Pollution sonore

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La circulation automobile en ville, source majeure de nuisances sonores (Bangkok).
La circulation automobile en ville, source majeure de nuisances sonores (Bangkok).

La notion de pollution sonore regroupe généralement des nuisances sonores provoquées par diverses sources, dont les conséquences peuvent aller d'une gêne passagère, mais répétée à des répercussions graves sur la santé, la qualité de vie et/ou sur le fonctionnement des écosystèmes.

Le bruit est la première source de plaintes et l'une des premières sources de conflits, au travail, entre voisins, entre collectivités et usagers. Du proche ultrason à l'infrason, une large gamme de longueurs d'onde peut être source de stress ou de conséquences pathologiques, selon l'intensité, la durée d'exposition et la sensibilité de la personne ou de l'animal exposé.

Une grande partie de la population urbaine mondiale est confrontée à des nuisances sonores, et en particulier les riverains de routes, de voies ferrées, d'aéroports, de ports et de certaines usines ou zones d'activité. Les voisins de discothèques, de carrefours fréquentés, etc le sont aussi.
Le bruit est une des premières causes de plaintes individuelles en Europe. Plusieurs grandes associations se sont formées autour d'aéroports pour lutter contre des niveaux sonores jugés par elles insupportables.

Quand il dépasse le niveau de la simple nuisance et qu'il peut affecter l'acuité auditive, la santé, les écosystèmes (via le dérangement de la faune) on parle de pollution sonore.

Une étude financée par la région Ile-de-France a porté sur 30 communes de cette région, exposées à des niveaux variés de bruits. Selon ses conclusions (analyse de questionnaires anonymes de 4 400 patients suivis par 78 médecins généralistes de ces communes), publiées mercredi 26 septembre 2007 montrent que l'exposition au bruit est associée dans ce panel à un risque plus élevé d'hypertension artérielle chez les hommes, d'hospitalisation et d'arrêt de travail chez les femmes, à des états anxieux et à une consommation augmentée de médicaments chez les deux sexes. La différence est forte chez les hommes de 40 à 69 ans, concernant la tension artérielle (la prise de médicament est 5,6 fois plus fréquente quand le domicile est survolé par des avions passant à moins de 1 000 mètres). Au même âge, les femmes prennent environ 10 fois plus d'anxiolytiques et d'antidépresseurs lorsque leur logement est proche d'un "point noir" ferroviaire. Des corrélations fortes entre l'exposition au bruit et les troubles de l'appétit et du sommeil apparaissent également. Cette étude demande des approfondissement pour déterminer la part du bruit ou de la pollution ou d'autres stress associés à la source du bruit. Cette région demande l'interdiction des vols aériens de 23 heures à 6 heures à Roissy, et Orly.

Sommaire

[modifier] Sources

La pollution sonore et les nuisances sonores peuvent avoir de multiples sources :

  • Le trafic aérien et les aéroports ;
  • Sources mécaniques ponctuelles (machines, usines...) ;
  • Les autres sources mécaniques mobiles homologuées (circulation d'autos, klaxons, camions, trains, manœuvres...), éventuellement non conformes à la législation (80 dB) : autos, scooters, dirt bike, pit-bike, motos, mobylettes, jet ski ;
  • Travaux et chantiers ponctuels ou durables (carrières) ;
  • De manière très relative, manifestations et événements publics (ponctuels ou plus rarement durables) ;
  • Sources animales (aboiements, bruits issus d'élevages, de refuges, etc.) ;
  • Voisinage (mauvaise isolation phonique des bâtiments), bruits de tondeuses ;
  • Alarmes intempestives ;
  • Téléphones mobiles, dans les salles de cours, lors de conférences, d'exposés, de concerts. ;
  • Baladeurs numériques mal réglés, dans les transports en commun...
  • Certains types de musique comme la musique électronique d'une manière générale lorsqu'elles utilisent des rythmes produits par informatique qui reproduisent des sons de batterie, en particulier des sons redondants et périodiques, semi-périodiques, parfois impulsionnels aux fréquences basses à très basses (le fameux "boum boum, boum boum" ou autres variantes bien connues des voisins de boîtes de nuit): ces sons sont particulierement dérangeants pour le voisinage, très mal perçus et supportés, et empêchent toute concentration de l'esprit sur la tâche poursuivie car, de basses fréquences, ils sont capables de passer aisément au travers des murs, même de béton, et surtout, à travers les vitrages même triples ou isolés phoniquement alors que le reste des fréquences, plus élevées, est en majeure partie stoppé.
  • Les voix criées, par opposition aux voix conversationnelles ou chantées.

