Pseudo-science

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Une pseudo-science est une démarche prétendument scientifique qui n'en respecte pas la méthode, au premier chef desquelles la réfutabilité.

Ce terme, de connotation normative, est utilisé dans le but de dénoncer certaines disciplines en les démarquant des démarches dont on reconnaît le caractère scientifique.

Sommaire

[modifier] Sémantique

Il ne faut pas confondre « pseudo-scientifique » et « non scientifique ».

En effet, le préfixe pseudo, qui vient du grec pseudês (« menteur »), signifie, dans son sens actuel, « faux ». « Pseudo-scientifique », que l'on peut traduire par « prétendument scientifique », confère donc un caractère péjoratif au terme. Le terme « pseudo-science » signifie qu'une connaissance ou une démarche non scientifique a la prétention d'être scientifique. « Non scientifique », de son côté, signifie simplement qu'une théorie, une croyance ou une connaissance ne relève pas du domaine de la science, et n'a pas la prétention d'en relever.

Autrement dit, le mot pseudo-science caractérise une démarche spécieuse, visant à tromper en faisant croire qu'on utilise une démarche scientifique, cela dans le but de s'approprier l'aura de la science auprès des plus crédules. La médiumnité, par exemple, ne prétend pas relever d'une démarche ou d'un savoir scientifique, bien qu'elle prétende toutefois à la réalité des phénomènes qu'elle allègue. A contrario, l'homéopathie se veut une science, à la fois par ses principes énoncés comme des lois de la nature et par la mise en œuvre régulière d'études cliniques visant à démontrer que les médicaments homéopathiques ont des effets supérieurs à ceux de placebos. Beaucoup de chimistes et de médecins estiment pour cette raison que l'homéopathie est une pseudo-science puisqu'aucune des études cliniques réalisées n'a pu démontrer l'efficacité des traitements proposés (la validité des études cliniques et des méta-analyses concernant les remèdes homéopathiques faisant l'objet de vives controverses). Ses principes de base sont de plus incompatibles avec le savoir scientifique (cf la polémique sur le principe de dilution en homéopathie).

[modifier] Histoire

C'est au XIXe siècle - sous l'influence du positivisme d'Auguste Comte, du scientisme et du matérialisme - que fut exclu du domaine de la science tout ce qui n'est pas vérifiable par la méthode expérimentale.

L'expression "pseudo science" est ancienne. En 1864 déjà, James Reddie s'interroge en ces termes sur l'avenir de l'encore jeune anthropologie : « While we attempted to arrange our facts - whether those already ascertain or those expected hereafter to be discovered - in accordance with some false hypothesis, we should only succeed in constructing an elaborate pseudo-science, that might have, indeed, the outward appearance of truth, but would have nothing in stability »[1]

En France, ce terme est inauguré par le titre de la revue de l'AFIS (Association française pour l'information scientifique) Science et pseudo-sciences en 1985. Il existe des dérivés dont le terme de « pseudo-médecine », employé par Jean Brissonet en 2004 dans l'ouvrage mixte (version électronique gratuite et version papier) Les pseudo-médecines : un serment d’hypocrites.

[modifier] Critiques de la notion de pseudo-science

Paul Feyerabend, philosophe des sciences, et qui a reconnu avoir une vision "anarchiste" de la science, écrit dans l'introduction du chapitre 18 de Contre la méthode, que « la Science [est] la plus agressive et la plus dogmatique des institutions religieuses. » [2]

A l'inverse, l'astronome et vulgarisateur Carl Sagan fait une description de la science qui contient une critique implicite des pseudo-sciences: la science, « sa seule vérité sacrée est qu'il n'y a pas de vérité sacrée. Toutes les affirmations doivent être examinées avec un esprit critique. Les arguments d'autorité sont sans valeur. Tout ce qui ne correspond pas aux faits doit être rejeté ou révisé. La science n'est pas parfaite. Elle est souvent mal utilisée. C'est seulement un outil, mais c'est le meilleur outil que nous ayons. »[3]

[modifier] A la recherche de critères

[modifier] Critères externes

Voici certaines caractéristiques invoquées par les auteurs qui tentent de qualifier une affirmation ou une théorie de pseudo-scientifique. Un seul critère externe, purement sociologique, suivi de quelques critères internes.

