Petites et moyennes entreprises

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Les petites et moyennes entreprises (PME) désignent les entreprises de taille modeste, par rapport notamment à leur nombre de salariés ou leur chiffre d'affaires. Les PME se nomment également hypofirmes.

Les PME ne fonctionnent pas comme des "Très Petites entreprises".

Le Pacte PME qui est une initiative française, vise à développer la taille des PME.

Sommaire

[modifier] Définitions

Le concept de « PME » : "petites et moyennes entreprises"

[modifier] Au Canada

Au Canada, une PME ne doit généralement pas employer plus de 500 personnes, ne pas avoir un actif supérieur à 25 millions de dollars et ne doit pas être détenue à plus de 25 % de son capital par une entreprise de plus grande importance.

Selon la Confédération générale des petites et moyennes entreprises, les PME se répartissent de la façon suivante : les petites entreprises sont celles qui regroupent de 5 à 50 salariés; les moyennes entreprises se définissent de façon variable suivant le pays et le secteur d'activité, avec un maximum généralement fixé à 500 salariés.

En anglais comme en français, les termes désignant ce concept s'emploient très fréquemment au pluriel. De nos jours, on tend de plus en plus à supprimer les points abréviatifs dans l'écriture des sigles. Il est également à noter que, en français, les sigles ne prennent jamais la marque du pluriel : des PME.

Source : Canada, Québec, Office de la langue française, 2008

[modifier] En Europe

Le 6 mai 2003, la Commission européenne a adopté une nouvelle recommandation 2003/361/CE concernant la définition des PME qui depuis le 1er janvier 2005 a remplacé la Recommandation 96/280/CE. Cette nouvelle définition permet d'éviter que les entreprises faisant partie d'un grand groupe profitent des régimes de soutien aux PME alors qu'elles pourraient bénéficier d'une protection économique plus importante que les véritables PME . Voici les définitions européennes :

  • Une moyenne entreprise est définie comme une entreprise dont l'effectif est inférieur à 250 personnes et dont le chiffre d'affaires n'excède pas 50 millions d'euros ou dont le total du bilan annuel n'excède pas 43 millions d'euros.
  • Une petite entreprise est définie comme une entreprise dont l'effectif est inférieur à 50 personnes et dont le chiffre d'affaires ou le total du bilan annuel n'excède pas 10 millions d'euros.
  • Une microentreprise est définie comme une entreprise dont l'effectif est inférieur à 10 personnes et dont le chiffre d'affaires ou le total du bilan annuel n'excède pas 2 millions d'euros.

La Recommandation 2003/361/CE distingue 3 sous catégories d'entreprises :

  • Les entreprises autonomes,
  • Les entreprises partenaires,
  • Les entreprises liées.

[modifier] Spécificités des PME

[modifier] Caractéristiques

Les PME ont des caractéristiques spécifiques :

  • Petite taille ;
  • Centralisation et personnalisation de la gestion autour du propriétaire-dirigeant ;
  • Stratégie intuitive ou peu formalisée ;
  • Forte proximité des acteurs dans un réseau régional ;
  • Système d'information interne simple et peu formalisé ;
  • Système d'information externe simple basé sur les contacts directs ;
  • Capacité d'innover rapidement pour s'adapter au marché.

On peut également rajouter :

  • Proximité entre patron et employés ;
  • Faible formalisation ;
  • Le recours à l’écrit n’est pas primordial, du fait de l’importance de l’ajustement mutuel ;
  • Structure plate ;
  • Pas de niveaux hiérarchiques, ou très peu ;
  • Organisation en réseaux : la PME se structure avec d’autres PME. Une répartition des tâches s’opère (recherche, production, commercialisation,…).

Les PME jouent un rôle primordial dans la création d'emplois dans de nombreux pays (99 % des entreprises françaises sont des PME : 92 % des TPE et 7 % pour les PE. Elles vont représenter plus des deux tiers de l’emploi en France).

De même les innovations sont souvent le fait de PME.

[modifier] Raisons d'existence

La logique économique tend à prôner la grande taille qui permet de profiter de trois caractéristiques :

  • économies d’échelle (capacité de production) ;
  • économie de champ (notoriété et diversification) ;
  • effets d’expérience (efficacité productive).

La PME existera car :

  • Il va exister une nécessité d’être proche de son marché ;
  • Certaines activités nécessitent l’hyperspécialisation du fait des technologies utilisées ou de la taille des marchés (niches stratégiques). D’ailleurs, il peut exister des monopoles interstitiels (tous petits monopoles) ;
  • L’évolution de l’environnement nécessite une importante flexibilité que peut difficilement obtenir la grande entreprise ;
  • Volonté du dirigeant de limiter la croissance de son entreprise afin de ne pas perdre le pouvoir ;
  • Une grande entreprise va favoriser l'existence d’un réseau d’entreprises de petite dimension qui seront des sous-traitantes (exemple de l'organisation de Toyota ou de Benetton) ;
  • crainte de faire face aux contraintes étatiques ;
  • manque d'innovation de la part des dirigeants.

[modifier] Les PME et l'intelligence économique

[modifier] Problématique

Les PME sont souvent peu sensibilisées à l'intelligence économique. Les raisons en sont que la culture d'entreprise propre aux PME ne les prépare pas à un usage anticipatif des technologies de l'information, et notamment du web. D'autre part, le contexte de l'intégration économique européenne induit de très fortes contraintes réglementaires en provenance du droit communautaire, surtout dans les domaines du droit de l'environnement, de la sécurité, de la santé. Le personnel de ces entreprises ne perçoit souvent pas assez tôt le changement d'environnement.

