Percée de Sedan

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La percée de Sedan est une offensive majeure et décisive pendant la Seconde Guerre mondiale, lancée le 10 mai 1940 par la Wehrmacht depuis l'Allemagne en traversant le Luxembourg et la Belgique (Province du Luxembourg) en direction de Sedan ; les troupes allemandes traversent le massif des Ardennes, jugé infranchissable par l’État-major français, et évitent ainsi la ligne Maginot car le dernier fort de cette ligne (fort de Villy / La Ferté) se situe à environ 20 km de Sedan prés de Carignan. [1]

Sommaire

[modifier] Stratégie d'ensemble

Depuis la déclaration de la guerre le 3 septembre 1939, par La France et la Grande-Bretagne en réaction de l'invasion de la Pologne par les Allemands, aucune action d'envergure n'a été tentée par les belligérants . A part la timide offensive de la Sarre du 7 au 21 septembre 1939, les Français sont restés à l'abri sur leur frontière, les Allemands après leur expéditive victoire à l'est en Pologne se regroupent à l'ouest.[2]

Du coté français et alliés sous l'autorité du général Gamelin commandant en chef de la défense nationale et du général George commandant en chef du front Nord et Est, les forces sont réparties en 3 groupes d'armées au nord le G.A n°1 du Gal Billotte, au nord-est derrière la ligne Maginot le G.A n°2 du Gal Prételat et le G.A. n°3 du général Besson au sud de l'Alsace face à la Suisse. En tout 130 divisions y compris les 9 divisions du corps expéditionnaire britannique du général Gort intégrées au G.A n° 1; sont aussi prises en compte les forces belgo-hollandaise.[3]

Du coté allemand, le maréchal Walther von Brauchitsch est le commandant en chef et son chef d'état major est le général Franz Halder disposent de 3 Groupe d'Armées: le G.A / B au nord, le G.A / B au centre et le G.A / C au sud en tout 136 divisions.[4]

Le 10 mai 1940, à l'aube, la Wehrmacht déclenche une offensive avec le Groupe d'Armées B du général Fedor von Bock en envahissant au nord les États neutres de Hollande et de Belgique. La violation de la neutralité belgo-hollandaise par ces deux armées allemandes constituant ce G.A B (généraux Walther von Reichenau et von Klüchler respectivement 6e et 18e armées et forte de 28 divisions dont 3 panzerdivisions, provoque la manœuvre dite Dyle-Breda de la part des Alliés. Cette manœuvre va engager une grande partie des forces du Groupe d'armée n°1 du général Billotte à la rencontre des forces allemandes, car en croyant à la réédition du plan Schlieffen d'août 1914, le Chef d'état major français Maurice Gamelin engage dès le premier jour de la bataille son armée de réserve, la VIIe du général Henri Giraud. La 1ère armée du général Blanchard ainsi qu'une partie du corps expéditionnaire anglais vont aussi soutenir les armées belges. Une partie de la 9e armée du général Corap prend position du saillant des Ardennes jusqu'à la trouée de Gembloux. La manœuvre engage toutes les unités constituées de divisions modernes, mobiles et bien équipées (3 divisions légères mécaniques, une division cuirassée et 5 divisions d'infanterie motorisée).[5]

Le reste du dispositif français au sud de la région de Givet jusque Longuyon est protégé par des éléments fixes d'une partie de la 9e armée et la 2e armée du général Huntziger constituée de divisions de série A ou B couvertes par des divisions mixtes à cheval et motorisées. Ce dispositif protège la jonction entre la ligne Maginot et la frontière belge.[6] L'attaque au Nord faisant croire au plan Schlieffen est un leurre car les stratèges allemands ont modifié leur plan au début de 1940 et vont faire porter sur ce secteur d'environ 150 km, l'assaut principal au groupe d'armée du centre le G.A/A du général Gerd von Rundstedt ( 4e Hans Günther von Kluge, 12e général Wilhelm List, la 16e général Ernst Busch et le groupement blindé général Ewald von Kleist fort de 44 divisions dont 7 panzerdivisions.[7]

[modifier] Prémices de la percée

Le 10 mai alors que toute l'attention de l'état-major français est monopolisée par les combats en Belgique centrale (manœuvre Dyle-Bréda), d'importantes divisions blindées allemandes, accompagnées de troupes d'élites motorisées traversent sans déclaration de guerre le Luxembourg et le sud de la Belgique orientale. En dépit de la stratégie française, ce secteur charnière entre la ligne Maginot et la frontière est fort mal défendu par des troupes ayant une valeur combative inférieure aux Armées françaises déployées en Belgique et surtout bien moins équipées en matériels modernes, notamment en DCA et canons anti-char. La stratégie est guidée par une doctrine erronée de l'état-major français qui considère que le massif ardennais est infranchissable par des blindés, or ceux des Allemands le traverseront en deux jours. Selon le général Delmas dans son article "les trois premières semaines de guerre, 10 mai- 3 juin 1940" c'est la conséquence d'une doctrine que résume cette phrase du Maréchal Pétain dans les années 30," si des armées importantes s'aventurent dans le massif ardennais, on les pincera à la sortie".[8]

Dés l'aube du 10 mai 1940, le Xe corps d'armée est mis en alerte, le général Huntzinger envoie des troupes soutenir les chasseurs ardennais qui tentent de résister à Bodange. La 3e brigade de spahis, la 5e division légère de cavalerie et la 1 ère brigade de cavalerie pénètrent en Belgique. Mais les Allemands sont déjà au contact après avoir transpercé le maigre rideau des chasseurs ardennais, et les unités françaises sont aisément bousculées par les unités blindées allemandes. Les troupes françaises se replient sur la Semoy le 11 mai puis sur la Meuse le 12 mai sous le pillonage incessant de l'aviation allemande. Près de 300 chars, 3000 véhicules et 10 000 hommes se dirigent droit sur Sedan. Ils sont suivis de forces bien plus importantes encore et destinées à déferler sur la France, une fois la percée accomplie.[9]

Toute la population civile du secteur de Sedan reçoit l'ordre d'évacuer dans les villes de replis en dessous de la Loire selon les plans d'évacuation prévus.[10]

