Nouveau Parti démocratique de l'Ontario

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Nouveau Parti démocratique de l'Ontario
Logo du Nouveau Parti démocratique de l'Ontario
Parti provincial actif
Fondation 1932
Chef Howard Hampton
Président Sandra Clifford
Permanence 33 Cecil St
Toronto (Ontario)
M5T 1N1
Idéologie politique Social-démocratie
Alignement international Internationale socialiste
Couleurs Orange et vert
Site web www.ontariondp.on.ca

Le Nouveau Parti démocratique de l'Ontario (anglais : Ontario New Democratic Party, NDP), anciennement appelé Fédération du commonwealth coopératif (section ontarienne) est un parti politique dans la province canadienne d'Ontario. Il est associé au NPD fédéral.

C'est le parti le plus à gauche parmi les trois partis actuellement réprésentés à l'Assemblée législative de l'Ontario. Parmi les caractéristiques du parti, on note ses orientations sociales-démocrates et socialistes et ses liens avec les syndicats. Son chef actuel est Howard Hampton.

Sommaire

[modifier] Historique

[modifier] Origines

Le NDP est fondé en 1932 sous le nom de Co-operative Commonwealth Federation (CCF), un parti politique socialiste. La CCF ontarienne se considère comme le successeur de la coalition entre les United Farmers of Ontario et le mouvement ouvrier qui a gouverné sous Ernest Charles Drury de 1919 à 1923.

Même si les députés United Farmer à l'Assemblée législative de l'Ontario se joignent au Parti libéral, l'organisation de la UFO participe à la formation de la section ontarienne de la CCF et est brièvement affiliée au parti. Il se retire toutefois en 1935, alléguant une influence communiste dans le nouveau parti. Plusieurs membres actifs de la UFO demeurent fidèles à l'organition, dont Agnes Macphail, qui est présidente de la CCF ontarienne jusqu'en 1935 avant d'être forcée à démissionner, en tant que députée UFO, lorsque la UFO se retire du parti. Elle est élue à l'Assemblée législative en tant que députée CCF en 1943.

D'autres membres importants de la CCF sont Graham Spry, qui est président de 1934 à 1936, et Elmore Philpott, un ancien libéral. Philpott se joint à la CCF en 1933 et devient président de l'Ontario Association of CCF Clubs avant de quitter le parti et de retourner au Parti libéral en 1935.

La CCF participe pour la première fois à une élection provinciale lors de l'élection de 1934. Elle récolte 7 % des voix et remporte son premier sège à l'Assemblée législative : Samuel Lawrence est élu dans Hamilton-Est. La CCF ne réussit pas à remporter de sièges dans l'élection de 1937.

[modifier] Percée

Le parti réussit une percée majeure sous son premier chef Ted Jolliffe lors de l'élection de 1943, formant l'Opposition officielle avec 32 % des voix et 34 sièges. La CCF ne remporte que 4 sièges de moins que les progressistes-conservateurs de George Drew, qui forment un gouvernement minoritaire.

Les tories conservent ensuite le pouvoir pendant 42 ans. La prospérité des années 1950, de même que le sentiment anticommuniste répandu de la Guerre froide, nuit à la CCF qui amorce un déclin durant cette décennie. Le parti perd sa position d'Opposition officielle lors de l'élection de 1951 au profit des libéraux et ne conserve que deux sièges.

[modifier] Hauts et bas

Donald C. MacDonald devient chef en 1953, et passe les quinze prochaines années à rebâtir le parti. La CCF change son nom en 1961, devenant le Nouveau Parti démocratique, lorsqu'il forme une alliance formelle avec le mouvement ouvrier.

Le Nouveau Parti démocratique de l'Ontario augmente graduellement son nombre de sièges dans les années 1960. Il réussit une percée modeste lors de l'élection de 1967, augmentant son vote populaire de 15 % à 26 % et son nombre de sièges de 8 à 20.

[modifier] Renouveau

Stephen Lewis prend les commandes du parti en 1970, et la popularité du NPD continue de croître. Suite à l'élection de 1975, le Parti progressiste-conservateur se retrouve en situation minoritaire pour la première fois en 30 ans. Le NPD devient l'Opposition officielle avec 38 sièges et 29 % des voix à la suite d'une campagne électorale brillante, obligeant les conservateurs à appliquer les politiques de contrôle du loyer du NPD.

Le NPD entretient de grands espoirs de prendre le pouvoir, mais dans l'élection de 1977, les Tories de Bill Davis sont reportés au pouvoir, encore avec un gouvernement minoritaire ; le NPD perd cinq sièges et tombe en troisième place derrière les libéraux.

