Pensée

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Pour les articles homonymes, voir Violettes et pensées.

La pensée est une activité qui se déroule au niveau du cortex cérébral et mobilise un ensemble de ressources mentales comme la réflexion, la mémoire, la représentation et la cognition en vue d'aboutir à un objectif comme la production d'une idée par exemple.

Au sens large, la pensée est l'activité psychique dans son ensemble, par exemple dans la philosophie classique, tout ce que l'intelligence éprouve, connaissance ou sentiment, etc.

D'une manière plus restreinte, la pensée désigne l'activité réfléchie de la raison qui organise un ensemble d'intuitions au service d'une finalité ; la pensée est ainsi un art de connaître par le moyen de règles logiques et de concepts, et de créer par le moyen de la créativité.

Souvent associée au célèbre cogito ergo sum de Descartes, la notion de pensée est aussi un héritage de l'Antiquité, philosophie antique grecque et romaine, et traditions judéochrétiennes.

Sommaire

[modifier] Autres définitions

  • À part ceux qui l'ignorent parce qu'ils n'en savent rien, et réciproquement, tout le monde sait que la pensée a, de tout temps, joué un rôle aussi considérable que prépondérant dans la société d'encouragement pour l'amélioration de la race chevaline humaine. Pierre Dac, Les pensées.
  • Par extension, la pensée désigne les idées d'un groupe de personnes faisant cause commune autour de celles-ci.
  • Le terme pensée associé à adjectif qualificatif désigne un style de raisonnement d'un groupe de notable dans leur domaine.
  • La pensée est une fleur associée symboliquement à la pensée. Pensée est alors synonyme de Violette.

[modifier] La pensée humaine selon les conceptions religieuses ou mystiques

[modifier] Unité de la pensée

Dans les conceptions religieuses et mystiques, la pensée humaine correspond à une substance qui ne peut pas être dissociée de la matière, ni de la Création et de son créateur (Dieu). Les êtres humains et la nature forment un tout, la Création. Dieu agit à travers la pensée de l'Esprit :

« [...] l’Esprit nous aide dans notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu’il nous convient de demander dans nos prières. Mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables ; et celui qui sonde les cœurs connaît quelle est la pensée de l’Esprit [...][1]. »

Lorsque Descartes sépare deux substances, l'une qui est la substance intelligente (pensante : je pense donc je suis), l'autre étant la substance corporelle (la matière), il dissocie en réalité des éléments liés.

Cela entraîne un ensemble de distorsions par rapport aux concepts philosophiques de la tradition chrétienne par exemple, notamment la cause première, la relation entre deux sujets, la cause finale (et l'éthique associée), le principe de causalité, la substance, et l'être.

À une relation de sujet à objet, on doit préférer une relation de sujet à sujet.

Voir : Cogito ergo sum et concepts philosophiques

Les êtres humains sont reliés entre eux : dans le christianisme, les fidèles de l'Église appartiennent à un même Corps mystique qui est celui du Christ (encyclique Mystici Corporis Christi de Pie XII, 1943).

Entre le corps et l'esprit, les substances ont une unité, de même que les êtres humains forment entre eux et avec la nature un tout, la Création (ou une cosmogonie dans les traditions spirituelles).

Dans l'encyclique Mystici Corporis Christi (1943), Pie XII cite Saint Paul :

« Bien qu'étant plusieurs, nous ne faisons qu'un seul corps dans le Christ [2]. »

puis il indique que Dieu sonde les pensées des puissants :

« Il faut demander à Dieu que tous ceux qui commandent aux peuples aiment la sagesse[3], de telle façon que ce grave verdict du Saint-Esprit ne les atteigne jamais : Le Très-Haut examinera vos cœurs et sondera vos pensées, parce que, étant les ministres de sa royauté, vous n'avez pas jugé avec droiture, ni observé la loi de la justice, ni marché selon la volonté de Dieu. D'une façon terrible et soudaine, vous comprendrez qu'un jugement très sévère s'exercera sur ceux qui commandent. Car aux petits on pardonne par pitié, mais les puissants sont puissamment châtiés. Dieu, en effet, ne cédera devant personne et ne respectera nulle grandeur ; parce qu'il a créé lui-même le petit et le grand et prend également soin de tous ; mais aux plus puissants est réservé un tourment plus rigoureux. C'est donc à vous, ô rois, que s'adressent mes discours, afin que vous appreniez la sagesse et ne veniez à tomber [4]. »

[modifier] Théologie et pensée philosophique

Dans l'encyclique Fides et ratio (1998), Jean-Paul II rappelle la constante nouveauté de la pensée de Saint Thomas d'Aquin [5] :

« Sur ce long chemin, saint Thomas occupe une place toute particulière, non seulement pour le contenu de sa doctrine, mais aussi pour le dialogue qu'il sut instaurer avec la pensée arabe et la pensée juive de son temps. À une époque où les penseurs chrétiens redécouvraient les trésors de la philosophie antique, et plus directement aristotélicienne, il eut le grand mérite de mettre au premier plan l'harmonie qui existe entre la raison et la foi. La lumière de la raison et celle de la foi viennent toutes deux de Dieu, expliquait-il ; c'est pourquoi elles ne peuvent se contredire. »

Il indique les exigences de la raison philosophique par rapport à la science de la foi[6] :

« Sans vouloir indiquer aux théologiens des méthodologies particulières, ce qui ne revient pas au Magistère, je désire plutôt évoquer certaines tâches propres à la théologie, dans lesquelles le recours à la pensée philosophique s'impose en vertu de la nature même de la Parole révélée.
La théologie s'organise comme la science de la foi, à la lumière d'un double principe méthodologique : l' auditus fidei et l' intellectus fidei. Selon le premier principe, elle s'approprie le contenu de la Révélation de la manière dont il s'est progressivement développé dans la sainte Tradition, dans les saintes Écritures et dans le Magistère vivant de l'Eglise. Par le second, la théologie veut répondre aux exigences spécifiques de la pensée, en recourant à la réflexion spéculative. »

Pour plus d'informations : Interactions entre la théologie et la philosophie dans Fides et ratio

[modifier] Notes

  1. Épître aux Romains, 8, 26-27.
  2. Saint Paul, épître aux Romains, 12, 5, cité dans l'encyclique Mystici Corporis Christi de Pie XII, 1943.
  3. Sagesse 6, 23, cité dans Mystici Corporis Christi de Pie XII, 1943
  4. Sagesse, 10, 4-10, cité dans l'encyclique Mystici Corporis Christi de Pie XII, 1943.
  5. Jean-Paul II, Fides et ratio, chapitre IV, numéro 43.
  6. Jean-Paul II, Fides et ratio, chapitre VI, numéros 64 et 65

[modifier] Voir aussi

Théorie de la connaissance

Concept · Connaissance (philosophie) · Conscience · Croyance · Dialectique · Empirisme · Épistémologie · Espace · Imagination · Jugement · Langage · Logique · Mémoire · Métaphysique · Pensée · Phénoménologie · Philosophie du langage · Psychologie cognitive · Raison · Rationalisme · Réalité · Science · Sciences cognitives · Sociologie de la connaissance · Temps · Vérité

[modifier] Liens externes