Le 12 mai le haut commandement français commence à se rendre compte que l'attaque principale est dirigée sur Sedan et non vers la Belgique du nord comme en août 1914 (plan Schlieffen). Il estime cependant qu'il faudra plusieurs jours aux Allemands pour concentrer les troupes et surtout l'artillerie nécessaires pour forcer le passage de la tranchée de la Meuse selon les méthodes traditionnelles de la guerre précédente. Le plan de bataille allemand, dit Fall Gelb (plan jaune), est le résultat d'une réflexion du général von Manstein soumis à Hitler en février 1940. Ce dernier, qui avait envisagé une stratégie similaire, adopte l'idée et la fait mettre en oeuvre par son état-major. Ce plan, dit aussi « coup de faucille », prévoit de leurrer l'état-major français en simulant l'attaque principale par les Pays-Bas et la Belgique, d'y attirer les meilleures unités françaises et britanniques et de les prendre ensuite à revers en les enfermant en Belgique. Ce plan très audacieux est à l'origine d'un des plus grands désastres militaires de la France.[11]

[modifier] Les forces en présence

La région de Sedan se trouve pratiquement à la charnière de deux secteurs, le secteur fortifié de Montmédy et le secteur défensif des Ardennes.[12]

En 1933 lors de l'avènement au pouvoir d'Hitler, les forces allemandes sont quasi inexistantes. Dans les années suivantes, elles ont grandi trop vite et malgré l'équipement moderne des unités d'élites, le gros des troupes est à l'unisson des armées françaises. Cependant, les stratèges allemands vont utiliser le défaut de la cuirasse française, les forces attaquant le 10 et le 13 mai 1940 agissent dans une tactique d'ensemble et sont bien équipées et soutenues par une forte concentration aérienne. Face à eux à Sedan, les français vont leur opposer des troupes à la combativité incertaine. Certaines montreront beaucoup de valeur, d'autres se débanderont presque sans combattre. [13]

Côté français, la région est défendue par la 2e Armée (secteur de Longuyon jusqu'aux environs de Donchery) commandée par le général Charles Huntziger et la 9e armée (secteur de Donchery jusque Dinant en Belgique) du général André Georges Corap. La vallée de la Bar, un petit affluent de la Meuse, matérialise la limite des deux secteurs, l'attaque allemande va se concentrer quasiment à la jonction de ces deux armées composées essentiellement d'unités d'infanterie de faible valeur militaire. En arrière, dans la région de Châlons-sur-Marne la 3e division cuirassée (équipée principalement de chars B1) est disposée en réserve.[14]

Le secteur de Sedan (Dom-le-Mesnil, Remilly-Aillicourt) en suivant le cours de la Meuse rive gauche est défendu par la 55e division d'infanterie du général Lafontaine, formée essentiellement de troupes d'infanterie de 2e réserve dont beaucoup de soldats sont originaires de la région.[15]

La trouée de Sedan, véritable terre d'invasion notamment en 1870 et 1914, est pourtant assez négligée. Pour les Allemands, Sedan est une ville symbole de victoire. En outre beaucoup de stratèges allemands comme Guderian ont séjourné à Sedan pendant la première guerre mondiale, c'était une zone d'instruction allemande derrière le front, ils connaissent bien cette contrée et bien sûr Guderian plus particulièrement.[16]

Le secteur de Sedan est divisé en 3 sous-secteurs, Villers-sur-Bar, Frénois et Angecourt. Le 10 mai, des unités françaises sont en plueine exécution d'un ordre du général Huntziger qui bouleverse le dispositif de défense et engendre de nombreux repositionnements. En effet la médiocre 71e D.I. auparavant postée en réserve vient s'intercaler entre la tout aussi médiocre 55e D.I. et l'excellente 3e D.I.N.A[17] dans le secteur Pont Maugis, au Nord de Mouzon, rive gauche de la Meuse et de son affluent la Chiers. La 3e D.I.N.A se repositionne sur le secteur restant jusqu'au fort de Villy la Ferté.[18]

C'est ainsi que des unités qui étaient familiarisées avec le terrain sont remplacées par des troupes qui ne le sont pas encore. La mise en place totale ne se termine que le 12 mai. Le mouvement des troupes encombre les routes et le charivari de l'évacuation des populations civiles belges puis sedanaises ne facilite pas la mise en place rapide. En plus, l'attaque allemande se passe en fin de semaine pendant le week-end de Pentecôte et il y a de nombreux permissionnaires qui n'ont pas tous ralliés leurs unités.[19]

Le P.C. principal du Général Lafontaine se trouve dans la commune de Raucourt-et-Flaba située à environ 10 km au sud de Sedan et le P.C. de combat est installé au lieu dit Fond Dagot à coté du village de Bulson.[20] Le PC de la IIe Armée se trouve à Senuc un village prés de la ville de Vouziers

Le long du cours de la Meuse, des ouvrages fortifiés, casemates, fortins en bétons armés ont été construits dès 1938 et surtout lors de la drôle de guerre ( de nos jours beaucoup sont encore visibles des routes qui suivent le cours de la Meuse). Ces ouvrages sont en quelque sorte une prolongation du secteur fortifié de Montmédy, là où s'arrête matériellement la ligne Maginot, mais les ouvrages fortifiés sont construits par de la main d'œuvre militaire c'est à dire la troupe en garnison à Sedan et sont mal conçus et aucun ne se couvre mutuellement et leur face arriére n'a pas de meutriéres. En tout, 62 ouvrages ont été construits entre Donchery et Noyers-Pont-Maugis sur la rive gauche de la Meuse, mais si le gros œuvre est achevé, beaucoup ne sont pas totalement terminés. La construction de nombreuses casemates en béton armé a été entreprise dès la déclaration de guerre mais l'hiver rude de 1939-1940 a retardé les travaux. le 13 mai, certaines sont tout juste décoffrées et encore remplies de gravats[21]. L'équipement et les finitions sont aussi disparates, peu d'ouvrages sont équipés correctement et ils n'ont pas leur livrée de camouflage, le béton est d'une blancheur étincelante et aisément repérable sur les coteaux et les vertes prairies. Certains n'ont même pas de portes blindées, aucun bloc ne possédait d'armements adaptés, ceux en place en mai 40 sont fournis par les unités affectées au bloc.[22]

