Norodom Sihanouk

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Norodom Sihanouk est un homme politique cambodgien qui fut roi, président puis à nouveau roi du Cambodge. Il fut aussi poète, romancier, journaliste et cinéaste.

Sommaire

[modifier] Biographie

Norodom Sihanouk, né le 31 octobre 1922 à Phnom Penh, suit des études secondaires au Lycée Chasseloup Laubat de Saïgon au Vietnam, le Cambodge n'ayant pas d'écoles secondaires. C'est le gouverneur général de l'Indochine, l'amiral Decoux qui lui annonce au début 1941 que la France nourrit des ambitions politiques pour sa personne et lui remet quelques mois plus tard la couronne d'or des souverains d'Angkor.

Bouddhiste, considérant que « monogamie égale monotonie », il prend plusieurs épouses et leur fait de nombreux enfants. Au début de son règne, il s'occupe aussi beaucoup du Ballet royal.

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[modifier] Carrière politique

[modifier] Action politique

La France en soutenant Norodom Sihanouk espérait qu'il serait aussi docile que jadis l'empereur du Vietnam Bảo Đại.

Devenu Dieu Roi, il se fait appeler Samdedh'Euv (Monseigneur Papa) et exige que les paysans se prosternent à ses pieds, considérant que « c'est l'expression de l'unité du royaume ».

En 1953, il obtient pacifiquement de la France l'indépendance de son pays, mais la guerre du Vietnam fait rage aux frontières de son royaume.

En 1956, il devient co-fondateur du Mouvement des pays non-alignés avec le président Yougoslave Josip Broz Tito, le président Égyptien Gamal Abdel Nasser, le président Indonésien Soekarno et le Premier ministre indien Jawaharlal Nehru.

En 1960, à la mort de son père, élu à l'unanimité, il reprend sa place de Roi.

Au début des années 1960, il se rapproche des pays de l'Est et le Cambodge accueille alors plus de mille experts soviétiques. Il permet aussi à quarante mille soldats nord-vietnamiens et vietcong de s'installer dans son pays. De fait sous couvert d'une neutralité officielle il choisit le camp communiste ce qui correspond à une déclaration de guerre contre les Américains. Plus tard il expliquera qu'il avait fait cette alliance pour sauver sa monarchie et museler les communistes cambodgiens.

Sa police continue à pourchasser les communistes khmers qu'il qualifie de « rouges » et qu'il accuse de conspirer contre lui. En 1967, il déclare se moquer de la Constitution et des lois du royaume, et il fait exécuter sans jugement des centaines de khmers.

À la fin des années 1960, il entreprend un rapprochement avec les Chinois exprimant sa vénération pour Zhou Enlai et Mao Zedong, qui savait le flatter en lui disant que s'il était Chinois, il serait l'empereur de Chine. Les Russes n'apprécient pas ce rapprochement qu'ils considèrent comme une trahison.

Au Cambodge même, de nombreux scandales financiers touchent la famille royale et la population commence à se fatiguer de ses facéties et de ses caprices. Une opposition se fait jour et le 6 janvier 1970, terrorisé par la peur d'être assassiné, il se réfugie en France à Grasse, officiellement pour des problèmes neuro-psychologiques.

Le 18 mars 1970, alors que Norodom est en visite en URSS, le général Lon Nol, chef du gouvernement, le renverse. Immédiatement, le roi part à Pékin pour fonder un gouvernement en exil, et se range du côté du Nord Viêt Nam espérant du gouvernement de Hanoï de l'aide militaire pour lutter contre le gouvernement dissident du Cambodge. Le 23 mars 1970, il devient Président du FUNC (Front uni national du Cambodge) et en avril, à Canton il est l'initiateur de la Conférence au sommet des peuples indochinois regroupant le Premier ministre nord-vietnamien Pham Van Dong, le Président du Front national de libération du Sud-Vietnam Nguyen Huu Tho et le Président Souphanouvong du Neo Lao Haksat.

Le 17 avril 1975 : L'Armée populaire de libération nationale du FUNC remporte la victoire militaire. Le Kampuchea démocratique est fondé et Norodom Sihanouk en devient le Président. Cependant en avril 1976 il démissionne, contraint à l'exil en Chine.

En 1982 il en redevient Président, rôle essentiellement honorifique, le prince restant en exil à Pékin, et il est aussi le chef de la Résistance nationale du Cambodge.

Le 17 juillet 1991, Norodom quitte la Présidence du Kampuchea Démocratique et de la R.N.C. pour se placer au dessus des factions et partis politiques Cambodgiens. Les 11 membres du Conseil national suprême du Cambodge l'élisent Président.

Précédé par Roi du Cambodge Suivi par
Sisowath Monivong
Conseil de Régence
Norodom Sihanouk
1941-1955
Norodom Suramarit
Précédé par Président du Cambodge Suivi par
-
Norodom Sihanouk
1960-1976
1982-1989
1991-1993
Lon Nol
Coup d'état
Précédé par Roi du Cambodge Suivi par
Norodom Suramarit
Norodom Sihanouk
1993-2004
Norodom Sihamoni

[modifier] Avis et citations

  • Selon Kukrit Pramoj, ancien premier ministre thaïlandais : « Juste une girouette, toujours en représentation. »
  • Selon Richard Nixon, l'ancien président des États-Unis : « Un ambitieux vaniteux, terriblement touche-à-tout. »

[modifier] Livres

  • Norodom Sihanouk : « Prisonnier des Khmers rouges », éd. Hachette 1986.

Norodom Sihanouk: " la CIA contre le Cambodge " éd. Maspero 1974

[modifier] Liens externes