Palestine (État revendiqué)

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Palestine est le nom donné à l'État indépendant revendiqué par le peuple Palestinien, dont une forme fut proclamée par l'OLP à Alger en 1988.

Sommaire

[modifier] Symboles

[modifier] Drapeau palestinien

Drapeau palestinien
Drapeau palestinien

Sur la gauche un triangle rouge, prolongé par 3 bandes horizontales noire, blanche et verte.

Ces couleurs avaient été adoptées par la Grande révolte arabe de 1916, révolte qui visait à la formation d'un royaume arabe englobant tout le Croissant fertile. La révolte éclata, mais une fois les terres arabes libérées de l'occupation turque, les Européens se partagèrent le Moyen-Orient suivant l'Accords Sykes-Picot.

Après 1948, ces couleurs ont été adoptées par la partie arabe en Palestine, revendiquant à titre exclusif le nom « Palestine », lui-même abandonné par la partie juive après la fondation de l'État d'Israël.

[modifier] Hymne palestinien

[modifier] Histoire de l'État palestinien

Bracelet de soutien à la Palestine
Bracelet de soutien à la Palestine

[modifier] La revendication d'un État palestinien au cours de l'Histoire

1939 : La Palestine sous mandat britannique, habitée par les populations arabe et une très petite minorité juive, se voit proposer par les Britanniques, la partition du territoire afin de créer deux États indépendants, un État juif tel que souhaité par le mouvement sioniste, et un État arabe. Ce plan de partage a été fortement rejeté ce qui a donné lieu à des campagnes d'assassinats de la part des sionistes bien armés par les européens visant la population palestinienne désarmée par l'occupant britannique. Ces campagnes d'assassinat dureront plus de 12 ans et feront plus de 50 000 morts ou plus.

1947 : Résolution de l'Assemblée générale de l'ONU proposant la partition de la Palestine en deux États, un État juif et un État arabe. Il est à noté que cette résolution a été voté par des pays très lointains du proche orient, vu que la très grande majorité des pays arabes étaient occupés par des puissances étrangères qui ont voté pour le partage en très grande majorité.

[modifier] La proclamation de 1948 par le Haut comité arabe

[modifier] La proclamation en 1988 à Alger par l'OLP

1988 : un État palestinien est proclamé le 15 novembre 1988 lors du dix-neuvième Conseil national d'Alger[1], mais n'est pas reconnu par l'ONU. Cette déclaration à Alger par l'OLP, qui ne contrôle à cette époque aucun territoire, ne s'accompagne d'aucune indépendance de facto sur les territoires disputés. L'ambiguïté de la déclaration d'indépendance de 1988 repose sur la mention de "Palestine" qui y fait référence à l'ensemble des territoires de la Palestine mandataire britannique d'avant-1947, incluant Israël que l'OLP ne reconnait pas encore.

[modifier] Période de la première et seconde intifada

1993 (7 juillet ) Les accords dits d'Oslo sont signés et établissent un accord de principe entre Israël et les Palestiniens représentés par l'OLP. Ils arrêtent le principe d'une future autonomie palestinienne à Jéricho et à Gaza. Signature en présence du président Bill Clinton par le Premier ministre israélien, Yitzhak Rabin, et le chef de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP), Yasser Arafat. Élaborée à Oslo et signée à Washington, cette déclaration aboutit à la reconnaissance mutuelle de l'OLP et d'Israël. En préalable à cette reconnaissance mutuelle le 19 janvier 1993 : le Parlement israélien abroge la loi interdisant les contacts avec l'OLP. En juillet-août : le bruit commence à courir de l'existence de contacts secrets entre Israël et l'OLP. Le 13 septembre : Israël et l'OLP signent à Washington un accord de principe ("Oslo I") sur une autonomie palestinienne transitoire de cinq ans. Le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin et Yasser Arafat échangent une poignée de main historique.

1994 (4 mai) Signature d'un accord israélo-palestinien. L'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et l'État d'Israël signent l'accord "Oslo I" au Caire (Egypte), prévoyant l'autonomie de la bande de Gaza et de la ville de Jéricho (Cisjordanie). Les accords d'Oslo constituent le cadre d'une paix par étapes : dans un premier temps, la mise en place d'un régime d'autonomie à Gaza et en Cisjordanie, puis l'ouverture de négociations sur le statut définitif de ces territoires.