Les lignes de défense manquent de profondeur et de cohérence, des fossés anti-chars aménagés par les troupes se sont pratiquement rebouchés lors des intempéries automnales, les berges de Meuse ne sont pas protégées par des fils barbelés, les tranchées ne sont pas reliées entre elles. Mais la plus grande lacune réside sans doute dans l'absence de tout champ de mines. Les troupes n'en disposent que de peu mais même ce peu ne sera pas utilisé ! Les fantassins sont cependant soutenus par une importante artillerie (canons de 75, 105 et 155 mm) soit un peu plus de 200 pièces qui se trouvent sur un secteur au sud de Sedan entre les villages de Frénois et Bulson dans la forêt de la Marfée[23], et sur heveuges, Chéhéry et Chémery. Toutes les transmissions se font par lignes téléphoniques enterrées et non par radio.[24]


Malgré de nombreuses interrogations du rapporteur de la commission de la défense nationale à la chambre des députés, Mr Pierre Taittinger sur la défense de ce secteur, les autorités militaires ont négligé cet endroit stratégique. Dès le 10 mai 1940, les observations aériennes des alliés indiquent que de nombreux blindés et des troupes allemandes s'acheminent en direction du massif ardennais mais l'état major français ne renforce pas le secteur de Sedan.[25]

Les Allemands ont compris l'importance stratégique de ce secteur, des troupes d'élites de haute valeur militaire, très aguerries et entrainées, vont se concentrer sur le sous-secteur de Frénois entre Donchery et Wadelincourt. En fer de lance suivies de troupes d'assaut, les 1re, 2e et 10e Panzerdivision du général Heinz Guderian se dirigent vers Sedan[26]. Sur les 7 divisions blindées du G.A / A, 3 sont concentrées sur le secteur de Sedan et le plan d'attaque va se focaliser sur une zone de 5 km à vol d'oiseau (10 km en suivant le cours de la Meuse) entre les villages de Donchery et de Wadelincourt situés de part et d'autre de la ville de Sedan. La 1re division blindée, renforcée du régiment Grossdeutschland, à l'ouest de Sedan entre Glaire et Torcy, la 2e à Donchery, la 10e à Wadelincourt [27].

[modifier] Les combats

Les avant-gardes allemandes sont tout près de la frontière belgo/française (à environ 15 km de Sedan) quand tous les ponts du secteur de Sedan sont détruits le 12 mai en fin d'après-midi. L'armée française repliée attend l'assaut allemand sur la rive gauche de la Meuse.

(Voir lien amination sur site externe)

Le lundi 13 mai à l'aube, les observateurs français voient de nombreuses colonnes allemandes apparaître à la lisière des forêts au nord de Sedan. L'artillerie française intervient et tire efficacement, gênant un instant la progression des troupes allemandes.[28]

La riposte allemande ne vient pas d'un duel d'artillerie comme lors de la 1re guerre mondiale, mais d'un bombardement aérien. Car des centaines d'avions (Dornier, Heinkel et Junkers) vont envahir le ciel et s'acharner méthodiquement et avec brutalité sur tous les dispositifs de défense français, les bombardiers sont protégés de la chasse aérienne française et anglaise par des Messerschmitt Bf 109.[29]

Par vagues, 300 Heinkel et Dornier bombardent pendant des heures les abords des casemates, fortins situés sur les coteaux de Meuse. De Dom le Mesnil en passant par Frénois jusque Pont Maugis toutes les fortifications et lignes de défenses sont attaquées par des groupes de 9 bombardiers guidés par des avions de reconnaissance Fieseler Fi 156. Les points les plus visés sont Wadelincourt, Frénois et le lieu-dit Bellevue ainsi que les batteries de 75 mm du village de Frénois, du mont de la Croix-Piot et les batteries d'artillerie lourdes de la Marfée et les batteries situées en arrière du front. Les pièces de 75 mm situées à Frénois et sur le mont Piot sont détruites dès les premières minutes du bombardement.[30]

De cours répits entre les vagues ne permettent pas aux français de se réorganiser ni de réagir efficacement. Car aussi s'alternent par vagues quelques 200 bombardiers en piqué Stukas ju 87 qui ajoutent avec leurs sirènes hurlantes un effet démoralisateur et angoissant pour les défenseurs. Selon de nombreux témoignages, chaque combattant avait l'impression d'être visé personnellement par l'avion qui piquait sur sa position[31]. L'artillerie anti-aérienne française "trop peu nombreuse" et surtout inadaptée à tirer sur les bombardiers en piqué ne réussit pas à libérer le ciel. En outre les batteries de DCA françaises sont systématiquement attaquées dès qu'elle sont repérées par les avions de reconnaissance. La maitrise des airs permet aux chars et canons auto tractés allemands d'arriver pratiquement sans pertes en bordure de la Meuse, et de commencer à tirer sur les ouvrages fortifiés qui peuvent eux-seuls réagir à l'avancée des blindés allemands. Les tirs directs sur les embrasures des casemates aveuglent les défenseurs, toutefois la plupart des casemates résiste bien sous les bombardements aériens et terrestres.[32]

Les PC de Font-Dagot et et de Raucourt sont aussi attaqués par des Stukas ainsi que les PC de commandement aux abords du front. L'artillerie allemande vient renforcer ce maelström tirant des collines du versant droit de la Meuse. Pendant le bombardement, 11 bataillons d'assaut arrivent et s'amassent sur la rive droite de la Meuse et se préparent à passer à l'offensive.[33]

