Poésie arabe

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La poésie arabe est d'une immense richesse et pourtant souvent méconnue dans le monde occidental. D'une part, il est très difficile de faire une bonne traduction permettant de rendre la musicalité et la beauté des vers arabes. D'autre part, les préjugés actuels envers le monde arabe empêchent beaucoup de se souvenir que la civilisation arabe plus que millénaire est aussi une des plus raffinées et qu'elle fut aussi source d'inspiration pour de nombreux poètes d'occident, fascinés par l'orient et les mythes des mille et une nuits le peuplant...

La poésie arabe puise dans le monde qui l'entoure. Elle célèbre le désert, non pas dans sa sécheresse mais dans sa richesse, la solitude qu'il permet autorisant l'homme à rêver, réfléchir, les oasis qu'il abrite étant semblables à autant de paradis sur terre, l'éloignement ravivant le souvenir des êtres que l'on aime... La poésie arabe célèbre l'amour, la beauté, le désir sans pudeur, sans fausse honte. Les jeunes filles y sont des fleurs, des gazelles que l'on courtise, à qui l'on chante des louanges. Les fabuleuses descriptions sont un plaisir pour tous les sens : les yeux ne peuvent se lasser de se repaître de la beauté qui est dévoilée par les vers, l'odorat se réjouit de toutes les saveurs et parfums qui embaument les poèmes, on sent la fraîcheur d'une oasis, on entend les oiseaux piailler et surtout la musicalité des vers. Les vers sont écrits pour être lus, les poètes jouent avec les mots, créant des nouveaux mondes, de nouveaux édens...

Cette maîtrise des mots permettant d'éveiller tous les sens est aussi mise au service de la satire ou de l'ironie. Certains poèmes s'adressent à des personnes particulières, parfois pour l'encenser, parfois au contraire pour la critiquer. Les poètes sont rois et se permettent de critiquer n'importe qui, les plus grands n'échappant pas à leurs charmants sarcasmes s'ils leur déplaisaient...

La poésie arabe, même plusieurs fois centenaire, est incroyable de liberté et modernité...

La poésie arabe est traditionnellement découpée en cinq périodes :

  • l'époque primitive (du Ve siècle à l'hégire)
  • l'époque musulmane (622-750)
  • le modernisme et le néo-classicisme (750-900)
  • le provincialisme (jusqu'à la fin du XVIIIe siècle)
  • l'ère contemporaine (depuis le milieu du XIXe siècle)

[modifier] Quelques poètes

[modifier] Le mètre arabe

Les mètres les plus utilisés dans la poésie arabe ont été codifiés au VIIIe siècle par Al-Khalil bin Ahmad et n'ont presque pas changé depuis. Le mètre se base sur la longueur des syllabes, il y a des syllabes courtes (une consonne suivie d'une voyelle courte) et des syllabes longues (une voyelle suivie d'une consonne ou d'une voyelle longue). Ainsi la poésie arabe ne s'appuie pas seulement sur la longueur des vers et les rimes mais sur un certain rythme interne à chaque ligne (bayt). Chaque bayt est divisée en deux moitiés (shatr) qui correspondraient aux vers de la poésie française.

Les différents mètres se distinguent les uns des autres par le nombre de syllabe et l'ordre, l'alternance de syllabes courtes et longues. Mais il existe souvent plusieurs variations d'un même type de mètre puisque deux syllabes courtes peuvent être substituées par une longue par exemple...

Voici quelques noms de mètres : tawil, kamil, wafir, radjaz (forme souvent employée lors d'improvisations), hazaj, basit, khafîf, sarî', moudari...

Pour plus de détails sur la notion de mètre bâtis sur des oppositions entre syllabes brèves et longues, consulter cette section de l'article sur le vers.

[modifier] Bibliographie

  • La Poésie arabe, de René R. Khawam (Éditions Phébus)
  • Ors et Saisons. Une Anthologie de la Poésie arabe classique, de Patrick Mégarbané et Hoa Hoï Vuong (Éditions Actes Sud, Sindbad)
  • Le Dîwân de Bagdad. L'Âge d'or de la Poésie arabe, de Patrick Mégarbané et Hoa Hoï Vuong (Éditions Actes Sud, Sindbad)