Le déclin du NPD se poursuit dans l'élection de 1981 sous Michael Cassidy. Toutefois, sous la direction de Bob Rae, la tendance se renverse.

[modifier] L'ère Bob Rae

L'élection générale de 1985 élit un gouvernement minoritaire : les progressistes-conservateurs de Frank Miller remportent 52 sièges, les libéraux 48 et le NPD 25. Les néo-démocrates entament des négociations à la fois avec les tories et avec les libéraux. Le NPD signe un accord de deux ans avec le Parti libéral, stipulant que le Parti libéral formerait un gouvernement avec l'appui du NPD en échange de l'application de certaines politiques prônées par le NPD.

Miller démissionne suite à un vote de non-confiance, et le chef libéral David Peterson prend le pouvoir. Il ne s'agit toutefois pas d'un gouvernement de coalition formel puisque le NPD refuse l'offre d'être inclus au conseil des ministres, préférent sièger dans l'opposition. Lorsque l'accord expire en 1987, les libéraux déclenchent une élection et sont réélus avec un gouvernement majoritaire. Le NPD devient le deuxième parti en importance, et Bob Rae devient chef de l'Opposition.

Lors de l'élection de 1990, le parti prend le pouvoir pour la première fois, défaisant le gouvernement libéral. Leur victoire prend même leurs propres partisans par surprise. La popularité de Peterson avait chuté de façon dramatique entre 1987 et 1990. Avec la désorganisation des tories, le NPD réussit à tirer profit de la situation. Malgré un mince écart de 3 points de % du vote populaire entre eux et les libéraux, le NPD parvient à leur enlever un grand nombre de sièges dans la grande région de Toronto. En conséquence, ils parviennent à former un gouvernement majoritaire avec 74 sièges, tandis que les libéraux subissent la pire défaite de leur histoire.

Bob Rae devient premier ministre de l'Ontario au début de la pire récession depuis la Grande Dépression. Il tente d'abord de répliquer en augmentant fortement les impôts et les taxes ; l'Ontario devient rapidement la juridiction avec le plus grand fardeau fiscal en Amérique du Nord. Toutefois, ces mesures s'avèrent sans effet devant la récession qui frappe alors tout le continent. Le gouvernement néo-démocrate déçoit alors ses partisans en abandonnent une grande partie de son programme, dont une promesse d'instaurer un régime d'assurance-automobile public. Comme la récession empire, le NPD met en place une politique appelée le Contrat social — perçu comme un virage à droite faisant écho à la « troisième voie » du Parti travailliste de Tony Blair au Royaume-Uni. Le Contrat social comprend plusieurs mesures austères tels que :

  • la réouverture des ententes collectifs des syndicats du secteur public ;
  • le gel des salaires des employés de la fonction publique ; et
  • l'introduction des « Rae Days », des jours de congé sans solde obligatoires pour les employés du gouvernement.

Le Contrat social enrage le mouvement ouvrier et les syndicats du secteur public se tournent contre le parti. Le NPD plonge à un plancher record de 6 % d'appuis dans les sondages. Mauvais signe pour le parti : lors de l'élection fédérale de 1993, tous les députés néo-démocrates fédéraux en Ontario sont battus. Il est évident que Rae ne serait pas reconduit pour un deuxième mandat lors de l'élection de 1995 ; lors de cette élection, il est défait par les progressistes-conservateurs de Mike Harris. Le NPD tombe à 17 sièges, en troième place à l'Assemblée législative.

[modifier] Après Rae

Rae démissionne en tant que chef du parti quelques mois après l'élection. Howard Hampton, son rival depuis longtemps, lui succède. Rae a subséquemment rejoint le Parti libéral du Canada et est actuellement candidat à la direction de ce parti.

Sous Hampton, le parti se débarrasse des politiques de Bob Rae et revient à prôner une forme modérée de socialisme. Peu après l'élection de 1999, Hampton cite le modèle social-démocrate de la Suède comme un exemple à suivre qui reflète bien ses opinions. Toutefois, le parti ne parvient toujours pas à renouer les liens avec le mouvement syndical qui avaient été brisés par le Contrat social. Il n'a pas non plus retrouvé le niveau de popularité dont il jouïssait dans les années 1980.

Le NPD tombe encore plus bas lors de l'élection de 1999, à seulement 9 sièges. Cette baisse s'explique en grande partie par les votes stratégiques des électeurs néo-démocrates, qui donnent leurs voix au Parti libéral dans l'espoir de chasser le gouvernement Harris du pouvoir ; en conséquence, Hampton n'est pas tenu responsable de cette défaite grave et demeure à la tête du parti.

