Moshe Dayan

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Moshe Dayan (en hébreu : משה דיין) (né le 20 mai 1915, mort le 16 octobre 1981) était un militaire et un homme politique israélien.

Sommaire

[modifier] Son enfance

Moshe Dayan est né dans le désormais célèbre kibboutz Degania, situé en Palestine alors sous domination ottomane, non loin du lac de Tibériade. À l'âge de 14 ans, il rejoint la Haganah, dans les rangs de laquelle il sera marqué par l'influence du Major Orde Charles Wingate, un officier britannique pro-sioniste, et qui instillera à l'embryon d'armée juive les rudiments de guerre moderne (combats de nuit, actions de guerilla).

[modifier] Ses premiers combats

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il est incarcéré par les forces britanniques durant deux ans, puis intégré dans la 7e Division d'infanterie australienne, qui combat les forces de Vichy en Syrie. C'est durant cette période qu'il perd l'usage de son œil gauche, par l'enfoncement du viseur de son fusil, atteint par une balle ennemie. Dayan sera décoré à l'issue de la guerre, par l'armée britannique.

[modifier] Dans la Haganah

Au cours de la guerre d'Indépendance de 1948, Dayan occupe plusieurs postes de responsabilité croissante, notamment dans la vallée du Jourdain et dans la région centre. Très apprécié de David Ben Gourion, futur premier Premier Ministre du jeune État d'Israël, il sera son protégé, tout comme le jeune Shimon Peres.

Moshe Dayan suit alors une carrière militaire fulgurante, et devient chef d'État major de Tsahal de 1955 à 1958, notamment lors de la guerre de 1956 contre l'Égypte.

[modifier] Entrée en politique

En 1959, Dayan entre en politique et rejoint les rangs du Mapai, le grand parti de gauche israélien. Il est ministre de l'agriculture jusqu'en 1964. Peu apprécié de Levi Eshkol, qui prend la place de Ben Gourion après son départ du Mapai en 1965, il est cependant nommé ministre de la Défense en 1967, pour faire face à la grave crise qui menace Israël.

[modifier] La Guerre des Six Jours et la Guerre du Kippour

Bien que n'ayant pas pris part ni aux combats, ni même à la planification de ceux-ci (qui sont plutôt l'œuvre des généraux Yitzhak Rabin et Uzi Narkiss), Moshe Dayan a clairement été identifié comme un acteur prépondérant de la Guerre des Six Jours. Il en a tiré une énorme popularité, aussi bien en Israël même qu'à l'extérieur. Cette gloire non illégitime doit être balancée à l'aune des critiques qui lui seront adressées au lendemain de la Guerre du Kippour. L'excès de confiance identifié à Dayan et qui habitera Israël durant les six années qui séparent ces deux conflits est en effet une des raisons des pertes énormes subies par Tsahal durant les premiers jours de combat. Cet échec cuisant provoquera un retournement complet de Dayan, qui sera près d'évoquer la chute du 3e temple, ou l'usage d'armes de destructions massives pour faire face à ce qui s'annonçait comme une possible défaite israélienne durant les premiers jours. Mais Dayan reprit le dessus et mena les forces israéliennes à la victoire, avec l'aide des États-Unis et de généraux israéliens comme Ariel Sharon.

[modifier] Le déclin

Le conflit du Kippour entamera le moral et la santé de Moshe Dayan. Il se retire de la vie politique brièvement en 1977, puis revient pour un court passage comme ministre des affaires étrangères sous le gouvernement de Menahem Begin. Il participera aux accords de paix de Camp David, et décédera peu après, en 1981, d'un cancer du colon. Il est enterré dans le moshav où il grandit: Nahalal.

[modifier] Autres aspects

Moshe Dayan est le père de Yael Dayan, ancien membre de la Knesset, très fortement engagée dans les rangs de la paix.

Auteur de quelques ouvrages, Dayan était un archéologue renommé en Israël, mais aussi très controversé, nombre de ses découvertes ayant quitté le domaine public en infraction avec la loi. Sa collection personnelle fut vendue à l'État d'Israël après sa mort.