Vers 16 heures (heure allemande), les bombardements cessent, sous le couvert d'obus fumigènes et des fumées d'incendies, les fantassins d'assaut allemands par groupe de 4 à 6 hommes traversent le fleuve à bord de radeaux, de bateaux gonflables dans les trois secteurs prédéfinis (Bellevue, Floing, Wadelincourt). Les allemands subissent quelques pertes mais après avoir subi les bombardements, les lignes de défense françaises sont complètement désorganisées et ne réagissent pas avec suffisamment de vigueur. Les fantassins allemands atteignent rapidement les fortins, les casemates, et tranchées qu'ils contournent si ceux-ci résistent trop. Beaucoup de défenseurs français sont hagards et abasourdis, des casemates et points d'appui sont vite mis hors d'état de nuire, d'autres se défendent héroïquement mais manquent de soutien. Les demandes de tirs de barrages de certaines sont vaines, car beaucoup de liaisons téléphoniques sont coupées et quand ce n'est pas le cas les tirs d'artilleries de couvertures, à défaut de renseignements précis, sont peu efficaces. Pour pallier la destruction des lignes téléphoniques, les fusées éclairantes demandant du soutien d'artillerie sont soit mal interprétées ou passent inaperçues. Beaucoup des batteries de soutien sont soit détruites, soit désorganisées et nécessitent des déplacements. Entre deux casemates, la 305 de Glaire et la 211 de Torcy soit environ 18OO m il aurait fallu une réponse énergique de l'artillerie, or les fantassins allemands du 2e bataillon Gross-Deutschland progressent rapidement; à Wadelincourt, les fusiliers du 86e régiment neutralisent rapidement les casemates. Seules celles situées à Frénois sur les coteaux de Meuse contiennent les assaillants allemands sur le secteur de Donchery-Bellevue. Mais la confusion est quasi-générale du coté français, les tranchées reliant les casemates sont détruites, beaucoup de fantassins sont tués et blessés, les survivants tentent de combattre mais de nombreuses unités se débandent et de nombreux soldats sont fait prisonniers, pendant que d'autres se défendent héroïquement. Assez rapidement les unités allemandes ayant traversé la Meuse entre Glaire et Torcy neutralisent en prenant à revers les casemates qui résistent à Frénois.[34]

En à peine quelques heures de combat, tous les ouvrages de défense entre Donchery et Wadelincourt sont tombés. Dès 17 h 30, des camions de pionniers allemands débarquent leur matériel dans la cour d'une usine située à Floing. Des pontons sont assemblés et à minuit un premier pont flottant est construit à l'ouest de Sedan, près du village de Floing au bord de la Meuse, au lieu dit "Gaulier". Il peut permettre le passage de véhicules légers et de l'artillerie. Les panzers se rassemblent dans la cour de l'usine de l'Espérance.[35]

Des régiments d'infanterie, des véhicules légers, de l'armement traversent la Meuse et viennent renforcer les positions conquises. À minuit des unités d'assaut allemandes sont déjà au col de la Boulette à 3 km au sud de Sedan, une poche s'est créée, mais des unités résistent dans la Marfée. Un mouvement de panique engendré par les unités débandées a aussi affecté les troupes françaises placées en retrait de la ligne de front, qui ne se sont pas repliées en ordre, à tel point que de 2 P.C. de division et 2 P.C. d'artillerie lourde sont abandonnés. Des batteries d'artillerie n'ayant pas eu à subir de gros dégâts sont détruites et abandonnées par leurs servants qui s'enfuient. Peu se replient en bon ordre et quand elles le sont, elles sont gênées par les unités débandées, ce qui ajoute à la confusion.[36]

Les Allemands ont établi une solide tête de pont sur la rive gauche de la Meuse en moins d'une journée. Toutefois le 13 mai au soir, aucun char allemand n'a encore traversé la Meuse, mais le sous-secteur de Frénois est enfoncé.[37]

Il n'y a pas 3 jours que les véritables combats ont débuté et la débâcle commence à faire son œuvre.

[modifier] Tentative de contre-attaque

Au Grand Quartier Général de Vincennes, les combats de Sedan sont analysés comme un incident local, la manœuvre Dyle-Breda occupe toujours toute l'attention. Le P.C du Général Gamelin apprend avec plusieurs heures de retard les événements dans le secteur de Sedan. Lorsque le généralissime se rend vers 10h00 à la Ferté au P.C du Général Georges, il ignore que les Allemands font subir au secteur de Sedan un bombardement aérien massif et méthodique. Même le P.C de de la 2e armée du général Huntzinger ne l'apprendra que dans le courant de l'après-midi, alors que les premiers fusiliers allemands franchissent la Meuse et réduisent les casemates françaises au silence. Ce n'est que vers 21 heures que la G.Q.G Français apprend qu'il y a "un pépin assez sérieux" au sud de Sedan. De Chalons, la 3e D.C.R est appelée en renfort car le commandement français vient de se rendre compte de l'importance de "l'incident local"  : si le front est percé dans le secteur de Sedan, la manœuvre Dyle-Breda devient un piège.[38] Gamelin va s'apercevoir de l'ineptie de la stratégie qu'il a mise au point avec son état-major durant la Drôle de guerre, la manœuvre de rencontre qui se fait avec ses meilleures unités combattantes n'est pas encore terminée, il est tombé dans le piège de ce que d'aucuns nomment la muleta du toréro : les Allemands ont agité un chiffon rouge au nord mais le danger venait du sud.

À Sedan, la situation est gravissime, les réserves sont quasi inexistantes, des officiers essaient de réorganiser des unités avec les fuyards. A 21 heures les nouvelles du front sont confuses, même au P.C de la 2e armée les bruits les plus affolants sont colportés, certains voient déjà les chars sur la rive gauche alors qu'il ne passeront la Meuse qu'à six heures du matin. Une contre-attaque est décidée à l'aube du 14 mai, mais pendant ce temps les blindés de Guderian commencent à passer sur la rive gauche de la Meuse. Solidement implantés sur la rive gauche de la Meuse, les Allemands ont disloqué le dispositif français à la jonction des armées Corap et Huntziger et l'ont enfoncé de plusieurs km.[39] Le général Huntziger va prendre une décision surprenante, en effet, en plein combat dans la nuit du 13 au 14 mai, il va déménager son P.C. De Senuc au fort de Landrecourt au sud de Verdun.

