Nicolas Durand de Villegagnon

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Nicolas Durand de Villegagnon (1510, Provins - 9 janvier 1571) fut un militaire et explorateur français, fondateur de l'éphémère colonie française au Brésil nommée «France Antarctique».

Sommaire

[modifier] Origine

Villegagnon est élève des collèges de La Marche et de Montaigu à Paris, en compagnie de Calvin. Il obtient ensuite sa licence de droit à Orléans.

[modifier] Ordre de Malte

Il entre dans l’Ordre de Malte en 1531 sur la recommandation de son oncle Philippe Villiers de l'Isle-Adam, grand maître de l’ordre. Il prend part en 1541 à l’expédition de Charles Quint contre Alger dont il écrit le récit. En 1548, il commande la flotte envoyée en Écosse pour ramener Marie Stuart à la cour de France, pour ses fiançailles au dauphin François. En 1551, il tente en vain, depuis Malte, de défendre Tripoli contre les Turcs. Rentré en France, il est nommé en 1553 vice-amiral de Bretagne après ses campagnes en Hongrie et au Piémont.

[modifier] Le Brésil

Il reçoit en 1555 le commandement de la flotte mise par Henri II à la disposition de Gaspard de Coligny pour installer une colonie protestante au Brésil où les protestants français pourraient exercer librement leur religion. Parti du Havre, il construit dans la baie de Rio de Janeiro le Fort-Coligny et s’installe sur la côte qu’il appelle la «France Antarctique».

Deux ans plus tard, après l’arrivée d’un deuxième contingent constitué de protestants, une dispute théologique avec Villegagnon qui s’est reconverti au catholicisme dégénère en massacre.

Le récit de l’expédition a été écrit en 1578 par l’un de ses membres, l’étudiant en théologie Jean de Léry : Histoire d’un voyage fait en la terre de Brésil.[1]

[modifier] Épilogue

De retour en France, Villegagnon poursuit sa polémique avec les calvinistes et prend part aux Guerres de Religion dans le camp catholique. Il fut notamment blessé au siège de Rouen en 1562.

Il fut ensuite nommé gouverneur de Sens en 1567.

Il meurt le 9 janvier 1571 dans sa commanderie de Beauvais-en-Gâtinais près de Nemours.

[modifier] Bibliographie

  • De bello Melitensi, & eius euentu Francis imposito, ad Carolû Cæsarem V. Nicolai Villagagnonis Commentarius. Parisiis, Apud Carolum Stephanû, 1553. Edition originale du texte latin. Elle a été publiée en même temps que la version française, également chez Charles Estienne, afin d'avoir la diffusion la plus large dans la Chrétienté. Il fait le récit de la guerre de Malte en 1551 et de la prise par les Turcs de l'île et de Tripoli qu'il avait été secourir à la demande des chevaliers de Malte. Les Impériaux rendaient les Français co-responsables du sac de Gozo, une île près de Malte, et de la perte de Tripoli. Il est témoin des graves défaites subies par l'ordre de Malte en 1551, en rejette la responsabilité sur le Grand Maître et sur les éléments espagnols de la garnison de Tripoli. Il disculpe les Français, en particulier l'ambassadeur d'Aramont, le gouverneur Vallier et lui-même
  • Rouge Brésil de Jean-Christophe Rufin. Roman librement inspiré de l'épopée de Villegagnon au Brésil.
  • "Nicolas de Villegagnon ou l'utopie tropicale" de Serge Elmalan. Paris, Éditions Favre, 2002
  • «Tristes tropistes. Du Brésil à la France, une controverse à l'aube des guerres de religion», Frank LESTRINGANT, Revue de l'histoire des religions, 1985

[modifier] Notes

  1. Ouvrage disponible sur le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France