Phencyclidine

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Phencyclidine
Structure de la phencyclidine
Général
Formule brute C17H25N
DCI {{{DCI}}}
Nom IUPAC 1-(1-phenylcyclohexyl)
pipéridine
Numéro CAS 77-10-1
Numéro EINECS {{{EINECS}}}
Code ATC
Apparence poudre cristalline blanche
Caractère psychotrope
Catégorie Hallucinogène
Mode(s) de
consommation
  • Inhalation :
    fumée ou prisée
  • Ingestion
  • Injection
Autres noms
  • PCP
  • Angel dust, Poudre d'ange
  • Supergrass
  • DOA
  • Carton
Unités du SI & CNTP,
sauf indication contraire.

La phencyclidine ou PCP est un psychotrope hallucinogène. La PCP a d'abord été développée en tant qu'anesthésique, mais a été retirée du marché à cause de ses effets secondaires (hallucinations, neurotoxicité).

Sommaire

[modifier] Historique

Bien que synthétisée aux États-Unis en 1926[1], elle ne sera étudiée qu'en 1956 et commercialisée dans les années 1960 sous le nom « Sernylan » (comme anesthésiant général à usage vétérinaire[2]) et sous le nom « Sernyl » (comme analgésique).[1]

Son usage est rapidement arrêté du fait des effets secondaires (troubles du comportement) mais dès les années 1970 elle fait l'objet d'un usage détourné et en 1978, sa fabrication commerciale est interdite.[2]

La PCP est répertoriée par la convention sur les substances psychotropes de 1971.

[modifier] Chimie

Elle fait partie de la famille des cycloalkylarylamines.

Dans sa forme chlorhydrate, elle se présente comme une poudre cristalline soluble dans l'eau et l'alcool.

[modifier] Pharmacologie

C'est un anesthésiant dissociatif.

[modifier] Mode d'action

La PCP est un antagoniste non compétitif des récepteurs au glutamate de type N-méthyl-L-Aspartate (NMDA). Elle agit en se fixant sur un site situé à l'intérieur du canal qui n'est accessible que quand le canal est ouvert.

Le mécanisme d'action de la PCP en fait un outil pharmacologique très utilisé en recherche, en particulier sur la schizophrénie.[réf. nécessaire]

[modifier] Usage médical

Elle est utilisée comme tranquillisant ou anesthésiant en médecine vétérinaire.[3]

[modifier] Usage détourné et récréatif

La PCP est généralement consommée sous forme de "mess" c'est a dire "coupée"(mélangée a du lactose) pour pouvoir etre prisée mais elle peut aussi etre ingérée a l'état pur, dissoute dans différents breuvages (café, lait(Moloko), alcool), fumée, ou injectée. [2] Elle se fume parfois mélangée avec du cannabis d'où son appellation de supergrass.[3]

Ce produit ne se trouve quasiment qu'aux États-Unis, ainsi qu'au Québec sous forme de poudre depuis de nombreuses années. Dans la région de Montréal, elle est généralement coupée avec des ingrédients inertes et vendue sous le nom erroné de mescaline.

[modifier] Effets et conséquences

À faibles doses, elle induit une sorte d'ivresse accompagnée de relaxation, d'un sentiment de détachement du réel, d'incoordination motrice et des difficultés de concentration et de communication.[2][3] Les effets psychotropes comprennent des distorsions spatio-temporelle, des vécus de dépersonnalisation.[3]
À fortes doses, elle peut provoquer la paranoïa, l'angoisse ou l'agressivité voire expérience de mort imminente, catalepsie, bouffée délirante aigüe ou coma.[2][3]

Les effets physiques sont hypertension artérielle, troubles du rythme cardiaque et de la fréquence respiratoire, nausées et vomissements.[3]

L'usage à long terme entraîne une accoutumance et une dépendance. Des problèmes persistants d'élocution, une dépression ou une anxiété peuvent apparaîtrent.[2]

La PCP étant un produit psychotrope, les effets recherchés peuvent parfois se transformer en bad trip.[2]

Il existe un effet retour ou flash back qui replace brièvement l'usager dans l'état généré par la consommation sans en consommer, et ce plusieurs mois après la dernière prise.[3]

En surdose, la PCP entraîne des convulsions, voire un coma.[2]

[modifier] PCP et société

La littérature rapporte une incidence élevée entre manifestations violentes et consommation de PCP. C'est l'un des psychotropes les plus attachés à l'idée de violence dans l'imagerie populaire.[3]

[modifier] Molécule voisine

Elle est proche de la kétamine, notamment dans ses effets selon les usagers, et dans les risques liés à son usage non thérapeutique.[3]

Elle est souvent confondue par les usagers avec les méthamphétamines ou le LSD.[3]

[modifier] Note

  1. ab Denis Richard, Jean-Louis Senon, Marc Valleur, Dictionnaire des drogues et des dépendances, Larousse, 2004 (ISBN 2-03-505431-1)
  2. abcdefgh Yasmina Salmandjee, Les drogues, Tout savoir sur leurs effets, leurs risques et la législation, Eyrolles, coll. « Eyrolles Pratique », 2003 (ISBN 2-7081-3532-5)
  3. abcdefghij Michel Hautefeuille, Dan Véléa, Les drogues de synthèse, Presses Universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », 2002 (ISBN 2-13-052059-6)