Ninive

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36° 21′ 35″ N 43° 09′ 09″ E / 36.359677, 43.15258

Ninive et les principaux sites assyriens.
Ninive et les principaux sites assyriens.

Ninive (En Akkadien : Ninua, en Araméen : ܢܝܢܘܐ ou נינוה, Nīnwē, "Celle qui dépasse les grandes villes", comme on l'appelle dans le Livre de Jonas), se situait sur la rive Est (Gauche) du Tigre, au confluant du Khoser (ou Khosr, Koussour aujourd'hui) à proximité de la ville moderne de Mossoul, en Irak qui se trouve de l'autre côté du fleuve. Les sites de la cité, connus sous le nom de Kourjaindjik (Kuyunjik) et Nabī Yūnus, sont situés dans la plaine et couvre une surface de 730 ha. Ils sont entourés de rempart en brique sur une longueur de 12 km. L'ensemble de ce vaste espace est aujourd'hui une superposition de ruines recouvert à certains endroits par les nouvelles banlieues de la ville de Mossoul. C'est l'une des villes les plus anciennes cité de Mésopotamie. Ninive était un important carrefour de routes commerciales traversant le Tigre. Elle occupait une position stratégique sur la grande route entre la mer Méditerranée et l'océan Indien, ce qui lui a conféré de nombreuses richesses, de sorte qu'elle est devenu l'une des plus grandes cité de toute la région.


[modifier] Histoire

Gardes d'Assurbanipal, bas-relief de son palais à Ninive, v. 645 av. J.-C., musée du Louvre.
Gardes d'Assurbanipal, bas-relief de son palais à Ninive, v. 645 av. J.-C., musée du Louvre.

C'est l'une des villes les plus anciennes de Mésopotamie : on y trouve des traces remontant à la protohistoire (IIIe millénaire av. J.-C.). Sa première mention écrite remonte aux environs de -2100. La Bible mentionne sa création dans le livre de la Genèse, et l'attribue à Nimrod (Gn 10,11), arrière-petit-fils de Noé. Ninive était dédiée à la déesse Ishtar.

Le roi assyrien Sennacherib (VIIIe siècle av. J.-C.) en fait sa capitale. C'est de lui que date sa splendeur : il bâtit palais, fortifications et aqueducs. La ville est détruite par les Mèdes et les Babyloniens en -612.

Selon la Bible, à l'époque de Yonah (ou Jonas), environ 840 - 850 ans[réf. nécessaire] avant notre ère, la ville comptait 120 000 hommes sans compter les femmes et les enfants[1]. La taille de la ville était estimée à trois jours de marche[2]. Elle fut appelée la ville sanguinaire par un prophète hébreu du nom de Nahoum[3].

Ninive tombée et détruite, en 612 avant J.C., on finit par oublier l'endroit où elle se trouvait, ce qu'Hérodote mentionne[4]. En 1843, le consul de France Paul Émile Botta entreprit des fouilles sur le site de Khorsabad et mit à jour des statues monumentales qui furent envoyées au Louvre, sauf quelques unes d'entre elles englouties lors d'un naufrage. Les premiers éléments de la découverte dessinés par Eugène Flandin ont été publiés dans l'ouvrage "Monument de Ninive, découvert et décrit par M.P.E. Botta; mesuré et dessiné par M.E. Flandin", ouvrage publié en 1848-1849, décrivant les plans du palais d'été de Sargon II. Le travail sur le site bénéficia des découvertes chanceuses de l'anglais Austen Henry Layard, ami de Botta, qui travaillant sur les collines voisines de Nimrud et Kourjaindjik, découvrit le palais de 71 pièces et la bibliothèque d'Assurbanipal contenant 22 000 tablettes d'argile en bon état de conservation, témoignages uniques sur la civilisation assyrienne. Les fouilles demeurent néanmoins inachevées à ce jour (2006).

  1. Jonas 4,11
  2. Jonas 3,3
  3. Nahoum 3,1
  4. C.W. Ceram, Des dieux, des tombeaux, des savants

[modifier] Archéologie

Parmi les découvertes figurent les ruines du palais de Sennacherib et de celui d’Assurbanipal. Ces palais étaient des édifices impressionnants. Se fondant sur ses découvertes, Austen Henry Layard a écrit :

« L’intérieur du palais assyrien devait être aussi magnifique qu’imposant. J’ai guidé le lecteur au milieu de ses ruines, et il peut juger de l’impression que ses salles étaient destinées à faire sur l’étranger qui, jadis, pénétrait pour la première fois dans la demeure des rois d’Assyrie. Il était introduit par le porche que gardaient les lions ou les taureaux colossaux d’albâtre blanc. Dans la première salle, il se retrouvait entouré de sculptures évoquant l’histoire de l’empire. Les batailles, les sièges, les triomphes, les exploits de chasse, les cérémonies religieuses étaient retracés sur les murs, sculptés dans l’albâtre et peints de couleurs fastueuses. Sous chaque représentation étaient gravées, en caractères remplis de cuivre luisant, des inscriptions décrivant la scène. Au-dessus des sculptures étaient peints d’autres événements : le roi, servi par ses eunuques et ses guerriers, recevant ses prisonniers, concluant des alliances avec d’autres monarques ou accomplissant quelque devoir sacré. Ces représentations étaient entourées de bordures de couleur, au dessin complexe et élégant. L’arbre emblématique, les taureaux ailés et les animaux monstrueux ressortaient parmi les ornements. Tout au fond de la salle se trouvait une représentation colossale du roi en adoration devant la divinité suprême, ou recevant la coupe sacrée de la main de son eunuque. Il était servi par des guerriers portant ses armes, et par les prêtres ou les divinités qui présidaient. Ses vêtements, et ceux de sa suite, étaient ornés de groupes de figures, d’animaux et de fleurs, tous peints de couleurs éclatantes. »
« L’étranger marchait sur des dalles d’albâtre, chacune portant une inscription qui rappelait les titres, la généalogie et les réalisations du grand roi. Plusieurs portes, formées par de gigantesques lions ou taureaux ailés, ou par les représentations de divinités protectrices, menaient à d’autres appartements, lesquels s’ouvraient sur d’autres salles plus éloignées. Dans chacune, il y avait de nouvelles sculptures. Les murs de certaines étaient ornés de processions de figures colossales : des hommes armés et des eunuques qui suivaient le roi, des guerriers chargés de butin, menant des prisonniers ou portant des présents et des offrandes aux dieux. Sur les murs d’autres pièces étaient représentés des prêtres avec des ailes, ou des divinités en train de présider, debout devant les arbres sacrés. »
« Les plafonds au-dessus de lui étaient divisés en compartiments carrés, dans lesquels étaient peintes des fleurs ou des représentations d’animaux. Certains étaient incrustés d’ivoire ; chaque compartiment était entouré de frises et de moulures élégantes. Les poutres ainsi que les côtés des chambres étaient peut-être recouverts d’une mince couche, voire plaqués, d’or et d’argent ; et les bois les plus rares, parmi lesquels ressortait le cèdre, servaient aux menuiseries. Des ouvertures carrées dans les plafonds des chambres laissaient passer la lumière du jour. »

[modifier] Bibliographie

  • Nineveh and Its Remains, 1856, partie II, p. 207-209.