Le critère sociologique est :

  • La discipline n'est pas enseignée dans le monde académique.

Si la discipline n'est pas enseignée à l'université et n'a pas de publications à comité de lecture, alors il s'agit d'une pseudo-science. Ce critère pourrait en théorie être utilisé par ceux qui considèrent qu'il n'est pas possible de trouver de critères objectifs sur le discours de la discipline. Toutefois, c'est un critère rarement utilisé aujourd'hui, en tout cas pas par les auteurs qui se sont penchés sur le phénomène et ont tenté d'en dégager des définitions, comme Robert Park[4], Martin Gardner,[5] Richard Dawkins, Carl Sagan ou Alan Sokal.

C'est un critère qui peut être utilisé comme justification par les défenseurs de certaines pseudo-sciences, qui feront remarquer que l'astrologie, du temps où elle était enseignée à l'université, au Moyen âge, n'aurait pas été considérée comme une pseudo-science. Mais ce critère n'est pratiquement plus utilisé aujourd'hui, d'autant moins que de nombreuses disciplines émergentes ont été indéniablement scientifiques (la génomique et la protéomique, tout récemment) avant d'être enseignées à l'université.

[modifier] Critères internes

  • L'absence de vérification empirique des hypothèses proposées.

Pour être nommée science, il faut qu'une discipline propose des moyens de vérifier empiriquement les hypothèses qu'elle avance. De nombreux scientifiques reprochent par exemple à la psychanalyse d'avancer des hypothèses qui ne sont pas vérifiables empiriquement, ce qui rapprocherait davantage la psychanalyse de l'anthropologie philosophique que d'une véritable science. C'est qu'un but essentiel de la science est de fournir une description du monde en se servant de concepts définis avec précision, qui interviennent dans des théories dont on peut vérifier la validité ou la non-validité par des expériences.

Or, s'il s'agit de concepts pour lesquels il n'existe pas (ou pas encore) de définition précise et qu'on ne peut ni soumettre à l'expérimentation, ni à l'observation, ces études sortent du cadre scientifique. Cela ne veut pas nécessairement dire que ces études sont sans valeur en philosophie, en métaphysique, en théologie, etc. En fait, les hommes et femmes de science ne parlent de pseudo-science que si ces spéculations empruntent et déforment des termes scientifiques pour tenter de se donner un substratum scientifique, généralement auprès du grand public. Autrement, ils parlent de préférence de savoirs non scientifiques (par exemple, les médecines parallèles) ou de sciences occultes.

  • Impossibilité de réfuter les hypothèses soumises.

Le philosophe Karl Popper, constatant qu'il est possible de trouver des observations pour confirmer à peu près n'importe quelle théorie, propose une méthodologie fondée sur la réfutabilité : pour être admise comme scientifique, une théorie doit être réfutable. Exemple : l'eau dans laquelle a été dissous un anticorps en conserve les propriétés alors qu'il n'y a plus de possibilité statistique que l'anticorps en question soit encore présent. Il s'agit d'une hypothèse scientifique. En effet, il suffit de mettre l'eau ainsi traitée en contact avec des globules blancs pour voir si ces derniers vont réagir ou non. S'ils ne réagissent pas, c'est que l'hypothèse est fausse (voir mémoire de l'eau). Exemple d'hypothèse souvent qualifiée de pseudo-scientifique : la force psi, qui a la caractéristique de ne pas se manifester lorsque l'on tente de l'étudier en laboratoire, est responsable des phénomènes de télékinésie. Cette hypothèse est impossible à réfuter car si aucune expérience ne met cette force en évidence, cela ne vient pas en contradiction avec l'hypothèse de départ. Donc, peu importe le résultat, l'hypothèse ne peut pas être infirmée.

  • Erreurs méthodologiques et manipulations statistiques des résultats.

