Philippe Noiret

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Philippe Noiret

Naissance 1er octobre 1930
à Lille, France
Décès 23 novembre 2006 (à 76 ans)
à Paris, France
Nationalité Française
Profession Comédien de théâtre
Acteur de cinéma
Distinctions 2005 : Chevalier de la Légion d'honneur
1990 : César du meilleur acteur
1976 : César du meilleur acteur
1962 : Prix d'interprétation à Mostra de Venise

Philippe Noiret (né Philippe Pierre Fernand Noiret le 1er octobre 1930 à Lille et mort le 23 novembre 2006 à Paris) est un comédien de théâtre et un acteur de cinéma français.

Sommaire

[modifier] Biographie

Il naît dans une famille de petite bourgeoisie de petits commerçants, et passe son enfance à Toulouse en Midi-Pyrénées, région à laquelle il reste très attaché. Il possède non loin de là une maison traditionnelle familiale, où il se ressource régulièrement lorsqu'il ne travaille pas et où il cultive sa passion de l'élevage de chevauxMontréal, 20 km à l'ouest de Carcassonne). Son père, Pierre Georges Noiret est passionné de littérature, de textes d'auteurs et de poésie. Sa mère, Lucy Clémence Ghislaine Heirman, est femme au foyer.

Il va au lycée Janson-de-Sailly du 16e arrondissement de Paris, où il est un parfait cancre, puis au collège de Juilly en Seine-et-Marne. C'est là qu'il découvre sa très belle voix en chantant à la chorale de la Cigale, filiale des Petits chanteurs à la croix de bois, avec laquelle notamment il chantera à Saint Pierre de Rome à Pâques 1949 et enregistrera son premier disque de chanteur sous la direction de François Vercken. En 1950, après avoir échoué trois fois au baccalauréat, il abandonne les études et suit les cours d'art dramatique de Roger Blin à Paris, puis se forme au Centre dramatique de l'Ouest où il rencontre Jean-Pierre Darras. L'auteur dramatique Henry de Montherlant le convainc de devenir comédien et de consacrer sa vie à la comédie.

[modifier] Le théâtre : la passion d'une vie

En 1953, il entre au Théâtre National Populaire après une audition réussie dirigée par Jean Vilar et Gérard Philipe avec qui il connaît la vie de troupe de théâtre pendant sept ans, joue au Festival d'Avignon, interprète plus de quarante rôles et grands classiques de théâtre (Le Cid de Pierre Corneille en 1953, Macbeth de William Shakespeare en 1954, Dom Juan de Molière en 1955, Le Mariage de Figaro de Beaumarchais en 1956, Le Malade imaginaire en 1957 et L'École des femmes de Molière en 1958…).

En même temps, il interprète avec succès un duo comique railleur d'actualité politique avec Jean-Pierre Darras au cabaret : à l'Écluse, aux Trois Baudets, à la Villa d'Este et à l'Échelle de Jacob. À travers leurs personnages de Louis XIV et Racine, les deux comédiens se moquent des politiques de De Gaulle et Michel Debré ou André Malraux.

Il rencontre au Théâtre national populaire la comédienne Monique Chaumette, qu'il épouse en 1962. Ils ont une fille, Frédérique Noiret qui deviendra assistante de direction de tournage de cinéma et scénariste.

En 1997, il effectue un retour remarqué au théâtre dans Les Côtelettes de Bertrand Blier, où il joue le rôle « d'un pauvre mec de gauche qui se retrouve en train de glisser à droite »[1]. La pièce est jugée sévèrement par la critique, mais est un succès auprès d'un certain public. S'en suivent L'Homme du hasard de Yasmina Reza en 2001 (aux côtés de Catherine Rich) ; Les Contemplations (2002), seul en scène il se livre à la lecture du texte de Victor Hugo ; Love letters de A.R.Gurney avec Anouk Aimée en 2005, correspondance épistolaire de deux personnages durant toute leur vie. Ces pièces sont autant de succès publics.

[modifier] Un acteur de théâtre au cinéma

En 1956, il passe pour la première fois sur le grand écran dans La Pointe Courte d'Agnès Varda, où il prend la place à la dernière minute de Georges Wilson qui tombe malade et se désiste de son rôle.

