Pays-Bas belgiques

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Les Pays-Bas
Les Pays-Bas

Les Pays-Bas ou les Pays-Bas belgiques[1][2] (Lage Landen ou Nederlanden en néerlandais, Low Countries en anglais) sont une région historique d'Europe occidentale partageant une culture et une histoire commune.[3] Le terme est surtout approprié pour les périodes du Moyen Âge et des Temps Modernes quand la région était plus ou moins unifiée politiquement. Aujourd'hui, le Benelux est ce qui s'en rapproche le plus.

Son territoire n'est pas clairement défini mais correspond habituellement aux royaumes belge et néerlandais, au Grand-Duché du Luxembourg et au Nord de la France que l'on nomme aussi Pays-Bas français ainsi que quelques territoires de l'Ouest de l'Allemagne.

Le Heel-néerlandisme, un mouvement politique principalement néerlandophone, milite pour le réunification politique des Pays-Bas Belgiques.

Sommaire

[modifier] Nom

[modifier] L'adjectif belgique

La plus vieille utilisation des termes Belgae et Belgica qui nous est parvenue est dans la Guerre des Gaules de Jules César. Il divise la Gaule qu'il a conquise en trois parties : les Gaulois proprement dits, les Aquitains et les Belges. Ces derniers sont séparés des Gaulois par la Seine et la Marne. Sous Auguste, la Gaule est divisée par Marcus Agrippa en trois provinces et l'une d'entre elles porte le nom de Belgica. Cette dernière sera réorganisée sous Domitien qui la divise en trois nouvelles provinces, une Gallia Belgica et deux Germania. La Gallia Belgica sera encore par la suite divisée en deux : la Belgica Prima et la Belgica Secunda. La Belgique actuelle n'a que peu à voir avec ces antiques provinces romaines, la majeure partie de son territoire se situe en Germania Inferior (plus tard appelée Germania Secunda) et en Belgica Secunda.

Ces termes disparaissent presque totalement après les grandes invasions, en ne subsistant que sous la plume de quelques ecclésiastiques. Il ne réapparaissent qu'à la seconde moitié du IXe siècle après la scission de l'empire de Charlemagne avec la création de la Lotharingie. Les clercs de l'époque, plus par mode antique qu'autre chose, utilisent le terme Belgica pour désigner le royaume de Lothaire II situé entre la Gallia de Charles le Chauve et la Germania de Louis le Germanique. Les dénominations Belgae, Belgica, Gallia Belgica disparaissent de nouveau au XIIe siècle après la disparition de la Lotharingie.[4]

Aux XVe et XVIe siècles, les différents territoires se retrouvent peu à peu sous la même autorité. Le terme Belgica réapparaît avec les humanistes de la Renaissances mais son utilisation reste limitée dans les cercles intellectuels mais répond à un besoin car on cherche des dénominateurs communs pour ces principautés. Un autre terme apparaît : Belgium, Belgia.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le mot Belgique redevient un terme administratif et également le nom d'une allégorie représentant la nymphe des Pays-Bas. Sa portée sémantique se réduit cependant avec la division des Dix-Sept provinces après la Guerre de Quatre-Vingts Ans : il est de plus en plus utilisé pour ne parler que des provinces méridionales et ses habitants mais reste un synomyme de néerlandais y compris en néerlandais. Les États-Belgiques-Unis se dit Verenigde Nederlandse Staten ou Verenigde Belgische Staten en néerlandais. Lors de l’annexion française le terme belge devient courant pour désigner les habitants des régions de l'actuel Royaume de Belgique. En 1830, le mot Belgique devient un substantif et le mot belge devient un qualificatif.

[modifier] Pays-Bas

[modifier] Néerlande

[modifier] Situation géopolitique

Le terme n'est pas courant dans les contextes modernes, particulièrement en français, car cette région historique ne correspond pas exactement aux états souverains des Pays-Bas, de la Belgique et du Luxembourg qui forment depuis la Seconde Guerre mondiale le Benelux.

Avant la création des états-nation aux débuts de l'époque contemporaine, les Pays-Bas Belgiques font référence à une large partie de l'Europe du Nord s'étendant de Gravelines au Sud-Ouest à Delfzijl au Nord-Est et de Thionville au Sud-Est aux Îles de la Frise au Nord. Ils sont le décor de l'apparition des villes médiévales du l'Europe du Nord, construites ex-nihilo plutôt que sur d'anciennes cités, et qui marque le renouveau de l'Europe au XIIe siècle. C'est à cette période que cette région devient un des centres les plus densément peuplés avec l'Italie du Nord.

Il s'agit, plutôt qu'une grande région homogène, d'un ensemble assez hétérogène de régions qui gardent néanmoins un grand nombre de similarités. La plupart des régions sont bordées de la Mer du Nord ou de la Manche, ce qui a poussé des néerlandophones à appeler les Pays-Bas Belgiques les Lage Landen bij de zee.[5] Les autres régions à l'intérieur des terres sont liées aux premières par les bassins de l'Escaut et de la Meuse de telle sorte qu'ils forment ensemble un grand hinterland. Cette grande zone économique a une longue histoire économique commune, très vite basée sur le commerce et l'industrie, avec une liberté de circulation des biens et des personnes.

