Rédemption

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Le concept de rédemption, du latin redimere (racheter), — est considéré comme un mystère par la religion catholique; il faut entendre par là que ses théologiens se déclarent incapables de le comprendre ou de l'expliquer, bien qu'ils pensent son existence attestée par les textes canoniques.

Selon ce concept, une souffrance ne serait jamais inutile en soi, mais contribuerait au salut soit de la personne qui souffre, soit d'une ou d'une quantité d'autres par quelque processus qui nous serait inconnu. Ce qui n'implique pas qu'il faille rechercher cette souffrance, mais simplement ne pas la considérer comme inutile quand elle survient.

Il est considéré comme seul susceptible d'expliquer et de justifier la Passion du Christ. Sinon, en effet, à quoi bon celle-ci ?

L'idée prend une dimension également dans le concept de communion des saints.

[modifier] Extraits

  • "Ceux qui moururent dans la douleur se relèveront dans la joie" (Apocryphe du Ier siècle av. J.-C.)
  • Jésus : "Heureux les malheureux, heureux ceux qui ont faim et soif de justice"

La Rédemption fait partie des trois mystères théologaux avec celui de le Sainte trinité et celui de l'Incarnation.


La rédemption, du latin "redimere" signifie le rachat. C'est la traduction latine du mot grec "lutron" ou "apolutron" qui veut dire rachat mais aussi délivrance. La redemption a donc une double signification :

1/D'une part le 'rachat'. C'est la plus classique dans l'église du XIX ème siècle. En effet, Dieu ayant créé l'homme pour sa propre gloire et pour le bonheur de celui-ci, lui a donné la liberté. L'homme en effet devait librement mériter le bonheur du ciel, par souci de justice. Or cette liberté est LA faiblesse de toute la création; c'est un don à double tranchant : on peut ou s'en servir pour aimer Dieu, ou pour le refuser !

Ce fut le Péché OriginelAdam et Ève choisirent de désobéir à Dieu dans l'espoir d'en être indépendant ("Vous serez comme des dieux", leur souffla le serpent).

Depuis, l'homme en naissant n'est plus doué de la grâce surnaturelle qui lui rend le ciel accessible. En effet, une fin surnaturelle pour des êtres naturels nécessite l'emploi d'un moyen surnaturel.

Comment donc réparer l'offense ?

Cette offense était infinie puisqu'elle atteignait Dieu lui-même, infini. Pour racheter les hommes, ne méritant que l'enfer, Dieu lui-même s'offrit en la Personne du Fils, pour "racheter" les hommes. Ses actes étant ceux d'un Dieu, avaient valeur infinie.

Et Dieu voulait que ce plan de la Rédemption servît à montrer aux hommes à quel point Il les aimait. Et comme "il n'y a pas de plus grande preuve d'Amour que de donner sa vie pour ses amis", Jésus, c’est-à-dire Dieu uni à une nature humaine, voulut souffrir tout ce qu'un homme peut souffrir ici-bas (trahison, douleur, angoisse, fatigue, ...) et mourir de la mort la plus douloureuse et la plus honteuse.

Les prophètes de l'Ancien Testament L'avaient annoncé comme un Messie souffrant: "il a l'apparence d'un ver", "ils ont compté tous mes os", "ils abattirent le fouet sur mon dos offert". Il a voulu être le dernier des hommes pour prouver aux hommes son Amour. Dieu fit l'expérience de la Souffrance et de la mort, lui qui est Pur Esprit.

Les théologiens disent que Jésus-Christ est "cause méritoire de notre salut". C'est ce que nous venons de voir.

Ils disent aussi qu'il est "cause exemplaire" de notre salut: c’est-à-dire qu'il nous montre quelle est la vie chrétienne parfaite.

C'est la deuxième application du mot rédemption, par rapport à nous.

Car cette Rédemption que Jésus-Christ est venu accomplir ne peut s'appliquer à nous qu'avec notre consentement, conformément à la liberté qui nous fût donnée. De sorte que personne ne mérite le ciel ou l'enfer injustement. Mais "il sera rendu à chacun selon ses œuvres".

Pour gagner le ciel, le moyen est simple. Pas besoin de mortifications exagérées... Il suffit de croire en Dieu créateur et rémunérateur (rédemption), ("sans la Foi, nul ne peut plaire à Dieu"), de pratiquer sa loi: faire le bien, éviter le mal.

Or, étant imparfaits et entrainés plus facilement au mal depuis le péché originel, nous commettons tout de même des péchés. Ces péchés ont déjà été rachetés par Jésus-Christ, mais pour en mériter le pardon, il nous faut regretter.

Pour cela, il suffit d'offrir les souffrances de la journées. ainsi, même les plus terribles souffrances peuvent être considérées comme une "grande grâce", puisqu'elles nous méritent le Ciel.

Voilà, cette notion de Rédemption, à la fois dans le sens de Dieu qui sauve, et dans le sens de notre participation à l'œuvre de notre propre rédemption. Une loi d'amour à laquelle il faut conformer notre liberté.

Tous peuvent se sauver, même les pires criminels, eux aussi créés pour aimer Dieu, du moment qu'ils regrettent et réparent.

Dans la religion catholique, la rédemption passe par la Sainte Vierge Marie, Mère de Dieu.

[modifier] Avis de Paul Valéry

Paul Valéry se montre critique vis à vis de cette notion, dans Tel Quel :

  • « Tu souffres, – c'est pour. Tu souffres, donc tu payes. Tu achètes, tu rachètes. Étrange commerce. Cette idée naquit donc après le commerce, et parmi des peuplades mercantiles ».

Il développe ensuite le thème :

  • « Et il y a des escomptes, des marchés à terme, des lettres de change. Le christianisme a fait entrer Dieu même dans ces marchés ».

2/ D'autre part, la "délivrance". Délivrance du Mal et de l'injustice qui règne en ce monde (cf le Catéchisme pour adultes des évêques de France p.156 sqq). L'homme est incapable, seul, de réaliser son aspiration à la plénitude de la vie et à la grandeur de Dieu. Le Christ est son libérateur et son unique médiateur par son acceptation de la condition humaine.

[modifier] Voir aussi

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