En 1960, il quitte le Théâtre national populaire pour jouer dans la pièce de théâtre Château en Suède de Françoise Sagan, sous la direction d'André Barsacq, au Théâtre de l'Atelier, et commence une véritable carrière d'acteur de cinéma avec le rôle loufoque de l'oncle Gabriel dans Zazie dans le métro de Louis Malle. Après avoir joué un rôle dur et odieux dans Thérèse Desqueyroux de Georges Franju en 1962, il devient un des acteurs les plus connus du cinéma français, sans obtenir de rôle important jusqu'à la Vie de château de Jean-Paul Rappeneau en 1966.

En 1967, il devient une star en France avec le film Alexandre le Bienheureux d'Yves Robert. Deux ans plus tard, il tournera avec Alfred Hitchcock dans le film d'espionnage l'Étau, le second rôle (en français) de l'économiste Henri Jarré.

N'ayant pas le physique de jeune premier, il interprète généralement le personnage de Monsieur Tout-le-Monde, bien qu'il n'hésite pas à accepter des rôles controversés, comme dans la Grande Bouffe de Marco Ferreri aux côtés de Marcello Mastroianni, Michel Piccoli, Ugo Tognazzi et son épouse Monique Chaumette. Ce film délirant, où un groupe d'amis quinquagénaires, désabusés de la vie, décident de se suicider collectivement dans une dernière orgie en se gavant de nourriture et de sexe, provoque un scandale au festival de Cannes en 1973. Il continue une carrière parallèle en Italie avec Mes chers amis de Mario Monicelli, dont l'énorme succès le fait définitivement adopter par le public italien, Touche pas à la femme blanche de Marco Ferreri, le Désert des Tartares de Valerio Zurlini, Trois frères et Oublier Palerme de Francesco Rosi, La Famille d'Ettore Scola, Les Lunettes d'or de Guillermo Montaldo où il interprète un homosexuel à l'époque fasciste, puis Cinéma Paradiso de Giuseppe Tornatore qui le rend internationalement célèbre et Le Facteur de Michael Radford où il campe le rôle du poète chilien Pablo Neruda, exilé en Italie pour protester contre la dictature de González Videla.

Il obtient son premier César avec son rôle dans le Vieux Fusil au côté de Romy Schneider en 1976 qui remporte un énorme succès.

Il rencontre ensuite Bertrand Tavernier qu'il aide à monter son premier film, L'Horloger de Saint-Paul. S'en suit une longue collaboration et une grande complicité (il a été le témoin de mariage de Tavernier). Ils tournent ensemble neuf films, dont Que la fête commence de 1975, le Juge et l'Assassin de 1976, Coup de torchon de 1981, la Vie et rien d'autre pour lequel Philippe Noiret reçoit son second César du meilleur acteur en 1990 et la Fille de d'Artagnan de 1994.

En 1984, il tourne la trilogie à grand succès les Ripoux de Claude Zidi suivi de Ripoux contre ripoux en 1990, puis de Ripoux 3 en 2003, un tandem tonitruant de flics formé par Noiret et Thierry Lhermitte avec Régine, Line Renaud et Grace de Capitani dans les rôles de leurs compagnes prostituées.

En 1996, il retrouve ses deux grands amis Jean Rochefort et Jean-Pierre Marielle dans un trio au sommet avec le film les Grands Ducs de Patrice Leconte

Il a joué dans plus de cent vingt films, en figurant parmi les acteurs comédiens les plus importants et les plus charismatiques de la comédie et du cinéma français et international. Il est également connu par le grand public pour sa voix chaleureuse et son élégance[2].

[modifier] Couronnement de sa carrière

En mai 2000, Gilles Jacob lui remet le Trophée du meilleur ouvrier de France.

À l'occasion du 14 juillet 2005, alors qu'il l'avait toujours refusée auparavant (estimant que la reconnaissance venait du public), il se voit remettre la décoration de chevalier de la Légion d'honneur par le Premier ministre Dominique de Villepin. Il est alors âgé de 74 ans.

[modifier] Des obsèques qui réunissent le monde du cinéma

Il meurt dans l'après-midi (vers 18 heures) du 23 novembre 2006 à son domicile parisien, à l'âge de 76 ans, des suites d'un cancer généralisé. Son ami Jean Rochefort dit de lui : « Un grand seigneur nous a quittés » et le président de la République Jacques Chirac : « Avec lui, c'est un géant qui nous quitte, il restera l'un de nos plus grands acteurs. » Il a été inhumé le lundi 27 novembre 2006 au cimetière du Montparnasse (3e division) à Paris, face à la tombe de l'acteur et réalisateur Jean Poiret, de l'autre côté de l'avenue Transversale.

Ses obsèques ont été célébrées en la Basilique Sainte-Clotilde à Paris en présence du Premier ministre, Dominique de Villepin, et de nombreux cinéastes et comédiens, dont beaucoup ont tourné avec lui[3]. Très affectés, ses amis Jean-Pierre Marielle et Jean Rochefort ont préféré ne pas assister à la cérémonie.

[modifier] Citations

  • « Le bonheur parfait selon vous ? Le cul bien sur la selle de mon andalou, le nez au vent dans la fraîcheur du matin, avec les Pyrénées enneigées au loin. Et mon labrador qui, lui, sourit, la langue pendante. »
  • « Que possédez-vous de plus cher ? Ce que j'ai de plus cher, je ne le possède pas. En l'occurrence, Monique, ma femme, Frédérique, ma fille. Et mes petits-enfants, Deborah et Samuel. »
  • « Qu'avez-vous réussi le mieux dans votre vie ? Depuis quarante-trois ans, mon mariage ! »
  • « Et s'il existe, qu'aimeriez-vous que Dieu vous dise ? Votre famille et vos amis se réjouissent de vous retrouver ! »
  • « Le voyage de la vie est court. Essayons de le faire en première classe. »

[modifier] Rôles au théâtre


[modifier] Filmographie

acteurs et actrices

A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z

  • Un « court métrage » réalisé dans le cadre d'une scolarité à l'I.D.H.E.C (date imprécise et réalisation anonyme)







[modifier] Télévision


[modifier] Récompenses

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

n:

Wikinews propose des actualités concernant « France : l'acteur Philippe Noiret est décédé ».

[modifier] Notes et références

  1. Philippe Noiret, cité dans le journal Le Monde du 15 septembre 1997
  2. « Philippe Noiret était une immense figure du 7e art mais aussi l'un des acteurs les plus aimés et les plus respectés des Français. […] Nous garderons le souvenir de son élégance, dans tous les sens du terme, de sa voix incomparable et reconnaissable entre toutes. » Hommage de Renaud Donnedieu de Vabres, 23 novembre 2006.
  3. Entre autres les cinéastes Claude Zidi, Bertrand Tavernier, Claude Berri, Patrice Leconte, Claude Pinoteau, Bertrand Blier, Jean-Paul Rappeneau, Jean-Marie Poiré et Christopher Thompson, et les comédiens Anouk Aimée, Fanny Ardant, Sabine Azéma, Jean-Paul Belmondo, François Berléand, Charles Berling, Michel Boujenah, Jean-Claude Brialy, Patrick Bruel, Catherine Deneuve, Gérard et Julie Depardieu, Marie Dubois, Andréa Ferréol, Isabelle Huppert, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Vincent Lindon, Eddy Mitchell, Bulle Ogier, Charlotte Rampling, Claude et Catherine Rich... Derniers adieux à Philippe Noiret, Le Figaro du 28 novembre 2006
  4. [Gérard Biard, La Revue du Spectacle 10/97, page consultée le 3 janvier 2008 http://www.revueduspectacle.com/chroth.html]



Les films de Philippe Noiret

Olivia • Agence matrimoniale • La Pointe Courte • Le Capitaine Fracasse • Zazie dans le métro • Le Rendez-vous • Tout l'or du monde • Le crime ne paie pas • La Porteuse de pain • Cyrano et d'Artagnan • Les Copains • La Vie de château • Tendre voyou • Les Sultans • Le Voyage du père • La Nuit des généraux • Alexandre le bienheureux • L'Étau • Clérambard • Justine • Le Temps d'aimer • Les Aveux les plus doux • L'Attentat • La Grande Bouffe • Touche pas à la femme blanche ! • Le Jeu avec le feu • Les Gaspards •L'Horloger de Saint-Paul • Que la fête commence • Le Vieux Fusil • Le Juge et l'Assassin • Tendre Poulet • Le Témoin • Pile ou face • On a volé la cuisse de Jupiter • Coup de torchon • L'Étoile du Nord • L'Ami de Vincent • L'Africain • Fort Saganne • Souvenirs, souvenirs • Les Ripoux • Autour de minuit • Les Rois du gag • Twist again à Moscou • L'Homme qui plantait des arbres • Masques • Cinema Paradiso • La Vie et rien d'autre • Toscanini • Ripoux contre ripoux • Uranus • J'embrasse pas • Tango • Le Facteur • La Fille de d'Artagnan • Grosse Fatigue • Les Grands Ducs • Fantôme avec chauffeur • Les Palmes de M. Schutz • Les Côtelettes • Père et fils • Ripoux 3 •