Peuplement de l'Océanie

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La question de l'origine des Océaniens a été l'un des thèmes majeurs de la recherche océanienne depuis le XIXe siècle. Si aujourd'hui on a grâce à l'archéologie, la linguistique, l'ethnolinguistique, l'ethnobotanique voire la recherche génétique, une réponse à peu près cohérente à cette question, de nombreux points restent encore en suspens.

Le peuplement de l'Océanie s'est fait à travers deux grandes vagues. La première à 45 à 50 000 ans, voire plus, et a amené des chasseurs-cueilleurs à peupler l'Indonésie, la Nouvelle-Guinée, certaines îles de la Mélanésie et l'Australie.

La seconde vague est plus récente, et débute il y a environs 5 000 ans. Elle mène des agriculteurs et navigateurs parlant des langues austronésiennes à peupler les Philippines, la Malaisie, l'Indonésie et la Mélanésie. Plus à l'est, ces navigateurs ont été les premiers à atteindre la Micronésie, la Polynésie et sans doute l'Amérique du Sud. Plus à l'ouest, ils ont atteint Madagascar. Tout au long de ce parcours, les populations de la première et de la seconde vague de peuplement se sont assez largement métissées, tant au plan culturel que biologique.

Photographie satellite centrée sur l'Océanie.
Photographie satellite centrée sur l'Océanie.

Sommaire

[modifier] Hominidés archaïques

Icône de détail Article détaillé : Homo erectus.
Reconstitution scientifique d'Homo erectus.
Reconstitution scientifique d'Homo erectus.

Les premiers humains se sont installés de façon ancienne dans la région.

Ainsi « Homo erectus a atteint le premier cette partie du monde il y a 1 millions d'années, et pourrait avoir survécu dans la région aussi récemment que 25 000 ans[1] », voire pour certains de leur descendants plus récemment encore, si l'hypothèse de l'existence de l'Homme de Flores comme espèce valide est confirmée[2].

Ce premier peuplement n'est pas resté sur la partie continentale de la région. Comme l'indique le peuplement de l'île de Flores, les premiers humains archaïques ont su traverser des bras de mer pour peupler des îles proches. Mais ce peuplement n'a pas dépassé l'actuelle Indonésie.

Certains chercheurs ont postulé une continuité génétique, ou au moins un métissage partiel, entre les premiers humains modernes (Homo sapiens) de la région et les derniers Homo erectus. Les études génétiques semblent contredire cette thèse. « Contrairement aux affirmations d'un flux de gènes (dans le cadre d'une continuité régionale) entre H. erectus et H. sapiens, nous n'avons pas trouvé de lignées ancestrales du chromosome Y [transmis par les hommes] dans un groupe de 1 209 échantillons. Cette constatation exclut la possibilité que les premiers hominidés aient contribué significativement à l'héritage paternel de la région[1] ».


[modifier] Deux grandes vagues de peuplement d'Homo sapiens

Carte estimée des premières migrations humaines, entre -60 et -40 000 ans.
Carte estimée des premières migrations humaines, entre -60 et -40 000 ans.

La recherche actuelle a mis en évidence qu'il y avait eu au moins deux vagues de peuplement d'hommes modernes, mais sans exclure totalement l'hypothèse d'une vague intermédiaire.

[modifier] Première vague d'humains modernes

Femme Ati des Philippines.
Femme Ati des Philippines.

Les premières migrations d'humains modernes à travers le Sunda vers les rives de la Wallacea sont mal connues, et remonteraient à -60 000 ans[3].

[modifier] Peuplement du Sunda

Icône de détail Article détaillé : Negritos.

L’Asie du Sud-Est insulaire n’était alors pas l'ensemble archipélagique qui existe aujourd'hui mais constituait un plateau continental, celui de Sunda, prolongement en forme de péninsule du continent asiatique.
Le rivage continental s'étendait bien plus en avant dans la mer du Timor. L'Australie et la Nouvelle-Guinée, reliées entre elles par un pont terrestre à travers la mer d'Arafura, le golfe de Carpentarie et le détroit de Torres, formaient une masse continentale unique appelée Sahul qui englobait également la Tasmanie.
Entre le Sunda et le Sahul, se trouvait un archipel que les géographes nomment Wallacea. On pouvait alors aller du Sunda au Sahul en n’ayant pas à parcourir plus de 100 km de mer[4].

Les populations actuelles de négritos témoignent qu'une couche de population ancienne, aujourd'hui marginalisée et submergée par les agriculteurs austronésiens, s'est établie dans le Sunda, mais aussi au-delà, puisque ces populations, aujourd'hui relictuelles, vivent également dans les îles Andaman et dans les Philippines. Malgrè leurs apparences similaires (peau très noire, cheveux crépus, petite taille), les analyses génétiques des négritos montrent un apparentement incertain, et au mieux très ancien[3], qui implique sans doute la migration de divers groupes d'origines africaine, et non une origine unique.

[modifier] Peuplement du Sahul

Icône de détail Articles détaillés : Aborigènes d'Australie et Papous.
Aborigènes d'Australie - île Bathurst, au nord de Darwin.
Aborigènes d'Australie - île Bathurst, au nord de Darwin.
Enfant mélanésien (Vanuatu).
Enfant mélanésien (Vanuatu).

A partir du Sunda, les migrations ont eu lieu à travers le Wallacea vers la fin du pléistocène, quand le niveau de la mer était bien plus bas qu'aujourd'hui. Durant la période -45 000 à -40 000 ans, la première migration importante a lieu, incluant la Mélanésie et l'Australie[5]. Certains chercheurs sont partisans de dates plus anciennes, vers -60 voir -70 000 ans[6]. Des épisodes répétés de glaciation durant le pléistocène se sont traduits par des abaissements du niveau de la mer de 100 à 150 mètres.