Exemple : une compagnie pharmaceutique affirme que son nouveau produit est efficace dans 25 % des cas. En revanche, elle omet de rappeler qu'un placebo produit une amélioration des symptômes dans la même proportion.

  • Conclusions hâtives, ou fausses conclusions, par rapport aux résultats.

Exemple : un voyant obtient un taux de succès, pour ses prédictions, de 75 %. En revanche, seulement quatre prédictions ont fait l'objet de l'étude. Les résultats, fondés sur un échantillon peu significatif, peuvent être le résultat du hasard. Autre exemple : pendant la nuit, des gens sont réveillés par un phénomène lumineux parcourant les fils électriques près de la maison. Le lendemain, ils constatent la présence de trois cercles où la neige était absente dans leur champ. Ils concluent que les cercles ont été causés par le phénomène lumineux aperçu sur les fils. En fait, après enquête, les cercles dans les champs ont été constatés par d'autres témoins quelques jours avant le phénomène lumineux. L'absence de preuve attestant d'un lien de cause à effet est souvent à l'origine de conclusions illégitimes. Dans les revues médicales par exemple, il n'est pas rare de lire des articles faisant appel à ce type de raccourci : en observant que la proportion de femmes atteintes d'un cancer du sein est plus faible chez celles pratiquant quotidiennement un sport que chez les autres, on en conclut à tort que la pratique régulière d'un sport diminue le risque de développement d'un cancer du sein.

  • Utilisation de sophismes pour appuyer une conclusion.

(Voir l'article sophisme pour plus de détails). Par exemple, en ufologie, le raisonnement fallacieux du renversement de la charge de la preuve est souvent utilisé par les défenseurs de l'hypothèse extraterrestre: ils demandent aux sceptiques de prouver que le phénomène ovni n'est pas d'origine extraterrestre.

[modifier] Stratégies pour paraître scientifique

Plusieurs stratégies existent pour paraitre scientifique. L'utilisation du suffixe -logie permet de se hausser au rang de la biologie, la pharmacologie, la géologie, etc., elle est utilisé par des domaines comme la graphologie, la réflexologie, la futurologie, etc.

Le détournement de titres universitaires comme « docteur » ou « professeur » est également fréquent. Germaine Hanselmann, plus connue sous le nom d’Élizabeth Teissier, a obtenu un doctorat de sociologie pour son travail sur L'épistémologie de l'astrologie à travers l'ambivalence fascination/rejet dans les sociétés modernes ; ceci a créé une polémique, la docteur étant accusée d'avoir publié sa thèse afin d'appuyer, auprès du grand public, le caractère scientifique de l'astrologie.

La création de centres ou instituts au nom grandiloquant ne prouve en rien le caractère scientifique des activités qui s'y déroulent. N'importe qui peut créer une association sous le nom de Centre européen de recherche scientifique et d'observation des petits hommes verts. Dans le même ordre d'idées, soulignons l'emploi d'expressions volontairement alambiquées et d'un vocabulaire scientifique de façon à embrouiller le lecteur et à masquer un texte vide de sens. Alan Sokal et Jean Bricmont dressent une liste d'auteurs qu'ils accusent de ce procédé dans leur livre Impostures intellectuelles. Parmi les mots souvent utilisés, issus du domaine scientifique, avec un sens détourné, citons le fluide, l'énergie, la force, le cristal, la pyramide, l'onde, l'éther, la résonance, le champ, le champ de forme en particulier.

Tout dépôt de brevet est automatiquement publié pourvu qu'il réponde aux critères de nouveauté, d'inventivité et soit susceptible d'une application industrielle, sans garantie que le système breveté fonctionne.

La référence à des normes donne aussi lieu à des abus ; la norme internationale CEI 61000 signifie que l'objet ne perturbe pas les appareils électromagnétiques (une boîte vide est par exemple conforme à cette norme).

[modifier] Tactiques pour discréditer la critique scientifique

Le pseudoscientifique contredisant des théories reconnues cherchera à discréditer les scientifiques établis en ayant recours à l'argument d'autorité, citant des phrases de Richard Feynman ou Albert Einstein sorties de leur contexte[6], en accusant de dogmatisme ses opposants scientifiques, les accusant de ne jamais modifier leurs théories, en se comparant à un Galilée, persécuté par les autorités de son temps, ou un Einstein incompris de ses contemporains.

