Reinhard Gehlen

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Reinhard Gehlen (né le 3 avril 1902 à Erfurt en Thuringe, Allemagne - mort le 8 juin 1979) était un officier du IIIe Reich et un général de la Wehrmacht pendant la Seconde Guerre mondiale.

Il a collaboré avec les États-Unis après la guerre. En outre, il devint le chef du BND, les services de renseignements ouest-allemands, et ce jusqu'en 1968.

Sommaire

[modifier] Débuts

En 1920, il rejoint la Reichswehr. De 1933 à 1935, il s'occupe de la formation du personnel. Il est promu au poste de capitaine, puis, en 1939, au rang de commandant. En mai 1940, il devient officier de liaison du commandant en chef (Field Marshal) Walther von Brauchitsch et du groupe de chars d'assaut du général Guderian. En juillet 1941, il est promu au poste de lieutenant-colonel.

[modifier] La conspiration

Pendant l'hiver 1941-1942, Gehlen rencontre le colonel Henning von Tresckow. Ils discutent de la situation géopolitique et conviennent que Adolf Hitler doit être éliminé. Bien que n'étant pas un membre actif de la conspiration, Gehlen développe des liens étroits avec Tresckow et d'autres conspirateurs allemands, tels le colonel Claus von Stauffenberg, le général Helmuth Stieff, le colonel Wessel von Loringhoven, le général Adolf Heusinger et le colonel Alexis von Roenne.

En 1942, Gehlen est promu au poste de colonel et désigné comme chef des armées étrangères de l'Est. Il est frappé par la façon dont les prisonniers de guerre et les civils russes sont traités. Plus tard, il recrutera plus de 100 000 anciens prisonniers de guerre soviétiques pour l'Armée de libération de la Russie.

Le 17 juillet 1944, le colonel von Loringhoven informe Gehlen des plans de Stauffenberg visant à assassiner Hitler au prochain briefing de ce dernier. En décembre 1944, il est promu au poste de général de brigade. En avril 1945, après le décès d'Hitler, il est démis de ses fonctions de chef des armées étrangères de l'Est.

[modifier] La reddition

Photographie du Major-Général Reinhard Gehlen lors de sa reddition en 1945.
Photographie du Major-Général Reinhard Gehlen lors de sa reddition en 1945.

En mars 1945, Gehlen et ses agents microfilment tous leurs documents secrets sur l'Union soviétique et les cachent dans des fûts en acier dans les Alpes autrichiennes. En mai, Gehlen et ses collègues se rendent aux forces américaines. À ce moment-là, celles-ci ignorent l'existence des informations secrètes qu'ils détiennent sur les Soviétiques. En août 1945, Gehlen remet un compte-rendu à l'OSS.

[modifier] L'organisation Gehlen et l'ODESSA

En juillet 1946, Gehlen est libéré en tant que prisonnier de guerre. À l'instigation clandestine de l'OSS, il crée l' Organisation Gehlen. Ce réseau était initialement formé de 350 anciens agents secrets de l'Allemagne nazie, l' Organisation Gehlen devient les yeux et les oreilles de l'OSS en Europe de l'Est et en URSS[réf. nécessaire]. Elle installe son QG au 25-acre, à Munich, sous le couvert d'une entreprise : South German Industrial Development Organization. Ses agents aideront l'OSS à démasquer les fonctionnaires communistes et les organismes sympathisants dans l'ensemble de l'Europe de l'Ouest.

L Organisation Gehlen, création de Gehlen, fournit déjà avant 1947 des informations exagérées sur la puissance militaire et les ambitions de l'URSS[réf. nécessaire]. En 1947, Gehlen avertit la CIA que l'URSS est sur point de lancer une guerre éclair sur l'Europe. Les conséquences de ces renseignements falsifiés est une augmentation considérable de la dotation de la CIA (qui leur fournit plus de 200 millions USD en fonds secrets, encourageant une surenchère d'informations).[réf. nécessaire]

La Gehlen Org aurait recruté et formé, dès 1946, plus de 5 000 agents est-européens et russes anti-communistes, avec parmi eux nombre d'anciens agents nazis, qui exécutent une variété d'opérations secrètes derrière le rideau de fer, comprenant l'espionnage, le sabotage, et de fournir l'aide aux insurgés ukrainiens qui ont continué à entraver la mainmise soviétique jusqu'en 1956[réf. nécessaire]. Elle fournit également à la CIA des rapports précis sur le parc de missiles de l'armée rouge pointés vers l'Ouest.

Cependant, dans les années 1950, l'organisation, comme le MI-6, est infiltrée par des agents doubles du KGB qui trahissent des « douzaines d'opérations, des centaines d'agents et de milliers de civils innocents[réf. nécessaire] » et qui, plus tard, seront exécutés.

En avril 1956, l'organisation Gehlen est transférée au gouvernement ouest-allemand. Elle sera intégrée au Bundesnachrichtendienst naissant (abrégé par BND et que l'on peut traduire par « Service fédéral de renseignement »). Gehlen est promu lieutenant-général dans la Bundeswehr et devient directeur du BND. Il atteint le grade de général principal.

En avril 1961, l'opération Sting découvre que Heinz Felfe, chef du contre-espionnage au BND, est un agent double du KGB. En 1963, le chancelier Konrad Adenauer démissionne sous le coup du scandale. À cette époque, reconduit pour cinq ans comme directeur du BND, Gehlen démissionne, car son influence et son pouvoir diminuent. [1]

[modifier] Sources

  1. Ronald Payne et Christopher Dobson, L'espionnage de A à Z, Londreys, 1985, p.101. ISBN 2-904-184-25-2