Moqtada al-Sadr

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Moqtada al-Sadr (مقتدى الصدر Muqtadā aṣ-Ṣadr) est une homme politique chi'ite iraquien né en 1973. Il réside à Koufa, près de Nadjaf. Al-Sadr est qualifié par ses partisans de sayyid (descendant du prophète) et est le fils de l'ayatollah chiite irakien Mohammad Sadeq al-Sadr executé sous Saddam Hussein.

Al-Sadr revendique le titre de Hodjatoleslam, que d’autres autorités chiites concurrentes lui dénient, notamment en raison de son très jeune âge.

Chef d’un mouvement politique et d’une milice, l'armée du Mehdi, Sadr est dans le camp chiite irakien la principale figure de l’opposition à la présence américaine dans le pays.

Sommaire

[modifier] Le mouvement Sadr en politique

Moqtada al-Sadr est à la tête d’un mouvement politique apparu dès les premiers jours de l’occupation américaine de l’Irak. Ce mouvement est l’une des principales composantes de la coalition de gouvernement dirigée par Nouri al-Maliki, avec six ministres et 32 députés sur 275.

Le bastion de son mouvement est situé à Sadr City, vaste faubourg au Nord-est de Bagdad. Il jouit aussi d’une large popularité dans le Sud irakien. Il tient un discours populiste, religieux et conservateur, qui profite du mécontentement de la population face à l’incapacité du gouvernement irakien et de l’occupant américain à rétablir la sécurité et les services publics essentiels.

Ses principales prises de positions concernent la corruption, le retour de la sécurité et le départ des troupes étrangères. Il s'est prononcé contre la constitution irakienne soumise à référendum le 15 octobre 2005. Il lui reproche en particulier d'introduire le fédéralisme.

Début 2007, plusieurs chefs du mouvement Sadr ont été tués par l'armée américaine, et des centaines de ses partisans ont été tués.

Le 15 avril 2007, le comité politique du mouvement Sadr demande à ses ministres de démissionner suite au refus du premier ministre de demander le retrait immédiat des forces américaines. Dans la suite logique, le 15 septembre 2007, son parti sortit de la coalition soutenant le premier ministre Al-Maliki.

[modifier] L’armée du Mehdi

Le mouvement Sadr dispose d’une branche armée, l’armée du Mehdi (ou Mahdi, du nom du douzième imam).

Cette milice affronta les forces américaine en avril et août 2004, puis début 2008.

Elle fut accusée par l’armée américaine comme par de nombreux sunnites de constituer la plupart des escadrons de la mort qui commirent des exactions contre les sunnites. A ce titre, Sadr est considéré par les États-Unis comme l’un de leurs principaux ennemis en Irak, au même titre que la guérilla sunnite.

Ses effectifs sont difficiles à estimer, la plupart de ses membres étant occasionnels. Les chiffres américains font état de 30 000 hommes, mais leur nombre peut être considérablement augmenté. En cas de trouble, des centaines de milliers de partisans sont susceptibles de prendre les armes.

[modifier] Les rivalités entre chiites

Moqtada al-Sadr occupe une place primordiale dans un paysage chiite irakien qui se caractérise par une intense compétition. L'un des objectifs de cette concurrence est le contrôle du produit des pélerinages dans les villes saintes de Nadjaf et Kerbala, qui se chiffrent en dizaines de millions de dollars chaque année.

Il est accusé d'avoir commandité le meurtre d'Abdoul-Majid al-Khoei le 10 avril 2003. Il fait l'objet d'un mandat d'arrêt lancé par la justice irakienne dans ce dossier. Toutefois, la famille Al-Khoei, qui était proche des États-Unis, estime que les baassistes sont responsables de cet assassinat.

Moqtada al-Sadr entretient aussi des relations tendues avec le grand ayatollah Ali al-Sistani, la plus haute autorité chiite en Irak, basé à Nadjaf.

[modifier] Relations avec l’Iran

L’armée américaine accuse l’armée du Mehdi d’être soutenue par l’Iran. Mais les preuves de ce soutien manquent. Et les islamologues expliquent que le chiisme irakien répond à des dynamiques qui lui sont propres, indépendantes en grande part des questions iraniennes.

Le 13 février 2007, plusieurs médias américains, citant des sources militaires américaines à Bagdad, ont indiqué que Sadr avait fui l'Irak pour l'Iran. Cette affirmation a été démentie par ses proches. Mais un porte-parole du gouvernement irakien a évoqué un bref séjour à Téhéran.