Orang Asli

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Orang Asli ("hommes des origines" en malais) est le nom sous lequel, en Malaisie, on désigne les populations aborigènes, distinctes des Malais et présentes avant l'arrivée de ces derniers dans la péninsule. En Indonésie, cette expression désigne simplement toute population originaire d'une région donnée.

Les Orang Asli malaisiens vivent principalement dans les forêts de l'intérieur montagneux de la péninsule Malaise. Selon leur phénotype, on range certains de ces groupes dans un ensemble plus vaste qu'on nomme "Négritos", d'autres dans un ensemble qu'on appelle "veddoïde".

Les principaux groupes sont :

  • Les Jakun
  • Les Semang
  • Les Senoi ou Sakai
  • Les Temiar.

La position géographique de la péninsule Malaise la situait sur la route des migrations qui, il y a à 40 000 à 60 000 ans, ont mené des hommes du continent asiatique vers l'Australie, à une époque où le niveau des mers était beaucoup plus bas qu'aujourd'hui et permettait le passage.

On suppose que les ancêtre des Orang Asli se sont établis le long de cette route. Les résultats d'analyses d'ADN menées jusqu'ici sur un certain nombre de populations aborigènes d'Asie du Sud-Est révèlent un tableau anthropologique extrêmement compliqué de la région, qui s'explique par le fait que c'était une voie de passage migratoire.

Le site de Bukit Jawa dans l'Etat de Kelantan date de plus de 50 000 ans. On a tenté de le relier aux Négritos. La difficulté, en Asie du Sud-Est, à établir un lien entre des outils du paléolithique et des populations actuelles provient de ce que, dans le climat chaud et humide de cette région, les ossements humains durent rarement autant que des outils de pierre. On a bien trouvé, dans la fameuse Grande Grotte de Niah dans l'Etat de Sarawak à Bornéo, un crâne vieux de 40 000 ans, mais en l'occurrence, on n'a pas encore réussi à montrer un lien avec les Négritos.

Icône de détail Article détaillé : Survival International.

Sommaire

[modifier] Les Jakun

De langue austronésienne, ils sont environ 20 000.

[modifier] Les Semang

Ils sont, physiquement et culturellement, plus proches des Andamanais autochtones que de leurs voisins véddoïde. Toutefois, ils parlent une langue môn-khmer apportée par des vagues ultérieures de migration il y a peut-être 7 000 ans. Il y a environ 4 000 ans, des peuples de langue austronésienne ont repoussé ces populations vers l'intérieur.

On pense qu'un certain nombre de mots semang reflètent un substrat plus ancien que le môn-khmer. Le linguiste Timothy Usher a noté en 2003 une intéressante correspondance entre 2 mots de la langue semang et 2 mots des Andaman :

  • Semang : jebeg = "mauvais", andamanais méridional : jabag qui a le même sens
  • Semang : jekob = "serpent", grand andamanais : jagba = "tortue" .

Outre la similitude des mots, on remarquera que le passage, en semang, de jebeg à jekob se fait par métathèse, c'est-à-dire inversion des consonnes, tout comme en andamanais le passage de jabag à jagba.

Les Semang de Malaisie montrent une assez fort homogénéité génétique, avec « une ascendance profonde au sein de la péninsule malaise, datant de la première colonisation depuis l'Afrique, il y a plus de 50 000 ans[1] ».


[modifier] Les Senoi

Classés comme veddoïde, ils sont au nombre de 18 000. Ils parlent une langue môn-khmer. On les appelle également Semai ou Sakai.

En fait le peuple Senoi est une ethnie partagée en deux clans, les Semai et les Temiar.

Conformément à leur apparence physique plus métissée que les Semang, l'analyse génétique des populations Senoi montre que ceux-ci « semblent être un groupe composite, avec environ la moitié des lignées maternelles remontant aux [mêmes] ancêtres [que les] Semang, et l'autre moitié [venant] d'Indochine. Ceci est en accord avec l'hypothèse selon laquelle ils sont des descendants [partiels] des premiers agriculteurs et locuteurs austronésiens, qui ont apporté tant leur langue que leur technologie à la partie sud de la péninsule [malaise] il y a environs 4 000 ans, et se sont mélangés avec la population autochtone[1] ».

[modifier] Les Temiar

Au nombre de 14 000 à 20 000, ils vivent encore pour la plupart en forêt. Leur économie repose sur la culture sur brûlis, la pêche, la chasse et le commerce avec leurs voisins. Leur langue est de la famille môn-khmer.

[modifier] Bibliographie

Evans, I. H. N., The Negritos of Malaya, Cambridge, 1937

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. ab « Phylogeography and Ethnogenesis of Aboriginal Southeast Asians », article publié en 2006 dans Molecular Biology and Evolution, par Catherine Hill, Pedro Soares, Maru Mormina, Vincent Macaulay, William Meehan, James Blackburn, Douglas Clarke, Joseph Maripa Raja, Patimah Ismail, David Bulbeck, Stephen Oppenheimer, Martin Richards.