Accumuler les arguments ad hominem peut sembler efficace : les pseudo-scientifiques niant la relativité restreinte par exemple sapent l'autorité d'Einstein en faisant de lui un simple plagiaire des travaux de Henri Poincaré et d'Hendrik Antoon Lorentz, injustement oubliés par le grand public aujourd'hui[7]. Certains rassemblent même une vaste collection des erreurs des scientifiques prestigieux pour contester la science établie[8].

Si une théorie établie gène le pseudoscientifique, il ira remettre à plat le sujet sous prétexte que les modèles connus ne sont que des hypothèses, retournant la critique qui lui est faite « votre science n'en est pas une et les bases de votre raisonnement sont infondées ». Quand un appareil semble fonctionner en violation des lois connues de la physique, la démarche scientifique exige de ne remettre ces lois en cause qu'après avoir exclu tout risque d'erreur, et aussi après avoir cherché une explication non-évidente dans le cadre des théories établies[9].

[modifier] Système de régulation de la science

La science n'est pas tant une accumulation de savoir qu'un système de régulation : il s'agit d'un système auto-correctif, considérant à la base que tout énoncé est potentiellement erroné et doit être débattu, et qu'un savoir est périssable. Une « théorie admise » n'est jamais qu'un consensus qui peut évoluer. Gaston Bachelard disait : « La vérité est une erreur rectifiée ».

Lorsqu'une personne observe des faits « nouveaux » et propose une nouvelle théorie, elle initie un débat (par l'intermédiaire de publications, de conférences, etc.) et elle tente d'apporter tous les arguments favorables à la nouvelle thèse. Les personnes défendant l'ancienne théorie, ou une théorie concurrente, apporteront les arguments opposés.

[modifier] Les comités de lecture

Icône de détail Article détaillé : Comité de lecture.

Les publications scientifiques s'appuient sur un système de comité de lecture (referee), qui se charge de s'assurer de la rigueur des articles (qu'ils font bien référence à des publications antérieures, qu'ils s'appuient sur des données expérimentales dont la réalisation est décrite afin qu'elles puissent être reproduites). Ces comités de rédaction proposent des modifications aux articles (leurs membres voient passer de nombreux articles sur les sujets traités et aident donc à la coordination entre les articles), et filtrent les articles si ceux-ci ne répondent pas aux critères de rigueur.

Ce système est parfois critiqué. Notamment, les membres des comités font eux-même partie de laboratoires publiant sur les sujets, et sont donc juges et parties. Ainsi, certains scientifiques préfèrent publier d'abord sans comité de lecture (par exemple sur l'arXiv) avant de soumettre l'article à un comité : la signature de l'article engageant l'auteur, ces scientifiques estiment qu'il en supportera lui-même les conséquences en cas de résultat erroné.

Dans les disciplines qualifiées de pseudo-sciences, le système de validation est beaucoup moins structuré, parfois pas du tout, d'où la nécessité d'avoir une attitude à la fois ouverte et critique de la part des scientifiques établis.

[modifier] Paradigme et Modèle

Dans le monde scientifique, un modèle servant de représentation provisoire du monde doit être testé sur l'autel de la réalité. Dans cette optique, un scientifique vérifie si son explication est ou non pertinente.

La notion de paradigme (une « représentation du monde ») est très utilisée dans les disciplines qualifiées de « pseudo-sciences ». L'accusation portée est que cela permet de ne jamais vérifier la pertinence des explications, restant dans le domaine de la croyance. Dans cette optique, l'hypothèse de base de la théorie n'étant donc jamais remise en cause, il n'y a pas d'alternative possible à celle-ci.

[modifier] Controverses

Si certaines activités humaines correspondent effectivement à la définition « standard » des pseudo-sciences telle qu'elle est énoncée plus haut, d'autres domaines en revanche sont parfois regroupés à tort sous cette étiquette. Pour être qualifiée de pseudo-science, un champ de connaissances (ou en l'occurrence de pseudo-connaissances) doit donc se faire passer pour scientifique alors que, dans les faits, il ne respecte pas certains critères de la démarche scientifique.

