Premier concile de Nicée

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Le premier concile de Nicée
Le premier concile de Nicée

Le premier concile œcuménique se tint à Nicée (Turquie actuelle) en 325.

Sommaire

[modifier] Œcuménique

Cela signifie qu'il réunissait toutes les Églises. En effet, chaque patriarcat était indépendant et disposait de son propre magistère en sorte qu'un excommunié dans un patriarcat pouvait faire lever son excommunication dans le patriarcat voisin (ce qui ne manquait pas de se faire).

[modifier] Circonstances

L'empereur romain Constantin Ier convoque le concile. Il vient en effet de réunir l'Empire romain après avoir vaincu Licinius à Andrinople, en septembre 325. Se rendant en Orient, il constate vite le très grand nombre des dissensions au sein du christianisme. Afin de rétablir la paix religieuse et de construire l'unité de l'Église, et sans doute aussi de parvenir à ses fins politiquement, il décide de réunir un concile. Celui-ci réunit des représentants de presque toutes les tendances du christianisme, peu après la fin des persécutions (celles lancées par Dioclétien durent jusqu’en 313, et certains évêques portent encore les traces des tortures infligées à cette occasion).

Après plusieurs mois au cours desquels les évêques ne parvinrent pas à se mettre d'accord sur un texte décidant de la nature de la relation du Christ au Père, l'empereur menace les quatorze récalcitrants. Trois restent fidèles à leurs conceptions, dont Arius, et sont excommuniés.

Toutefois, l'arianisme n'était pas la première dissidence à encourir l'excommunication. L'originalité de la situation tient à ce que l'excommunication prononcée contre Marcion par le conseil des presbytres de Rome, Valentin et Montanus n'avaient de validité que dans le diocèse où elle avait été prononcée. Dans la situation présente, les évêques s'engagent à ne pas lever l'excommunication prononcée par un autre diocèse. La suite du conflit arien montrera que cet engagement n'est pas tenable.

[modifier] Canons du Concile

Icône dépeignant le premier Conseil de Nicée
Icône dépeignant le premier Conseil de Nicée
  1. Le concile reconnaît la prééminence du siège d'Alexandrie sur toutes les Églises d'Égypte et de Libye et signale qu'il existe une coutume analogue à propos de Rome et d'Antioche, sans préciser les limites des zones d'influence de ces deux sièges (sans doute l'Italie pour Rome, le diocèse d'Orient pour Antioche). C'est là l'origine des patriarcats.
  2. Le concile crée la notion de confession de foi
  3. le concile étend la validité de l'excommunication en créant l'anathème. Auparavant l'excommunication n'était valide que dans le diocèse qui l'avait prononcée et il était même possible de faire lever une excommunication prononcée dans le diocèse d'Alexandrie par l'évêque d'Antioche.

Malgré l'engagement de ne pas lever l'excommunication fulminée par leurs collègues, il arriva que des évêques outrepassent cette convention. Arius et Athanase bénéficièrent à tour de rôle de cette trangression des canons du concile.

[modifier] Credo de Nicée

La confession de foi promulguée au Concile de Nicée est celle dite Confession d'Athanase. Elle évoluera au cours des conciles christologiques jusqu'à devenir le « Symbole de Nicée-Constantinople » ou « Credo » au concile de Constantinople 381 qui promulgue le dogme de la double nature :

« (Dieu) le Fils est consubstantiel au Père. »

Le principe de la confession de foi est simple : pour être chrétien, il faut adhérer à la confession de foi. Contraposée : quiconque n'adhère pas à la confession de foi n'est pas chrétien ; il est donc, selon l'humeur du prince :

[modifier] Controverses trinitaires

Une controverse survenue au cours de ce Concile est devenue célèbre, et est restée dans l'expression « ne pas varier d'un iota ». Les nicéens soutenaient la thèse que le Fils était de même substance (ὁμοουσιος - homoousios) que le Père, tandis que les (semi-)ariens (qui furent excommuniés) soutenaient celle que le Fils était de substance semblable (ὁμοιουσιος - homoiousios) au Père. Les deux termes ne se distinguaient que par un petit iota.

Les décisions prises au Concile ne mirent pas fin aux controverses trinitaires comme le montre la fondation des « Églises des deux conciles » (assyrienne) et des « Églises des Trois Conciles » (monophysites : arménienne, copte, syrienne) qui poursuivront leur développement en Arménie, en Égypte, en Syrie, en Éthiopie et en Inde du Sud.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • Richard E. Rubenstein, Le jour où Jésus devint Dieu, Bayard, 2000

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes



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