1995 (28 septembre) : Israël et l'OLP signent à Washington l'Accord intérimaire sur la Cisjordanie et la Bande de Gaza, négocié à Taba (parfois appelé « Oslo II ») étendant l'autonomie en Cisjordanie et prévoyant une série de retraits israéliens par étapes. Fin 1995 : Israël se retire de six villes de Cisjordanie qui deviennent autonomes.

1996 Selon les accords d'Oslo, « le Conseil palestinien et le chef de l'Autorité exécutive du Conseil constituent l'Autorité palestinienne autonome intérimaire ». Des élections générales palestiniennes se tiennent le 20 janvier 1996. Yasser Arafat est élu président de l'Autorité palestinienne et ses partisans au Fatah remportent les 2 tiers des 80 sièges du Conseil législatif. 24 avril : le CNP (parlement palestinien en exil), réuni pour la première fois en Palestine, élimine de sa charte les articles mettant en cause le droit à l'existence de l'État d'Israël.

1998 : La création de l'État palestinien, aux termes des Accords d'Oslo, aurait dû intervenir en décembre 1998 selon des modalités préparées en commun par le gouvernement israélien et l'Autorité palestinienne. Signature des Accords de Wye Plantation qui préparent de nouveaux retraits israéliens en Cisjordanie.

1999 (25 mars) : L'Union européenne se prononce en faveur du droit à l'autodétermination des Palestiniens et à celui de créer un État.

1999 (4 septembre) : Signature du mémorandum de Charm el-Cheikh ouvrant la voie à un traité de paix.

Mars 2002 : Cinquante-cinq ans après le vote de la résolution 181 instituant le partage de la Palestine, le Conseil de sécurité de l'ONU adopte une résolution 1397 qui évoque pour la première fois un État palestinien aux côtés d'Israël. Cette résolution a été adoptée par 14 voix et une abstention, celle de la Syrie.

Kofi Annan énonce pour la première fois publiquement ce qu'il estime être les droits et devoirs respectifs des Palestiniens et des Israéliens :

« Aux Palestiniens, je dis : vous avez le droit inaliénable à un État viable à l'intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues mais vous devez mettre un terme à tous les actes de terreur et aux bombes-suicides. Prendre délibérément pour cible des civils est moralement répugnant.

Aux Israéliens, je dis : vous avez le droit de vivre en paix et en sécurité à l'intérieur de frontières internationalement reconnues mais vous devez mettre un terme à l'occupation illégale et, encore plus urgemment, vous devez arrêter le bombardement des zones civiles, les assassinats, l'emploi non nécessaire de la force létale, les démolitions (de maisons) et les humiliations quotidiennes des Palestiniens ordinaires.

Aux dirigeants des deux parties, je dis : vous pouvez encore éloigner vos peuples du désastre ». [1]

En 2002 : Le Président des Etats-Unis, George W. Bush à peine élu, déclare : « Je pense qu'il est très important pour nos amis les Israéliens d'avoir à leur frontière un État palestinien pacifique. Et il est très important pour les Palestiniens d'avoir un avenir pacifique, porteur d'espoir». [2]

Références pour la chronologie :[3]

En 2004 : parmi les analyses et commentaires, dans un article du 21 avril 2004 "Un État palestinien sans délai", Etienne Balibar, militant de sensibilité communiste, un des défenseurs les plus connus en France du droit des Palestiniens à l'autonomie, écrit :

"La proclamation sans délai de l'État palestinien permettra à d'autres États, notamment les États arabes, de sortir de leur propre double jeu. Cela fait des années qu'ils combinent la surenchère et la prudence, proclamant le caractère sacré de la lutte de libération du peuple palestinien et l'appui inconditionnel de la "nation arabe" tout en s'efforçant de ne pas déplaire au grand protecteur américain, voire au puissant voisin israélien, ou pour d'autres - armant l'OLP tout en cherchant à la déstabiliser de l'intérieur et à lui créer des concurrents qui seraient leurs clients.(…). Dès lors que la Palestine est un État, même et surtout dont le territoire est occupé, ce n'est plus en son nom que l'on négocie des règlements régionaux globaux, en faisant parfois jouer un rôle de blocage aux intérêts particuliers (territoriaux, économiques, religieux) de tel ou tel État, mais c'est avec elle. Et c'est à elle que, dans un cadre de plein droit, on apporte au besoin une aide militaire, économique ou culturelle".[4]

2006 Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne déclare vouloir faire avancer le projet d'État palestinien : Il déclare, le 25 mai 2006, qu'il organiserait un référendum national sur la base du texte connu comme le document des prisonniers qui appelle à la création d'un État palestinien dans les frontières de 1967, si le Hamas ne répond pas favorablement à sa proposition dans un délai de 10 jours. La question posée aux Palestiniens serait alors : acceptez-vous, ou non, le document élaboré au début du mois par des dirigeants palestiniens détenus en Israël [5] ?

