Poitevin (langue)

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  Poitevin
(Poitevin)
 
Parlé en France
Région Vienne, Deux-Sèvres et Vendée
Nombre de locuteurs
Classement Pas dans le top 100
Typologie SVO
Classification par famille

 -  Langues indo-européennes
    -  Langues italiques
       -  Langues romanes
          -  Langues gallo-romanes
             -  Langues d'oïl
                -  Poitevin

(Dérivée de la classification SIL)
Statut officiel et codes de langue
Officielle
en
ISO 639-1
ISO 639-2
ISO/DIS
639-3
SIL
Voir aussi : langue, liste de langues, code couleur


Le poitevin est une langue romane, de la famille des langues d'oïl. Il est parlé dans l'ancienne province du Poitou. Réparti aujourd'hui sur le Poitou, la Vendée, le sud de la Loire-Atlantique (Pays de Retz), et dans quelques communes d'Indre (vers Le Blanc, Bélâbre, Argenton-sur-Creuse).

Sommaire

Ancienneté

Vieux dialecte de France, devenu langue de France, la langue poitevine s'appuie sur bon nombre de textes dont La Gente poitevinerie, un recueil de monologues et de chansons datées de 1572.

Elle compte toujours des auteurs patoisants dont le plus connu aujourd’hui est le deux-sévrien Ulysse Dubois.

Grammaire

En cours de rédaction

Vocabulaire

En cours de rédaction

  • Arrocher : Jeter
  • Bordoirer : Salir
  • Bitard : épervier, oiseau de proie ; membre de la célèbre confrérie d’étudiants de Poitiers
  • Boulite : petit fenestron ouvert au vent dans un petit batiment pour le bétail
  • Bouliter : regarder par une boulite, regarder par le trou de la seerure
  • Bourre : tas de petits détritus que l’on ramasse avec la pelle et le balai
  • Chin : chien *
  • Fillatre : petit-fils
  • Rapiette : Petit lézard
  • Luma : escargot petit gris
  • Marienne : la sieste ( de "méridienne" )
  • Mighet : Pain trempé dans du vin sucré
  • Queunia : oeuf factice destiné aux poules pondeuses.
  • Sagouiller jouer avec l'eau d'une bassine, éclabousser
  • Véque : viens - Véque par qui... = viens par là
  • Veye : verbe voir - veye-lo quequi (regarde-le celui-là)

Histoire

La langue poitevine a beaucoup été étudiée, du fait de la présence à Poitiers d’une université de Langues, toujours fleuron pour la formation de linguistes. De 1970 à 2007, elle s’est appelée poitevin-saintongeais. Après bien des péripéties, la langue poitevine tend à retrouver aujourd’hui ses marques.

Controverse

Une polémique entre tenants du saintongeais et tenants du poitevin-saintongeais vient d'être tranchée.
Le dossier du saintongeais a été examiné par Mme Simoni-Aurembou avant d'être accepté. Mme Simoni est directrice de recherche au CNRS et c'est parce qu'elle a donné son accord que la Délégation aux langues de France a reconnu, le 27 février 2007 le saintongeais comme langue de France distincte du poitevin.

Se basant sur les études du XIXe siècle ayant mis en évidence l'unité linguistique (relative) de l'ensemble linguistique d'entre Loire et Gironde[1], des poitevins et des charentais créerent dans les années 1970 le terme poitevin-saintongeais[2] pour désigner ce qu'ils souhaitaient promouvoir comme la langue rassemblant parlers poitevins et parlers saintongeais. C'est la position de Liliane Jagueneau, professeur de poitevin-saintongeais et d’occitan à l’université de Poitiers.Elle écrivait en 1994 « Tout d’abord le poitevin-saintongeais correspond aux cinq départements de Poitou-Charentes-Vendée, auxquels s’ajoute une partie du nord de la Gironde, le pays gabaye. […] les points du domaine poitevin-saintongeais sont suffisamment proches dans l’analyse (distance linguistique faible) pour être considérés comme formant un ensemble cohérent. Il n’apparaît pas en effet de partition entre la Vendée et le Poitou-Charentes, ni entre l’ensemble de la façade maritime et l’intérieur, ni entre le nord et le sud». La linguiste, Brigitte Horiot spécialiste des parlers d’entre Loire et Gironde (Pays de Retz, Poitou, Aunis, Saintonge, Angoumois, nord Gironde), région concernée par l’Atlas linguistique du CNRS dont elle a assuré la publication, écrivait en 1995 : «  La description linguistique du domaine de l’ALO met en évidence l’existence entre Loire et Gironde d’un domaine linguistique important, forgé par sa situation géographique et par son histoire, et dont la particularité est d’être une marche entre le Nord et le Midi, entre les pays bretons et la région du Centre. » [3]

Pour les locuteurs du Saintongeais, le Poitevin-Saintongeais est une invention d’universitaires Poitevins pour les besoins de la création de la région Poitou-Charentes. Le terme poitevin-saintongeais a donc été créé dans les années 70 par des Charentais et des Poitevins soucieux de donner une nouvelle impulsion à la langue poitevine. Le nouveau terme "poitevin-saintongeais" devait être le terme de l'union. Une langue dans laquelle les Saintongeais, pas plus que les Poitevins ne se reconnaissent. Aucune œuvre littéraire dans cet idiome à part un dictionnaire et une grammaire[4].

Il est à noter que le poitevin-saintongeais n'apparaît plus dans la liste des langues de France, langues d'oïl, depuis début 2007, sur le site de la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLF), service du Ministère de la Culture [5].

Pour la DGLF, « Il va de soi que l’appellation “poitevin-saintongeais” garde toute sa légitimité partout où elle est reçue»[6].

Références

  1. Coquebert de Mombret : Essai d'un travail sur la géographie de la langue française, dans Mélanges..., 1831; le saintongeais Pierre Jônain, Dictionnaire du patois saintongeais, 1869 (remarque en intro page 4); le charentais Boucherie vers 1870 (cité par Jacques Duguet, Langue : les parlers, dans Aunis, Saintonge, Angoumois, 1986, page 236); De Tourtoulon et Bringuier, La limite de la langue d'oc et de la langue d'oïl, 1876 (remarque page 22).
  2. On trouve le terme "poitevin-saintongeais" sous la plume de Pierre Bonnaud (université de Clermond-Ferrand)dans "Correspondances phonétiques morphologiques et lexicales entre le poitevin-saintongeais et l'occitan" publié en 1972 par la SEFCO.
  3. Source : HORIOT Brigitte, Les parlers du Sud-Ouest, dans : Français de France et Français du Canada : Les parlers de l’Ouest de la France, du Québec et de l’Acadie, Centre d’Etudes Linguistiques Jacques Goudet, Université Lyon III, 1995.
  4. Xaintonge revue Xaintonge
  5. DGLF - Ministère de la Culture
  6. Lettre en date du 26/04/2007, adressée par Xavier North au président de Défense et promotion des langues d’Oïl. Un extrait est paru dans : Bernancio !, n°91, mars 2007, consultable sur : www.arantele.org/bernancio/B9_p123.pdf

Liens externes