Parmi les pseudo-sciences les plus couramment admises on retrouve donc :

  • Le créationnisme, en tant que doctrine décrivant les espèces vivantes comme non pas issues de l'évolution biologique mais engendrées par une intervention supernaturelle ;
  • L'astrologie qui prétend établir un lien entre la position des objets célestes et la personnalité individuelle des êtres humains
  • L'orgonomique (Orgonomic research). Cette discipline fondée par le psychanalyste Wilhem Reich, prétend mettre en évidence, étudier et recueillir le fluide vital universel, nommé orgone, qui confirmerait les doctrines vitalistes et permettrait de soigner l'impuissance sexuelle et le cancer ;
  • La graphologie : Cette discipline s'efforce empiriquement d'établir une classification des écritures et d'en systématiser les indices pour mettre en évidence la personnalité d'un individu. Ses défenseurs se réclament de la psychologie mais aucune expérience scientifique n'a établi de corrélation statistique entre le style d'écriture et la personnalité, d'autant plus que les anciennes typologies de personnalités auxquelles elle se réfère ne sont plus admises par la psychologie universitaire;
  • Certaines psychothérapies ont été également critiquées comme pseudoscientifiques [10] mais, étant donné les controverses qu'il existe sur la méthodologie même de l'évaluation en psychologie clinique, cette critique reste sujette à débat.
  • l'ufologie qui s'intéresse au phénomène ovni

Certains partisans du paranormal veulent qu'on distingue les pseudo-sciences des investigations suivantes:

Ces approches paranormales cherchent à adopter une démarche rigoureuse aussi proche que possible de la science. Mais elles ne sont pas à l'abri d'approches plus farfelues, d'autant plus que par leur imbrication dans des systèmes de croyances et leur attrait sur l'imagination collective, elles attirent un grand nombre de passionnés, scientifiques ou non. Ainsi l'ufologie est un domaine où un courant scientifique dit ufologie sceptique coexiste avec des approches pseudo-scientifiques.

L'exobiologie est parfois considérée comme une pseudo-science. Mais elle repose sur une démarche scientifique, et sa particularité est d'admettre la possibilité que son champ d'étude puisse ne pas exister: elle est pour l'instant une "science sans sujet".[11]

Il existe également une difficulté à définir des théories controversées qui sont alimentées par des pratiques ne respectant pas totalement la démarche scientifique. Aux yeux de ses partisans, c'est le cas de la théorie de la fusion froide. Ces controverses ont souvent pour origine une expérimentation qui semblait a priori convaincante, mais que nul n'est arrivé à reproduire de façon convaincante (la mémoire de l'eau n'entre pas dans cette catégorie). Au débat scientifique se superposent souvent des éléments extra-scientifiques qui ne contribuent pas à éclaircir la question (appât du gain, raisons politiques, prestige d'une personne ou d'une institution en jeu, théorie du complot, etc.).[12]

Ces débats peuvent parfois concerner un domaine de recherche tout entier comme les sciences de l'éducation. Parce que l'expérimentation et les mesures objectives en ce domaine sont difficiles et par manque d'outils théoriques, les sciences de l'éducation sont sévèrement attaquées, notamment parce qu'elles bénéficient d'une reconnaissance universitaire que leurs détracteurs jugent indue voire néfaste[13]). Certains prétendent que ce type d'attaque est réservé à des sciences nouvelles qui investissent un domaine encore peu exploré, et que l'accusation s'éteindra donc avec les progrès, mais cet argument a peu de poids quand on considère les deux siècles de l'homéopathie ou les milliers d'années de l'astrologie.

