Opération Licorne

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L’opération Licorne est le nom de la participation des forces armées françaises, sous commandement français, au maintien de la Paix en Côte d'Ivoire. Elle est distincte mais complémentaire de l'ONUCI (Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire).

Sommaire

[modifier] Mission

La « Force Licorne[1] », commandée par un officier général (COMANFOR), assisté d'un général adjoint opérations, est organisée autour d'un PCIAT (poste de commandement interarmées de théâtre), stationné à Port-Bouët, dans le quartier du 43e BIMa (force prépositionnée, qui forme actuellement un GTIA).

Elle est composée de groupements tactiques interarmes (GTIA), répartis sur le territoire de la Côte d'Ivoire, comprenant des unités de différentes armes ou services (infanterie, cavalerie, train, service de santé, actions civilo-militaires, etc.), d'un bataillon de l'aviation légère de l'armée de terre (BATALAT), d'un bataillon logistique (BATLOG), d'escadrons de gendarmerie mobile et d'unités prévôtales, et d'un groupement de transport opérationnel (GTO) de l'armée de l'air.

La principale mission de la force Licorne est de soutenir l’ONUCI : la force française constitue une force de réaction rapide de troisième rang susceptible d'agir au profit de la force onusienne, celle-ci intervenant en soutien de l'action des forces armées ivoiriennes. Par ailleurs, Licorne peut, si besoin est, assurer la sécurité des ressortissants français et étrangers.

La force Licorne et l'ONUCI sont désignées en Côte d'Ivoire par le terme de « Forces impartiales »

Le coût de cette opération est estimé à environ de 200 millions d’euros par an.

[modifier] Historique

Cette opération militaire débute en septembre 2002 (début des événements de Côte d'Ivoire), indépendamment de l'opération des Nations unies, dans le cadre des accords de défense signés entre les deux pays le 24 août 1961. La France, puis la CEDEAO (Communauté des États d'Afrique de l'Ouest), envoient d'importants contingents militaires pour séparer les belligérants (forces d'interposition)[2]. Selon les autorités françaises, soutenues par une résolution des Nations unies, cette interposition aurait permis d'éviter une guerre civile et de nombreux massacres.

Un accord entre toutes les forces politiques est signé en France, à Marcoussis, le 24 janvier 2003. Il prévoit simultanément le maintien du chef de l'État en exercice, le président Laurent Gbagbo, la mise en place d'un gouvernement de réconciliation nationale intégrant des représentants de la rébellion et la mise en œuvre d'un programme abordant les principaux sujets de fond à l'origine de la crise ivoirienne (nationalité, propriété foncière rurale, éligibilité, restructuration de l'armée, désarmement de la rébellion).

L'objectif en est la tenue d'élections démocratiques fin de l'année 2005 (fin octobre), mais celles-ci seront repoussées. Le Conseil de sécurité des Nations unies fait sien cet accord. Le 4 avril 2004, l'opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI, 6 240 hommes) prend le relais des contingents de la CEDEAO, aux côtés de la force Licorne qui reste en soutien sous commandement français (4 600 hommes).

Le 6 novembre 2004, l'aviation gouvernementale ivoirienne effectue un raid aérien sur la position française de Bouaké. On déplore 9 morts et 37 blessés parmi les soldats français (2e régiment d'infanterie de marine, régiment d'infanterie-chars de marine, 515e régiment du train). Les forces françaises ripostent, quinze minutes après l'attaque, en neutralisant, sans les détruire, l'ensemble des forces aériennes ivoiriennes : deux Soukhoï Su-25 et des hélicoptères de combats sur la base de Yamoussoukro.

Le président français Jacques Chirac donne l'ordre de destruction de tous les moyens aériens militaires ivoiriens, afin d'empêcher toute nouvelle attaque des Forces armées nationales de Côte d'Ivoire (FANCI) contre les « rebelles » des Forces armées des forces nouvelles, qui serait contraire aux Accords de Marcoussis, et d'interdire d'autres agressions contre les positions françaises.

Les évènements de novembre 2004, pendant lesquels l'armée française ouvre le feu sur des manifestants ivoiriens hostiles, mettent la force Licorne en position délicate vis-à-vis des populations civiles. La mort suspecte d'un ivoirien[3], en mai 2005, provoque la suspension, puis le blâme et la mutation, du général de division Henri Poncet et de son adjoint opérations, le général de Malaussène, ainsi que la suspension du colonel Éric Burgaud, chef de corps du 13e bataillon de chasseurs alpins et d'un sous-officier de ce bataillon par le ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie.

L'opération Licorne a impliqué plus de 5 000 hommes et femmes au plus fort de la crise en novembre 2004[4]. Les troupes françaises ont été ramenées à 2400 militaires depuis août 2007, puis seront de 1800 hommes à partir de mars 2008[4].

[modifier] Commandants de l'opération Licorne

L'opération de l'Organisation des Nations unies en Côte d'Ivoire est commandée, depuis le 4 avril 2006 par le Général de division béninois Fernand Marcel Amoussou.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Références et notes

  1. Le nom de baptême de cette opération proviendrait du nom d'un établissement à Libreville (Gabon), d'où sont partis les premiers contingents dès septembre 2002.
  2. Les flotilles 21F et 23F de la Marine Nationale ont également participé à l'opération Licorne avec l'avion de patrouille maritime ATL2.
  3. L'affaire Firmin Mahé
  4. ab Les troupes françaises présentes en Côte d'Ivoire vont être à nouveau allégées dans Le Monde du 20 janvier 2008.