On pense que les hommes ont commencé par naviguer sur la courte distance séparant les îles de la Sonde du Sahul pour se disperser ensuite à travers le continent. C'est d'ailleurs aujourd'hui la plus ancienne preuve d'une navigation en haute mer.

L'archéologie a révélé un habitat humain dans l'amont de la Swan River en Australie-Occidentale datant d'il y a environ 40 000 ans. Les humains arrivent en Tasmanie, à l'époque également reliée par un pont terrestre, il y a environ 30 000 ans.

Îles de l'est de la Nouvelle-Guinée, peuplées entre -30 000 et -12 000.
Îles de l'est de la Nouvelle-Guinée, peuplées entre -30 000 et -12 000.

« C'est à la même époque que furent franchies les quelque dizaines de kilomètres qui séparent l'archipel Bismarck du Sahul : la Nouvelle-Bretagne, la Nouvelle-Irlande furent atteintes puis, à cent soixante kilomètres de là, l'île de Buka [au nord de l'archipel des Salomons] : un véritable exploit vieux de 28 000 ans ! Enfin, pour clore la première phase du peuplement de l'Océanie, l'île de Manus (archipel de l'Amirauté), à deux cent quarante kilomètres au nord des Bismarck était, avant 12 000 ans, habitée par les Océaniens[7] ».

A cette date (-12 000 avant notre ère), l'expansion territoriale des colons de la première vague semble cesser. Les Salomons, juste au sud de l'île de Buka, restent vierges d'occupation humaine. « Dans l'état actuel des connaissances, il existe un vide temporel de plus de huit millénaires avant que ne reprenne la course vers le sud[7] ».

Il y a 10 000 à 6 000 ans, avec la fin de la période des glaciations, le niveau des mers remonte à son niveau actuel, submergeant les ponts terrestres entre l'Australie et la Nouvelle-Guinée, et l'Australie et la Tasmanie.

Les populations de Nouvelle-Guinée, d'Australie et de Tasmanie vont désormais connaître un développement séparé. Les ancêtres des Papous de Nouvelle-Guinée, tout au moins ceux des hautes terres, vont mettre en place un système d’horticulture complexe dont les premières traces remontent à il y a 9 000 ans, soit à une date tout juste postérieure à celles retrouvées en Mésopotamie et que l’on désigne généralement comme les plus anciennes.
À l'inverse, les aborigènes d'Australie demeureront des chasseurs-cueilleurs, les conditions géoclimatiques (ou les ressources cynégétiques) étant moins favorables à l'agriculture.

[modifier] Deuxième vague d'humains modernes

Expansion des langues austronésiennes.
Expansion des langues austronésiennes.
Une famille des Samoa. Les Polynésiens, une population métissée, issue de migrants asiatiques de la seconde vague et de population mélanésiennes de la 1er vague de peuplement.
Une famille des Samoa. Les Polynésiens, une population métissée, issue de migrants asiatiques de la seconde vague et de population mélanésiennes de la 1er vague de peuplement.

[modifier] Origine asiatique

Il y a 5 000 ans (soit 3 000 av. J.-C.), des habitants du littoral de la Chine du Sud, cultivateurs de millet et de riz, commencent à traverser le détroit pour s'installer à Taiwan. Vers 2 000 avant J.-C., des migrations ont lieu de Taiwan vers les Philippines. De nouvelles migrations commencent bientôt des Philippines vers Célèbes et Timor et de là, les autres îles de l'archipel indonésien. Vers 1 500 av. J.-C., un autre mouvement mène des Philippines en Nouvelle-Guinée et au delà, les îles du Pacifique. Les Austronésiens sont sans doute les premiers grands navigateurs de l'histoire de l'humanité.

[modifier] Poteries et routes de migrations

Ces populations austronésiennes qui s’installent en Océanie ont une autre caractéristique : ce sont des potiers. Plusieurs aires culturelles ont put être identifiées.

[modifier] Les Lapita de Mélanésie et de Polynésie

Le père Otto Meyer sera le premier à découvrir ces poteries en 1909 sur l'île de Watom, dans l'archipel Bismarck (actuellement en Papouasie-Nouvelle Guinée).

En 1917, le géologue Maurice Piroutet en trouva à son tour dans une localité du nord de la Nouvelle-Calédonie appelée Lapita. Ce nom fut par la suite retenu par les archéologues pour désigner l'ensemble de ces poteries et le complexe culturel qui y est associé, qui caractérise une aire allant de la Nouvelle-Guinée aux îles Tonga et Samoa.

Divers chantiers de fouilles vont tout au long du XXe siècle, mettre au jour d'autres exemplaires de ces poteries sur toute la partie occidentale du Pacifique (ou Océanie proche), les îles Salomon, le Vanuatu, la Nouvelle-Calédonie, les Fidji, Wallis et Futuna jusqu'aux Samoa.

Il a été considéré que c'était les locuteurs austronésiens venus d'Asie qui avait apporté ces poteries, dans la mesure ou toutes les populations de ces zones parlent actuellement des langues austronésiennes. Les poteries sont aussi considérées comme le signe que les Austronésiens ayant peuplés la Polynésie avaient longuement séjourné dans les îles de la Mélanésie, puisque les poteries Lapita sont communes au deux zones, et que le peuplement de la Mélanésie est le plus ancien.

