement dissoute dans la culture de l’Empire romain à partir du Ier siècle av. J.-C., à l’exception de l’Irlande où la civilisation celtique à perduré jusqu’à l’évangélisation de l’île au Ve siècle.

Sommaire

[modifier] Sources et documentation

Les druides ayant systématiquement privilégié l’oralité, les Celtes ne nous ont pas laissé de témoignages directs sur leurs croyances, leurs dieux et leurs rites. Les trois sources d'informations dont disposent les celtologues sont les témoignages de leurs voisins, Grecs et Romains, les vestiges archéologiques et les littératures médiévales galloise et irlandaise.

[modifier] Les témoignages directs

[modifier] L’archéologie

[modifier] Les littératures médiévales

[modifier] Les dieux et l’« Autre monde »

Si certaines figures divines majeures sont communes à l'ensemble du monde celtique, chacune des aires culturelles a développé une mythologie particulière. Au delà des particularismes locaux, on retrouve le schéma trifonctionnel des Indo-Européens, tel qu'il a été présenté par Georges Dumézil.

[modifier] Mythologie galloise

[modifier] Mythologie gauloise

[modifier] Mythologie irlandaise

La mythologie des Irlandais s’inscrit dans la succession des invasions mythiques de l’île. Cette « histoire » est racontée dans le Lebor Gabála Érenn (Livre des Conquêtes d’Irlande) depuis le Déluge jusqu’à l’arrivée des Gaëls.

[modifier] La classe sacerdotale

La société celtique est une société de type théocratique qui de compose de trois classes sociales aux fonctions spécifiques : une classe sacerdotale que l’on désigne globalement sous le terme de « druides », une aristocratie guerrière (les equites de César) menée par un souverain (roi, prince) ou un magistrat suprême et une classe de producteurs (plebs), artisans, agriculteurs, éleveurs qui pourvoit aux besoins de l'ensemble de la société.

Le titre générique de « druide » provient de dru-wid-es qui signifie les « très savants », l’étymologie dérivée du chêne, donnée par Pline l'Ancien, étant erronée. L’expression classe sacerdotale doit être comprise dans un sens large, car il ne s’agit pas d'un clergé au rôle strictement réservé au domaine religieux. Les druides sont des personnages sacrés, au-dessus des deux autres classes, intermédiaire entre les dieux et les hommes et dont la parole est primordiale. Si les domaines du religieux et du sacré sont de leur ressort, leur compétence s'étend à tout le savoir, notamment la justice et le droit, l'histoire, la magie, la divination, etc. Ils assument l'éducation de certains élèves dont les études peuvent durer pendant 20 ans selon César :

« Les premiers s'occupent des choses de la religion, ils président aux sacrifices publics et privés, règlent les pratiques religieuses ; les jeunes gens viennent en foule s'instruire auprès d'eux, et on les honore grandement. Ce sont les druides, en effet, qui tranchent presque tous les conflits entre États ou entre particuliers et, si quelque crime a été commis, s'il y a eu meurtre, si un différend s'est élevé à propos d'héritage ou de délimitation, ce sont eux qui jugent, qui fixent les satisfactions à recevoir et à donner ; un particulier ou un peuple ne s'est-il pas conformé à leur décision, ils lui interdisent les sacrifices. C'est chez les Gaulois la peine la plus grave. Ceux qui ont été frappés de cette interdiction, on les met au nombre des impies et des criminels, on s'écarte d'eux, on fuit leur abord et leur entretien, craignant de leur contact impur quelque effet funeste ; ils ne sont pas admis à demander justice, ni à prendre leur part d'aucun honneur. »
    — Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, livre VI, chapitre 13.

La classe sacerdotale se compose de trois spécialisations :

[modifier] Cultes

[modifier] Rites et sacrifices

Comme pour toute religion, la notion de sacrifice est présente dans la spiritualité des Celtes. Il s’agit de rendre sacré (consacrer à la divinité) un objet, un animal ou plus rarement un être humain. Le sacrifice requiert un prêtre sacrificateur, obligatoirement un druide, un objet ou un être sacrifié (propiatoire ou expiatoire) et l'assemblée. Dans le cas d’un animal ou d’un homme, la mise à mort est un « retrait de monde », donc une approche du divin. Christian-J. Guyonvarc'h [1] distingue trois types de sacrifices :

  • sans effusion de sang, par les éléments (première classe)
  • avec effusion de sang avec utilisation d’une arme (deuxième classe)
  • sans mise à mort (troisième classe[2]).


D’autres pratiques nous sont connues par la littérature irlandaise :

[modifier] Les fêtes religieuses

L’année celtique se décompose en 2 saisons, l'une claire et l'autre sombre. Elle comporte 4 fêtes religieuses, décrites par la littérature irlandaise médiévale :

  • Samain, qui a lieu le 1er novembre de notre calendrier, correspond au début le l'année et de la saison sombre[3]. C'est une fête de passage, de transition, elle dure une semaine, trois jours avant et trois jours après. C’est à la fois le début de l’année nouvelle et la fin de celle qui s’achève. Elle est marquée par des rites druidiques, des assemblées, des beuveries et des banquets rituels. Elle a la particularité d’être ouverte sur l’Autre Monde (le sidh des Irlandais) et donc de favoriser le rapport des hommes avec les dieux. On la retrouve en Gaule sous le nom de Samonios (le mot désigne le mois qui correspond approximativement à novembre), attestée par le calendrier de Coligny.
  • Imbolc, qui a lieu le 1er février est l’évènement sur laquelle les informations sont les plus lacunaires. Selon l'étymologie, c'est une fête de purification et de lustration.
  • Beltaine, qui a lieu le 1er mai, marque une rupture dans l’année, c’est le passage de la saison sombre à la saison claire, lumineuse. Cela entraîne aussi un changement de vie puisque c’est l’ouverture des activités diurnes : reprise de la chasse, de la guerre, des razzias, des conquêtes pour les guerriers, début des travaux agraires et champêtres pour les agriculteurs et les éleveurs.
  • Lugnasad, l’« assemblée de Lug » a lieu le 1er août, pendant la période des récoltes. C’est la fête royale et plus précisément de la souveraineté dans sa fonction redistributrice des richesses. C'est une trêve militaire qui célèbre la paix, l’amitié, l’abondance et la prospérité du royaume.

[modifier] Lieux de cultes

[modifier] Sources et bibliographie

Consulter aussi la Bibliographie de la mythologie celtique et la Bibliographie sur les Celtes.

[modifier] Notes

  1. Voir l’étude approfondie de Christian-J. Guyonvarc'h, Le Sacrifice dans la tradition celtique, éditions Armeline, Brest, 2005, (ISBN 2-910878-31-7).
  2. Pour la définition des classes, voir l’article Fonctions tripartites indo-européennes.
  3. L’année celtique ne comportait que deux saisons : une saison sombre de Samain à Beltaine, puis une saison claire. Les « siècles » comptaient une trentaine d’années.