[modifier] Sur Karl Popper

Le critère de réfutabilité de Karl Popper a parfois servi à déclarer certains champs de recherche comme non scientifiques (le darwinisme, l'historicisme, le marxisme ou la psychanalyse). En réalité, Popper lui-même a admis que c'était une interprétation inadéquate de son critère de réfutabilité, tout au moins concernant le darwinisme qu'il acceptait comme une théorie scientifique valable. Ce n'était pas le cas, par contre, du marxisme ou de la psychanalyse[14]. S'agissant du darwinisme ou des sciences historiques, il s'agit donc non pas de pseudo-sciences mais de programmes de recherche scientifiques (ou paradigmes) qui partagent les méthodes et le critère de rationalité de la science mais qui ne sont pas aussi directement réfutables qu'une théorie individuelle. Ils sont soutenus par un ensemble de faits cohérents et ont un fort pouvoir explicatif.

[modifier] Défis

Plusieurs organisations ont mis en place des défis assortis de récompenses impressionnantes à qui démontrera la réalité d'un phénomène paranormal. Les affirmations sont testées par des scientifiques et éventuellement des prestidigitateurs, après qu'un protocole de test eut été agréé par les deux parties. Les organisateurs entendent généralement, par un tel défi, mettre en évidence la non-réalité de tels phénomènes. Aucun de ces prix n'a été attribué, parce que personne n'a réussi à passer les tests (ou les tests préliminaires, pour les défis qui en proposent) avec succès.

Un défi francophone, le Défi zététique international, est resté ouvert de 1987 à 2002.

Le Million Dollar Challenge de James Randi est, quant à lui, toujours d'actualité.

[modifier] Pseudo-sciences parodiques

Il est également possible, pour discréditer les pseudo-sciences, d’utiliser le raisonnement par l’absurde. C’est ce qui est fait notamment avec la création de la jumbologie qui consiste à noter la position de tous les avions dans le ciel au moment de la naissance d’un individu afin de lui faire un « thème jumbologique », ou avec la pratique encore plus loufoque de la netologie, qui consiste à étudier la configuration de tous les écrans internet disponibles au moment de la conception d’un enfant.

On peut aussi indiquer la pataphysique, notamment les communications de Boris Vian, consistant à déplacer le mode d'exposition et de démonstration d'une science ou d'une partie des mathématiques - réduite à une rhétorique - vers des objets qui échappent à sa pertinence.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. James Reddie, On Anthropological Desiderata, Considered with Reference to the Various Theories of Man's Origin and Existing Condition, Savage and Civilised, Journal of the Anthropological Society of London, vol. 2 (1864), pp. cxv-cxxxv, p. cxvi
  2. Paul Feyerabend, Contre la méthode, esquisse d'une théorie anarchiste de la connaissance, Editions du Seuil, 1979, p. 332
  3. Carl Sagan, Cosmos, Random House, 1980 (rééd. 2002), 384 pages.
  4. Robert Park, Voodoo Science. The Road from Foolishness to Fraud. Oxford, Oxford University Press, 2000, 230 pages
  5. Martin Gardner, Did Adam and Eve Have Navels? Debunking Pseudoscience. New York et Londres, WW Norton & Company, 2000, 333 p.
  6. Ancien site Jeanfranraymon.rey : Si on parlait de vraie physique ?
  7. [Ancien site Jeanfranraymon.rey :---Un article récent intitulé "Poincaré et la relativité"]
  8. Le mouvement perpétuel de Aldo Costa
  9. Cas d'une tentative de mouvement perpétuel ; Science & Vie Junior constata que la machine ne fonctionne pas, même si Aldo Costa se faisait fort devant eux de résoudre les arrêts selon lui accidentels
  10. (en) Our Raison d’Être, Lilienfeld, S.O., The Scientific Review of Mental Health Practice, 2002.
  11. Robert Lamontagne, "Autres échos de Porto Rico", Science! on blogue, 17 septembre 2007.
  12. Agence Science-Presse, "La fusion froide, épisode 357", 7 décembre 1998.
  13. Sur les pseudo-sciences de l’Éducation, Pierre Dazord, Cahiers rationalistes, n° 571 juillet-août 2004
  14. "Natural Selection and the Emergence of Mind", K. Popper, Dialectica, vol. 32, no. 3-4, 1978, pp. 339-355
  15. présentation de l'ouvrage, interview de Broch
  16. présentation de l'ouvrage