Le site le plus ancien connus (en 2000) des Lapita est « au nord de l'archipel Bismarck, un des îlots aux environs de Mussau. Sur le site de Talepakemalai, il y a environ 3 500 ans, apparaît une petite population apparemment différente de celles qui avaient peuplé le Sahul depuis des dizaines de millénaires. [...] Grâce à ces pots-témoins, faciles à identifier, il est possible de localiser les Lapita aux Samoa, il y a environ 3 000 ans. Ainsi, en moins de cinq siècles, un véritable peuple de l'Océan s'installa sur la plupart des îles comprises entre le nord de l'archipel Bismarck et les Samoa, en passant par les Salomon, le Vanuatu, la Nouvelle-Calédonie, les Fidji, Futuna et Wallis. Cet espace maritime couvre quatre mille cinq cents kilomètres ; il comporte, entre l'archipel du Vanuatu et les Fidji, un vide de plus de huit cents kilomètres à franchir, à vol d'oiseau, mais certainement plus de mille en tirant des bords[7] ».

L’un des interrogations concernant les poteries Lapita est cependant leur quasi absence en Polynésie orientale, puisque l'archéologie n'a pu jusqu'à aujourd'hui, en découvrir que quelques tessons aux îles Marquises [8]. C'est la raison pour laquelle certains chercheurs ont évoqué l’idée que les habitants de l'Océanie éloignée ne seraient pas passés (ou alors sans y être restés longtemps) par ce qu'on appelle traditionnellement la Mélanésie mais auraient migré plus au nord par les Philippines et la Micronésie. Les données actuelles, en particulier génétiques, suggèrent cependant un long passage des Polynésiens par les îles de la Mélanésie.

Au cours de leur avancée vers le sud et l'est, les Austronésiens de la culture Lapita n'ont pas amené que leurs poteries. Ils ont également amenés de nombreuses plantes et animaux. C'étaient « assurément de talentueux horticulteurs. Ils ont ainsi commencé à enrichir les pauvres îles du sud-ouest du Pacifique, grâce aux végétaux transportés pendant des générations depuis l'Asie du Sud-Est et la Nouvelle-Guinée : ignames, aracées diverses, arbre à pain, canne à sucre...[7] ».

[modifier] Les Micronésiens

Il y a environs 3 500 ans, soit en -1 500 avant notre ère, des potiers commencent à s'installer dans l'Ouest de la Micronésie, appelée ainsi à cause des la petite taille des îles qui la compose.

L'« île de Saipan, au sud des Mariannes, fut peuplée il y a plus de 3 500 ans par des marins venus, semble-t-il, des Philippines ; comme les Lapita, ils étaient céramistes, mais issus d'une tradition différente. Pour atteindre les Mariannes, les premiers Micronésiens ne traversèrent probablement pas la mer des Philippines, large de mille cinq cents kilomètres ; ils suivirent vraisemblablement le chapelet d'îles qui s'étend entre Halmahera (les Moluques) et Saipan, mais aucune date aussi ancienne n'y a encore été relevée. Le peuplement le plus ancien de l'île de Yap, sur ce trajet, ne remonte qu'au début de notre ère[7] ».

Vers cette époque, des liens commerciaux se tissent entre la « Micronésie centrale (Chuuk, Kosrae et Ponhpei, aujourd'hui Ponape, aux Carolines)[7] » et les marins du Vanuatu (Mélanésie), liens qui dureront jusqu'à l'époque moderne.

[modifier] Mélange de populations de la 1er vague et de la 2em vague

Les premiers métissages se sont fait dès les Philippines, et se sont poursuivi tout au long du parcours suivi par les agriculteurs et navigateurs austronésiens.

[modifier] Dans le Sunda

Ainsi, l'analyse génétique des populations de Négritos de l'ancien Sunda ou des régions avoisinantes (Philippines) montre un certains niveau de métissage[3]. Ce métissage n'a pas été que biologique, puisque certaines populations négritos de Malaisie (comme les Jakun) ou des Philippines (comme les Aeta) parlent aujourd'hui des langues austronésiennes.

Les populations Négritos semblent avoir ignoré l'agriculture avant l'arrivée des austronésiens. C'était des populations de chasseurs-cueilleurs apparemment peu nombreuses. Les métissages génétiques et culturels semblent donc s'être faits surtout vers les Négritos plus que dans l'autre sens.

Le niveau de métissage peut d'ailleurs varier d'un groupe à l'autre. Ainsi, si les Semang de Malaisie montrent une assez fort homogénéité génétique, « les Senoi semblent être un groupe composite, avec environ la moitié des lignées maternelles remontant aux [mêmes] ancêtres [que les] Semang, et l'autre moitié [venant] d'Indochine. Ceci est en accord avec l'hypothèse selon laquelle ils sont des descendants [partiels] des premiers agriculteurs et locuteurs austronésiens, qui ont apporté tant leur langue que leur technologie à la partie sud de la péninsule [malaise] il y a environs 4 000 ans, et se sont mélangés avec la population autochtone[3] ».

Plus au Sud, les métissages se feront par contre largement vers les arrivants austronésiens, quand ceux-ci atteindront la Nouvelle-Guinée et la Mélanésie.

[modifier] En Mélanésie

La distinction nette, entre Mélanésiens et Polynésiens, basée sur la couleur de la peau et un degré de culture différencié a longtemps été une constante des recherches scientifiques du XIXe et du XXe siècle. De fait, il existe une ressemblance physique marquée entre les populations (non-austronésiennes) de l'ancien Sahul (Aborigènes d'Australie et Papou de Nouvelle-Guinée) et les Mélanésiens. Les recherches génétiques actuelles confirment d'ailleurs une origine génétique similaire[5].
À l'inverse, les Polynésiens ont une apparence physique plus asiatique.
Les langues parlées par les Mélanésiens et les Polynésiens sont cependant austronésiennes, et il n'existe pas de rupture linguistique marquée entre les deux zones.

