Mu (continent)

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Le Continent de Mu, quelque fois appelé « Lémurie » ou « continent perdu de Mu », est un continent mythique dont l'existence est supposée par certains écrivains, mais contestée par les archéologues et les géologues. Il tire peut-être son nom de la langue dravidienne : la racine Mu qu'on retrouve dans le nom du peuple Mundras dans la péninsule indienne. Le nom Mu a plus sûrement été forgé par deux spécialistes des Mayas, Auguste Le Plongeon et Brasseur de Bourbourg, au XIXe siècle.

Selon les versions, il serait situé au cœur de l'océan Pacifique ou de l'océan Indien voici plusieurs dizaines de milliers d'années. Comme l'Atlantide, il aurait été détruit il y a 12 000 ans par les dieux pour punir une civilisation décadente, comme c'est souvent le cas dans ce type de légende.

Sommaire

[modifier] Histoire

Tout se fonde sur le livre du colonel James Churchward (1852-1936), qui fit sensation, en 1926 : Le Continent perdu de Mu. Cet ouvrage précède de peu la publication à titre posthume de l'œuvre majeure de Jules Hermann écrite plusieurs décennies auparavant et intitulée Les Révélations du Grand Océan, une rêverie dans laquelle la Lémurie est évoquée.

Churchward affirme dans son livre que des tablettes découvertes en Inde et au Mexique, rédigées dans la langue sacrée de Mu qu'un vieux prêtre d'Asie lui avait appris à déchiffrer, confirmaient que ce continent avait été la source de toute civilisation, avant même l'Atlantide.

Après avoir quitté l'Inde, Churchward dit avoir cherché d'autres preuves concrètes de l'existence de Mu, au Tibet, en Égypte, en Nouvelle-Zélande et à l'île de Pâques. Il raconta avoir trouvé de nombreux textes gravés dans la langue sacrée de Mu.

[modifier] Hypothèses

Pour étayer la thèse de ce continent disparu, plusieurs écrivains, dont James Churchward et plus récemment Louis Claude Vincent, ont utilisé le patrimoine archéologique des îles du Pacifique, comme les statues de l'île de Pâques, ou encore les ruines de l'île de Ponape, faisant valoir que, lors de leurs découvertes, les peuples habitant ces îles n'avaient ni la technologie, ni le savoir pour ériger de tels monuments.

Il est également intéressant de noter que plusieurs de ces peuples font référence à une terre jadis immense qui aurait disparu lors d'un cataclysme, et qu'ils prétendent qu'un peuple puissant y vivait, ayant perdu le souvenir de la signification de ces monuments au fil du temps.

La Lémurie est donc l'hypothétique continent, appelé « continent perdu de Mu », où auraient vécu les Lémuriens et qui aurait occupé jadis une bonne partie des océans Pacifique et Indien. Détruit par des tremblements de terre et des éruptions volcaniques, l’Australie, l’Océanie et l’Île de Pâques en seraient les vestiges. C'est sur un continent semblable qu'aurait vécu, selon la cosmogonie aztèque, la troisième grande race ayant peuplé le monde. Tout comme l'Atlantide, le continent de Mu serait donc le berceau de l'humanité.

C'est Brasseur de Bourbourg, en 1866, qui parle le premier du continent de Mu, dont il pense avoir découvert l'existence à travers un livre maya, le Codex Troano. En fait, les traductions de Brasseur de Bourbourg sont aujourd'hui considérées comme fantaisistes. L'écriture maya ne commencera à être réellement décryptée que cent ans plus tard.

Aucune carte marine ne mentionne actuellement un quelconque continent englouti.

[modifier] Contradiction

La principale critique porte sur l'existence des tablettes Naacal décrites par Churchward, qu'il est le seul à avoir vues.

Pour l'archéozoologue Michel Raynal, dans son article L'Oiseau énigmatique d'Hiva-Oa, le continent Mu serait une invention de Churchward. Il exhibe plusieurs erreurs factuelles (Tiahuanaco localisé au Pérou, erreurs de datation…) ou méthodologiques (absence de bibliographie, tablettes Naacal localisées dans un temple indien puis au Tibet dans un autre livre…). Il porte une analyse extrêmement sévère sur Churchward en estimant que ses erreurs relèvent soit de la fraude caractérisée, soit de la maladie mentale. Il démontre enfin que l'existence même d'un continent englouti dans l'océan Pacifique est irréaliste du fait de l'ancienneté du bassin océanique (qui date de l'ère primaire) et de la variété de la faune et de la flore des archipels du Pacifique.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Liens externes