Selon les règles de l'Assemblée législative alors en vigueur, un parti se qualifiait pour le « satut de parti officiel », ainsi que les ressources et privilèges accordés aux partis reconnus, s'il avait 12 sièges ou plus ; ainsi, le NPD devait perdre les subventions pour son caucus ainsi que le droit de poser des questions en Chambre. Toutefois, le gouvernement conservateur modifie le règlement après l'élection afin d'abaisser la limite pour la reconnaissance officielle de 12 sièges à 8. Les tories affirment que puisque les circonscriptions électorales provinciales avaient été rajustées pour se conformer aux circonscriptions fédérales, la barre devait être baissée pour reflèter la taille réduite de l'Assemblée législative, qui était passée de 130 à 103 sièges. D'autres soupçonnent les tories de vouloir aider le NPD dans le seul but d'encourager la division des votes à gauche.

Lors de l'élection générale ontarienne de 2003, le parti mécontente certains de ses partisans traditionnels en misant trop sur l'image médiatique au lieu de la substance. Il s'attire quelques partisans de plus en faisant valoir quelques enjeux-clé, comme les hôpitaux publics et l'électricité publique. Malgré des gains légers dans le vote populaire, le parti perd deux sièges et perd de nouveau le statut de parti officiel. Le nouveau gouvernement libéral refuse de changer les règles comme l'avaient fait les progressistes-conservateurs. Toutefois, le NPD retrouve son statut officiel lorsque Andrea Horwath remporte une victoire massive lors d'une élection partielle dans Hamilton-Est le 13 mai 2004.

Le NPD tombe de nouveau à sept sièges lorsque Marilyn Churley quittes on siège pour être candidate lors de l'élection fédérale canadienne de 2006. Toutefois, les libéraux reviennent sur leur décision et déclarent que le NPD conservera son statut de parti officiel même s'ils perdent l'élection partielle dans Toronto—Danforth. La question devient toutefois caduque lorsque Peter Tabuns est élu par une marge comfortable de 9 % d'avance sur le candidat libéral.

[modifier] Vers l'élection de 2007

La prochaine élection générale en Ontario est prévue pour le 4 octobre 2007, la première élection à date fixe dans cette province. Le Nouveau Parti démocratique de l'Ontario entretient des espoirs de gains importants lors de cette élection. Un sondage Environics en juillet 2006 montrait le parti à 27 % dans l'appui populaire, son plus haut résultat dans les sondages depuis mars 1992, lorsque Bob Rae était encore au pouvoir. Toutefois, le plus récent sondage les place encore en troisième place derrière les libéraux, à 35 %, et les progressistes-conservateurs, à 36 %.

Une élection partielle récente dans Parkdale—High Park est perçu par le parti comme un signe des gains à venir. Le 14 septembre 2006, avec moins de 13 mois restants avant l'élection générale, Cheri DiNovo est élue députés sous la bannière du NPD avec 41 % des voix. La circonscription avait auparavant été représentée par le libéral Gerard Kennedy, qui a démissionné pour être candidat au congrès d'investiture du Parti libéral du Canada de 2006. Cette victoire porte le caucus néo-démocrate à 9 député à l'Assemblée législative et nourrit leurs espoirs de reprendre des circonscriptions qu'ils ne détiennent pas actuellement mais où ils ont obtenu de bons résultats dans le passé.

[modifier] Résultats électoraux

Élection # de candidats élus # total de voix % du vote populaire
1934 1 * 7,0 %
1937 0 * 5,6 %
1943 34 * 31,7 %
1945 8 * 22,4 %
1948 21 * 27,0 %
1951 2 * 19,1 %
1955 3 * 16,5 %
1959 25 * 16,7 %
1963 7 * 15,5 %
1967 20 * 25,9 %
1971 19 * 27,1 %
1975 38 * 28,9 %
1977 33 * 28,0 %
1981 21 * 21,2 %
1985 25 865 507 23,8 %
1987 19 970 813 25,7 %
1990 74 1 509 506 37,6 %
1995 17 854 163 20,6 %
1999 9 551 009 12,6 %
2003 7 660 730 14,7 %

* Information non disponible

[modifier] Chefs du Parti

1 La CCF de l'Ontario devient le NPD de l'Ontario en 1961

² Bud Wildman a été le chef parlementaire par intérim du NPD entre la démission de Rae comme député et l'élection de Howard Hampton.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Sites officiels


Partis politiques provinciaux ontariens

Représentés à l'Assemblée législative :
Parti libéral de l'Ontario | Nouveau Parti démocratique de l'Ontario | Parti progressiste-conservateur de l'Ontario
Autres partis :
Freedom Party of Ontario | Ontario Provincial Confederation of Regions Party | Parti de la coalition des familles de l'Ontario | Parti communiste de l'Ontario | Parti libertarien de l'Ontario | Parti vert de l'Ontario

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