L'ancienne séparation nette entre les deux population a donc dû être revue.

Ainsi, les analyses génétiques montre que ceux qu'on appelle « Polynésiens » avaient certes une origine asiatique, mais aussi partiellement mélanésienne. Ainsi, « les ancêtres des polynésiens étaient originaires d'Asie / Taïwan, mais ils n'ont pas traversés rapidement la Mélanésie ; plutôt, ils ont interagis se sont beaucoup mélangés avec les Mélanésiens, laissant derrière eux leurs gène [chez les mélanésiens], et incorporant beaucoup de gènes mélanésiens avant de coloniser le Pacifique[9] ». Ces influences croisées ont été quantifiées grâce à l'étude des gènes de « 400 Polynésiens venant de 8 groupes d'îles, par comparaison avec plus de 900 personnes provenant de populations […] de Mélanésie, du Sud et de l'Est de l'Asie et d'Australie, par le moyen du chromosome Y (NRY) et de l'ADN mitochondrial (ADNmt) ». Le chromosome Y est hérité du père, et renseigne donc sur l'origine génétique des hommes fondateurs d'une population, quand l'ADN mitochondrial, hérité par la mère, renseigne sur l'origine génétique des femmes fondatrices d'une population.

Ainsi, chez les Polynésiens, 65,8% des chromosomes Y (masculins) sont mélanésiens, 28,3% sont d'origine asiatique et 5,9% sont indéterminés par l'étude. De façon très inversée, l'ADN mitochondrial (d'origine féminine) des populations polynésiennes est à 6% d'origine mélanésienne, à 93,8% d'origine asiatique, et à 0,2% d'origine indéterminée[10]. Ces données, outre un long passage des locuteurs des langues austronésiennes en provenance d'Asie par la Mélanésie avant de coloniser la Polynésie, suggèrent aussi « un fort mélange chez les Polynésiens avec plus d'hommes que de femmes mélanésiennes, peut-être en raison d'une résidence matrilocale [l'homme va habiter chez son épouse] ancestrale dans la société polynésienne[10] ».

Le schéma général des migrations austronésiennes vers la Polynésie semble donc aujourd'hui assez solide : une migration vers la Mélanésie et les côtes de Nouvelle-Guinée, ou les populations d'origine asiatiques et mélanésiennes/Papou se mélangent et s'acculturent, puis une migration de groupes restés d'apparence plus asiatique vers l'est et la Polynésie.

[modifier] Contacts préhistoriques avec l'Australie

Carte de répartition des Dingos.
Carte de répartition des Dingos.
Icône de détail Article détaillé : Dingo (chien sauvage).

Les austronésiens ne se sont jamais installés en Australie, ni n'y ont laissé de trace culturelle discernables.

Quelques contacts sporadiques sont cependant plausibles du fait de la diffusion des Dingo sur le continent australien.

Le Dingo est en effet un chien domestique réensauvagé diffusé à travers toute l'Asie du Sud-Est, de la Taïlande au Sud de la Chine, de la Birmanie à la Nouvelle-Guinée, en passant par les Philippines et l'archipel indonésien[11], soit le long des voies de migrations austronésiennes.

« Les preuves fossiles donnent à penser que les Dingos sont arrivés en Australie il y a environs 3500 à 4000 ans, et se sont rapidement étendus à toutes les parties du continent australien et de ses îles, à l'exception de la Tasmanie[12] ». Ces dates sont compatibles avec les dates d'arrivée des navigateurs austronésiens dans la zone Indonésie-Nouvelle-Guinée.

Mais si le Dingo démontre de probable contacts, ceux-ci n'ont eu aucune influence démographique, culturelle ou linguistique connue.

[modifier] L’avancée vers l’est et la Polynésie

Les études génétiques semblent démonter que « les Fidji ont joué un rôle crucial dans l'histoire de la Polynésie : les humains ont probablement d'abord migré vers les Fidji, et la colonisation ultérieure de la Polynésie [en] provenait probablement[10] ». C'est vers -1 500 que les austronésiens se sont installés aux Fidji.

Les chercheurs se sont demandés la raison qui pouvait pousser ces populations à s'enfoncer à partir de la Mélanésie toujours plus loin vers l'est, alors même que vents et courants dominants leur étaient contraires.

Premier élément de réponse, cela a mis plus de 3 000 ans. La migration fut donc lente et semble-t-il freinée par le régime des vents.

Les archéologues ont également évoqué la possibilité que ces vagues migratoires n'aient lieu que durant les périodes où apparaissait le phénomène El Niño.

Une autre explication pragmatique a été avancée ces dernières années. Les Austronésiens voyageaient à bord de pirogues qui, d’après ce que l’on peut en savoir par la tradition orale, et certains preuves archéologiques ou historiques, pouvaient embarquer jusqu’à une cinquantaine de passagers. Les provisions ne pouvaient être que limitées. Ainsi, en naviguant contre le vent, ils étaient certains qu’en cas d’échec dans la découverte de nouvelles terres à peupler de pouvoir revenir rapidement à bon port profitant cette fois-ci d’un vent arrière. Cette théorie doit néanmoins être modulée en fonction des expérimentations menées à bord de répliques. Les pahi remontaient très mal contre le vent mais étaient très à l'aise aux allures proches du vent de travers. Dès lors, et compte tenu de la direction des vents dominants, l'alizé de Sud-Est en particulier, on peut imaginer soit des traversées en zigzags, soit des traversées à 70 ou 80% du vent.