[modifier] Géographie

[modifier] Géographie physique

[modifier] Géographie humaine

[modifier] Linguistique

Les Pays-Bas historiques forment un ensemble hétérogène au niveau linguistique. Le néerlandais et les langues régionales apparentées forment le groupe linguistique le plus important, que ce soit en superficie et en population. Le français et les langues romanes régionales sont le second groupe linguistique. Il y a également de l'allemand, du luxembourgeois et du francique à l'Est et du frison occidental au Nord.

[modifier] Histoire

Les Nerviens belges occupent le sud de la Meuse ; les Germains frisons occupent l'est de l'IJssel jusqu'à l'Ems ; entre les deux, la tribu germano-celtique batave occupe l'Insula Batavorum. En 57 avant J.-C. César atteint le Rhin. En 15 après J.-C. Drusus franchit le Rhin et occupe Insula Batavorum jusqu'au lac Flevo (Zuiderzee) ; les Bataves deviennent socii de l'Empire romain. En 69 les Bataves se soulèvent avec Civilis, puis se soumettent, fournissant à Rome cavaliers et marins. Vers 250 les Francs occupent les terres des Bataves et fusionnent avec eux.

En 695 l'évêché d'Utrecht est fondé et la christianisation du pays commence avec saint Willibrord. Vers 800 les Frisons sont soumis par Charlemagne.

En 843 traité de Verdun : le pays devient partie de Lotharingie (puis de Basse-Lotharingie en 954). Entre 954 et 1406 le pays est constitué de plusieurs seigneuries, dont trois duchés : Brabant, Gueldre, Clèves. Le 26 septembre 1345 Guillaume II de Hainaut et de Hanovre, cerné par les Frisons à Staveren est décapité.

[modifier] Époque contemporaine

Icône de détail Article connexe : Benelux.

[modifier] Iconographie

[modifier] Lion belgique

Article principal : Lion belgique.

[modifier] Belgica, nymphe des Pays-Bas

[modifier] Notes et références

  1. L'adjectif belgique peut également s'écrire avec une majuscule Pays-Bas Belgiques
  2. «Le nom français pour les Nederlanden était bien sûr 'Les Pays-Bas', mais avec l'adjectif (parce que le mot 'Pays-Bas' n'a pas d'adjectif propre) 'belgique'» (nl) «De franse naam voor de Nederlanden was uiteraard 'Les Pays-Bas', met als adjectief (omdat het woord 'Pays-bas' geen eigen adjectief heeft) 'belgique'.» (nl) Tom Verschaffel, De hoed en de hond: geschiedschrijving in de Zuidelijke Nederlanden, 1715-1794, Uitgeverij Verloren, Bruxelles, 1999, 510 p. (ISBN 9065505830), p. 93
  3. (en) «Each of the principalities retained its own identity and institutions, but all took increasing pride in their common culture and administrative organization, including the Order of the Golden Fleece, which became something of a symbol of their political unity.» Willem Pieter Blockmans, Walter Prevenier, The Promised Lands: The Low Countries Under Burgundian Rule, 1369-1530, University of Pennsylvania Press, 1999, p.231.
  4. «Ses habitants sont appelés Belgae. Aux yeux des clercs se piquant de purisme antique, le mot Lotharingia n'est qu'un monstrueux barbarisme. Belgica est beaucoup plus noble : ce nom a une véritable sonorité antique. Après le morcellement de la Lotharingie, à la fin du XIIe siècle, l'emploi des termes Belgae, Belgica, Gallia Belgica dans leur acception «lotharingienne» disparaît complètement du vocabulaire politique» Sébastien Dubois, L'invention de la Belgique - Genèse d'un État-Nation, Éd. Racines, Bruxelles, 2005, p. 64.
  5. également mais plus rare Lage Landen aan de zee. «Les Pays-Bas-sur-Mer»

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • J. A. Kossmann-Putto & Ernst Heinrich Kossmann, Les Pays-Bas. Histoire des Pays-Bas du nord et du sud, Ed. Stichting Ons Erfdeel, Rekkem (Belgique), 1995, 64 p. ill.
  • (en) Paul Arblaster. A History of the Low Countries. Palgrave Essential Histories Series New York: Palgrave Macmillan, 2006. 298 pp. ISBN 1-4039-4828-3.
  • (en) J. C. H. Blom & E. Lamberts, eds. History of the Low Countries, 1999.
  • Jean-Baptiste Chrystin, Les délices des Pays-Bas, ou Description géographique et historique des XVII Provinces Belgiques, Éd. J.F. Bassompierre, Liège, 1769, 4 tomes :
  • (nl) Jan Romein, De Lage Landen bij de zee. Geillustreerde geschiedenis van het nederlandsche volk van Duinkerken tot Delfzijl, Éd. W. de Haan, Utrecht, 1934, 712p.