Psychométrie

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La psychométrie est la science étudiant l'ensemble des techniques de mesures pratiquées en psychologie, ainsi que les techniques de validation de ces mesures. Ces techniques concernent tous les champs de la psychologie, ainsi que d'autres domaines de sciences connexes (comme la recherche en comportement du consommateur par exemple) mais elles ont été surtout développées, à l'origine, pour la mesure des performances intellectuelles (âges mentaux ou quotient intellectuel, quotients de développement dans la petite enfance, etc.) ou bien pour l'analyse des composantes de la personnalité (affectivité, émotions, relations avec les autres, etc.). Elle est la science de la mesure de l'esprit, qui devient une science en introduisant l'arithmétique et le calcul dans les phénomènes de l'esprit car son fondateur était un mathématicien.

Sommaire

[modifier] Concepts de validation

[modifier] Fiabilité

La fiabilité (reliability) d'un test concerne sa capacité à mesurer un construit de manière cohérente. En d'autres termes, il est nécessaire avant toute chose qu'un test psychologique soit cohérent avec lui-même, et que chacune de ces composantes réagisse de manière cohérente à une même réponse (par exemple, un test concernant l'humeur de quelqu'un doit montrer que les questions « je suis triste » et « je suis heureux » obtiennent des réponses inverses d'un même sujet). En pratique, la fidélité est estimée par le coefficient alpha de Cronbach. Celui-ci calcule de manière synthétique la moyenne des corrélations des réponses aux questions différentes d'un même questionnaire mesurant une même dimension. Le résultat est généralement présenté sous la forme d'un nombre entre 0 et 1, 1 représentant en théorie une cohérence entre questions qui est parfaite.

L'American Psychological Association considère un questionnaire comme acceptable quand le coefficient alpha est au dessus de 0,7. Cependant, au dessus de 0,9, en pratique, on peut commencer à avoir des doutes sur la nature de cette validité (en particulier en vérifiant que les questions mesurant le construit ne sont pas les mêmes avec l'usage de synonymes).

Critique et limites du coefficient alpha de Cronbach. L’indice hiérarchique Oméga de Christo. Les réponses aux items de tests et questionnaires sont dichotomiques, oui (1), non (0). Le coefficient de corrélation calculé pour deux items notés 0 ou 1 n’a pas la même valeur scientifique que le coefficient de corrélation de Bravais-Pearson. Il en existe plusieurs. Les items aux tests sont ordonnés du plus facile au plus difficile . Lorsqu’on calcule une corrélation entre un item facile et un item difficile le coefficient de corrélation, phi, ne peut pas dépasser un certain seuil. Raison pour laquelle on calcule un rapport de phi/phi max. Obtenir un faible coefficient alpha de Cronbach ne signifie pas que l’échelle est à rejeter par manque d’homogénéité. Avec les échelles Piagétiennes, où les items entre stades se hiérarchisent, elles fournissent des coefficient de corrélations faibles ! Et ces échelles sont bien homogènes et unidimensionnelles. Dans le cas, où les items se hiérarchisent, on calcule non un coefficient de corrélation mais un indice hiérarchique. On peut trouver des informations in : Psychologie et Psychométrie, vol. 18 N° 2/3 de 1997, article de A. Christodoulou, qui reprend un indice de hiérarchie entre items conçu en 1979 ( Thèse Doctorat de psychologie ) Si A et B sont deux items appliqués à 31 personnes, et A est plus facile que B, on établit le tableau suivant :

           A               B       Nombre de fois où la séquence est observée

a 1 1 Par ex. 5 fois b 1 0 21 fois c 0 1 3 fois d 0 0 2 fois Réussites 26/31 8/31 La formule est la suivante : L’indice Oméga de Christo =1-2c/b+c soit 1-(6/24)=1-0,25=0,75 On fait le calcul pour tous les couples d’item on prend la moyenne. Si on avait calculé un coefficient de corrélation phi on aurai obtenu : -0,36 ! On applique le coefficient alpha de Cronbach si la difficulté des items avoisine le 0,50 et l’indice hiérarchique Oméga de Christo lorsque les pourcentages de réussite des différents items sont extrêmes, valeur forte pour l’un et faible pour l’autre, ou si le modèle prévoit une hiérarchie des items.

[modifier] La Validation Externe du construit (ou "construct validity")

Cette validation est beaucoup plus complexe que la validation interne, et elle vient après cette dernière: il s'agit de savoir dans quelle mesure le test proposé permet d'identifier de manière certaine le construit mesuré (par exemple, pour reprendre l'exemple ci-dessus, mon test est probablement capable de mesurer l'humeur, mais même si les deux questions sont inversement corrélées, il donne vraisemblablement une mesure faible (ou fausse) de la taille ou de l'intelligence des sujets, donc une faible validité externe en tant que tests de taille ou d'intelligence, mais une forte validité en tant que test de l'humeur)

Plusieurs types de validation peuvent et doivent être entrepris avant de prétendre a la validation d'un construit

[modifier] Validité de contenu ou validité faciale

Premier niveau d'une procédure de validation, elle consiste a vérifier que les questions d'un test sont en rapport avec le construit qui est censé être mesure. Par exemple, "êtes vous de bonne humeur" semble avoir une validité faciale pour un test mesurant l'humeur. En revanche "quelle taille avez vous?" ne l'a pas. Les problèmes de ce type de validation vient de sa subjectivité (mais on peut confier l'appréciation a un, voire plusieurs observateurs non-impliques dans le design du test). Il est également a noter que les tests projectifs (par exemple le test de Rorschach ou le TAT) n'ont généralement, par définition, aucune validité faciale.