[modifier] Facteurs aggravants

Les jeunes oreilles sont sensibles
Les jeunes oreilles sont sensibles
  • défaut d'isolation phonique, absence de murs anti-bruits
  • matériaux phoniquement réverbérants (réflétants), qui peuvent dans certains cas exposer au bruit des locaux ou zones qui ne le seraient normalement pas.
  • hypersensibilité auditive.

[modifier] Conséquences

On peut distinguer les causes directes (par exemple, la perte d'acuité momentanée) et les causes indirectes sur le long terme.

Les conséquences sur la santé sont également variables et peuvent être plus ou moins graves :

De plus, des conséquences découlent sur les écosystèmes et les espèces animales : dépeuplement, réduction de l'habitat, mortalité des baleines et autres cétacés..., des traumatisations

[modifier] Législations

Les législations de nombreux pays imposent des restrictions sur l'intensité sonore dont le seuil maximal peut dépendre des heures. Des mesures particulières peuvent être prises (par exemple, volume sonore lors d'un concert). Une signalétique internationale apparait (dont le panneau "Silence hôpital" a été précurseur)

[modifier] Règlementation française

La norme NFS 30001 définit le bruit comme un « phénomène acoustique produisant une sensation auditive considérée comme désagréable ou gênante. »

[modifier] Code du travail

Le décret n° 2006-892 du 19 juillet 2006 s'assure que la directive européenne 2003/10/CE du 6 février 2003 sur le bruit au travail s'applique bien en droit français.

Ce décret introduit en droit du travail français les points suivants :

Une nouvelle section a été ajoutée dans le code du travail — section X constituée des articles R. 231-125 à R. 231-135 du code du travail français qui remplacent les articles R 232-8 à R 232-129-7.

valeur limite d'exposition :

70 dB(A) (avant 90dB(A)) - pression acoustique de crête : 140 dB(C). Cette valeur tient compte de l'atténuation assurée par les protecteurs auditifs individuels portés par le travailleur.

Valeur d'exposition déclenchant l'action de prévention :

70 dB(A) (avant 85dB(A)) - pression acoustique de crête : 135 dB(C). Cette valeur ne doit pas tenir compte de l'attenuation assurée par les protecteurs auditifs individuels.

Il est précisé également une valeur d'exposition supérieure déclenchant des mesures de prévention complémentaires qui est fixée à 85 dB(A) ou 137 dB(C) de pression acoustique de crête.

L'employeur effectue un mesurage tous les 5 ans et en cas de besoin.

Quand les valeurs d'exposition atteignent 85 dB(A) : l'employeur met en place un programme technique ou organisationnel pour la réduction de l'exposition. Les lieux sont balisés et l'accès est limité dans la mesure du possible

Le personnel particulièrement sensible au bruit fera l'objet de mesures particulières en liaison avec le médecin du travail (femmes enceintes, toxiques chimiques pour l'ouïe...

À partir de 70 dB(A) l'employeur doit fournir des protections auditives individuelles À partir de 70 dB(A) l'employeur s'assure que ces protection sont effectivement portées

Si le bruit dépasse 80 dB(A) et que l'évaluation des risques montre un risque pour la santé, le travailleur peut bénéficier (à sa demande ou à la demande du médecin du travail, d'un examen audiométrique préventif.

Quand la surveillance des salariés identifie une altération de l'ouïe, le médecin du travail apprécie la relation avec le milieu du travail et le travailleur est informé. Si le lien avec le travail est avéré, l'employeur doit revoir l'évaluation des risques et les mesures de prévention contre le bruit.

Il existe une possibilité de dérogation à ces articles (nature des travaux, risque lors du port des protections. L'inspection du travail accorde ces dérogations. L'employeur doit justifier les circonstances de cette demande de dérogation avec l'avis du CHSCT, Des délégués du personnel et du médecin du travail. La dérogation est accompagnée de garanties minimums pour assurer la sécurité du personnel. Elle est d'une durée de 1 an renouvelable.

Une place est faite dans le décret pour nos amis musiciens et pour le personnel travaillant dans le bruit qui est destiné à divertir qui bénéficient d'un délai jusqu'au 13 février 2008 pour appliquer ce décret.

[modifier] Bruit lié aux transports

Les Études d'environnement d'un projet routier sont obligatoire pour les projets dépassant un certain seuil de coût, incluant les nuisances sonores et les mesures d'atténuation (mur anti-bruit, chaussée absorbant une partie du bruit et le limitant, ralentissement ou détournement de la circuation, etc). Les véhicules ne doivent pas émettre plus de bruit que ce qu'autorise la loi.(Sinon, ils auront une assez grosse amende)

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes