Réal Caouette

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Joseph-David-Réal Caouette (né le 26 septembre 1917 à Amos au Québec, décédé le 16 décembre 1976 à Ottawa) était un garagiste et homme politique canadien. Il évolue toute sa vie sur la scène politique fédérale et a été le chef du mouvement créditiste québécois pendant près de 20 ans.

Sommaire

[modifier] Biographie

Réal Caouette se covertit à la théorie du crédit social en 1939. D'abord élu député à la Chambre des communes du Canada sous la bannière de l'Union des électeurs lors d'une élection partielle en 1946, dans la circonscription de Pontiac, il siège avec le Parti Crédit social une fois élu. Lors de l'élection de 1949, il est défait ; il est candidat à élection de 1953, élection de 1957 et élection de 1958, mais sans succès à chaque fois. En 1958, il rompt avec les fondateurs de l'Union des électeurs, Louis Even et Gilberte Côté-Mercier, et se joint au Parti Crédit social, devenant le chef incontesté des créditistes au Québec.

Caouette allie les théories créditistes au conservatisme social et un fort nationalisme québécois. Chef populiste et orateur charismatique, Caouette exerce un grand attrait sur ceux qui se sentent exclus par les institutions financières, les politiciens traditionnels et les élitistes intellectuels.

En 1961, il est candidat à la chefferie du Parti Crédit social, mais il est battu par Robert N. Thompson, un député créditiste de l'Alberta. Certains croient que Caouette a réellement gagné mais que l'aile albertaine du parti aurait posé son veto. Le premier ministre albertain Ernest Manning avait précédemment déclaré que sa province n'accepterait jamais un catholique francophone comme chef du parti.

Lors de l'élection fédérale de 1962, le Crédit social remporte 26 sièges au Québec. Caouette est élu aux communes en tant que député de Villeneuve, une circonscription qu'il conserve pour le reste de sa vie (elle est renommée en Témiscamingue en 1966). Le parti ne remporte que quatre sièges dans le reste du Canada, obligeant Thompson à nommer Caouette au titre de chef adjoint. Le parti détient la balance du pouvoir aux communes et contribue à la chute du gouvernement minoritaire progressiste-conservateur de John Diefenbaker. Toutefois, dans l'élection fédérale de 1963, les créditistes sont réduits à 24 sièges.

Caouette se bat pour le bilinguisme à la Chambre des communes, remportant une victoire symbolique lorsqu'il obtient de la caféteria du Parlement qu'il imprime ses menus dans les deux langues ; il réussit également à faire traduire en français le règlement de la Chambre des communes. En ce sens, il anticipe la politique de bilinguisme officiel introduite plus tard par Pierre Trudeau.

Caouette estime que, comme le parti est le plus fort au Québec, il est en droit d'être chef du parti à la place de Thompson. De plus, Caouette et ses disciples adhèrent toujours à la théorie monétaire du crédit social de C. H. Douglas, tandis que Thompson et le Parti Crédit social de l'Alberta avaient abandonné la théorie. Thompson refuse de céder sa place ; Caouette claque la porte du parti, emportant avec lui toute l'aile québécoise du parti pour fonder le Ralliement des créditistes en 1963.

Dans l'élection de 1965, le Ralliement des créditistes remporte neuf sièges, tandis que le Crédit social dirigé par Thompson n'en remporte que cinq. Dans l'élection de 1968, le parti de Caouette remporte 14 sièges ; celui de Thompson n'en remporte aucun.

Lors de l'élection de 1972, les deux partis sont ressoudés en un seul, sous la direction de Caouette ; le parti remporte 15 sièges. Le parti continue de présenter des candidats dans les autres provinces, mais ne réussit plus jamais à faire élire de député à l'extérieur du Québec. Dans l'élection de 1974, le parti remporte 11 sièges.

Réal Caouette meurt en 1976. Après son décès, le mouvement créditiste au Québec et au niveau fédéral amorce un déclin dont il ne se remettra jamais. Le parti ne remporte que six sièges sous la direction de Fabien Roy lors de l'élection de 1979, et aucun dans l'élection de 1980 ou dans les élections subséquentes. Le parti ferme boutique dans les années 1990.

Tout au long de sa carrière politique, Caouette fut reconnu pour ses commentaires controversées et intempérées. Peu après la Seconde Guerre mondiale, Caouette affirme que ses théories économiques sont les mêmes que ceux du gouvernement italien discrédité de Benito Mussolini [réf. nécessaire]. Durant la Crise d'Octobre de 1970, il déclare que les leaders du Front de libération du Québec devraient être exécutés au peloton. Ces déclarations ont eu une résonance chez les partisans créditistes plus radicaux, mais ils ont sans doute servi à amoindrir la popularité du parti auprès de la masse des électeurs.

[modifier] Sources

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Réal Caouette ».

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

Autres langues