[modifier] Validité convergente

Composante indispensable d'une étude de validité, la validité convergente concerne la capacité d'un test à pointer les sujets dans les catégories réalisées. Elles sont réalisées avec l'appui d'autres critères diagnostiques, notamment en psychopathologie. Par exemple, il suffit qu'un test de schizophrénie vérifie que tous les schizophrènes diagnostiqués au cours d'entretiens cliniques avec un professionnel aient un score similaire pour prouver la validité convergente dudit test.

Cependant la validité convergente, parfois confondue avec la validité du construit, ne suffit pas, et rend un test particulièrement incertain en l'absence de validité discriminante.

[modifier] Validité discriminante

La validité discriminante vérifie l'envers de la validité convergente: il s'agit de savoir si seul le construit mesuré est mesuré par le test. En d'autres termes, il s'agit de savoir si le test fait bien la différence entre le construit mesuré et n'importe quel autre. Par exemple, un test mesurant la dimension schizophrène de la personnalité n'atteint la validité discriminante que si les schizophrènes sont les seuls à avoir un score supérieur ou inférieur a une certaine moyenne. Par exemple, si un test obtient une même réponse de tous les schizophrènes mesurés, il atteint la validité convergente, mais si des personnes originales ou normales font également la même réponse, le test n'aura pas de validité discriminante.

[modifier] Validité nomologique

La validité nomologique est le dernier élément permettant de conclure a la validité externe d'un test. On atteint la validité nomologique en prouvant une corrélation entre le test a valider et un autre test, déjà valide, qui mesure un construit qui devrait théoriquement être corrélé avec le construit mesure (sans être le même construit). Par exemple, un test mesurant l'alcoolisme peut atteindre la validité nomologique si on peut prouver une corrélation statistiquement significative avec un test mesurant l'impulsivité des sujets, une relation théorique existant entre les deux construits alcoolisme et impulsivité.


[modifier] Validité : relation d'équivalence et relation d'implication

Pour l'évaluation de la validité empirique psychométrique, Christodoulou A. (1997) fait la distinction entre la relation d'équivalence (corrélation) et la relation d'implication, concernant les résultats au test (p) et l'appréciation au critère retenu(q). Pour certains tests, le lien entre le test (p) et le critère (q) est étudié en termes de corrélation (p ET q). Autrement lorsqu'on est bon au test on est bon dans le critère, et lorsqu'on est mauvais au test on est mauvais dans le critère. Dans d'autres cas, la relation est du type implication (p IMPLIQUE q ). Ceux qui sont bons au test(p) sont bons dans le critère (q) mais ceux qui sont mauvais au test (p) peuvent être bons ou mauvais dans le critète (q), ce qui veut dire qu'il existe de facteurs de compensation. Pour les tests de connaissances (p) qui constituent le prérequis d'une formation (q), par exemple l'exigence d'un minimum de connaissances mathématiques pour suivre une formation technique, la validité empirique est du type, non-p IMPLIQUE non-q, c'est à dire le fait de ne pas posséder ces connaissances est source d'échec mais les posséder ne signifie pas pour autant réussite. Il a donc identifié trois types de validité, p ET q, p IMPLIQUE q et, non-p IMPLIQUE non-q. Voir article in : Psychologie et Psychométrie, revue de langue française, Editions EAP, 1997, volume 18 n°2/3.


[modifier] Test de validité et de fidélité des instruments

la validité d'une méthode est son aptitude à mesurer ce qu'elle est censée mesurer, c'est à dire les variables telles qu'elles ont été définies avant leur opérationnalisation la fidélité d'une méthode est son aptitude à fournir une mesure constante d'un phénomène constant

les tests de validité et de fidélité sont pratiqués sur les données recueillies et par conséquent à la dernière phase de l'enquête, ce qui peut sembler à juste titre intervenir trop tard.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Manuels et textes généraux

  • Chauchat.H., l'enquête en psycho-sociologie. (1985) P24
  • Dickes, P., Tournois, J., Flieller, A., & Kop, J.-L. (1994). La psychométrie. Paris : Presses universitaires de France.
  • Colette Duflot : "L'expertise psychologique: Procédures et méthodes", Dunod, 1999, ISBN 210004222X.
  • Laveault, D. & Grégoire, J. (2002). "Introduction aux théories des tests en psychologie et en sciences de l'éducation", 2e édition. Bruxell:De Boeck Université, 377 p. ISSN 1373-0231

[modifier] Articles universitaires

  • Cronbach, L.J. (1951). Coefficient alpha and the internal structure of tests, Psychometrika, 16, 297-333.
  • Cronbach L.J., & Meehl, P.E. (1955). Construct Validity in Psychological Tests, Psychological Bulletin, 52, 281-302.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

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