Ce document appelle à un Etat palestinien en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et à Jérusalem-Est, territoires conquis par Israël à l'occasion de la guerre de 1967. Le document a été négocié pendant quatre semaines par d'importants prisonniers appartenant au Hamas et au Fatah dans la prison israélienne de Hadarim, où se trouve actuellement en détention le dirigeant du Fatah Marwan Barghouti.

Abbas a déclaré lors d'une réunion de dirigeants palestiniens qu'il existe un consensus national sur les frontières du futur État palestinien : "Tous les Palestiniens, du Hamas jusqu'aux communistes, nous tous voulons un État palestinien dans les frontières de 1967. Voilà ce qui est à notre portée, ne parlons pas de nos rêves". Il a précisé que si 10 jours de dialogue entre le Hamas et le Fatah (dialogue qui a commencé) ne débouchaient pas sur un programme commun, il organiserait un référendum dans les 40 jours qui suivraient. Interrogé sur le soutien dont auraient besoin les Palestiniens pour créer leur État indépendant, Abbas a dit : "Les États arabes attendent que nous adoptions cette attitude de réalisme, pour pouvoir travailler en harmonie et faire avancer la cause palestinienne. Ils ne peuvent rien faire pour la cause palestinienne si les Palestiniens s'opposent à tout" [6].

1er juin 2006 « Le mouvement israélien pour la paix, Gush Shalom appelle à l'ouverture immédiate des négociations entre les gouvernements israéliens et palestiniens », Uri Avnery est le représentant le plus connu de Gush Shalom. Il est avec Shalom Archav, l'un des deux principaux mouvements qui, en Israël, militent pour la paix sous la forme de deux États, un israélien, un palestinien.

[modifier] Reconnaissance internationale

[modifier] États ayant reconnu l'État de Palestine [2]

██ Pays reconnaissant l'état de Palestine
██ Pays reconnaissant l'état de Palestine

[modifier] États reconnaissant un statut diplomatique particulier [4]

[modifier] Perspectives actuelles de création d'État indépendant

[modifier] La proposition d'État unique en Palestine

L'universitaire et historien israélien Ilan Greilsammer parle de « chimères les plus délirantes » à propos de l'idée d'un État palestinien unique, englobant l'État d'Israël, qui deviendrait un État arabe palestinien capable de protéger la minorité juive. « Les solutions qu’ils préconisent renvoient aux chimères les plus délirantes, celles d’un État arabe palestinien qui garantirait ses droits à la minorité juive (sic) ». Il ajoute que « des personnalités antisionistes comme Michel Warchawski ou Ilan Pappe n’ont strictement aucune audience en Israël, même pas chez les Palestiniens, qui savent parfaitement ce qu’ils représentent dans la réalité israélienne ». Il s'étonne de la place faite à Michel Warschawski en France car il estime qu'il manque de représentativité[5].

Les mouvements pacifistes israéliens Gush Shalom et Shalom Archav, qui militent avec des Palestiniens et sont des défenseurs actifs des droits des Palestiniens, agissent pour la création d'un État palestinien autonome, soit le partage de la Palestine en deux États et ne partagent pas l'option de Warschawski[6].

[modifier] La proposition de deux États en Palestine

Cette proposition, comme solution du conflit israélo-palestinien, est soutenue notamment par la feuille de route pour la paix adoptée par le Quartette diplomatique réuni le 30 avril 2003.

Cette solution a la plus grande audience au sein des acteurs du conflit.

[modifier] Notes et références

  1. Quel Etat palestinien ? Le monde diplomatique
  2. reconnaissance de l'Etat de Palestine (consulté le 4 juin 2007)
  3. Le Costa-Rica reconnait la "Palestine" Jerusalem Post (consulté le 26 février 2008)
  4. reconnaissance de l'Etat de Palestine (consulté le 4 juin 2007)
  5. Point de vue d'Ilan Greilsammer
  6. Gush Shalom, 2001

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes