Niçois

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  niçois
("nissart/niçart" en norme mistralienne ou "niçard" en norme classique)
 
Parlé en France
Région Comté de Nice
Nombre de locuteurs
Typologie SVO
Syllabique
Classification par famille

 -  Langues indo-européennes
    -  Langues italiques
       -  Langues romanes
          -  Groupe occitano-catalan
             -  Occitan
                -  Niçois

(Dérivée de la classification SIL)
Statut officiel et codes de langue
Officielle
en
Régi par Conseu de la Lenga Occitana (norme classique) / Félibrige (norme mistralienne)
ISO 639-1 oc
ISO 639-2 oci
ISO/DIS
639-3
type : L (langue vivante)
étendue : I (langue individuelle)
SIL
Voir aussi : langue, liste de langues, code couleur

Le niçois est une variété de la langue d'oc ou occitan parlée:

On l'appelle aussi par son nom autochtone [niˈsaʀt] orthographié niçard (norme classique) ou nissart/niçart (norme mistralienne).

Selon la classification dialectologique, le niçois est une forme particulière de l’occitan . Pour des raisons historico-culturelles, les Niçois appellent leur langue niçois.

Sommaire

[modifier] Les noms du niçois

En langue niçoise, les habitants de Nice (Nissa) se désignent par le gentilé nissart, niss arda (norme classique) ou bien nissart nissarda / niçart niçarda (norme mistralienne). Quelle que soit la graphie utilisée, on prononce dans tous les cas [niˈsaʀt(e), niˈsaʀda].

Dans la forme masculine [niˈsaʀt(e)], le [t] est le résultat d'un assourdissement d'un d en finale. L'adjonction facultative d'un son [e] final d'appui, après [t] final, est une particularité de la phonétique niçoise (mais ce [e] n'a pas de valeur phonologique et n'est pas noté dans l'orthographe, qu'elle soit classique ou mistralienne).

Il existe des variantes graphiques innombrables en raison des difficultés à véhiculer une norme linguistique stable: avec -ç- ou -ss-, avec -d ou -t (voire -te). Le ç est une graphie préconisée par Frédéric Mistral par exemple. Georges Castellana indique lui aussi : « Nice : Niça ; lu Niçart ».

En français, pour qualifier les habitants de Nice , le gentilé habituel est niçois . Nissart et niçard s'emploient depuis peu en français, pour désigner tout ce qui a trait aux traditions et aux gens qui parlent la langue de Nice du comté de Nice, une forme de renaissance de cette culture ou d'usage folklorique.

[modifier] Normes, graphies, standardisation

Le niçois peut utiliser deux normes  :

  • La norme mistralienne, plus proche des habitudes écrites du français. L'utilisation de cette dernière est liée au contexte historique, avec le rattachement du Comté de Nice à la France en 1860. Elle est régie en principe par le Félibrige (mais il existe aussi une Acadèmia Nissarda).
  • La norme classique, qui privilégie les traditions autochtones de la langue. Elle a été développée par Robert Lafont (Phonétique et graphie du provençal, 1951; L'ortografia occitana, lo provençau, 1972) puis Jean-Pierre Baquié (Empari lo niçard, 1984) et relève de la compétence du Conseu de la Lenga Occitana (CLO).Elle ne reconnait pas la diphtongue dans ce parler


Des graphies italianisantes ont existé mais elles ont été abandonnées suite au rattachement de Nice à l'empire français. C'est Rancher, grand auteur classique niçois qui se pose en 1830 la question de la graphie dans son oeuvre "la nemaiada" la question de la graphie bien avant Mistral. Il est normal aujourd'hui, qu'on la qualifie "d'italianisante" puisque à cette époque Nice appartenait aux Etats Sardes (qui n'existent plus aujourd'hui )

On peut dire que le niçois a gardé certaines des plus anciennes formes de l'occitan, les autres dialectes d'oc comme le provençal général s'étant un peu plus francisés de par leur histoire.

Sur cette question, voir aussi l'article provençal.

[modifier] Dialectologie

Certains utilisent le terme niçois pour désigner la variété utilisée dans la seule ville de Nice à l'exclusion des autres variétés utilisées dans le Comté de Nice - pour comparer le niçois au peillasque par exemple.

Plusieurs isoglosses traversent en effet le comté de Nice, les différences sont les plus marquées entre le niçois de la côte et le gavot (vivaro-alpin) de l'arrière-pays, qui, dans le nord du comté, a conservé la désinence féminine -a prononcée [ɔ] (identique en cela au provençal général) ou la prononciation du -r final des verbes à l'infinitif.

[modifier] Enseignement

Des milliers de jeunes et d'adultes prennent des cours de niçois, sans être nécessairement d'origine niçoise. Il s'agit le plus souvent d'options facultatives dans le cadre universitaire destinées à compenser un deficit de points dans les autres matières. Le niçois à l'école est enseigné avec peu de moyens à l'école primaire et secondaire, avec option au baccalauréat (École Calandreta de Drap, cours optionnels dans l'enseignement public, une heure par semaine au lycée d'Etat Massena).

[modifier] Présence culturelle, littérature, musique

Le niçois est l'objet d'une présence culturelle constante, avec des créations littéraires et de la chanson.

  • Théâtre : Francis Gag, théâtre Barba Martin, théâtre de la ciamada nissarda, Serge Dotti, Raoul Natiez
  • Poésie : Rancher, François Guisol, Eynaudi, Alan Pelhon, Jan-Luc Sauvaigo
  • Prose : Bertran dau pujet, Raymon Ferraud, Reinat Toscano, Joan Badat. Francés Pelós (XVe siècle) puis Fulconis (XVIe siècle) ont fait imprimer des traités de mathématiques en niçois.
  • Chanson : Jouan Nicola, Menica Rondelly , Eugene Emmanuel, Jean-Luc Sauvaigo, Mauris, Christian Bezet, Nux Vomica[1], L'Ontario, Dédé Trucchi
  • Musiques : "Mélonious quartet" direction Patrick Vaillant[2], mandoline, L'As Pagat lou Capeù, Corou de Berra, direction Michel Bianco[3] (chant polyphonique ), Bachas
  • Ouvrages pour apprendre le Nissart [4]:
    • L'épreuve de Nissart au baccalauréat écrit par Jean Phillipe Figheira
    • Pràtica e gramàtica par Jacques Chirio
    • Lou Nissart a l'escola par lou Sourgentin

[modifier] Revues

  • Lou Sourgentin, La Ratapinhata Nòva (années 1980), La Beluga, "L'Estrassa"...

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Notes et références