Enfin, selon l'ethnologue néo-zélandais Elsdon Best, le vent n'était pas l'unique moyen de propulsion de ces embarcations, et son régime contraire n'était donc pas rédhibitoire. « Bien que les voiles étaient employés par les navigateurs māori, ramer était la méthode la plus commune[13] ».

Les îles de la société n'ont été atteinte que vers +300 après Jésus-Christ, et ont servi de zone de dispersion. Cette dispersion s'est faite vers l'est (île de Pâques), vers le nord (Hawaï, atteint vers +500) et vers le sud (la Nouvelle-Zélande, atteinte vers +1 100).

À l'extrême-est, au-delà de l'île de Pâques, il est aujourd'hui admis que les Polynésiens ont atteint l'Amérique du Sud. On trouve en effet à travers toute la Polynésie la patate douce, une plante vivace originaire de ce continent (ou peut-être d'Amérique centrale), où elle est cultivée depuis au moins 5 000 ans[14]. Le terme quechua pour désigner la patate douce, qumar est ainsi proche de celui utilisé dans la plupart des langues de Polynésie (umara en tahitien, kumara en māori, umala en samoan etc.).
Les archéologues ont aussi trouvés sur la façade pacifique de l'Amérique du Sud (au Chili) des ossements de poulet antérieurs à l'arrivée des européens, ossements dont l'analyse génétique montre nettement la parenté avec les lignées de poulets polynésiennes. Le poulet est d'ailleurs un animal originaire d'Asie du Sud, qui ne vivait pas en Amérique. On a longtemps cru que c'était les européens qui l'avaient amenés en Amérique, ce qui est d'ailleurs exact hors des zones de contact avec les polynésiens[15]. Si ces contacts ont eu des impacts sur l'agriculture et l'élevage des deux populations, l'existence de peuplements amérindiens n'a sans doute pas permis l'installation de colonies austronésiennes.

[modifier] L’avancée vers l’ouest et Madagascar

Marc Ravalomanana, un Mérina au type physique assez asiatique.
Marc Ravalomanana, un Mérina au type physique assez asiatique.
Une influence africaine très marquée dans beaucoup de populations de l'île.
Une influence africaine très marquée dans beaucoup de populations de l'île.

A l'ouest, les austronésiens ont atteint l'île de Madagascar au début de l'ère chrétienne. Le conditions de leur installation dans l'île sont mal connues. On estime que les premiers colons sont arrivés entre 200 et 500 après Jésus-Christ[16].

L'origine des premiers colons austronésiens semble avoir été dans l'actuelle Indonésie (Kalimantan, Java ou Sumatra)[16], puisque les langues malgaches appartienent au groupe dit « barito » des langues austronésiennes, également parlé dans la province de Kalimantan Sud et dans l'île de Bornéo.

Tout comme lors de leur progression vers la Polynésie, les austronésiens se sont fortement métissés avec d'autres population, en l'occurrence des Bantous d'origine africaine, et dans une moindre mesure avec des navigateurs arabes

En terme génétique, le métissage est très fort. S'il existe encore certaines populations d'apparence très asiatiques (en particulier chez les Merina), la majorité des populations de Madagascar ont une apparence physique assez africaine.

En terme linguistique, le métissage est moins marqué. Toutes les langues de l'île sont en effet austronésiennes, et le vocabulaire d'origine Bantou est très minoritaire. Il est intéressant de noter que ce vocabulaire se retrouve particulièrement dans le domaine de l'élevage (avec des mots tels que omby, ondry, akoho), ce qui implique sans doute qu'une partie au moins des techniques d'élevages malgaches est d'origine africaine.

[modifier] L’hypothèse de migrations intermédiaires (12 000/8 000 B.P.)

Des hypothèses, non confirmées à ce jour par la recherche scientifique (absence de traces archéologiques et de données linguistiques probantes), évoquent la possibilité de vagues intermédiaires.

Il s'agirait de migrations intercalées entre le peuplement aborigène et le peuplement austronésien et dont descendraient les populations papoues ou d'une première vague de migrations austronésiennes avant celle ayant débuté il y a environ 4 000 ans.


[modifier] Techniques de navigation austronésiennes

On ne connaît rien des techniques de navigation des colons de la première vague de peuplement, sinon qu'elles existaient forcément. En effet, le peuplement du Sahul et des îles de la Nouvelle-Guinée s'est fait en traversant des mers, comme la Wallacea.

On connaît mieux les techniques de navigations des austronésiens, car celles-ci étaient encore largement utilisées à l'arrivée des Occidentaux.

L'ampleur des traversées, parfois sur des milliers de kilomètres, a étonné les premiers observateurs Européens. En effet, ces distances et la très faible densité de terres dans le Pacifique semble rendre improbable la réussite de tels voyages. Pour trouver une île, la navigation au hasard est largement insuffisante. Les océaniens ont donc développé une science de la navigation très fine.

[modifier] Pirogues

Pirogue à balancier de l'île des Pins (Nouvelle-Calédonie).
Pirogue à balancier de l'île des Pins (Nouvelle-Calédonie).

Les navires utilisés ont été des pirogues de différents types, parfois à balancier, parfois à deux coques (catamaran). L'une et l'autre techniques permettent de remplacer la quille absente, et d'éviter ainsi le chavirement des pirogues par grosse mer.

