Question romaine

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La question romaine est une controverse politique relative au rôle de Rome, siège du pouvoir temporel du pape mais aussi capitale du Royaume d'Italie.

Sommaire

[modifier] Le nouveau Royaume d'Italie

Le 27 mars 1861, Rome est proclamée capitale du Royaume d'Italie lors d'une séance au parlement suite à un vibrant discours de Cavour: il rappelle les profondes raisons historiques de cette décision et se montre confiant que, dans la restitution de Rome à l'Italie et de la fin du pouvoir temporel de l'Église, l'autorité des papes et l'autonomie de leur magistère spirituel n'aurait subit aucune diminution et même un plus grand prestige moral.

Rome est protégée par Napoléon III qui est, en même temps, le principal allié et protecteur du nouveau royaume d'Italie. Par la "convention de septembre" signé en 1864, le gouvernement italien garantie l'autonomie des états pontificaux et à transférer la capitale de Turin à Florence qui devient capitale de 1865 à 1871. Garibaldi, pour sa part, mène une action militaire qui vise à la conquête de Rome et se conclut par la journée d'Aspromonte et la bataille de Mentana entre les troupes franco-pontificales et garibaldiennes (3 novembre 1867).

Cependant, la question romaine ne se limite pas au seul problème de l'annexion territoriale de Rome mais fait référence à des divergences entre l'Église catholique et le royaume d'Italie et notamment, dès 1849, en raison de l'opposition permanente du pape Pie IX au risorgimento.

L'intransigeance papale dans l'affirmation de l'autonomie et de l'indépendance des États pontificaux a de dures conséquences:

  • En Italie, trois conséquences négatives: une forte augmentation de l'anticléricalisme, le manque de catholique dans la vie politique nationale et donc une tendance laïque du gouvernement; l'Italie est divisé pendant trente ans en deux, et de la part de l'Église s'accentue une vision négative de tout ce qui se produit hors du champ confessionnel.
  • À l'étranger, toute la vie de l'Église est conditionnée au XIXe siècle par la question romaine et de la nécessité de garantir une pleine liberté au pape, ce qui prévaut sur tous les autres problèmes.

[modifier] L'annexion de Rome

En 1870, quelques semaines après la chute de Napoléon III en raison de la bataille de Sedan, l'armée italienne, composée de 50 000 hommes, qui est emmenée par Raffaele Cadorna entre dans Rome par la Porte Pia. Le 20 septembre, Rome capitule et le Royaume d'Italie procède à l'annexion des États pontificaux. Le pape Pie IX, est contraint de se réfugier au Vatican et se considère comme prisonnier. La Ville éternelle devient la capitale du nouvel État italien de Victor-Emmanuel II, roi du Piémont.

[modifier] La loi des Garanties

En 1871, le Parlement italien vote une « loi des Garanties » pour garantir les prérogatives du pape, établir le statut du Vatican et régler les relations entre celui-ci et l'État italien. La loi offre au pape un territoire en pleine propriété, constitué des sanctuaires, de palais et des couvents, mais à titre résidentiel uniquement. Sont également offertes une zone franche à Ostie, et la somme de deux milliards de lires à titre de dédommagements (cette somme sera placée par l'État italien et reversée par Mussolini à Pie XI en 1929, avec des intérêts considérables).

Le pape Pie IX, par cette loi, devient sujet de l'État italien mais continue à bénéficier d'une série de privilèges. Le pape ne veut pas accepter une loi unilatérale à son sentiment anti-démocratique pour ce motif il utilise une expression utilisée dans les actes des Apôtres, non possumus ("nous ne pouvons pas").

Aussi bien Pie IX que ses successeurs sortent des palais du Vatican en lançant une protestation dite justement Quaestio romana - qui durera presque 60 ans, jusqu'au accords de Latran en 1929 .

Pie IX en 1874 puis Léon XIII demandent aux Italiens catholiques de ne pas se rendre aux urnes et avec le fameux non expedit ("il ne convient pas") ils interdisent aux catholiques italiens, pendant plus de trente ans, de participer activement à la vie politique du pays.

[modifier] La lente résolution des désaccords

Les pontificats de Pie X, de Benoit XV et de Pie XI (les dix premières années du XXe siècle) voient un renversement progressif, en fait, l'affirmation des socialistes provoque l'alliance entre les catholiques et les libéraux modéré (Giovanni Giolitti) dans bon nombre d'élections, alliance dénommé "clérico-modérée". L'encyclique de 1904 Il fermo proposito [1], est le signe de ses changements qui, si d'une certaine manière conserve le non expedit, permet la participation aux élections dans des circonstances spéciales reconnues par les évêques, ainsi de nombreux catholiques entrent au parlement mais seulement à titre personnel.

Immédiatement après la fin de la Première Guerre mondiale, les premiers contacts entre le saint siège et le royaume d'Italie se mettent en place par l'intermédiaire de Mgr Bonaventura Ceretti et le président du conseil Vittorio Emanuele Orlando (1919). La même année, les catholiques réintègrent la vie politique avec la fondation du Parti populaire par don Luigi Sturzo, prêtre sicilien. À la mort de Benoit XV, pour la première fois, dans toute l'Italie, les drapeaux sont mis en berne.

Lors de la montée du fascisme, l'Église parie sur les composantes conservatrices du fascisme et non sur les ouvriers pour retrouver sa domination. Une ouverture décisive envers l'Église se produit au lendemain de la marche sur Rome (1922) avec l'introduction de la religion catholique dans les écoles (1923) et l'autorisation d'apposer le crucifix dans les salles. Ceci se traduit aussi par la réforme des lois ecclésiastiques de 19231925, favorable à l'Église, et par l'élimination des syndicats catholiques. Déjà en janvier 1923, des négociations secrètes s'ouvrent par une rencontre entre Benito Mussolini et le cardinal secrétaire d'État Pietro Gasparri. Mais c'est le discours de Mussolini le 3 janvier 1925 qui marque la restauration de bons rapports entre le Vatican et le gouvernement italien.

La "question romaine" est définitivement conclue seulement en 1929 avec les accords du Latran, signé le 11 février par Benito Mussolini et par le pape Pie XI représenté par le cardinal secrétaire d'État Pietro Gasparri.

[modifier] Notes

  1. Le texte

[modifier] Bibliographie

  • (it) Carlo Cardia, Principi di Diritto Ecclesiastico, Giappichelli Editore, Turin.
  • (it) Giacomo Martina, Pio IX (1851-1866), Rome 1986, pp. 85-152
  • (it) Giacomo Martina, Pio IX (1867-1878), Rome 1990, pp. 233-282
  • (it) Arturo Carlo Jemolo, Chiesa e Stato in Italia negli ultimi cento anni, Turin 1948
  • (it) Pietro Pirri, Pio IX e Vittorio Emanuele II, Rome 1944-1961
  • (it) Renato Mori, La questione romana 1861-1865, Florence 1963
  • (it) Renato Mori, Il tramonto del potere temporale 1866-1870, Rome 1967

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

[modifier] Sources

  • (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Questione romana ». du 24.11.2007