De nombreux avions français et britanniques tentent de détruire les ponts qui ont été jetés sur la Meuse à Sedan. Mais la flak aux abords des pont est très fournie est très efficace et harcelés par la luftwaffe, les lourds bombardiers Amiot 143 se sacrifient pour essayer de détruire le pont de Gaulier, les bombardiers anglais Fairey-Battle et Blenheim bombardent les colonnes ennemies sur l'axe Sedan Bouillon qui se ruent pour soutenir les troupes allemandes ayant percée à Sedan. Beaucoup de prisonniers français regroupés près du pont de Gaulier dans la plaine de Glaire assistent au passage incessant des chars, des camions, des tracteurs d'artillerie et quand un pleu plus d'une dizaine d'avions français arrivent par groupes, ils sont accueillis par un véritable dôme de balles traceuses. Quelques uns sont abattus dont celui du commandant Laubier et les autres sont sévèrement touchés mais rentrent à leurs bases. Malgré quelques pertes, les Allemands continuent à passer inexorablement.[40]

A part quelques résistances éparses et héroïques, la 55e division n'a plus de cohésion ayant subi beaucoup de pertes humaines tant au combat que par défection. La 71e division n'est guère en meilleur état et les unités d'infanterie, démoralisées, refluent dans un désordre qui ne permet pas de reformer des unités sur une seconde ligne de résistance. Seules quelques sections voire des compagnies reprises en main par des chefs valeureux s'apprêtent à résister mais sans soutien d'artillerie et de chars, le combat face aux unités allemandes aguerries est une mission de sacrifice.[41] Les Français tentent de se regrouper aux abords du village de Chéhéry dans la vallée de la Bar, Guderian envoie immédiatement ses panzers vers ce lieu. La contre-attaque, trop faible, est menée par un bataillon de chars de reconnaissance français, en majorité des FCM 36, beaucoup sont détruits et la progression allemande n'est pas stoppée. Les troupes françaises reculent, la contre-attaque est avortée.[42]

Dans des sursauts d'agonie quelques unités vont essayer de stopper l'avance des troupes allemandes à La Horgne et Bouvellemont. Le 15 mai, au sud de Sedan dans le secteur de Stonne, Tannay, Sy des chars lourds B1 montent en ligne ainsi que des fantassins français, dont beaucoup de troupes coloniales. Le but est de reprendre Stonne et de là d'entamer une contre-attaque vers le nord. Stonne changera 17 fois de main, mais la véritable contre-attaque ne sera jamais réellement lancée. Les blindés de la 3e D.C.R affrontent d'abord la 10e panzer puis le régiment Grossdeutschland mais ne parviennent pas à repousser les Allemands sur la Meuse et la trouée reste ouverte. Les troupes françaises réussissent cependant à stabiliser la partie sud du front pendant 10 jours, au prix de furieux combats. Engagée par petits paquets, la 3e D.C.R perd graduellement toute valeur stratégique, malgré le courage de ses soldats. C'est aussi le 15 mai que des unités de reconnaissance allemandes trouvent deux ponts intacts sur le canal des Ardennes, près d'Omicourt et de Malmy. Guderian envoie immédiatement des chars et des unités motorisées qui filent plein ouest vers la mer du Nord. A partir de ce moment, la percée du secteur de Sedan est patente, le front du G.A n°1 se disloque.[43]

Le général Corap n'ayant plus de liaison vers Sedan, débordé au nord et menacé au centre, ordonne un repli précipité sur la frontière française qui va dégarnir la 1re armée qui résiste en Belgique et oblige celle-ci à abandonner ses positions sur la trouée de Gembloux le 15 mai pour se replier sur la rive gauche de l'Escaut.[44]

La débâcle fait son œuvre et va continuer à s'amplifier.

[modifier] La débâcle[45]

Du 10 au 14 mai, en 4 jours de combats après avoir combiné les actions aéroportées, blindées et de bombardement, le G.A de von Bock contraint les forces hollandaises à déposer les armes. La 7e armée de Giraud n'a même pas pu leur porter secours et se retrouve engagée à la frontière hollandaise. Dans le même temps l'armée belge subit les combats le long du canal Albert et de la Meuse, le fort d'Ében-Émael est pris par des commandos aéroportés. Dans le même temps les corps blindées du général Hoeppner (2 pzd) s'emparent de Maastricht et des rives de la Meuse. En moins de 24 heures la situation est compromise alors que les unités françaises et anglaises ne sont pas encore installées solidement. Dés le 11 mai les corps de cavalerie du général René Prioux 2e et 3e DLM sont déjà au contact des allemands, il en fait part au général Billotte, malgré cela la manœuvre continue. Les anglais se positionnent sur la Dyle et la 1ère armée dans la trouée de Gembloux.

La percée du front le 15 mai dans le secteur de Sedan va faire éclater le dispositif tout d'abord, le Gal Corap décroche de son secteur entrainant l'abandon de la trouée de Gembloux par le général Blanchard.

Pendant ce temps une partie des unités blindées ayant percé le front à Sedan se dirigent vers l'estuaire de la Somme avec une progression foudroyante qui effraie même l'état-major allemand qui s'attend à des contre-attaques sur le flanc gauche, car un long couloir large de 100 km à 40 km s'étend de Sedan en direction de l'estuaire de la Somme. Mais Guderian profite de la surprise et de la confusion créées par sa tactique et ne s'arrête pas. Le 17 mai, une contre-attaque limitée à Montcornet est lancée par la 4e division cuirassée de réserve commandée par le colonel Charles de Gaulle, toutefois ce succès localisé, répété ensuite à proximité d'Abbeville, n'est pas suffisant pour contrarier les plans allemands.

le 19 mai, le généralissime français Gamelin sort de sa torpeur et décide une manœuvre en tenaille depuis Arras mais Gamelin est limogé le soir même avant que sa décision ne soit effective et il est remplacé par le général Weygand. Après le dislocation du front va s'ajouter le flou dans la tactique à utiliser, les alliés n'ont pas les moyens de se permettre d'avoir de la confusion. Les allemands eux ne tergiversent pas, le 20 mai les avant-gardes allemandes atteignent Abbeville et l'embouchure de la Somme, les meilleures unités alliées, coupées de leur état-major, sont désormais prises au piège dans une énorme poche. Le 21 mai Weygand reprend finalement le plan Gamelin ordonnant au G.A n°1 de descendre au Sud et à la 7e armée reconstituée sur la Somme de remonter au Nord. Cependant avant d'agir, il veut rencontrer les alliés et le Gal Billotte, mais le changement de commandant en chef et cette volonté de consulter ses alliés retardent la mise au point de la manœuvre, en outre des aléas malheureux s'en mêlent car Lord Gort est introuvable et le Gal Billotte se tue dans un accident de voiture au retour de la rencontre. Le G.A/A poursuit sa progression et renforce ses positions et commence à remonter vers le nord pour réduire la poche. Les chances de s'échapper de la poche pour les alliés se réduisent, le 25 mai, Lord Gort décide le repli de son corps expéditionnaire sur Dunkerque, le 28 mai le roi des Belges Léopold III capitule avec son armée. Acculé dans une poche que se réduit au nord et au sud Weygand se résout à ordonner au G.A. n°1 de se replier aussi sur Dunkerque et à participer à l' opération Dynamo laissant le matériel de 18 divisions franco-britanniques et 1 million de prisonniers. En à peine plus de deux semaines de combat les alliés ont un genou à terre et sont au bord du K.O.