Articles téléchargeables sur le sujet Hokulea : pirogue traditionnelle à double coque, destinée à redécouvrir l'art de la navigation polynésienne, oubliée à Hawaii.

  • LEBAR, Franck, "Aspects of canoe and house construction on Truk" [3]
  • HORNELL, James, "Outrigger-attachments in the Society Islands"[4]
  • BEST, Eldson, "The Maori canoe" [5]
  • HAMILTON, Augustus, "Notes on a model canoe from Mangaia" [6]

[modifier] Navigation hauturière

  • La nuit les étoiles sont un précieux repère. Les navigateurs organisaient un relais d'étoiles repères, ce « chemin d'étoiles » demandait sans doute un long apprentissage ainsi qu'une grande attention pour le pilote.
  • La course du soleil n'est utilisable qu'une partie de la journée.
  • La houle comme les vents dominants, à condition d'en avoir une bonne connaissance, deviennent des repères de direction assez stables. Un grand nombre de langues océaniennes témoignent en effet de ce savoir ancien. Ainsi en rarotongien, raro désigne un vent qui souffle d'est en ouest (les alyzés), tonga, un vent du nord, tonga opue un vent de direction sud-sud-est, tokerau, un vent de direction nord-ouest.

[modifier] Approche des îles

Vu la faible taille de certaines îles, s'en approcher n'est pas suffisant, il faut encore les trouver précisément. Pour cette localisation « cabotière » les navigateurs usaient d'une gamme variée de repères.

  • La présence d'oiseaux indique une terre à proximité, suivant l'espèce on peut évaluer la distance de la terre bien avant de l'apercevoir. De plus le soir certaines espèces rentrent à terre il suffit alors de suivre leur direction.
  • La couleur de la mer peut trahir la nature des fonds, ainsi le relèvement des fonds indique la proximité d'une terre.
  • Dans certaines îles les étendues d'eau intérieure provoquent une évaporation particulière.
  • La houle se déforme à l'approche des obstacles et à leur suite.


[modifier] Théories abandonnées

La question du peuplement de l'Océanie a suscitée dès la fin du XVIIIe siècle un certains nombres de théories, aujourd'hui abandonnées.

[modifier] Le continent englouti

L'une des premières explications donnée pour expliquer le peuplement de l'Océanie fut celle de l'existence d'un continent englouti, la « Pacifide », pendant mythique de l'Atlantide.

Selon cette thèse, les Océaniens seraient les descendants des habitants de ce continent aujourd'hui disparu duquel, il ne subsisterait que quelques sommets émergés : les îles du pacifique.

On trouve pour la première fois cette théorie chez le naturaliste de la troisième circumnavigation de James Cook, James Forster.

Elle est par la suite reprise dans l'ouvrage du belge J.A. de Moerenhout Voyage aux îles du grand océan.

Au début du XXe siècle, le colonel James Churchward la popularise dans un ouvrage intitulé le continent perdu de Mu, ou ce militaire excentrique va même cartographier ce continent qu'il a affublé d'un nom polynésien : Mu Ra Roa (mu : variété de poisson ; ra : déictique qui exprime l'éloignement dans le temps ; roa : grand). Il est en effet fréquent en Polynésie de donner des noms de poissons à des îles (par exemple Te ika a Maui, nom māori pour désigner l'Île du Nord de Nouvelle-Zélande). L'ouvrage connaîtra un tel succès de vente que l'auteur en publiera deux suites, également traduite en Français : les enfants de Mu, et l'univers secret de Mu.

[modifier] Le mythe de la tribu perdue d’Israël

Parmi les hypothèses du XIXe siècle sur le peuplement de la région, on trouve celle de « la tribu perdue d'Israël ». Nous la retrouvons par exemple chez le Révérend Richard Taylor dans un ouvrage intitulé, Te Ika a Maui, or New Zealand and its Inhabitants (1855), ou encore chez un britannique du nom de Godfrey Charles Mundy, qui séjourna quelques mois en Nouvelle-Zélande dans les années 1840. Celui-ci écrit, « On dit que beaucoup de leurs coutumes, civiles et religieuses correspondent à un degré remarquable avec celles des juifs. Les traits du visage de nombreux māori ont une forte ressemblance avec ceux de l’ancienne race, le même œil exorbité et brillant, le même nez à la fois grossier et aquilin, et la même bouche fine et sensuelle. (...) Les māori sont-ils descendants d’une des tribus perdues d’Israël ?[17] » Nous retrouvons bien entendu dans cette description tous les archétypes de l'imagerie traditionnelle antisémite, le « nez aquilin », « l’œil exorbité et brillant », etc.

Toutefois, ce mythe fut également revendiqué par les Māori eux-mêmes au travers du mouvement syncrétique Te Nakahi dont les leaders tel que Papahurihia plus tard connu sous le nom de Te Atua Wera ou encore Wero se disaient descendre de Moïse. Signalé une première fois dans la Baie des îles en juillet 1833 puis plus tard à Hokianga, la naissance du Te Nakahi coïncide avec la multiplication des premiers baptêmes māori.

Mélangeant des préceptes de l’Ancien Testament et des rites ancestraux, ses adeptes voyaient dans cette filiation aux Hurai (juifs en māori), l’affirmation d’une identité mise à mal par les missions. Ce culte devait par la suite également influencer de manière prépondérante la révolte d’Hone Heke dans le nord du pays et le mouvement royaliste māori de la décennie 1850, le premier roi māori Potatau Te Wherowhero s’affirmant descendre des derniers rois d’Israël.

