Polygamie

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Cet article concerne L'aspect socilogique de la polygamie. Pour la polygamie dans le monde animal, voir Polygamie (éthologie).
Pays autorisant la polygynie en 2006 (en vert)
Pays autorisant la polygynie en 2006 (en vert)

La polygamie désigne la situation dans laquelle une personne dispose au même moment de plusieurs conjoints de même sexe : pour une femme ayant plusieurs maris on parle de polyandrie, pour un homme ayant plusieurs femmes de polygynie.

La polygamie est à distinguer des mariages de groupes, forme de polyamour impliquant plusieurs partenaires de chaque sexe. La polygamie est à distinguer de la bigamie, situation dans laquelle une personne contracte plusieurs mariages séparément, sans avoir juridiquement obtenu la dissolution du précédent ou sans que les deux conjoints soient au courant de cette situation[1].

En sciences humaines, le terme polygamie est souvent employée par abus de langage pour désigner la polygynie.

Sommaire

[modifier] Terminologie

Le terme est formé à partir de deux mots grecs, "polus" qui signifie "plusieurs" et "gamos", signifiant "mariage".

La polygamie s'oppose à la monogamie. Dans le cas précis de deux conjoints simultanés, il s'agit d'une bigamie. On distingue différents sous types de polygamie, notamment la polygamie parallèle qui désigne la situation jusqu'à présent où un individu s'accouple avec plusieurs partenaires, non pas au cours du même acte sexuel mais au cours d'une même période reproductive et la polygamie séquentielle qui consiste pour un individu à avoir plusieurs partenaires différents au cours de sa vie, mais pas de façon simultanée. Cette dernière forme de polygamie est aussi dite monogamie sérielle.

[modifier] Polygamie dans le monde

De nombreux pays autorisent la polygynie sans néanmoins l'encourager. C'est le cas non seulement de la totalité des pays à forte population musulmane, à l'exception de la Turquie et de la Tunisie l'ayant interdite en 1957, mais également de quelques pays animistes africains. Quelques États autorisent aussi la polyandrie.[réf. souhaitée]

La polygamie est une pratique mal perçue dans la civilisation occidentale au point que de nombreux États la reconnaissent comme un délit. Toutefois, certaines des administrations en question la tolèrent dans la pratique[réf. souhaitée].

[modifier] Polygamie en France

Il est en principe impossible de se marier ou de se pacser avec plusieurs partenaires en France. L'ordonnance de 1945 sur les étrangers interdit la délivrance de titre de séjour aux étrangers en situation de polygamie, mais en pratique, l'administration française tolère depuis longtemps la polygamie pour les immigrés, en vertu du respect traditionnel du statut personnel des étrangers. Le 24 août 1993, une loi est votée pour interdire le regroupement familial pour les polygames. Peu après, plusieurs circulaires reviennent sur l'interdiction stricte. Celle du 8 février 1994 précise que les femmes qui ont des enfants français ou qui séjournent en France depuis plus de quinze ans sont inexpulsables. En avril 2000 et en juin 2001, deux autres circulaires accordent le renouvellement des cartes de séjour pour les familles polygames arrivées en France avant 1993, sous réserve que les ménages «décohabitent». Selon les chiffres de la Direction des populations et des migrants du ministère des Affaires sociales, entre 8 000 et 15 000 ménages auraient pratiqué la polygamie en France en 2004. Le ministère de l'Intérieur avance des estimations entre 10 000 et 20 000.

Un arrêt d'assemblée du Conseil d'État du 11 juillet 1980, l'arrêt Montcho, a admis le regroupement familial d'étrangers dans le cas de polygamie.

[modifier] Une étude de l'INED sur la polygamie

En mars 1995, l'Institut national d'études démographiques (INED) réalise une étude sur la capacité de la France à intégrer les étrangers. Une partie de cette enquête concerne la polygamie. En 1995, l'INED estime qu'il y a 10.000 ménages polygames en France. L'enquête précise également que cette pratique n'existe quasiment que chez les femmes d'ethnie africaine Mandé, qui représentent moins d'un quart de la population africaine noire de France.

Le taux de fécondité d'un ménage polygame est difficilement estimable et l'Insee a admis avoir sous-estimé le solde migratoire[2], donc il est à ce jour difficile d’avoir une estimation précise du nombre des ménages polygames en France.

[modifier] Débat politique

Pour le député-maire socialiste d'Évry (Essonne), Manuel Valls, « donner à penser que les problèmes actuels des banlieues seraient directement liés à la polygamie est gênant, voire insupportable. ».[réf. souhaitée]

[modifier] Polygamie au Canada

Une étude juridique commandée par les ministère de la Justice canadien[réf. souhaitée] appelle à abroger la loi sanctionnant la polygamie tout en renforçant les lois protégeant les femmes et les enfants vivant dans des familles à conjoints multiples. Ce rapport, rédigé par trois professeurs de droit de l'Ontario, avance notamment le fait que l'article du code pénal canadien sanctionnant la polygamie n'a aucune utilité, notamment du fait qu'il n'est quasiment jamais appliqué et a des effets plutôt contraires aux intérêts des femmes et des enfants[3].

[modifier] Notes et références

  1. Distinction effectuée dans la Circulaire no 2008/14 du 25 février 2008 de Caisse nationale d'assurance vieillesse française [1].
  2. Le Figaro 24 août 2006
  3. jeudi 12 janvier 2006, agence Canadian Press

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

  • (fr) Philippe Antoine et Jeanne Nanitelamio, Peut-on échapper à la polygamie à Dakar ?, Paris, CEPED, 1995, 31 p. (ISBN 2-87762-077-8)
  • (fr) Alfred Yambangba Sawadogo, La polygamie en question, Paris, L'Harmattan, 2006, 144 p. (ISBN 2296014895)

[modifier] Filmographie

[modifier] Liens externes