Un miracle comme celui de la Bataille de la Marne en 1914 n'aura pas lieu, c'est plutôt l'esprit de la Bataille de Sedan en 1870 qui a prévalu durant ces trois semaines de batailles. Ensuite, exécutant le plan Fall Rot les Allemands vont déferler sur la France bousculant la ligne de défense mis en place par Weygand qui va de l'embouchure de la Somme jusqu’à Vouziers dans les Ardennes. Le mal était patent depuis la percée de Sedan car aucune contre-attaque d'envergure n'avait tentée depuis le percement du Front à Sedan. Les alliés n'ont réagit que sporadiquement et dans de nombreuses situations les combattants ont combattu vaillamment et stoppant parfois les allemands mais la débâcle avait déjà fait son œuvre, tout va s'effondrer non seulement militairement mais aussi toute les autorités administratives et sociales qui précèdent parfois leurs administrés dans leur fuite[46] . Pour la France, la guerre va encore continuer quelques semaine mais le pays est complètement désorganisé, quasiment 8 millions de réfugiés errent sur les routes, les gares. Des divisions constituées en hâte vont être balayées par la Werhmacht. C'est non seulement une défaite mais le délitement d'une nation.

[modifier] Les erreurs du commandement français[47]

La percée allemande, dite "percée de Sedan", s'est effectuée en fait sur un front qui va de Sedan au sud à Dinant au nord, avec notamment comme points de passage principaux Dinant et Monthermé. Cette opération n'était que l'élement essentiel d'un plan d'ensemble qui a remarquablement fonctionné et surtout a créé une confusion et un manque de réaction rapide des alliés. Cette défaite s'explique aussi par la faute stratégique de l'état-major français (généraux Gamelin et Georges), d'avancer les meilleures troupes en Belgique et aux Pays-bas à la rencontre supposée du gros des forces allemandes, alors que l'essentiel de l'offensive allemande se concentre sur le point le plus faible du dispositif français, bien plus au sud, dans le secteur des Ardennes, tenu par de faibles troupes d'infanterie qui vont faire face aux meilleures unités allemandes concentrées sur ce point de gravité du front. Des reconnaissances aériennes alliées avaient pourtant repéré les importants mouvements des unités allemandes à travers l'Eifel et le Luxembourg dès le 10 mai.

La surprise de la percée de Sedan, le manque de réaction rapide et l'usage dispersé des divisions cuirassées françaises mal soutenues par l'aviation lors des contre-attaques, expliquent que les effets de la faute stratégique initiale n'aient pas pu être corrigée et la brèche « colmatée ». La doctrine de l'état-major français était fondée sur la défensive et aucune leçon n'avait été tirée du début du conflit en Pologne en septembre 1939. Pendant plusieurs mois, les belligérants se sont regardés l'arme au pied, permettant aux Allemands de reconstituer leurs stocks divers. Toutefois les Français ont eux aussi profité de cette période pour compléter leur armement et constituer quelques divisions blindées mais ne fera pas évolué sa stratégie. Cette période, appelée la « drôle de guerre », va brutalement cesser le 10 mai 1940. Car les allemands vont utiliser une tactique brutale qui vont leur apporter un avantage décisif. C'est par l'utilisation combinée des chars de combat et de l'aviation comme fer de lance dans un secteur et ensuite d'exploiter la confusion et la surprise créées par cette tactique dite Blitzkrieg pour remporter la décision. Cette tactique était vitale pour les allemands selon K.J Müller car l'offensive en Pologne a largement entamée les réserves, et certains généraux allemands se méfient de la France qui est à l'époque une des premières puissance militaire mondiale. Les équipements des divisons attaquant le 1O mai sont remarquables mais le gros des troupes est à l'instar des divisions de série B françaises, mal équipés et utilisant largement la traction hippomobile. La drôle de de guerre a permis au divisions de panzer de se réorganiser et de gommer les erreurs tactiques.

Certains historiens pensent que la France était plus préparée pour une guerre longue, les effectifs en hommes étaient équilibrés et de valeur égale, les matériels étaient de valeurs équivalentes. Mais mal employées face à des allemands qui ont exploité à merveille la ruse du plan jaune, les armées française vont subir la plus grande défaite de leur histoire. Les pertes humaines françaises seront considérables car en un peu plus d'un mois de guerre effective plus de 90 000 combattants seront tués ou portés disparus et plus de 200 000 blessés, ce qui démontre que malgré la débâcle les français se sont défendus et battus avec acharnement. En effet ces chiffres dépassent les pertes mensuelles les plus sanglantes pendant la première guerre. Les allemands perdront 27000 hommes[48]. Toutefois certains vont douter que l'armée française a pu sombrer aussi facilement, l'éminent historien Marc Bloch professeur à la Sorbonne, mobilisé pendant ces heures sombres va même parler de l'étrange défaite dans son ouvrage éponyme dans lequel à travers son expérience personnelle il y dénonce la sclérose des élites militaires et civiles.[49].

Pratiquement 70 ans auparavant, Sedan avait été le théâtre d'opérations militaires décisives pour les Allemands. En effet lors de la bataille de Sedan du 31 août au 1er septembre 1870, une coalition des États allemands avait mis en déroute l'armée française précipitant la chute du Second Empire et l'avènement de la Troisième République. Ce 13 mai 1940, bien que le front fut plus étendu, l'effort principal de l'armée allemande s'est concentré sur le secteur de Sedan. Cette bataille fut aussi décisive et est restée dans l'histoire comme la percée de Sedan. Le seul nom de la ville va être synonyme de défaite et de honte pour beaucoup de français de cette époque. Une nouvelle fois, La ville de Sedan va être à l'origine de l'agonie d'un régime politique qui sera aboli de fait le 10 juillet 1940 par l'Assemblée nationale (Chambre des députés et Sénat réunis) qui donna les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Ce dernier demande un armistice qui est signé le 22 juin 1940 à Rethondes et donne naissance au régime de Vichy.