Il en résulte que ces entreprises se laissent souvent surprendre par les changements de contexte et de réglementation, qui ont un impact sur leurs marchés. Cette situation est particulièrement dommageable, car l'innovation provient très souvent du tissu des petites et moyennes entreprises.

[modifier] Actions en cours

En France, la politique publique d'intelligence économique a mis l'accent sur les petites et moyennes entreprises, qui sont le plus souvent appuyées par le réseau des chambres de commerce et d'industrie, avec l'ACFCI et la CCIP (à Paris). Le réseau des CCI a mis en place un portail sur l'information réglementaire (Enviroveille).

Toujours en France, des études de cas ont été effectuées récemment. Elles ont montré que plusieurs fonctions sont particulièrement concernées :

Il apparaît que la coordination de ces trois fonctions est nécessaire pour la maîtrise de l'information stratégique. Il est important de prendre en compte la veille juridique, concurrentielle et stratégique.

Par ailleurs, dans le cadre du plan TIC-PME 2010, une étude de cas a été effectuée pour le pôle de compétitivité Cosmetic Valley sur les possibilités d'exportation générées par un meilleur usage des technologies de l'information et de la communication. Cette étude a été effectuée en utilisant les spécifications de l'UN/CEFACT (à savoir ebXML).

Les experts en EDI pensent que la tendance est à l'utilisation du langage XML avec des versions allégées de l'EDI [1]. Ce type de langage est quelquefois appelé XML-EDI.

[modifier] Méthodologie d'approche

Maryse Salles [2] distingue trois modèles d'intelligence économique pour les PME :

  • le modèle de l'entreprise (modèle E),
  • le modèle pour la stratégie (modèle S),
  • le modèle de l'environnement (modèle V).

Par exemple, le modèle pour la stratégie décrit les choix stratégiques structurels :

Le modèle de l'environnement décrit la géométrie spatiale des marchés, la demande, la technologie, la concurrence, le cadre réglementaire (normes publiques et privées),...

La méthodologie distingue trois dimensions :

  • le niveau pilotage,
  • le processus de décision,
  • le contenu informationnel du besoin.

Les trois modèles conditionnent la dimension du contenu informationnel qui, avec les deux autres dimensions, permet de coder l'unité de besoin en intelligence économique exprimé.

Les trois dimensions peuvent être rapprochées des trois couches de la spécification ebXML.

[modifier] Pacte PME

Icône de détail Article détaillé : Pacte PME.

[modifier] Enjeux : regroupement en pôles de compétitivité

La constitution de pôles de compétitivité et la signature d'un pacte PME par les grandes entreprises et ces pôles font des PME qui appartiennent aux pôles des cibles privilégiées d'investisseurs internationaux. En effet, étant innovantes, elles sont très bien placées sur les segments de développement d'avenir, soit technologiques, soit marchés.

Les enjeux sont donc très importants, car les PME innovantes d'aujourd'hui seront les grandes entreprises de demain. Il s'agit donc de voir dans quelle mesure un cadre d'architecture permet de catalyser le développement des PME, afin que, par le jeu des stratégies de croissance par adjacence (souvent définies par les grands groupes), elles tirent un avantage compétitif durable tout en restant dans la sphère économique européenne.

[modifier] Protection des PME

Aux États-Unis, les PME font l'objet de protections particulières dans les marchés publics depuis le Small Business Act de 1953.

Il n'existe pas de mesure similaire dans l'Union européenne.

[modifier] Références

  1. XML + EDI light = chaînon manquant pour PME, lettre VendrEDI
  2. Stratégies des PME et intelligence économique, une méthode d'analyse du besoin, chapitre 2, comment décrire l'entreprise, sa stratégie, son environnement

[modifier] Bibliographie

  • Maryse Salles. Stratégie des PME et intelligence économique, une méthode d'analyse du besoin. Economica. 2003.
  • Jean-Louis Levet. Les pratiques de l'intelligence économique. Huit cas d'entreprise. Chapitre 2 consacré aux pratiques de l'intelligence économique dans les PME-PMI. Economica. 2002.
  • Pierre-André Julien et Michel Marchesnay (1988), La Petite Entreprise, Vuibert.
  • Pierre-André Julien (2004), Entrepreneuriat et économie de la connaissance, une Théorie du dynamisme régional endogène par les PME : La métaphore des romans policiers. Presse Universitaire du Québec, Sainte-Foy Québec
  • Pierre-André Julien (2000), L’entrepreneuriat au Québec : Pour une révolution tranquille entrepreneuriale 1980-2005, Les éditions Transcontinental inc., Les éditions de la fondation de l’entrepreneurship, Montréal, Québec, Canada
  • Pierre-André Julien, R. Lachance et M. Morin (2004), « Signaux forts et signaux faibles : une enquête sur le lien réticulaires dans les PME dynamiques », Géographie, économie et société, Vol. 6 n°2, 2004
  • Pierre-André Julien et al. (1997), «Information, stratégie et pratique de veille technologique dans les PMI», Système d’information et Management no 2, Vol. 2, Paris, France
  • Michel Marchesnay et Karim Messeghem (2003), Cas de stratégie de P.M.E., Paris, EMS.
  • Colette Fourcade et Michel Marchesnay, éds,(1997), Gestion de la PME/PMI, Paris, Nathan
  • Olivier Torrès (1999), Les PME, Flammarion, coll. Dominos, 128 p.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

Organisations

Informations et études sur le site officiel de l'OCDE :

Données statistiques