Réseau Sortir du nucléaire

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Manifestation contre l'EPR, Lyon, 17 mars 2007
Manifestation contre l'EPR, Lyon, 17 mars 2007

Le Réseau Sortir du nucléaire est une association française antinucléaire créée en 1997 à la suite de la fermeture du réacteur Superphénix. L'association fédère 820 associations[1] et compte 12 salariés[2].

Sommaire

[modifier] Présentation

Fin mai 2008, le Réseau fédère 820 associations dont des associations nationales (les Amis de la Terre-France, Agir pour l'Environnement, etc.) ou locales (Stop Golfech, Tchernoblaye, Médiane, etc.), des syndicats (la Confédération Paysanne, SUD Rail, etc) et des partis politiques (Les Verts, LCR, etc.). Greenpeace était membre du Réseau Sortir du nucléaire jusqu'en 2007. Selon ses dirigeants, le Réseau rassemble plus de 19 000 individus[3] et est financé exclusivement grâce aux dons et aux cotisations de ses membres.

La charte du Réseau Sortir du nucléaire se donne comme objectif d'obtenir la fermeture des réacteurs en fonctionnement, et l'abandon des projets de traitement du combustible usé, de stockage des déchets radioactifs en couche géologique profonde et de renouvellement du parc nucléaire français. Cette charte met en exergue les « dangers de la filière électronucléaire » (accidents nucléaires, prolifération nucléaire, coûts et « risque pour la santé publique »). Elle prône donc de sortir du nucléaire civil grâce à une politique énergétique qui favoriserait notamment les économies d'électricité et le développement d'autres moyens de production d'énergie basés sur les énergies renouvelables (éolien, solaire, bois,...) ou sur le recours provisoire à des techniques supposées moins néfastes pour l'environnement (centrales au gaz, cogénération,...).

[modifier] Histoire

Depuis le début du programme nucléaire français, plusieurs coordinations nationales antinucléaires ont vu le jour. Elles sont souvent éphémères et de circonstance, comme pour le rassemblement de Bugey en 1971, ou de plus longue durée, comme la Coordination Nationale Antinucléaire (CNAN) de 1976 à 1984. La CNAN est dissoute après le camp de la paix de 4000 anti-nucléaires et anti-militaristes à Malville, un certain nombre d'animateurs rejoignent alors Les Verts sous l'impulsion de Yves Cochet, tandis que d'autres militent dans leurs groupes locaux. (S!lence, février 1995)

Le 9 avril 1994, une marche Malville-Matignon contre Superphénix réunit les Européens contre Superphénix, le Comité Malville, Contratom (Suisse)[4], la FRAPNA, Greenpeace, le GSIEN et WWF et plus de 250 associations de France, de Suisse, d'Italie et d'Allemagne.

C'est à partir de 1995 que commence à se structurer le Réseau Sortir du Nucléaire, à l'initiative des Européens contre Superphénix. En 1997, la première assemblée générale de coordination nationale antinucléaire se déroule à Agen et rédige la charte du Réseau Sortir du Nucléaire. Sont présents à cette assemblée une trentaine de personnes représentants : les Européens contre Superphénix, le forum Plutonium[5], la Coordination nationale des collectifs contre l'enfouissement des déchets radioactifs, Greenpeace, le Comité Malville, Stop Golfech, les Amis de la Terre, le comité Stop Civaux, la FRAPNA, Les Verts, la LCR, ... La charte qui fut établie repose sur la phrase : « Nous voulons une décision immédiate de sortie du nucléaire ». Le Comité Stop Nogent refuse de signer cette charte qui n'appelle pas à une sortie immédiate du nucléaire, et ne rejoint donc pas le Réseau.

En 1998, le Réseau Sortir du nucléaire, qui fédère à l'époque environ cent vingt groupes, lance sa première campagne contre la construction de laboratoires d'enfouissement des déchets radioactifs; la deuxième contre le chauffage électrique, et de nombreuses autres campagnes suivront [6].

Le Réseau "Sortir du nucléaire" est fondateur et animateur principal du Collectif Stop-EPR qui rassemble 30 000 manifestants le 15 avril 2006 à Cherbourg (Manche) et plus de 60 000 manifestants (dont 40 000 à Rennes) le 17 mars 2007.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" a obtenu du Conseil d'Etat, le 6 juin 2007, l'annulation du décret autorisant EDF à démanteler la centrale nucléaire de Brennilis. Le Réseau a précisé que "Par cette démarche", il "ne remet pas en cause la nécessité de démanteler les installations nucléaires, mais il entend empêcher EDF de bâcler cette opération au détriment de l'environnement, de la santé des salariés et en bafouant la légalité." [7]

Toujours sur le plan juridique, le Réseau "Sortir du nucléaire" a engagé un recours contre la construction du réacteur nucléaire EPR prévu à Flamanville (Manche). L'affaire devrait être tranchée par la Cour administrative d'appel de Nantes en 2008.

De 2006 à 2007, le Réseau Sortir du nucléaire est membre du collectif L'Alliance pour la planète qu'il quitte du fait de désaccords concernant le "Grenelle de l'environnement" annoncé pour l'automne 2007 par le Président de la République. Ce dernier ayant clairement annoncé que le nucléaire ne serait pas remis en cause, le Réseau "Sortir du nucléaire" estime impossible de participer dans ces conditions au "Grenelle de l'environnement". Le Réseau "Sortir du nucléaire" a d'ailleurs dénoncé le processus du "Grenelle de l'environnement" [8]

[modifier] Activités

Les actions du réseau prennent la forme de communication sur le thème du nucléaire et de ses dangers[9] (manifestations, organisation de débats, publication de la revue trimestrielle Sortir du nucléaire[10], réalisation de brochures [11], mise en place de sites internet[12], mise en place d'un centre de documentation, ainsi que de pétitions et lobbying auprès des élus, des collectivités, des syndicats, des associations.

[modifier] Critiques

D'après un rapport du Ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, le réseau Sortir du nucléaire refuse par principe toute concertation sur le nucléaire[13].

Le Réseau « Sortir du nucléaire » est également critiqué par des acteurs plus radicaux du mouvement antinucléaire, qui lui reprochent d'être trop « mou »[14], ainsi le Comité Stop Nogent refuse de signer la charte du réseau qui n'appelle pas à une sortie immédiate du nucléaire.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • Golfech, le nucléaire, implantations et résistances, Collectif la Rotonde, édition CRAS, 1999, n° ISBN 2-9509192-0-0
  • Stéphane Lhomme, L’insécurité nucléaire - Bientôt un Tchernobyl en France, Yves Michel, coll. « Écologie », avril 2006, 251 p. (ISBN 2913492401)

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

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