Il faut aussi noter que la France bien qu'ayant été victorieuse lors de la première guerre mondiale a subi l'essentiel des dégâts de la guerre sur ses territoires du nord et de l'est et aussi en pertes humaines en perdant 1 4OO OOO combattants (tués ou disparus) soit 10% de sa population active masculine[50]. Les bassins industriels, miniers du nord et de l'est ont subi beaucoup de destructions. Pendant l'entre-deux-guerres, le pays est traumatisé et l'opinion générale se dit plus jamais cela, le sentiment pacifiste est quasi-général. Les politiques comme Aristide Briand suivent l'opinion. Les militaires se souviennent aussi des pertes humaines et adopte plutôt une doctrine défensive et la tactique militaire n'évolue pas assez, bien que l'industrie lui fournisse des armements modernes. En résumé la France est entrée en guerre avec des outils de la 2e guerre mais avec la tactique de la 1ère guerre.

La IIIe République n'a su préparer le pays à un bouleversement annoncé avec la montée des dictatures Allemande, Soviétique, Italienne et Espagnole. Max Gallo la qualifie de modèle illustrant « l'incapacité de toute une classe politique à saisir la nouvelle donne qui change le jeu du monde ». Il pense que Briand (né en 1862), comme Pétain (né en 1856), étaient des hommes, nés sous le Second Empire, qui n'ont pas eu à « passer le témoin à des hommes » plus jeunes — morts dans les tranchées de 14-18 — et ils « tenaient encore la barre » dans les années 1930 et 1940. Finalement de « trop vieux capitaines pour une mer déchaînée. Elle les a engloutis.»

[modifier] Sources

  • Ouvrages:
    • Glaire, Vilette et Iges sur le boulevard des invasions de Gérald Dardart, ville de Glaire éditeur.
    • Il était une fois Frénois » dans Guerres et Misères, juin 1991, de Frénois Animation et son groupe Racines (Sce reprographique de la ville de Sedan).
    • Claude Gounelle, Sedan Mai 40, Paris, Presse de la Cité, 1980.
    • Paul Berben et Bernard Iselin, Les panzers passent la Meuse, Paris, Laffont, 1967.
  • Articles :
    • "Les trois premières semaines de guerre" par le général Delmas, Historia Spécial n°5 mai-Juin 1990.
    • Le Printemps de La défaite 10 mai-25 juin 1940, Historia Spécial n°5 mai-Juin 1990.
  • Documents:
    • Situation des troupes du 21 août 1939 au 05 juin 1940, service historique des armées.