[modifier] L’origine indo-européenne des Océaniens

Une autre grande hypothèse sur l’origine des Polynésiens (on s’intéresse à l’époque assez peu aux Mélanésiens) apparaît en 1885. Elle est l’œuvre d’Abraham Fornander, qui postule de l’origine indo-européenne des Polynésiens.

Dans le volume 3 de Account of the Polynesian Race, consacré à ce que l’on appelle alors la philologie, autrement dit l’étude des langues, il tente de démontrer l’existence de coïncidences phonétiques et syntaxiques entres les langues polynésiennes et les langues indo-européennes.

Nous sommes alors à l’apogée de la recherche indo-européaniste. La même année 1885 paraît un autre ouvrage intitulé Aryan Maori dans lequel l'auteur Edouard Tregear se veut encore plus précis dans la démonstration. Selon lui, une population aryenne installée entre la mer Caspienne et le versant nord de l’Himalaya se serait il y a 4 000 ans scindée en deux groupes. L’un serait parti vers l’ouest pour s’installer en Europe de l'Ouest, l’autre vers le Sud via la Perse et l’Inde. De là, certains d’entre eux auraient continué leur chemin plus à l’est vers l’Asie du Sud-Est puis les îles du Pacifique.

[modifier] Peuplement américain

Dans les années cinquante du XXe siècle, un jeune doctorant norvégien, Thor Heyerdahl postule une origine amérindienne des Polynésiens[18]. Il appuie sa théorie sur un certain nombre de points qui pour lui ont force de preuves :

  • Il y a tout d’abord des raisons d’ordre climatique. Il était, pour ces voyageurs, plus simple de suivre les vents dominants qui dans cette zone soufflent d’est en ouest, que d’aller à leur encontre, ce qui serait le cas si les Océaniens venaient d’Asie.
  • Un certain nombre de données archéologiques semblent également lui donner à première vue raison. On a ainsi retrouvé sur des sites sud-américains des outillages lithiques qui rappellent ceux des Océaniens.
  • Il y a enfin la patate douce que l’on retrouve dans tout le Pacifique et dont l’ethnobotanique a démontré l'origine américaine.

Heyerdahl s'appuie également sur les traditions orales des populations d'Amérique et de Polynésie.

Ces arguments tendent pour les scientifiques modernes à prouver que les Polynésiens ont atteint le continent américain, et non l'inverse, dont ils ont ainsi ramené la patate douce (et le nom), car il est plus facile, étrangement, de partir contre le vent (ce qui permet de revenir plus facilement au bercail si on ne trouve aucune terre).

L’un des arguments principaux défendu par les opposants à la théorie d’Heyerdahl était à l’époque de dire que le bois utilisé pour la construction des bateaux traditionnels incas était du balsa. Or le balsa est un bois poreux qui est tout fait approprié à la construction d’embarcations destinées au cabotage ou tout au moins à la navigation près des côtes mais sûrement pas pour une traversée de plusieurs milliers de milles nautiques. Pour répondre à ses détracteurs, Heyerdahl et quelques-uns de ses partisans dont Bengt Danielson, vont tenter de rallier le Pérou à Tahiti à bord d’une embarcation baptisée le Kon-Tiki. Si tout le monde s’accorde à dire aujourd'hui qu’il y a sans doute eu des contacts entre Océaniens et les populations amérindiennes du continent sud-américain (car il est hautement vraisemblable que les Polynésiens ont atteint le continent américain et non l'inverse), personne ne remet plus en cause le fait que les populations du Pacifique sont originaires du continent asiatique et de la Mélanésie, ce que prouvent la linguistique, la génétique des populations et l'ethnobotanique modernes.


[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • Éric Conte, Tereraa : Voyages et peuplement des îles du Pacifique., Tahiti : Éditions Polymages-Scoop, 1995. - 43 p. : illustrations en couleurs, 21 cm. ISBN 2-909790-04-5.
  • Peter Bellwood, The Polynesians : prehistory of an Island People, London : Thames and Hudson, cop. 1978.
  • Peter Bellwood, The Austronesians, Research School of Pacific and Asian Studies, Australian National University, 1995.
  • Robert A. Blust, Austronesian root theory : an essay on the limits of morphology, Amsterdam ; Philadelphia : J. Benjamins, 1988.
  • Robert A. Blust, The Proto-Oceanic palatals, Wellington, Nouvelle Zélande, Mémoire pour la Polynesian society, 1978.
  • G.R. Clark, Lapita dispersal in Oceania, Pandanus Books, 2002.
  • Patrick Vinton Kirch, « La colonisation du Pacifique », in La Recherche, 1990, n° 225, volume 21.
  • Patrick Vinton Kirch, The Lapita peoples : ancestors of the oceanic world, Cambridge, Mass : Blackwell Publishers, 1997.
  • Christian Navis, Mystérieuses civilisations du Pacifique, Éditions L'Harmattan, 2006.
  • Arnaud Noury, Le Reflet de l'âme lapita, archéologie du lapita en Océanie, Noury (Ed.), Versailles, 2005
  • Christophe Sand, Lapita : collection de poteries du site de Foué, Nouméa : Département Archéologie, Service territorial des musées et du patrimoine, 1997.
  • Christophe Sand, Le début du peuplement austronésien de la Nouvelle-Calédonie : données archéologiques, Nouméa : Département d'archéologie, Service territorial des musées et du patrimoine de Nouvelle-Calédonie, 1996.
  • Christophe Sand et Patrick Vinton Kirch, L'expédition archéologique d'Edward W. Gifford et Richard Shutler Jr en Nouvelle-Calédonie au cours de l'année 1952, Nouméa : Département archéologie, Service des musées et du patrimoine de Nouvelle-Calédonie, 2002.
  • Pierre-Yves Toullelan et Bernard Gille, De la Conquête à l'exode, Tome 1, Papeete, 1999.
  • Chantal Zheng, Les austronésiens de Taiwan : à travers les sources chinoises, Paris : Éditions L'Harmattan, 1995.