[modifier] Notes et références

  1. Historia Spécial n°5 mai-juin 1990, Le printemps de la défaite, 10 mai- 25 Juin 1940 et Sedan Mai 40 de claude Gounelle.
  2. Historia Spécial n°5 mai-juin 1990 et Le printemps de la défaite, 10 mai- 25 Juin 1940.
  3. Historia Spécial n°5 mai-juin 1990, Le printemps de la défaite, 10 mai- 25 Juin 1940.
  4. Historia Spécial n°5 mai-juin 1990, Le printemps de la défaite, 10 mai- 25 Juin 1940.
  5. Historia Spécial n°5 mai-juin 1990, Le printemps de la défaite, 10 mai- 25 Juin 1940 et Sedan mai 40, Claude Gounelle.
  6. Historia Spécial n°5 mai-juin 1990, Le printemps de la défaite, 10 mai- 25 Juin 1940.
  7. Historia Spécial n°5 mai-juin 1990, Le printemps de la défaite, 10 mai- 25 Juin 1940.
  8. Historia Spécial n°5 mai-juin 1990, Le printemps de la défaite, 10 mai- 25 Juin 1940 et Sedan mai 40 de Claude Gounelle.
  9. Glaire, Villette et Iges sur le boulevard des invasions de Gérald Dardart, ville de Glaire éditeur.
  10. Il était une fois Frénois dans Guerres et Misères, juin 1991, de Frénois Animation et son groupe Racines (Sce reprographique de la ville de Sedan), la proximité de la frontiére et de combats éventuelles avait necessité ces plans d'évacuation si des combats devaient s'y dérouler. Par contre dans d'autres régions françaises aucun plans d'évacuation n'avait été prévu. A part quelques habitants des zones frontaliéres du nord et de l'est, l'exode s'est effectuée dans la plus totale désorganisation et de façon irrationnelle parfois.
  11. Historia Spécial n°5 mai-juin 1990, Le printemps de la défaite, 10 mai- 25 Juin 1940 et Sedan Mai 40 de Claude Gounelle, presse de la cité.
  12. Sedan, Mai 4O de Claude Gounelle
  13. Historia Spécial n°5 mai-Juin 1990.
  14. Sedan, Mai 4O de Claude Gounelle.
  15. Il était une fois Frénois dans Guerres et Misères, juin 1991, de Frénois Animation et son groupe Racines (Sce reprographique de la ville de Sedan).
  16. Glaire, Villette et Iges sur le boulevard des invasions de Gérald Dardart, ville de Glaire éditeur.
  17. division d'infanterie nord africaine, c'est une division d'active, référence situation des troupes du 21 août 1939 au 5 juin 1940, service historique des armées
  18. Glaire, Villette et Iges sur le boulevard des invasions de Gérald Dardart, ville de Glaire éditeur. Sedan Mai 40 de Claude Gounelle.
  19. Sedan Mai 40 de Claude Gounelle.
  20. Sedan Mai 40 de Claude Gounelle.
  21. Glaire, Villette et Iges sur le boulevard des invasions de Gérald Dardart, ville de Glaire éditeur.
  22. Glaire, Villette et Iges sur le boulevard des invasions de Gérald Dardart, ville de Glaire éditeur.
  23. Lieu historique car il y eut la Bataille de la Marfée en 1641. Le 1er septembre 1870, le futur kaiser Guillaume 1er et son état major observérent non loin de cette forêt le déroulement de la Bataille de Sedan. Des furieux combats s'y déroulérent lors de la Bataille des Frontières entre le 26 et le 29 août 1914.
  24. Glaire, Villette et Iges sur le boulevard des invasions de Gérald Dardart, ville de Glaire éditeur.
  25. Il était une fois Frénois dans Guerres et Misères, juin 1991, de Frénois Animation et son groupe Racines (Sce reprographique de la ville de Sedan).
  26. Selon le professeur Klaus Jurgen Müller de l'université de Hambourg dans un article de la revue Historia N°5 il était nécessaire que la Wehrmacht utilise une tactique offensive destinée à bousculer rapidement les défenses françaises
  27. Il était une fois Frénois dans Guerres et Misères, juin 1991, de Frénois Animation et son groupe Racines (Sce reprographique de la ville de Sedan). Sedan Mai 40 de Claude Gounelle
  28. Sedan Mai 40 de Claude Gounelle.
  29. Sedan Mai 40 de Claude Gounelle
  30. Claude Gounelle, Sedan Mai 40, Paris, Presse de la Cité, 1980 et il était une fois Frénois » dans Guerres et Misères, juin 1991, de Frénois Animation et son groupe Racines (Sce reprographique de la ville de Sedan).
  31. témoignage du Lieutenant Henri Michard du 147e R.I.F. ...Les bombes sont de tous les calibres. Les petites sont lâchées par paquet. Les grosses ne sifflent pas : en tombant, elles imitent à s'y méprendre le grondement d'un train qui s'approche. Par deux fois, j'ai de véritables hallucinations auditives : je suis dans une gare, un train arrive ; le fracas de l'explosion secoue ma torpeur et me ramène brutalement à la réalité...Le fracas des explosions maintenant domine tout.... Bruit hallucinant de la torpille dont le sifflement grossit, s'approche, se prolonge ; on se sent personnellement visé ; on attend les muscles raidis ; l'éclatement est une délivrance. Mais un autre, deux autres, dix autres... Les sifflements s'entrecroisent en un lacis sans déchirure ; les explosions se fondent en un bruit de tonnerre. Lorsqu'un instant son intensité diminue, on entend les respirations haletantes. ....Les Stukas se joignent aux bombardiers lourds. Le bruit de sirène de l'avion qui pique vrille l'oreille et met les nerfs à nu. Il vous prend envie de hurler....
  32. Claude Gounelle, Sedan Mai 40, Paris, Presse de la Cité, 1980 et Glaire, Villette et Iges sur le boulevard des invasions de Gérald Dardart, ville de Glaire éditeur.
  33. Claude Gounelle, Sedan Mai 40, Paris, Presse de la Cité, 1980 et il était une fois Frénois dans Guerres et Misères, juin 1991, de Frénois Animation et son groupe Racines (Sce reprographique de la ville de Sedan).
  34. Claude Gounelle, Sedan Mai 40, Paris, Presse de la Cité, 1980, Il était une fois Frénois » dans Guerres et Misères, juin 1991, de Frénois Animation et son groupe Racines (Sce reprographique de la ville de Sedan) et Glaire, Villette et Iges sur le boulevard des invasions de Gérald Dardart, ville de Glaire éditeur.
  35. Claude Gounelle, Sedan Mai 40, Paris, Presse de la Cité, 1980. Glaire, Villette et Iges sur le boulevard des invasions de Gérald Dardart, ville de Glaire éditeur.
  36. Glaire, Villette et Iges sur le boulevard des invasions de Gérald Dardart, ville de Glaire éditeur. Il était une fois Frénois dans Guerres et Misères, juin 1991, de Frénois Animation et son groupe Racines (Sce reprographique de la ville de Sedan).
  37. Claude Gounelle, Sedan Mai 40, Paris, Presse de la Cité, 1980.
  38. Claude Gounelle, Sedan Mai 40, Paris, Presse de la Cité, 1980.
  39. Claude Gounelle, Sedan Mai 40, Paris, Presse de la Cité, 1980.
  40. Claude Gounelle, Sedan Mai 40, Paris, Presse de la Cité, 1980 et Glaire, Villette et Iges sur le boulevard des invasions de Gérald Dardart, ville de Glaire éditeur.
  41. Glaire, Villette et Iges sur le boulevard des invasions de Gérald Dardart, ville de Glaire éditeur et Sedan Mai 40, Paris, Presse de la Cité, 1980.
  42. Sedan Mai 40, Paris, Presse de la Cité, 1980.
  43. Sedan Mai 40, Paris, Presse de la Cité, 1980 et Le Printemps de La défaite 10 mai-25 juin 1940, Historia Spécial n°5 mai-Juin 1990.
  44. Le Printemps de La défaite 10 mai-25 juin 1940, Historia Spécial n°5 mai-Juin 1990 et Sedan Mai 40 de Claude Gounelle.
  45. Le Printemps de La défaite 10 mai-25 juin 1940, Historia Spécial n°5 mai-Juin 1990.
  46. Historia spécial n°5, article de Michèle Battesti, page 60 à 62.
  47. Le Printemps de La défaite 10 mai-25 juin 1940, Historia Spécial n°5 mai-Juin 1990.
  48. Historia spécial n° 5, article de Jean-Baptiste Duroselle, Neuf jours pour deux armistices
  49. Citation de Marc Bloch qui écrit dans l'étrange défaite "... Nos chefs ne sont pas seulement laissé battre. Ils ont estimé très tôt naturel d'être battus. En déposant, avant l'heure, les armes, ils ont assuré le succès d'une faction. D'autres cependant, dans le haut commandement, presque tous dans les rangs de l'armée, étaient loin de poursuivre consciemment d'aussi égoïste desseins. Ils n'ont accepté le désastre que la rage au cœur. Ils l'ont cependant accepté, trop tôt, parce qu'ils lui trouvaient ces atroces consolations: écraser, sous les ruines de la France, un régime honni; plier les genoux devant le châtiment que le destin avait envoyé à une nation coupable ...
  50. Historia, le printemps de la défaite

[1]

[modifier] Voir aussi

[modifier] Lien externe