[modifier] Liens externes

[modifier] Liens internes

[modifier] Notes et références

  1. ab « A predominantly indigenous paternal heritage for the Austronesian-speaking peoples of insular Southeast Asia and Oceania » [PDF], par Cristian Capelli et autres, publié dans American Journal of Human Genetics, 68, 2001.
  2. Certains chercheurs contestent que les hommes de Flores soit une espèce à part. Ainsi, dans leur article « Are the small human-like fossils found on Flores human endemic cretins ? », publié le 5 mars 2008 dans la revue Proceeding of the Royal Society, les auteurs (Peter J. Obendorf, Charles E. Oxnard et Ben J. Kefford) considèrent les hommes de Flores comme des humains modernes atteints de déséquilibres thyroïdiens. D'autre chercheurs défendent par contre la thèse inverse, comme Matthew Tocheri et ses collègues dans leur article « The Primitive Wrist of Homo floresiensis and Its Implications for Hominin Evolution » publié dans la revue Science du 21 septembre 2007.
  3. abcd « Phylogeography and Ethnogenesis of Aboriginal Southeast Asians », article publié en 2006 dans Molecular Biology and Evolution, par Catherine Hill, Pedro Soares, Maru Mormina, Vincent Macaulay, William Meehan, James Blackburn, Douglas Clarke, Joseph Maripa Raja, Patimah Ismail, David Bulbeck, Stephen Oppenheimer, Martin Richards.
  4. Voir carte du Sahul[1]
  5. ab Y-chromosome studies confirm the presence of M130 chromosomes in Australian and Melanesian populations (Underhill, 2004), which suggests that the original settlers to this region were part of the initial southern migration c. 40,000–50,000 yr bp, « Environmental setting of human migrations in the circum-Pacific region », Kevin O. Pope et John E. Terrell, Journal of Biogeography, 2008, volume 35, pages 1 à 21.
  6. Ingman et Gyllesten donnent en 2003, suite à l'analyse de l'ADN mitochondrial, une estimation du peuplement de l'Australie entre -40 000 et - 70 000 ans. Voir Ingman et Gyllesten, « Mitochondrial genome variation and evolutionary history of Australian and New Guinean aborigines », article publié dans Genome Research (13(7): 1600-6). Cité dans « The Australian Aboriginal People: Dating the Colonization of Australia », un article de Tressa Jamison publié sur Biology @ Iowa State, un site de l'Université d'Etat de l'Iowa.
  7. abcdef « Polynésiens et Océanautes, le peuplement de l'Océanie », par Michel Orliac, Chercheur au CNRS, une article publié en 2000, reproduit sur le site Clio.fr.
  8. Sur Nuku Hiva par R. C. Suggs (1957) et Ua Huka par Y. H. Sinoto (1964)
  9. Lire à ce sujet : Melanesian Origin of Polynesian, Manfred Kayser, Silke Brauer, Gunter Weiss, Peter A. Underhill, Lutz Roewer, Wulf Schiefenhövel, Mark Stoneking, Current Biology, 2000, volume 10, pages 1237 [2]
  10. abc « Melanesian and Asian origins of Polynesians: mtDNA and Y chromosome gradients across the Pacific », par M. Kayser, S. Brauer, R. Cordaux, A. Casto, O. Lao, L.A. Zhivotovsky, C. Moyse-Faurie, R.B. Rutledge, W. Schiefenhoevel, D. Gil, A.A. Lin, P.A. Underhill, P.J. Oefner, R.J. Trent, M. Stoneking, publié en 2006 dans Molecular Biology and Evolution, pages 2234-2244.
  11. Voir :
    • R Nowak, 1999, Walker's Mammals of the World, sixième édition, The John Hopkins University Press.
    • Laurie Corbett, 1995, The Dingo in Australia and Asia, Ithaca, Cornell University Press.
    • « Canis lupus dingo », un article de l' Animal Diversity Web de l'Université du Michigan, consulté le 14 juin 2008.
  12. « Dingos in Australia - Their Origins and Impact, Sandy Ingleby, 2003, Australian Museum »
  13. E Best, « The Maori canoe. An account of various types of vessels used by the Maori of New Zealand in former times, with some description of those of the isles of the pacific, and a brief account of the peopling of New Zealand ». Board of Maori Ethnological Research', pour the Dominion Museum', Bulletin N° 7, Wellington: W.A.G. Skinner, Government Printer, p.158.
  14. « Sweet Potato », un article sur le site du Consultative Group on International Agricultural Research.
  15. « Le poulet est arrivé en Amérique avant les Espagnols », Cécile Dumas, sur Sciences et Avenir.com, citant des travaux publiés dans Proceedings of the National Academy of Sciences.
  16. ab « Migration from Kalimantan to Madagascar », Otto C. Dahl, Bulletin of the School of Oriental and African Studies, University of London, Volume 56, N° 2, 1993, pages 417-418.
  17. Our Antipodes or residence and rambles in the australasian colonies. 2 volumes. Londres. 1852.
  18. Voir son livre : L'Expédition du Kon-Tiki, Edition Albin Michel (1951), ou éditions Phébus, 2002, ISBN 2859408509.